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Parti antisioniste
Pour les
antisionistes, c'est payant !
Yahia Gouasmi
Photo : P.A.S.
Mardi 29 juin 2010
Le 23 juin 2010, le
circuit des salles de cinéma Utopia ainsi que 47 cinéastes,
enseignants et ouvriers de la culture israéliens, se sont
offerts une page payante dans le journal Libération
afin de publier différents textes. Utopia précise que les
signataires ont eu recours à une page payante car, disent-ils,
« nous ne sommes pas convaincus que ces libres paroles
israéliennes seront relayées par les médias ».
De quoi s’agit-il ? Du soutien apporté par ces 47
créateurs israéliens à la déprogrammation d’un film israélien
par Utopia, suite à l’attaque en haute mer d'Israël sur la
flottille humanitaire pour Gaza. Ce film israélien a été
remplacé par le film Rachel, de la cinéaste Simone
Bitton, également israélienne. Elle nous raconte l’histoire de
Rachel Corrie, cette militante américaine de 23 ans écrasée par
un bulldozer de Tsahal (l'armée israélienne), alors qu’elle se
posait en bouclier humain pour protéger les habitants de Gaza.
Un des bateaux de la flottille Free Gaza portait
d’ailleurs le nom de Rachel Corrie. Ces Israéliens, dont le
cinéaste Eyal Sivan, mettent le doigt sur le fond du problème
quand ils déclarent : « la machine de propagande israélienne
utilise également la création artistique, y compris le cinéma,
pour donner d’Israël l’image d’un Etat démocratique et éclairé,
afin de camoufler des crimes de guerre, la ségrégation et
l’occupation ». Et ils concluent : « nous refusons de
faire partie de cette machine de propagande bien huilée, nous
refusons de prendre part au camouflage de l’oppression et de
l’occupation et de contribuer à la création d’une image de
démocratie éclairée ».
Il faut croire que l’image culturelle que l’entité sioniste veut
vendre à l’étranger est très importante. Le ministre de la
Culture Frédéric Mitterrand, le journal Le Monde dans un
éditorial, et d’autres « grandes consciences » sont
immédiatement montés au créneau pour dénoncer le boycott
culturel d’Israël, et appeler au « dialogue ». Nous comprenons
la réaction de ceux qui sont attachés au lobby sioniste. Ils
savent que pour masquer des crimes, la culture est une arme. Le
boycott culturel est donc plus dangereux pour Israël que le
boycott de quelques palettes de fruits… L’économie israélienne,
en effet, ne repose pas sur l’exportation de biens de
consommation courante, mais sur l’aide nord-américaine obtenue
chaque année par le lobby sioniste aux USA (5 milliards de
dollars), sur les ventes d’armes et l’encadrement de milices
privées, et sur toute une opacité du système bancaire
international dont les liens avec le sionisme sont connus.
Nous nous réjouissons du boycott des produits et technologies
israéliens, mais nous pensons que nous pouvons faire mieux, et
refuser également le « monde culturel israélien » en le
dénonçant pour ce qu’il est : le représentant de commerce du
sionisme dans le secteur intellectuel. La culture est en effet
utilisée pour cautionner la politique de spoliation et
d’agression d’Israël. Nous ne confondons pas les représentants
de commerce culturel de l’entité sioniste, avec ces courageux
artistes et intellectuels israéliens qui ont ouvertement rompu
avec le sionisme : Simone Bitton, Israël Adam Shamir, Eyal Sivan,
Israël Shahak, Shlomo Sand… Nous en oublions beaucoup, et leur
nombre augmente chaque jour fort heureusement !
Les déclarations d’Utopia, d’Eyal Sivan et des autres artistes
israéliens ont été publiées dans une page payante du journal
Libération… Quel aveu ! Même des Israéliens, parce
qu’ils sont antisionistes et connaissent le « système », ne font
pas confiance à la liberté de nos médias quand il s’agit
de condamner Israël. Et pour échapper à cette censure ambiante,
ils ont ainsi préféré acheter une page dans un quotidien
français. D’où vient cette censure ? Par qui est-elle
organisée et entretenue ? Pourquoi fonctionne-t-elle si
bien ?
La réponse à ces questions s’appelle, tout simplement, le lobby
sioniste en France. Et, pour contourner la censure de ce lobby,
il faut payer une page intitulée « Publicité ». Ainsi,
à cause de la présence d'un lobby sioniste dans la presse
française, Utopia et 47 artistes israéliens ont préféré ne
pas faire confiance aux tribunes libres des médias français,
mais s’offrir une page de publicité ! Nous en sommes là…
Le Président,
Yahia Gouasmi.
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