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Yediot Aharonot
Les recteurs des universités
israéliennes :
laissez nos étudiants palestiniens étudier!
[en raison d'un système sécuritaire
appliqué aveuglément contre les Palestiniens qui veulent entrer
en Israël, des étudiants palestiniens qui font leurs études
dans une université israélienne ne peuvent plus le faire. Les
recteurs israéliens protestent]
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-3316713,00.html
Yediot Aharonot, 18 octobre 2006
Les recteurs d'université de tout le pays (à l'exception notable
de Bar-Ilan, ndt) ont publié une lettre adressée au ministre de
la défense Amir Peretz, dans laquelle ils l'appellent à lever
l'interdiction faite aux étudiants palestiniens qui souhaitent
entrer en Israël pour y poursuivre leurs études. Le recteur de
l'Université Hébraïque de Jérusalem, le professeur Haïm
Rabinowitch, est à l'origine de cette initiative.
"Les universités israéliennes sont ouvertes à quiconque répond
aux critères académiques des universités, sans considération
de sexe, de religion, d'ethnie ou de nationalité", est-il écrit
dans la lettre. "Nous protestons contre les interdictions
tous azimuts qui sont imposées, et appelons l'appareil de sécurité
à examiner chaque cas individuellement. Il faut permettre aux étudiants
qui ne sont pas suspects d'activités qui mettent en danger la sécurité
de l'Etat d'Israël de demeurer en Israël pour y poursuivre leurs
études."
C'est le professeur Rabinowitch qui a pris l'initiative de cet
appel, après que Sawsan Salameh, une étudiante palestinienne
d'un village proche de Jérusalem, eut été interdite d'entrée
en Israël. L'année dernière, l'Université Hébraïque avait
admis Sawsan Salameh à commencer un doctorat en chimie, mais son
entrée en Israël lui a été refusée, sans autre explication.
Du fait de cette interdiction, l'université a dispensé l'étudiante
de payer ses frais de scolarité de l'année dernière.
Le professeur Rabinowitch nous a déclaré : "nous n'avons
aucun intérêt politique dans cette affaire. C'est la raison pour
laquelle nous demandons au ministre de la défense d'examiner
chaque cas individuellement. Il faut permettre à quiconque n'est
pas suspect d'activités hostiles d'entrer en Israël. Interdire
l'entrée à des terroristes, des assassins ou des voleurs ne nous
pose aucun problème. Mais quiconque n'a rien à se reprocher doit
être autorisé à étudier."
"Comment pouvons-nous envoyer des étudiants israéliens étudier
dans des universités étrangères, alors que nous agissons ainsi
et que des universitaires israéliens ont été boycottés dans
des pays comme l'Angleterre et le Canada? Comment pouvons-nous débattre
avec ces pays si nous faisons exactement la même chose?",
a-t-il encore déclaré.
Autres signataires de cette lettre : les recteurs des universités
de Haïfa, de Tel-Aviv, de Beer-Sheva, du Tekhnion (Haïfa) et de
l'Institut Weizmann (Rehovot).
Sur le même sujet, le quotidien Ha'aretz précisait le même jour
: les ministres de l'éducation (Youli Tamir) et Ofir Pines-Paz
(culture), tous deux travaillistes, ont exigé du ministre de la défense
Amir Peretz de lever l'interdiction faite aux Palestiniens qui
poursuivent leurs études dans des universités israéliennes de pénétrer
en Israël. Peretz a promis de "prendre en considération les
exigences des ministres".
"Il est inacceptable de refuser de façon systématique
l'entrée à tous les étudiants, sans aucune information sur une
possible menace en termes de sécurité concernant tel ou tel étudiant";
a dit Ofir Pines-Paz. Pour lui, cette interdiction porte un coup sévère
à la liberté académique en Israël, et pourrait entraîner un
boycott contre les institutions universitaires et scientifiques
israéliennes, ainsi qu'une condamnation de la part de la
communauté internationale.
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