La Voix de
la Russie
Crise syrienne :
une solution russe pour le président
américain
Roman Mamonov
© Collage: La Voix
de la Russie
Mardi 10 septembre 2013
Dans la crise syrienne, parait-il, un
changement positif s’est esquissé : les
Etats-Unis pourraient renoncer à leurs
plans d’opération militaire contre Damas
si Assad acceptait la proposition de la
Russie.
Moscou a proposé de mettre toutes les
armes chimiques qui existent en Syrie
sous le contrôle international. Barack
Obama a déclaré dans une interview à
plusieurs chaines de télévision
américaines qu’il prenait au sérieux la
proposition de la Russie sur une sortie
éventuelle de la crise.
On a l’impression qu’à Washington, le
secteur de politique étrangère est en
proie aux émotions. Une brève phrase du
secrétaire d’Etat John Kerry prononcée à
Londres, puis la réaction immédiate de
la Russie, et voilà, dans la crise
syrienne, une sortie de l’impasse s’est
esquissée. On avait demandé alors à
Kerry ce qui pourrait empêcher une
opération américaine en Syrie. Le chef
de la diplomatie des Etats-Unis a
supposé que Damas pourrait mettre ses
armes chimiques sous contrôle de la
communauté internationale. Le MAE de
Russie a vu dans cette idée une sortie
de la crise. Mais Kerry ne s’y attendait
pas et il a essayé de revenir sur ses
paroles. Pourtant, Obama a soutenu
l’idée. Damas a accepté la proposition
de Moscou. A Washington, ces événements
ont produit l’effet d’une bombe
informationnelle, un moyen d’éviter une
campagne militaire. Dans une interview
aux chaines de télévision américaines,
Obama a déclaré que si Damas
accomplissait la proposition de Moscou,
les Etats-Unis reporteraient l’opération
militaire.
« Nous reporterons l’opération
militaire si la proposition devient une
réalité. C’est une évolution positive de
la situation. La Russie a pu convaincre
la Syrie de commencer à résoudre le
problème de l’arme chimique. Cette idée
pourrait donner de bons résultats
en perspective. C’est
probablement un moment crucial,
mais les actes doivent suivre les
paroles. Cela ne règlera pas la crise
politique en Syrie, mais si nous
assurons la sécurité de l’arme chimique
sans frappes militaires, je choisirai ce
plan. »
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon
a hautement apprécié l’idée de la Russie
et ses efforts pour un règlement
pacifique. D’après lui, dans cette
configuration, il reste une chance de
succès de la conférence Genève-2 et
celle d'un règlement pacifique du
conflit.
« J’apprécie les initiatives de John
Kerry et de Sergueï Lavrov. Comme je
l’ai déjà dit, j’ai préparé des
propositions concrètes pour le Conseil
de Sécurité de l’ONU que je présenterai
avec les résultats de l’enquête de la
commission onusienne. Je propose aux
membres du CS de l’ONU d’exiger au plus
vite la transmission de l’arme chimique
syrienne et de ses composants sous
contrôle international, son transfert
dans un lieu sûr et sa destruction.
J’appelle à nouveau la Syrie à se
joindre au traité sur l’interdiction de
l’arme chimique. »
Une réaction du Congrès à cette percée
diplomatique éventuelle a tout de
suite suivi. Le Sénat a accepté la
proposition de remettre pour une période
indéterminée le vote sur la résolution
au sujet de l’opération militaire à
l’encontre de la Syrie. La Chambre des
représentants a perçu avec soulagement
la nouvelle. Selon les sondages, l’idée
d’Obama a toutes les chances d’échouer
au Congrès car plus de la moitié de
parlementaires sont contre l’opération.
Les derniers sondages montrent aussi que
60% des Américains se prononcent contre
toute intervention.
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