Alahed
Tensions entre la France et l’Algérie…
ébauche d’une tentative de
recolonisation
Akil Cheikh Hussein

Vendredi 10 juin 2016
Plusieurs faits se sont accumulés ces
derniers temps pour témoigner d’une
escalade de tensions entre la France,
ancienne puissance colonialiste et
l’Algérie, l’une de ses plus importantes
anciennes colonies. Les terroristes de
Daech et de la Qaeda déblayeront les
chemins de l’invasion.
On compte parmi les faits
en question, le mécontentement
algérien à l’encontre de la publication
par Le Monde, quotidien français proche
du gouvernement, d’une photo du
président Bouteflika le liant à tort au
scandale des « Panama Papers ».
Provocations
Pas moins violente est
la réaction algérienne aux propos de
l’ambassadeur français à Alger qui
a reconnu que son pays adopte une
politique de ségrégation dont profitent
dans les domaines de visas d’entrée en
France, aux dépens des Arabes, les
Kabyles sympathisants du « Mouvement
pour l’indépendance de la Kabylie »
accusé de collaborer avec les Français
en vue d’une reconquête de l’Algérie.
Du même calibre, la
réaction algérienne n’est pas moins
violente à une discours récent de
François Hollande dans lequel il a
évoqué les présumés massacres perpétrés
au lendemain de la signature des accords
d’Evian sur l’indépendance de l’Algérie,
massacres considérés comme sans
fondement par les Algériens.
Toujours dans le même
sillage provocateur, l’ex-président
français, Nicolas Sarkosy, avait
réitéré, en juillet 2015, après un long
silence, son appel de 2008 à créer
l’Union pour la Méditerranée.
Cette organisation qui devrait,
selon lui, rassembler les pays de
l’Union européenne et les pays
riverains de la méditerranée, se
présentait comme un espace de dialogue
au service de la coopération, du
développement et de la lutte contre le
terrorisme… Mais, les dessous de ces
clichés se résument en un seul mot :
Recolonisation.
En fait, des analystes
n’ont pas hésité de qualifier ce projet
d’ « invasion » française. Tous les pays
de cette union sont dans la mesure du
possible concernés. Ou du moins
quelques-uns, comme par exemple, ceux de
l’Afrique du Nord, et plus
particulièrement l’Algérie. Car du
temps du colonialisme classique, entre
1830 et 1962, elle s’appelait l’Algérie
française. Mais son indépendance n’a pas
été reconnue par les OAS et les Harkis.
C’est la raison pour laquelle l’idée
d’une reconquête de l’Algérie
continue de gagner du terrain dans la
conscience et l’inconscient non
seulement des franges les plus
extrémistes de l’extrême droite, mais
également chez d’autres parties de
droite, et même chez les socialistes
qui, par la personne de François
Hollande, occupent actuellement le
sommet du pouvoir en France.
Nouvel empire français
En théoricien,
Sarkozy pensait que l’avenir de
l’Algérie doit être traité dans le cadre
de l’Union pour la Méditerranée. Ce qui
revient à dire, que l’Algérie est
invitée à faire partie de ce nouvel
empire français que Sarkozy et
Hollande semblent sérieusement rêver de
ressusciter sur les décombres de
l’empire étasunien qu’ils croient en
déclin irréversible.
A la tête des socialistes
et de tous les autres nostalgiques de
l’Algérie française, Hollande embauche
la mise en application de la théorie de
son prédécesseur … A partir du Mali, de
la Lybie, deux pays qui sont en
proie aux guerres dites contre le
terrorisme, du Maroc, partie prenante
dans le conflit sahraoui et, dans un
avenir proche, des côtes algériennes
qui, durant des siècles, étaient
bombardées et pillées par les flottes
françaises et européennes qui , à
l’époque, luttaient, faute du fameux
terrorisme de nos jours, contre la
piraterie !
C’est ainsi que
l’intervention militaire imminente des
puissances occidentales contre les
terroristes en action en Lybie et au
Mali semble être une opération de
diversion destinée à « couvrir la
fuite » des terroristes en fin de
mission dans ces deux pays vers le
territoire algérien pour y commencer
leur nouvelle mission qui n’est rien
d’autre que la création des conditions
de l’intervention militaire occidentale,
principalement française, en Algérie.
L’opération barkhane a déjà
placé l’Algérie (ainsi qu’une dizaine de
pays du Sahel et de l’Afrique du Nord)
au milieu de la guerre française au Mali
contre le prétendu ennemi terroriste.
Les confrontations armées dans le Sud
algérien entre les Sunnites arabes et
les Touareg, mais également entre les
Sunnites et les Amazighs ne sont que des
étincelles qui risquent d’incendier la
totalité d’une Algérie qui sort à peine
d’une guerre civile qui a duré une
dizaine d’années et qui est susceptible
d’éclater à nouveau pour
contribuer à la création des conditions
de la reconquête dont rêvent les
Français nostalgiques de l’Algérie
française.
Source :
French.alahednews
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