Cuba
La réforme du modèle économique cubain :
Causes et perspectives (3/3)
Salim
Lamrani
Salim
Lamrani
Vendredi 26 août
2011
Les mesures économiques et
sociales
Du 1er décembre 2010
au 28 février 2011, un projet de réforme
de la politique économique et sociale,
élaboré par la Commission de Politique
économique du Parti communiste cubain, a
été soumis à un vaste débat public avec
l’aide de la centrale syndicale du pays[1].
Au total, près de 9 millions de Cubains
ont assisté à l’une des 163 000 réunions
organisées pour débattre du projet avec
un total de 3 millions d’interventions.
Le document original comprenait 291
points, desquels 16 ont été intégrés à
d’autres, 94 ont été maintenus intacts,
181 ont été modifiés et 36 ajoutés pour
un total comprenant au final 311 points[2].
Le projet de départ a ainsi été modifié
à 68% par les citoyens et a été adopté
le 18 avril 2011 lors de la tenue du
VIIème Congrès du Parti communiste
cubain par les mille délégués
représentant les 800 000 militants[3].
Il a ensuite été soumis au Parlement
cubain, qui l’a approuvé en session
plénière le 1er août 2011[4].
L’Etat cubain, qui doit apporter
des solutions pour éviter la
banqueroute, a ainsi décidé, sur une
base quinquennale, d’adapter les
dépenses aux ressources disponibles et
deréduire au maximum le recours à la
dette[5].
Raúl Castro a insisté sur l’urgence de
la situation : « Nous sommes convaincus
que la seule chose qui puisse faire
échouer la Révolution et le socialisme à
Cuba, mettant en danger le futur de la
nation, est notre incapacité à dépasser
les erreurs que nous avons commises
durant plus de 50 ans[6] ».
Deux mesures spectaculaires sont
à souligner. La première constitue une
révolution structurelle de la force du
travail. Ainsi, les autorités ont décidé
de procéder à la suppression à moyen
terme de près d’un demi-million de
postes de fonctionnaires, soit 10% du
total des employés du secteur public, et
d’un million d’ici cinq ans[7].
Les fonctionnaires concernés auront
trois possibilités : une réaffectation
dans un service déficitaire, le travail
privé ou l’obtention de terres en
usufruit. Auparavant, les employés
licenciés percevaient l’intégralité de
leur revenu jusqu’à ce qu’ils retrouvent
un emploi. Désormais, l’allocation
chômage ne durera que cinq mois au
maximum et sera à taux plein que le
premier mois (passant ensuite à 60% du
salaire). Tous les secteurs disposant
d’un excédent de capital humain seront
réduits au strict nécessaire avec une
restructuration du monde du travail. Le
gouvernement précise néanmoins que
« l’Etat socialiste ne laissera aucun
citoyen dans le désarroi et s’assurera,
par le biais du système d’assistance
sociale, que les personnes ne pouvant
travailler recevront un minimum de
protection. A l’avenir, les subventions
seront destinées non pas aux produits
mais à celles et ceux qui pour une
raison ou pour une autre les nécessitent
vraiment[8] ».
La seconde mesure est également sans
précédent par son envergure. Il s’agit
d’une ouverture de l’économie étatique
au secteur privé, destinée, entre
autres, à légaliser une économie
informelle croissante, et à récolter des
impôts dans un pays peu habitué à la
culture fiscale. Ainsi, l’Etat, qui
contrôle près de 90% de l’économie, a
décidé de déléguer une partie de ses
activités économiques à des personnes
privées, et se limitera à la gestion et
l’exploitation des ressources
stratégiques de la nation, avec une
décentralisation progressive afin de
stimuler le développement. Près de
250 000 nouvelles licences ont été
octroyées dans divers secteurs. Près de
178 nouvelles activités ont ainsi été
ouvertes au domaine privé et concernent
différents champs tels que la
restauration (le nombre de sièges dans
les restaurant passant de 12 à 50[9]),
la vente au détail ou la location de
chambre. Dans 83 secteurs, les nouveaux
entrepreneurs pourront désormais
embaucher du personnel, prérogative qui
a été jusque là une exclusivité de
l’Etat, des sociétés mixtes et des
entreprises étrangères, moyennant des
charges à hauteur de 25% du salaire de
l’employé[10].
Le succès a été immédiat[11].
En l’espace de six mois, le nombre de
petits entrepreneurs est passé de
157 000 à plus de 320 000, et devrait se
stabiliser autour d’un demi-million[12].
Les premiers effets positifs sont
apparus avec une augmentation des
recettes fiscales de l’Etat au bout de
six mois[13].
Les commerces privés sont soumis à un
impôt progressif pouvant atteindre 50%
des revenus et à des cotisations
sociales à hauteur de 25%[14].
Les revenus jusqu’à 5 000 pesos annuels
sont exemptés d’impôts alors que ceux
qui dépassent les 50 000 pesos seront
taxés à hauteur de 50%. Le nouveau code
fiscal stipule que les entrepreneurs
pourront désormais déduire jusqu’à 40%
de leurs revenus au titre de frais
professionnels contre 10% auparavant[15].
Ainsi, les travailleurs indépendants
devront s’acquitter de quatre impôts au
total : l’impôt sur le revenu de 25%
(revenus supérieurs à 5 000 pesos) à 50%
(revenus supérieurs à 50 000 pesos), les
charges patronales à hauteur de 25% du
salaire de l’employé, la TVA de 10% (5%
pour le secteur alimentaire), et les
cotisations sociales de 25%[16].
Pour faire face à la pénurie de matières
premières, le gouvernement a décidé
d’allouer d’importantes ressources à
l’achat de matériel exclusivement
réservées au secteur privé. Les nouveaux
entrepreneurs devront faire face à trois
principaux défis : se constituer une
clientèle, obtenir des crédits et
vaincre les obstacles bureaucratiques[17].
Les plus hautes autorités de l’Etat ont
garanti le caractère irréversible des
réformes et ont apporté leur soutien aux
travailleurs indépendants en annonçant
une nouvelle politique bancaire de
crédits destinés aux micro-entrepreneurs[18],
en particulier dans le domaine agricole[19].
Ces nouvelles mesures devraient générer
des revenus à hauteur d’un milliard de
dollars en impôts, selon les estimations
gouvernementales[20].
De la même manière, les cantines
d’entreprise et le transport ouvrier ne
seront plus à la charge de l’Etat, tout
comme les salons de coiffure et les
taxis, entre autres, qui vont être
dorénavant gérés par les employés. Les
entreprises disposeront désormais de
facultés d’initiative plus amples[21].
L’objectif est d’augmenter la
productivité, de renforcer la discipline
et d’offrir un éventail de salaires plus
large qui permette de satisfaire les
nécessités des citoyens. La politique
égalitariste dans les mécanismes de
distribution du revenu sera ainsi
éliminée, tout comme la gratuité de
certaines prestations[22].
Raúl Castro reconnaît que « l’excessive
approche paternaliste, idéaliste et
égalitariste instituée par la Révolution
au nom de la justice sociale » a été une
erreur. « Nous avons confondu le
socialisme avec les gratuités et les
subventions, l’égalité avec
l’égalitarisme », a-t-il précisé.
Désormais, les salaires seront indexés
sur la productivité[23].
« L’égalité des droits et des
opportunités pour tous les citoyens »
prévaudra, avec une politique axée sur
le travail considéré comme « à la fois
un droit et un devoir ». Il sera
désormais « rémunéré en fonction de sa
quantité et de sa qualité[24] ».
Par ailleurs, de nombreuses
interdictions outrancières, qui
favorisaient le marché noir, sont en
passe d’être éliminées. Raúl Castro a
ainsi appelé à
éliminer les nombreuses prohibitions
irrationnelles qui ont perduré pendant
des années, sans tenir compte des
circonstances existantes, créant ainsi
le ferment pour de multiples agissements
en marge de la loi, qui débouchent
fréquemment sur la corruption à des
niveaux variés. On peut arriver à une
conclusion évidente : les prohibitions
irrationnelles favorisent les
violations, lesquelles conduisent à leur
tour à la corruption et à l’impunité.
Il a ainsi dénoncé les démarches
administratives inutiles concernant le
changement de logement ou la vente de
voiture entre particuliers[25].
Désormais, les logements pourront être
achetés et vendus par les Cubains ainsi
que les étrangers ayant le statut de
résident permanent. Auparavant, seuls
l’échange et le legs étaient autorisés,
entrainant de nombreuses opérations
illégales. Néanmoins, il ne sera pas
possible d’être propriétaire de plus
d’un logement et ces mesures excluent à
la fois les Cubains non résidents ainsi
que les étrangers. La loi sur la
confiscation des biens pour les
émigrants est ainsi abrogée, lesquels
pourront, en cas de départ, léguer leurs
biens à leur famille jusqu’au quatrième
degré de consanguinité, à condition de
pouvoir justifier de cinq ans de vie
commune avec la personne concernée[26].
Enfin, l’île se trouve également dans
l’obligation de mettre un terme à la
dualité monétaire – le peso avec lequel
la plupart des Cubains reçoivent leur
salaire et le peso convertible, réservé
au secteur touristique – afin de réduire
les inégalités. En effet, un peso
convertible (environ 1 dollar) vaut 26
pesos[27].
Si le changement de la structure
économique semble indispensable, Cuba ne
compte pas adopter le modèle économique
de marché. Selon le gouvernement cubain,
le principe de base reste le même :
« Seul le socialisme est capable de
vaincre les difficultés et préserver les
conquêtes de la Révolution ». Ainsi, la
planification de l’économie prévaudra
sur les règles mercatiques, tout en
modernisant la méthodologie,
l’organisation et la gestion[28].
Au niveau macroéconomique, Cuba
aspire à une meilleure efficience afin
de limiter l’intervention financière de
l’Etat dans les secteurs déficitaires.
Deux types de solutions sont envisagés.
La première, à court terme, permettra
d’éliminer le déficit de la balance des
paiements en substituant les
importations et en augmentant les
revenus externes. L’objectif d’améliorer
la croissance et le niveau de vie de la
population passe par une meilleure
efficacité économique, une stimulation
du travail et une redistribution plus
équitable du revenu national[29].
A long terme, Cuba doit trouver des
solutions de développement durable qui
permettent notamment d’atteindre une
autosuffisance alimentaire et
énergétique, une utilisation efficace du
capital humain, une bonne compétitivité
dans les productions traditionnelles et
le développement de nouvelles
productions de biens et de services à
haute valeur ajoutée[30].
Les entreprises étatiques et les
coopératives
Une autonomie plus grande sera octroyée
aux entreprises étatiques, aux
entreprises aux capitaux mixtes, aux
coopératives, aux usufruitiers de
terres, ainsi qu’aux petits
entrepreneurs privés, sans pour autant
permettre une concentration de propriété
trop importante. Le pouvoir décisionnel
sera décentralisé au profit du secteur
entrepreneurial, afin d’obtenir une
meilleure efficacité. Les entreprises
disposeront de plus de facultés ainsi
que d’une responsabilité plus importante
dans la gestion de leurs ressources
humaines, matérielles et financières,
supprimant ainsi une partie des
contrôles bureaucratiques. Des marchés
d’approvisionnement non subventionnés
seront à la disposition des entreprises[31].
Les entreprises étatiques dont le bilan
financier est structurellement
déficitaire, dont le capital de travail
est insuffisant et qui se montrent
incapables de respecter leurs
obligations, passeront systématiquement
par un processus de liquidation. Les
entreprises ne recevront plus de
financement budgétaire pour la
production de biens et de services. En
revanche, elles pourront créer des fonds
propres pour le développement ou
l’augmentation de salaires, en cas de
bénéfices, après avoir satisfait leur
contrat de production et s’être
acquittées de leurs obligations
fiscales. De la même manière, les
salaires des employés du secteur public
évolueront en fonction des résultats de
l’entreprise. Les subventions pour
pertes seront désormais éliminées[32].
Les coopératives, basées sur « libre
disposition des travailleurs à s’y
associer », restent propriétaires des
moyens de production et peuvent en
disposer à leur guise (location,
usufruit…). Elles peuvent s’associer à
d’autres entités similaires (pour
l’achat et la vente par exemple afin de
réduire les coûts). Néanmoins, la
propriété coopérative ne peut être
vendue ou louée à d’autres coopératives
ou à des entreprises non étatiques.
Elles se chargent également de fixer les
salaires de leurs employés[33].
La politique sociale
Au niveau de la politique sociale, la
priorité est de préserver « les
conquêtes de la Révolution, tels que
l’accès aux soins médicaux, à
l’éducation, à la culture, au sport, aux
loisirs, à la sécurité sociale et à la
protection au moyen de l’assistance
sociale pour les personnes dans le
besoin », tout en éliminant les
« dépenses excessives[34] ».
Au niveau de l’éducation, les cursus
universitaires seront en adéquation avec
le développement de l’économie et de la
société, avec une augmentation des
places dans les filières technologiques
et scientifiques. Au niveau de la santé,
une réorganisation territoriale des
centres de soin est prévue, tout comme
le développement de la médecine
naturelle et traditionnelle, ainsi que
la promotion de la médecine préventive.
Enfin, pour faire face au vieillissement
de la population et au problème de la
dépendance, la contribution des salariés
sera accrue et de nouveaux financements
devront être trouvés[35].
Le salaire retrouvera un rôle principal
au sein de la société afin de « réduire
les gratuités non nécessaires et les
subventions personnelles excessives, en
établissant des compensations pour les
personnes dans le besoin ». Ainsi, le
carnet de rationnement, instauré en 1963
pour faire face aux sanctions
économiques, à la spéculation sur les
matières premières et éviter une crise
alimentaire, « qui favorise autant le
citoyen dans le besoin que celui qui en
est à l’abri », dispose de nombreux
inconvénients car il profite
indistinctement aux travailleurs
consciencieux qui apportent de la
richesse à la société et à ceux qui
préfèrent vivre aux crochets de l’aide
sociale sans rien produire[36].
Comme le note Raúl Castro, le carnet
« est devenu, au fil des ans, une charge
insupportable pour l’économie, n’incite
pas au travail, et est source
d’illégalités diverses[37] ».
Il est ainsi graduellement réduit et
sera à terme supprimé pour éviter les
pratiques de trocs et de revente qui
alimentent le marché noir[38].
Par exemple, les cigarettes ont disparu
du carnet depuis septembre 2010[39].
Le riz et le sucre (exceptée la partie
mensuelle subventionnée) sont désormais
en vente libre sur le marché[40],
alors que le prix de l’huile a augmenté
d’environ 10%[41].
La suppression du carnet de rationnement
sera compensée par des augmentations
salariales.
Néanmoins, l’alimentation sociale
dans la sphère des services de santé et
d’éducation est préservée « pour
protéger la population vulnérable ». Les
cantines ouvrières resteront ouvertes
mais elles seront désormais payantes et
non subventionnées. De la même manière,
l’Etat s’engage à « garantir que les
personnes dans le besoin reçoivent la
protection de l’assistance sociale[42] ».
La politique industrielle et énergétique
L’industrie pharmaceutique et
biotechnologique est l’un des fleurons
économiques de la nation cubaine. Elle
représente la quatrième source de
revenus pour l’île après les prestations
de services, le tourisme et le nickel[43].
L’objectif affiché est d’atteindre une
souveraineté technologique dans ce
domaine et de renforcer la politique de
dépôt de brevet et de propriété
industrielle sur les principaux marchés
internationaux.
Au niveau énergétique, Cuba doit réduire
sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur
et élever la production de pétrole et de
gaz en exploitant les gisements
sous-marins récemment découverts dans le
Golfe du Mexique, et augmenter sa
capacité de raffinement afin de réduire
l’importation de produits dérivés.
Néanmoins, de lourds investissements
sont nécessaires et l’île ne dispose pas
des ressources pour les financer. De la
même manière, l’énergie utilisée pour
des activités productives de biens ou de
services ne sera plus subventionnée[44].
Afin de procéder à des économies
d’énergie en raison de la hausse du prix
du pétrole, le gouvernement a ainsi
annoncé en octobre 2010 une augmentation
des tarifs électriques pour les grands
consommateurs, c’est-à-dire ceux qui
utilisent plus de 300 kilowatts/heure
par mois. L’augmentation sera graduelle
et oscillera entre 15% et 285% du prix,
selon le surplus de consommation. Cette
catégorie d’usagers, qui représente 5,6%
de la population, devra payer entre 1,5
et 5 pesos le kilowatts/heure
supplémentaire au lieu du prix normal de
1,3 pesos. Pour les ménages consommant
moins de 100 kilowatts/heure, le prix
restera à 0,09 peso le kilowatt/heure.
L’Etat a donné l’exemple en réduisant sa
consommation de 10% en 2010 par rapport
à l’année antérieure. Le prix de
l’essence a également augmenté de 10% et
celui du diesel de 18%, étant donné que
plus de 50% du combustible consommé dans
l’île est destiné à produire de
l’électricité[45].
Le tourisme
Dans le secteur touristique, qui
constitue la seconde source de revenus
de la nation, la priorité est donnée à
l’amélioration de la qualité des
services fournis – lesquels sont bien en
deçà des standards internationaux –,
ainsi qu’à la diversification des
destinations
touristiques à l’intérieur du
pays pour éviter des concentrations trop
importantes de vacanciers. De la même
manière, pour augmenter la capacité
d’hébergement du pays, les particuliers
pourront désormais louer plus facilement
une partie de leur logement[46].
Le transport et le logement
Le transport reste l’un des
graves problèmes à Cuba et a un impact
aussi bien sur la vie économique que sur
le bien-être de la population. Le réseau
doit être modernisé, réorganisé et
surtout développé. Les réseaux
ferroviaire et maritime constituent une
priorité notamment pour des raisons
économiques et environnementales. Les
ports nationaux doivent notamment être
agrandis pour des raisons commerciales[47].
L’autre grand problème national
reste le logement qui est insuffisant et
souvent dans un état précaire. L’île
nécessite la construction de 100 000
logements par an car il existe depuis
des décennies un déficit structurel du
fond immobilier de la nation, en raison
notamment des sanctions économiques. La
construction de logements ne sera plus
une tâche exclusive de l’Etat : le
secteur privé pourra désormais
s’acquitter de cette activité. En
novembre 2010, l’Etat a décidé de mettre
un terme aux subventions du matériel de
construction en raison du manque de
liquidités[48].
Conclusion
Le défi qui attend les Cubains
est de taille. S’ils ne peuvent agir
contre le principal obstacle au
développement de la nation que sont les
sanctions économiques, dont la levée
–unanimement réclamée – dépend du bon
vouloir de la Maison-Blanche et du
Congrès étasunien, ils peuvent se
targuer d’avoir créé la société la moins
injuste de la planète et d’afficher le
meilleur indice de développement humain
du Tiers-monde. Néanmoins, la lutte
contre la bureaucratie, la corruption,
le marché noir, la faible productivité,
l’amateurisme en termes de politique
économique, la forte dépendance
alimentaire et énergétique, les
interdictions outrancières,
l’insuffisance de débat critique, le
rapport nonchalant au travail, restent
leur principale priorité. Les Cubains –
plus précisément les plus jeunes
générations – devront se montrer à la
hauteur de la situation et s’adapter aux
nouvelles réalités, tout en restant
fidèles à leur histoire et leur
tradition de lutte et de résistance.
Car, pour reprendre les enseignements
lucides de l’Apôtre cubain et héros
national José Martí, « le premier devoir
de tout homme […] est d’être un homme de
son temps ».
Docteur ès Etudes Ibériques et
Latino-américaines de l’Université Paris
Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est
enseignant chargé de cours à
l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, et
l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée,
et
journaliste, spécialiste des relations
entre Cuba et les Etats-Unis.
Son dernier ouvrage s’intitule
Etat de siège. Les sanctions économiques
des Etats-Unis contre Cuba, Paris,
Editions Estrella, 2011, avec un
prologue de Wayne S. Smith et une
préface de Paul Estrade.
Contacto:
Salim.Lamrani@univ-mlv.fr
;
lamranisalim@yahoo.fr
[1]
Andrea Rodriguez, « Raúl Castro
pide apoyo a central sindical
cubana »,
Associated Press, 1er
noviembre 2010.
[3]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[4]
Raúl Castro, « Toda resistencia
burocrática al estricto
cumplimiento de los acuerdos del
Congreso, respaldados
másivamente por el pueblo, será
inútil »,
Cubadebate, 1er
août 2011.
[5]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[6]
Raúl Castro, « Texto íntegro del
Informe Central al VI Congreso
del PCC », 16 de abril de 2011,
op. cit.
[7]
Agence France
Presse,
« Gobierno cubano anuncia reglas
para apertura de negocios y
despidos », 25 octobre 2010.
[8]
Raúl Castro, « Discurso
pronunciado por el General de
Ejército Raúl Castro Ruz,
Presidente de los Consejos de
Estado y de Ministros, en la
clausura del Sexto Período
Ordinario de Sesiones de la
Séptima Legislatura de la
Asamblea Nacional del Poder
Popular, en el Palacio de
Convenciones, el 18 de diciembre
de 2010, “Año 52 de la
Revolución” »,
op.cit.
[9]
Agence France
Presse,
« Cuba baja los impuestos y
amplia ‘paladares’ para
estimular negocios », 27 mai
2011.
[10]
Juan Carlos Chávez, « Impuestos
en Cuba llegarán hasta el 50 por
ciento para trabajadores
privados »,
El Nuevo Herald, 26 octobre
2010.
[11]
Paul Haven, « Cuba : Pequeños
empresarios, factor clave de
reformas económicas »,
op. cit
[12]
Agence France
Presse,
« Otorgan en Cuba 171,000 nuevas
licencias », 21 mars 2011 ;
Ivette Fernández Sosa,
« Trabajadores por cuenta propia
sobrepasan las 300 000
personas »,
Granma, 21 mai 2011.
[13]
Andrea Rodriguez, « Erario
cubano comienza a ver resultados
de reforma »,
The Associated Press, 16 mai
2011.
[14]
EFE,
« Cubanos se preparan para nueva
cultura tributaria », 22 octobre
2010.
[15]
Mark Frank & Eric Faye, « Cuba
dévoile un nouveau code fiscal
pour les petites entreprises »,
Reuters, 22 octobre 2010.
[16]
Paul Haven, « Cuba Males Self-Employement
Rules Official »,
Associated Press, 25 octobre
2010 ;
Agence France Presse,
« Cuba: jusqu’à 50% des revenus
des commerces privés soumis à
impôt », 25 octobre 2010.
[17]
Paul Haven, « Cuba : Pequeños
empresarios, factor clave de
reformas económicas »,
op. cit
[18]
EFE,
« Anuncian nueva política
bancaria de créditos », 1er
avril 2011 ; Raúl Castro, « Discurso
pronunciado por el General de
Ejército Raúl Castro Ruz,
Presidente de los Consejos de
Estado y de Ministros, en la
clausura del Sexto Período
Ordinario de Sesiones de la
Séptima Legislatura de la
Asamblea Nacional del Poder
Popular, en el Palacio de
Convenciones, el 18 de diciembre
de 2010, “Año 52 de la
Revolución” »,
op.cit.
[19]
EFE,
« Gobierno cubano da créditos a
campesinos », 11 juillet 2011.
[20]
Juan Carlos Chávez, « Impuestos
en Cuba llegarán hasta el 50 por
ciento para trabajadores
privados »,
op. cit.
[21]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[23]
Raúl Castro, « Discurso
pronunciado por el General de
Ejército Raúl Castro Ruz,
Presidente de los Consejos de
Estado y de Ministros, en la
clausura del Sexto Período
Ordinario de Sesiones de la
Séptima Legislatura de la
Asamblea Nacional del Poder
Popular, en el Palacio de
Convenciones, el 18 de diciembre
de 2010, “Año 52 de la
Revolución” »,
op.cit.
[24]
Partido
Comunista de Cuba,
« Proyecto de lineamientos de la
política económica y social »,
op. cit.
[25]
Raúl Castro, « Discurso
pronunciado por el General de
Ejército Raúl Castro Ruz,
Presidente de los Consejos de
Estado y de Ministros, en la
clausura del Sexto Período
Ordinario de Sesiones de la
Séptima Legislatura de la
Asamblea Nacional del Poder
Popular, en el Palacio de
Convenciones, el 18 de diciembre
de 2010, “Año 52 de la
Revolución” »,
op.cit.
[26]
Agence France
Presse,
« Cubanos de la isla podrán
comprar casas y autos », 1er
juillet 2011.
[27]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[28]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[36]
Raúl Castro, « Discurso
pronunciado por el General de
Ejército Raúl Castro Ruz,
Presidente de los Consejos de
Estado y de Ministros, en la
clausura del Sexto Período
Ordinario de Sesiones de la
Séptima Legislatura de la
Asamblea Nacional del Poder
Popular, en el Palacio de
Convenciones, el 18 de diciembre
de 2010, “Año 52 de la
Revolución” »,
op.cit.
[37]
Raúl Castro, « Texto íntegro del
Informe Central al VI Congreso
del PCC », 16 de abril de 2011,
op. cit.
[38]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[39]
Raúl Castro, « Discurso
pronunciado por el General de
Ejército Raúl Castro Ruz,
Presidente de los Consejos de
Estado y de Ministros, en la
clausura del Sexto Período
Ordinario de Sesiones de la
Séptima Legislatura de la
Asamblea Nacional del Poder
Popular, en el Palacio de
Convenciones, el 18 de diciembre
de 2010, “Año 52 de la
Revolución” »,
op.cit.
[40]
EFE,
« Cuba libera venta de azúcar y
sube precio del arroz », 12
février 2011.
[41]
Agence France
Presse,
« Cuba sube precio de aceite
comestible », 2 avril 2011.
[42]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[43]
EFE,
« La isla recibe al primer
millón de turistas en 2011 », 11
avril 2011.
[44]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[45]
EFE,
« Cuba sube tarifas eléctricas
para grandes consumidores
domésticos », 29 octobre 2010.
[46]
Partido
Comunista de Cuba,
« Resolución sobre los
lineamientos de la política
económica y social del partido y
la Revolución »,
op. cit.
[48]
Agence France
Presse,
« Raúl Castro elimina subsidios
a materiales para reparar y
construir casas », 18 novembre
2010.
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