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Opinion

La bataille pour la Cisjordanie fait rage
Robert Bibeau

Mardi 12 octobre 2010

Qui l’emportera, des collaborateurs, ceux qui ont fait de la « négociation-bradage » des droits du Peuple palestinien leur métier, ou de ceux qui hésitent et se demandent s’ils ne devraient pas embarquer à bord du Titanic des « négociations directes » afin d’obtenir leur part du butin palestinien ou, enfin, des résistants, qui refusent de négocier en ces temps défavorables pour la cause palestinienne et préfèrent mourir plutôt que de  disparaître? 

Nous l’avions écrit en décembre 2009 : la dernière année de la décennie sera celle de tous les   dangers pour le Peuple palestinien (1). Après soixante-deux années de combat, le repos n’est pourtant pas permis : les sionistes rôdent et veulent se repaître des restants de droits pas encore bradés par les « négociateurs » professionnels non mandatés dont la présidence est échue depuis dix-huit mois et qui n’osent pas faire parler les urnes et s’enquérir de l’avis du peuple qui les avaient mandaté, tant ils sont certains du verdict sans appel qui les attend.

Pourtant, le peuple que ces négociateurs illégitimes méprisent aurait de bonnes raisons de passer la main et de souhaiter se reposer. Après l’agression meurtrière et le blocus génocidaire contre Gaza, après la multiplication des check-points et des routes de contournement qui étranglent l’économie de la Cisjordanie, après les nettoyages ethniques à Jérusalem, voilà que la répression militaire et  sécuritaire conjuguée des forces sionistes d’occupation et de leurs alliés de l’Autorité palestinienne multiplient les assauts, les exécutions extrajudiciaires, les assassinats ciblés, les arrestations arbitraires massives (plus de 750 militants du Hamas, en Cisjordanie ces derniers jours ) et les tortures jusqu'à ce que mort s’ensuive.  Les « négociateurs » préparent déjà l’imposition de l’entente illégale qu’ils auront concoctée derrière des portes closes.  Et ils entendent bien recevoir leur salaire « judaïque » et ne pas permettre à ce peuple martyr de s’interposer entre eux et les prébendes de l’aide de la « communauté internationale », comprendre la communauté de quelques puissances  qui ont hâte de passer à autre chose et d’en découdre ensuite avec l’Iran et avec la Chine.

Le président français et celui qui lui tient lieu de thuriféraire, le dénommé Kouchner, menacent de traîner les négociateurs des deux bords jusque devant le Conseil de sécurité de l’ONU.  Depuis quand un sous-fifre a-t-il l’autorisation de menacer un pion des sanctions du Conseil de sécurité sans y avoir été autorisé par le maître du conseil de la « communauté internationale » ?  Il court droit au véto, l’excité de l’Élysée !

La présente manche est facile à comprendre. George W. Bush est allé très loin et, en son temps, il a promis (comme Sharon avant lui) que toute la terre qui aurait été accaparée par les sionistes de l’État pour les « juifs » seulement, qu’ils soient croyants ou non, leur reviendrait. Aujourd’hui, les sionistes se souviennent de cette promesse et ils exigent, pour revenir à la table de « négociation », de  connaître à l’avance l’issue desdites « négociations » (2). Vous aurez remarqué que Netanyahu ne demande pas à Abbas – quantité négligeable, dans cette triste équipée – des garanties de succès de ses négociations. Non : Benjamin demande au chef des deux clans, le juge et le bourreau, qu’il lui garantisse le succès des ces négociations, et il le fait publiquement, au vu et au su de la « communauté internationale », sous le nez du Peuple palestinien à qui on ne demande rien.

Que va-t-il négocier, le « Président palestinien » échu ? Netanyahu nous dévoile la mise et sa main gagnante, à défaut de quoi, il ne « négocie » plus. En fait, par cette manœuvre, Netanyahu place encore une fois Abbas dans une position impossible ; il le ridiculise et l’humilie devant son peuple, le montrant à plat-ventre quémandant le droit de parapher le document de l’entente avant même de l’avoir lu et « négocié ». C’est que Netanyahu pense que le temps n’est pas encore venu d’accorder le bantoustan – la réserve – aux « Indiens » Palestiniens. Netanyahu et sa clique de Tel-Aviv pensent qu’il y a encore de la terre à voler aux Palestiniens, qu’il y a encore des droits à leur arracher, dont le droit ultime de s’accaparer de la terre de Palestine avec l’accord explicite et signé des Palestiniens eux-mêmes qui accréditerait ainsi l’inique recommandation 181 de l’ONU (1947).  La fameuse clause reconnaissant « l’État juif » qu’exige Netanyahu ces temps-ci n’a pas d’autre but que celui-là. (3).

Obama quant à lui pense que c’est suffisant et que les sionistes devraient se contenter de 85% de la superficie de
la Palestine mandataire. La contradiction, que dis-je, le fossé qui sépare les deux compères, Obama et Netanyahu, n’est environ que de 5% de la terre palestinienne. Abbas n’a rien à dire dans ce débat sinon d’accepter le fait accompli de « l’État juif » et de renoncer par écrit à tous les droits des Palestiniens : il recevra (si ce n’est déjà fait) les contrats qu’il recherche et le salaire qu’il convoite (probablement trente deniers). Alors qu’a-t-il à intervenir ainsi dans cette discussion à propos du partage du reste de la terre palestinienne et des droits palestiniens ?

Prenez note qu’Obama serait prêt à garantir l’issue des pseudo-négociations, mais il aurait aimé que Netanyahu le fasse discrètement pour ne pas indisposer Abbas, lequel devra maintenant se présenter devant les chefs de
la Ligue Arabe l’air maussade et la queue entre les jambes et il ne pourra probablement pas tenir de référendum,  même pas auprès de la population de la Cisjordanie. Gaza et les camps de réfugiés au Liban, en Syrie ou en Jordanie, qui verront résilié leur droit au retour, n’en parlons même pas...

 Dans quelques jours, Netanyahu annoncera en grande pompe, douloureusement, qu'il décrète un moratoire partiel des constructions dans certaines colonies de Cisjordanie (4).  Moratoire qui ne sera que poudre aux yeux car la construction se poursuivra de plus belle, comme avant la reconduction du moratoire.  Abbas aura sa déclaration de moratoire partiel et temporaire, ce qui lui permettra de retourner faire le pion pour entériner toutes les concessions convenues entre Obama et Netanyahu : que voulez-vous, sa signature de Président  palestinien, même échu, c'est sa seule monnaie d'échange contre le monopole de la téléphonie cellulaire en Cisjordanie…

Prévoyez l’intensification de la répression en Cisjordanie car plus la trahison est profonde, plus la grogne sera difficile à écraser et plus grand le risque que le bon Peuple palestinien maugrée assez fort pour qu'on l’entende  jusque dans les officines de la "communauté internationale" (5).

Le Hamas et toutes les organisations de la Résistance doivent mettre fin à leur myopie : l'Autorité « palestinienne » sans autorité fait partie de l'ennemi et elle doit être démantelée – détruite –. La bataille pour la résistance en Cisjordanie fait rage, c’est la seule bataille qui vaille : les organisations de la Résistance doivent la gagner pour maintenir les droits du Peuple palestinien.

(1) http://www.robertbibeau.ca/palestine/Voeux2010.doc
(2)
http://www.aloufok.net/spip.php?article2575
(3)
http://www.ledevoir.com/international/proche-orient/297886/colonisation-netanyahou-echange-un-gel-contre-israel-etat-juif?utm_source=infolettre-2010-10-12&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
(4) http://www.ledevoir.com/international/proche-orient/297886/colonisation-netanyahou-echange-un-gel-contre-israel-etat-juif?utm_source=infolettre-2010-10-12&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
(5) http://www.aloufok.net/spip.php?article2579

Publié sur le site de Robert Bibeau

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Source : Robert Bibeau


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