Opinion
Les révoltes arabes
poursuivent le chemin de la résistance contre l'occupation
sioniste
Rim al-Khatib
Mardi 29 mars 2011
De nombreuses analyses sur "le printemps arabe" omettent
d'aborder la question de la souveraineté nationale dans les
revendications des peuples arabes, de même qu'elles ne
mentionnent pas la volonté des peuples arabes de retrouver
leur dignité humaine, bafouée par les régimes en place qui
ont vendu les pays et toutes les ressources des peuples
ainsi que le labeur des citoyens, aux firmes multinationales
et à la Banque mondiale.
Mais quiconque étudie de près ces révoltes arabes réalise
que la dimension nationale est omniprésente chez la plupart
des composantes populaires, à l'exclusion d'une minorité
libérale qui se considère porte-parole des espérances
américaines et européennes dans son pays.
En Egypte, par exemple, la majorité des révolutionnaires,
jeunes et moins jeunes, font un lien très étroit entre la
soumission du régime de Moubarak aux intérêts
américano-sionistes d'une part et les libertés démocratiques
dont le peuple a été privé pendant des décennies. La
majorité des révolutionnaires ont établi un lien étroit
entre la corruption prévalant dans les milieux économiques,
financiers et politiques d'une part et les intérêts
sionistes d'autre part, intérêts qui ont démantelé toute
l'économie nationale et ouvert la voie à une corruption
généralisée du système politique et à une répression féroce
de toute expression en faveur de la résistance contre
l'ennemi sioniste.
Tous font le lien entre l'omniprésence des services
sécuritaires dans la vie du pays d'une part, et la vente du
gaz naturel égyptien aux sionistes et la construction du mur
d'acier pour contribuer à l'asphyxie de la population
palestinienne de Gaza, d'autre part.
Une grande partie de la jeunesse égyptienne, qui est née
après les accords de Camp David entre l'Etat sioniste et le
régime égyptien, refuse toute normalisation avec l'entité
usurpatrice de la Palestine et demande le jugement de tous
ceux qui ont normalisé (journalistes, hommes d'affaires,
politiciens et écrivains).
Nous apprenons aujourd'hui que le nouveau pouvoir en Tunisie
a refusé la demande faite par l'Etat sioniste de permettre
aux juifs tunisiens d'"émigrer" vers l'Etat sioniste,
c'est-à-dire de devenir des colons. Il a même riposté à une
telle demande en mettant en avant plutôt le retour des
réfugiés palestiniens dans leur pays.
Les analystes, surtout occidentaux, relayés par les bouffons
arabes pro-sionistes, préfèrent ne pas voir cette dimension
nationale ou bien minimisent son importance. Ils espèrent
par là dévoyer le chemin emprunté par les peuples vers leur
indépendance véritable.
Les jours prochains nous permettront de mieux cerner toutes
ces questions, mais d'ores et déjà, nous pouvons dire qu'en
Egypte, au moins, la page de la soumission du pays aux
intérêts américano-sionistes est bien tournée, qu'une
nouvelle ère a commencé, en faveur de la résistance en
Palestine et au Liban, quels que soient les nouveaux
dirigeants du pays.
Mais il est vrai que la poursuite de la mobilisation
populaire pour juger le président déchu et son équipe, ainsi
que tous les corrupteurs et les corrompus qui étaient au
pouvoir pendant ces décennies, est une garantie importante
pour empêcher, non pas le retour de cette classe déchue
fortement liée aux sionistes, mais l'arrêt du processus du
changement en cours, pour l'instauration d'un régime
indépendant qui assure aussi bien les libertés que la
justice sociale, et qui assure à l'Egypte sa place naturelle
dans le monde arabo-musulman.
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