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Parti antisioniste

Europe, Magreb et Proche-Orient : La manoeuvre américaine
Yahia Gouasmi


Photo : P.A.S.

Samedi 9 octobre 2010

Depuis un certain temps et en particulier depuis la victoire d’Obama, les États-Unis se livrent à une politique d’approche et de captation dans le monde arabo-musulman. Les ambassades américaines s’activent auprès de certaines catégories de la population (étudiants, intellectuels, artistes, économistes, etc.) par de nombreux contacts, invitations aux États-Unis, projets culturels, etc., que ce soit au Maghreb ou au Moyen-Orient. Tout est mis en œuvre pour améliorer l’image des États-Unis auprès de populations généralement hostiles, compte tenu du soutien inconditionnel des administrations américaines successives à l’entité sioniste (Israël), sans parler des agressions contre l’Irak, l’Afghanistan et maintenant le Pakistan.

Tout cela s’inscrit dans une stratégie bien précise : trouver et influencer des interlocuteurs dans les pays arabes, en complément des gouvernements actuels soumis à Washington mais très largement discrédités. Ce n’est pas un hasard si cette opération de séduction a lieu sur fond de crise économique et de déficits permanents que traverse l’économie américaine. Il s’agit d’attirer en plus grand nombre les capitaux de ces pays arabes. Les banques islamiques sont incitées à placer leurs fonds aux États-Unis afin de contribuer à soutenir l’économie américaine, et donc en réalité à soutenir l’effort politique et militaire de domination mondiale des États-Unis. Les économistes ont observé que ces banques islamiques n’avaient pas été touchées (ou très peu) par le krach bancaire. Le droit islamique interdit le prêt à intérêt. Ceci est un frein salutaire aux spéculations qui caractérisent notre économie virtuelle et la condamnent à une fuite en avant permanente pour essayer d’éviter la faillite généralisée.

Un tel enjeu doit vaincre plusieurs obstacles. Tout d’abord, redonner confiance en l’économie américaine, qui ne se survit que grâce à sa domination militaire, politique et culturelle. Cela suppose de maintenir et développer une image positive de la « démocratie américaine » auprès des nouvelles couches sociales des pays arabes qui formateront leurs opinions publiques. Le temps où quelques frappes de l'US Air force et quelques coups d’État « made in CIA » suffisaient à faire entrer dans le rang les pays récalcitrants est terminé. L’échec présent et à venir en Irak, en Afghanistan et au Pakistan montre les limites de l’action militaire. C’est pourquoi, la conquête idéologique de cette couche sociale dont sont issus les décideurs d’aujourd’hui et de demain, est primordiale. Il est devenu difficile pour les dirigeants des pays arabes, quel que soit leur degré de soumission, de continuer à soutenir l’économie américaine et donc Israël, contre leur propre opinion publique, et surtout contre leurs éléments les plus éduqués.

Il y a un double objectif à la stratégie américaine vis-à-vis du monde arabo-musulman. D’abord détourner un flux de capitaux arabes vers les États-Unis – ce qui contrera les autres pays émergents tels la Chine, le Brésil, l’Inde, etc. – afin d'alléger la dépendance du dollar vis-à-vis de l’économie chinoise. Cela permettra également de continuer à saupoudrer de miettes les classes populaires d’Amérique et d’Europe, les rendant ainsi solidaires du système. L’autre but, complémentaire du premier, est d’américaniser la partie la plus dynamique de cette couche moyenne du Maghreb et du Proche-Orient. On imagine facilement que cette américanisation impliquera une adhésion aux « valeurs » de l’Empire. Ce dernier disposerait alors de ponts suffisants pour mieux faire passer sa politique dans cette région du monde.

Qu’en est-il en France ?  Depuis quelques années déjà, les médias ont observé la politique de l’ambassade américaine à Paris en direction de Français d’origine maghrébine et africaine. Cette politique a été confiée par Condoleezza Rice à Daniel Fried, chargé des affaires européennes, en 2005. De nombreuses rencontres ont eu lieu à l’ambassade américaine à Paris avec des délégations essentiellement composées de maghrébins et de noirs de France (Le Figaro, 09/07/2008). Le conseiller culturel à l’ambassade américaine était à l’époque James Bullock. Ce dernier a déjà sélectionné des dizaines de leaders de pays arabes où il exerçait, avant d’être en poste à Paris. Toujours selon Le Figaro, James Bullock a déclaré : « Cela n’en fait pas toujours des alliés, mais au moins nous pouvons parler le même langage, et c’est important dans les négociations ». Nous trouvons dans ces propos la confirmation du rôle de « pont » ou de « passerelle » que nous avons déjà cité.  Et M. Bullock d'ajouter : « Le but n’est pas de convaincre mais d’initier » … aux valeurs américaines, bien entendu !

La victoire de Barack Obama, et les illusions qu’elle a pu engendrer dans beaucoup de milieux, a contribué à renforcer cette action nord-américaine dans nos banlieues. En France, le but est le même qu’au Maghreb et au Proche-Orient : capter le plus grand nombre de Français musulmans qui occupent une position d’influence dans la vie associative ou les médias pour le compte de Washington. Il ne s’agit donc pas d’une action isolée, spécifique à la France, mais d’un vaste plan stratégique nord-américain, en direction de l’opinion arabe et africaine en général.

Cette opération de charme a également pour but de tenter d’isoler les véritables antisionistes parmi ces populations, en leur faisant croire que les États-Unis ne sont qu’une juxtaposition de communautés toutes égales. Ainsi, la prépondérance du lobby sioniste est cachée et la communauté juive américaine n’est plus alors qu’une communauté parmi d’autres, sur un pied d’égalité !  C’est cette vision fausse des États-Unis que les services de l’ambassade veulent donner aux jeunes de nos banlieues. Leur objectif est de  former pour plus tard des élites politiques déjà acquises aux USA et à sa politique. Naturellement, la défense de « la seule démocratie du Proche-Orient » (l’entité sioniste) fait partie des valeurs américaines véhiculées par ces missionnaires américains un peu spéciaux.

Cette recherche d’une partie d’une opinion publique jusque-là ignorée ou méprisée est un signe supplémentaire de la crise que traversent les États-Unis. Il leur faut renforcer leur influence continuellement afin de préserver leur pouvoir. Mais ce ne sont pas quelques invitations à Washington où quelques colloques organisés çà et là qui pourront faire oublier le soutien total de Washington à Tel Aviv, et l’agression permanente que représentent les États-Unis pour toutes les nations du monde. Il y a fort à parier que les Américains parviendront, comme partout, au résultat inverse : augmenter l’hostilité à leur encontre tant leur arrogance et leur hypocrisie les rendent impopulaires. Et si cela avait échappé à Barack Obama ?

Le Président,
Yahia Gouasmi.

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Source : P.A.S.


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