Opinion
Le dessous des
cartes en Syrie meurtrie
Robert Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 4 septembre 2013
Sauver les conseillers
militaires occidentaux et les
djihadistes exfiltrés
Pourquoi l’attaque possible des
États-Unis et de la France contre la
petite Syrie exsangue et pourquoi ce
bruit de bottes qui retentit encore une
fois dans les pays impérialistes ?
Tout simplement parce que l’agression
militaire exaltée depuis deux années
contre la Syrie martyrisée, visant à
faire tomber Bachar al-Assad et son clan
afin de placer sur le trône de Damas un
sous fifre sorti de la cuisse de
l’occident, a totalement échoué.
Ce plan machiavélique visait à
déboulonner Bachar et à remettre la
proie syrienne entre les mains du chacal
étatsunien ravissant une autre
néo-colonie à la Russie-ennemie. Par
ailleurs, à ce moment-ci de la partie de
poker menteur un bombardement sur la
Syrie aura exactement l’effet inverse et
cette attaque ne fera que braquer la
bourgeoisie syrienne contre l’occident
(leur allié au temps ou Damas sous
contractait la torture des soi-disant
«terroristes internationaux» pour le
compte de la CIA étasunienne).
Ce plan machiavélique a été tramé, non
pas à Tel-Aviv comme le prétend le Parti
communiste syrien révisionniste et
fumiste (ce qui est bien au-dessus des
capacités de l’impérialisme israélien
tout juste bon à massacrer la population
de Gaza emmurée), mais bien plutôt
manigancé à Paris, à Londres et à
Washington avec le soutien des qataris,
des turcs et des saoudiens [http://www.michelcollon
.info/Entretien-avec-Ammar-Bagdash.html].
Selon ce plan sinistre, Bachar al-Assad
et son clan devaient être rapidement
exécutés et remplacés par des affidés
recrutés par les ambassades
occidentales, qatari, saoudienne et
turque parmi la diaspora éperdue
trainant ses savates à travers le monde
en quête d’un maître à appâter et à qui
livrer leur patrie endeuillée. Mais rien
n’a fonctionné comme anticipé. La meute
djihadiste enragée et affamée s’est
disputée le royaume syrien avant même
que de l’avoir tué et dépecé.
Bachar et son camp, solidement soutenus
par leur tuteur russe et l’allié
chinois, ne se sont pas écartés comme
prévu. Pire, l’ours russe a fait savoir
dès le début qu’il cessait ses reculs
successifs. Fini pour Poutine de céder
la Georgie pour sauver la Tchétchénie ;
de céder la Serbie pour sauver la Libye
; de céder la Libye pour sauver la
Syrie. Avant-hier, c’était le Mur
et l’effondrement des colonies à l’Est
(1989) ; puis
l’ex-Yougoslavie-Serbie-Kosovo
(1991-2001) ; ensuite le Caucase
(2001-2012) ; puis la Libye (2011) et
aujourd’hui son suzerain lui réclame la
Syrie.
Pourquoi la Russie décide-t-elle soudain
de se dresser et de résister aux visées
hégémoniques de l’impérialisme
étatsunien, français et londonien ?
C’est que l’impérialisme américain est
sur son déclin et qu’il ne sait
plus imposer son hégémonie sur sa meute
désordonnée – la succession est déjà
ouverte dans le camp de
l’OTAN. Pour exemple la flotte d’attaque
américaine comptait 586 navires de
guerre à son apogée au temps du
Président Reagan. Elle ne compte plus
que 286 navires de guerre agressifs et
démodés au temps du Président pacifiste,
Nobel de la paix.
Du côté du BRICS le leadership de la
Chine n’est pas encore affirmé ni
accepté par ses alliés. Ça viendra d’ici
quelques années.
Pourquoi alors ces menaces
d’interventions aériennes probablement
par missiles de croisières et par des
drones sans pilote dont les USA ont la
quasi exclusivité, armes meurtrières
que les batteries anti-aériennes S-300,
de fabrication russe, déjà
opérationnelles comme nous l’avions
prédit, abattront en partie. Peut-être
même que quelques batteries S-400, ou
leur équivalent iranien, servis par des
moudjahidines de la révolution de
Téhéran compléteront le travail [http://www.les7duquebec.com/7-au-front/deux-alliances-paralysees-au-procheorienten
sanglante/].
Comme nous l’avions écrit à l’époque,
l’aviation israélienne a effectué en mai
dernier quelques vols de reconnaissance
afin de vérifier l’état de préparation
de ces engins de perdition qui coûtent
cher aux américains. Que Stephen Harper
se le tienne pour dit: les pilotes
canadiens n’effectueront pas des
promenades de tout repos, comme à
Tripoli; cette fois-ci ils y laisseront
leur peau [http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-guerre-contre-liran-aura-lieu/].
Mais la question demeure: «
Pourquoi ces menaces et ces leurres » ?
Qu’est-ce qui se cache sous cette
arnaque ? Par ces menaces
l’impérialisme étatsunien poursuit trois
objectifs :
1 – Tous conviennent dans le camp
occidental qu’ils ont perdu la guerre
d’agression contre le gouvernement
syrien légal. Mais cette guerre n’est
pas terminée, de nombreux terroristes
djihadistes entraînés par la Turquie,
des mercenaires bien payés par les
États-Unis, des sous fifres embauchés
par le Qatar et l’Arabie, et même des
conseillers militaires occidentaux sont
présentement encerclés dans quelques
poches de résistance et il faut obtenir
leur libération par l’armée syrienne
sans que ces flibustiers ne passent par
les tribunaux où ils risquent d’exposer
les crimes de guerre (dont les gaz sarin
ne sont qu’un exemplaire) et dont se
sont rendues complices les puissances
occidentales pseudo humanitaires.
2 – Washington souhaite également par
cette démonstration de force indiquer
aux adjudants qui s’activent derrière
les paravents pour le remplacement du
Président de l’Alliance Atlantique en
décrépitude, que les États-Unis sont les
seuls qui ont la capacité militaire et
la pugnacité de frapper qui ils veulent
et quand ils le veulent. Le chef de
meute étatsunien n’est pas sénile qu’on
se le tienne pour dit dans le chenil.
3 – Enfin, une démonstration de force
étatsunienne fera voir à Monsieur
Poutine que s’il a pu conserver sa
néo-colonie, bien mal en point selon
lui, tout n’a pas été dit. Obama, Nobel
de la paix (sic) prépare ainsi la suite
de son plan d’agression contre le
Moyen-Orient mis à feu et à sang.
Il est difficile de s’y retrouver parmi
les différentes options politiques
couvrant l’ensemble du kaléidoscope de
l’extrême droite jusqu’à l’extrême
«gauche» et qui se courtisent
mutuellement.
Il peut paraître hasardeux de dégager
une ligne politique juste dans une telle
cacophonie, chacun étant écartelé entre
le Front national, Le PCF et le PC
canadien révisionnistes (qui
désapprouvent l’intervention occidentale
en Syrie) ; entre les formations
islamistes et les autres formations
politiques de la bourgeoisie, le Parti
Socialiste français et le Parti
Conservateur canadien jusqu’à et y
compris le vieux Parti communiste syrien
qui dénonce l’agression et fait des
rodomontades à Bachar al-Assad pour ne
pas avoir obtenu quelques ministères
pour services rendus. Ils en ont marre
ces vieux collabos de ronger leur frein
dans l’opposition au parlement de Damas
[http://www.michelcollon.info/Entre%20tien-avec-Ammar-Bagdash.html].
Quelle est la position de
l’avant-garde ouvrière syrienne ?
Il n’existe qu’une méthode scientifique
pour contourner le récif de la «conspirationnite»
et éviter de s’inscrire en soutien à
l’une ou à l’autre des factions de la
bourgeoisie en guerre pour l’hégémonie
sur ce pays.
1. Il suffit de s’en tenir au point de
vue de la classe ouvrière. Le partisan
doit épouser les intérêts du prolétariat
syrien. De facto, les intérêts des
autres sections de classe qui composent
le peuple syrien seront défendus.
2. Il s’agit d’adopter le point de vue
marxiste-Léniniste, la science
prolétarienne de la révolution.
C’est-à-dire, d’épouser le point de vue
des éléments conscients et avancés de la
classe ouvrière syrienne.
En combinant et en croisant ces deux
visions qui, en réalité, comme dans la
vision humaine se confondent dans le
cerveau pour ne former qu’une seule et
même perception – une seule
représentation de la réalité concrète,
l’analyste comprend que cette guerre
d’agression des capitalistes
monopolistes de l’OTAN contre les
capitalistes monopolistes syriens et
leurs alliés iraniens et russes ne sert
aucunement les intérêts de la classe
ouvrière syrienne.
L’impérialisme occidental, les
fripouilles djihadistes et les
conseillers militaires occidentaux
exfiltrés doivent quitter la Syrie sans
discuter ou être jugés par la justice
syrienne. Le prolétariat syrien ne doit
faire aucune confiance à l’ONU ni à la
Cour Pénale Internationale (PNI)
instruments de la soi-disant «Communauté
internationale» de l’impérialisme
mondial.
Le prolétariat syrien s’oppose à toute
ingérence internationale illégitime et
illégale sur le sol de la Syrie et dans
les affaires internes de la Syrie. Les
problèmes que représentent Bachar al-Assad
et la classe capitaliste syrienne,
traitres et malmenés par leurs ex-alliés
occidentaux – sont les problèmes des
ouvriers syriens qui pour le moment,
compte tenu du rapport de force, les
tolère à la tête de l’État et de la
société syrienne. Leur sort sera
scellé quand le prolétariat syrien
organisé en aura décidé.
La société syrienne, comme celle de tous
les pays du Moyen-Orient et de la zone
arabe africaine (Égypte – Tunisie –
Yémen – Irak – Liban – Bahreïn – Libye –
Algérie – Soudan – Somalie – Mali –
Mauritanie et Maroc) subit de plein
fouet la crise économique mondiale. Pas
plus le clan Assad que les brigands
regroupés sous les oripeaux de l’Armée
syrienne Libre (libre d’être les larbins
des américains et des européens) ne
pourront résoudre cette crise économique
mondiale et donner la prospérité à ces
sociétés strangulées.
Le prolétariat syrien ne porte
allégeance à aucune de ces factions mais
il tolère la marionnette de
l’impérialisme russe et du capital
compradore syrien comme un moindre mal,
en attendant de s’être donné un Parti
révolutionnaire ouvrier (PRO) et de
préparer sa contribution à la seconde
phase de la Révolution arabe en cohésion
avec le prolétariat égyptien qui songe
sérieusement à cette option [http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-revoltes-egyptiennes-suites-ou-fin-2005-2013/].
Ouvriers et camarades de Syrie,
quand l’agression de la section
occidentale de l’impérialisme mondial
aura été repoussée (par votre
détermination à défendre vos foyers et
vos familles, les usines, les moyens de
transport et de communication, les
services publics, les champs et les
vergers, le bétail et vos conditions de
vie et de travail) – ne remettez pas vos
armes à quiconque; dissimulez vos fusils
et vos munitions en prévision de la
prochaine occasion, en prévision de la
prochaine révolution arabe à venir…
Prolétaires du monde entier unissez-vous
!
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