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Cirepal
Adolf Lieberman appelle au "nettoyage
d'Israël" des Arabes!!
Salim Jubran*
9 novembre 2006
Depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948, deux système
politiques diamétralement opposés sont en application, l'un
envers les Juifs et l'autre avec la population d'origine, la
minorité palestinienne.
Le juif se promène libre partout, pendant que l'arabe a besoin
d'autorisation pour se rendre d'une ville à l'autre, toute
proche, même s'il s'agit d'une visite urgente, comme pour aller
chez un médecin. Les juifs sont des citoyens libres qui se déplacent
comme ils veulent, alors que les arabes sont enfermés dans des
ghettos clos.
L'Etat juif émet des lois pour voler les terres des arabes,
qu'ils ont héritées de leurs pères et aïeux, afin de les
donner aux juifs qui viennent en Israël, en provenance de
Russie, de France ou d'Argentine. Et aujourd'hui, après 60 ans
de la création de cet Etat hébreu, le touriste peut venir en
Galilée pour constater deux sociétés entièrement différentes,
des villages à forte densité de population, comme les ghettos,
pour les arabes (après que leurs terres aient été volées) et
des villages qui baignent dasn une verdure éclatante comme en
Europe, des villages pour les Juifs, bien évidemment.
Nous avons toujours dit, nous qui sommes restés dans notre
patrie, mais assiégés, que la démocratie israélienne est
semblable à l'antique démocratie grecque, une démocratie pour
les libres seulement, quant aux esclaves, ils n'ont que
l'humiliation entière, la violation entière de leurs droits
humains.
Notre voix, de l'intérieur de notre siège, parvient
difficilement au monde, vers l'Europe, les Etats-Unis, les
Nations-Unies et les organisations internationales des droits de
l'homme, car la voix de l'institution israélienne dominante dit
au monde, dans une arrogance raciste et blanche, que la démocratie
israélienne est le seul oasis de la démocratie au
Moyen-Orient.
Le vrai récit global de notre tragédie dans notre pays n'a pas
encore été "racontée". Tout comme ne l'a pas été
la topographie historique, sociale, économique et culturelle de
notre état, à l'intérieur de notre siège.
Comment le prisonnier peut, dans sa cellule fermée, ne pas désespérer
? Cette question, se la pose celui qui n'est pas dans la
cellule, et celui qui est enfermé dans la cellule lui répond :
si je désespère, à quoi cela servira-t-il ? Ma situation
sera-t-elle meilleure ?
Les 150.000 Palestiniens qui sont restés dans leurs villes et
villages, immédiatement après la Nakba, sont devenus
actuellement un million 250.000 Arabes palestiniens. Nos pères
et grand-pères ont cassé et travaillé la pierre, nos pères
ont "cuisiné" la soupe du sol, et fondamentalement,
nous ont nourris des fruits des arbres.
Le fait que la minorité palestinienne soit restée dans la
patrie, qu'elle se soit développée et que sa conscience se
soit forgée sont une épopée héroïque. Et si le monde arabe
était, politiquement et médiatiquement, développé et
moderne, il l'aurait présentée au monde comme une odyssée
moderne. Mais au cours de dizaines d'années, les médias
officiels stupides se sont comportés avec nous comme si nos étions
des "traîtres", des "sionistes" ou des
"collaborateurs". Et lorsqu'en Eurpe, nous
rencontrions quelques "nationales" arabes, ils
refusaient de s'adresser à nous, car nous étions les
"collaborateurs de l'ennemi sioniste", ni plus ni
moins.
Année après année, le système israélien s'est mis à arracher
les racines des vivants, à pratiquer une discrimination de plus
en plus manifeste, de plus en plus insolente, ne cherchant plus
à la camoufler par des artifices variés.
Je rappelerai à ceux qui ne se souviennent plus que le raciste
Meir Kahana, le fils du racisme américain, est devenu membre du
parlement israélien dans les années 70 du siècle dernier,
alors qu'à l'époque, une certaine gêne existait encore dans
la "gauche" et la "droite", amenant la
Knesset presque unanime à émettre une loi spéciale pour
chasser Kahana de la Knesset. Begin, dirigeant de la droite israélienne
avait déclaré que lorsqu'il se rappelle ce que les nazis ont
fait aux Juifs en Allemagne, il n'est pas prêt à autoriser à
un raciste juif hostile aux Arabes à demeurer à la
Knesset!!
Actuellement, les masques sont tombés, les illusions aussi, et
le mensonge. La prostitution démocratique est à nu... Avigdor
Lieberman, émigré russe arrivé en Israël dans les années
70, est devenu chef, chef national, il a fondé un parti dont la
base est constituée de russes, et c'est un parti fasciste et
raciste, selon tous les critères.
Il y a quelques années, il a proposé de lancer des bombes
"non conventionnelles" sur le barrage d'Assouan (en
Egypte), et une attaque militaire surprise sur la Syrie et sur
l'Iran.
Aujourd'hui, après une expérience politique, il considère que
les Arabes palestiniens qui vivent à l'intérieur de l'Etat
d'Israël, sont le problème réel d'Israël et se pose la
question : pourquoi l'Etat palestinien en Cisjordanie et dans la
bande de Gaza devrait-elle être uninational alors qu'Israël
est "bi-national" et que 20% de sa population est
palestinienne ?
Il a insisté, dans tous ses programmes politiques électoraux
et dans sa vision politique, sur ce problème.
Tous reconnaissent que cette propagande est raciste, et qu'il
s'agit d'une menace collective contre un million et 250.000
Arabes Palestiniens, qui sont en même temps des citoyens de l'Etat
d'Israël.
Même le chef du gouvernement Ehud Olmert a déclaré que
"les opinions de Lieberman ne sont pas les miennes, et les
positions du gouvernement ne sont pas celles de Lieberman, et il
le sait". Mais, M. Olmert, Lieberman n'est pas un simple
citoyen de l'Etat d'Israël, il est à l'intérieur du
gouvernement, il est le vice-premier ministre aux affaires stratégiques,
il est membre de la haute commission de la sécurité dans le
gouvernement, et on dit aussi qu'il est responsable de la
confrontation au "danger iranien". Et nous, les Arabes
Palestiniens en Israël, nous nous demandons : est-il
responsable aussi du danger que représentent les Arabes
Palestiniens en Israël ?
Lieberman n'est pas actuellement un chien qui aboie sous sa
seule responsabilité, il est vice-premier ministre du
gouvernement d'Israël. Et s'il en est ainsi, et pas moins que
Heider (en Autriche), ne pouvons-nous pas dire que le racisme
est officiellement présent à l'intérieur du gouvernement
d'Israël ?
Israël vocifère, officiellement, lorsqu'un raciste ou antisémite
occupe une place en Europe ou en Amérique du Sud, il hurle
chaque fois que le président iranien Ahmadinajad fait une déclaration,
quelle qu'elle soit, et la question est : est-ce que le racisme
chez les autres est dangereux, empoisonné, menaçant pour les
Juifs alors que le racisme chez les juifs fait partie de la
liberté d'expression ?
Lieberman a clairement exprimé sa philosophie raciste dans une
longue interview accordée au britannique Sunday Telegraph, et
les politiciens arabes, du Golfe à l'ocean, lisent l'anglais.
Qu'ils lisent donc les nouveaux joyaux du nouveau Fuhrer Adolf
Lieberman et qu'ils les diffusent dans le monde, qu'ils les
annoncent aux Nations-Unies et à l'Unesco. Mais les régimes
arabes sont silencieux car le maître américain les a écrasés
et leur a dit de se taire. Ils se sont tus.
Et nous, les Arabes Palestiniens, qui sommes restés sur la
terre de nos pères et de nos aïeux, nous n'avons été ni stupéfaits
ni épouvantés, et nous disons en hébreu aux juifs : nous étions
ici, avant que vienne Lieberman en émigré sur notre terre, et
nous resterons ici, même après la disparition de Lieberman, en
tant qu'individu et en tant que phénomène. Mais nous mettons
en garde Israël, les Arabes et le monde! Faites attention au
serpent nazi (juif) qui lève sa tête et qui élève la voix,
en toute confiance.
* Salim Jubran est poète, écrivain palestinien. Il vit à
Nasra (Nazareth).
Traduit par Centre
d'Information sur la Résistance en
Palestine
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