Soutenir
la lutte des prisonniers détenus dans
les les geôles sionistes
« Nés libres, nous
le resterons » (23)
Rim
al-Khatib
Mercredi 27 novembre 2013
Novembre 2013 - N° 23
Les prisonniers palestiniens détenus
dans les prisons sionistes risquent à
tout moment de mourir. La négligence
médicale intentionnelle de l’occupant ne
fait plus de doute, après le décès de
plusieurs prisonniers, par manque de
soins appropriés. Les autorités de
l’occupation, parce qu’elles ne
subissent aucune pression de la part de
la communauté internationale,
poursuivent leurs crimes. Ni l’ONU, ni
l’Union européenne, ni les associations
internationales qui prétendent défendre
les droits de l’homme dans le monde, ne
s’inquiètent du sort des prisonniers
palestiniens, parce que l’Etat criminel
a décidé qu’il s’agit de
« terroristes », alors qu’ils sont des
combattants pour la liberté. La
communauté internationale se plie aux
critères du colonialisme sioniste en
Palestine, ce qui signifie qu’elle est
entièrement responsable de la mort de
chaque détenu dans les sinistres prisons
de l’occupation. Bien qu’abandonnés, les
résistants prisonniers poursuivent leur
combat, individuellement ou
collectivement. Telle est la culture du
peuple palestinien : jamais vaincu,
malgré la défection des « amis » et la
coalition des ennemis. L’histoire du
mouvement des prisonniers palestiniens
est à elle seule une leçon de courage et
d’abnégation adressée au monde entier.
1 - Prisonniers
grévistes de la faim dans les prisons de
l’occupation
- Le prisonnier
jordanien Alaa Hammad poursuit la grève
de la faim depuis le mois de mai 2013,
réclamant sa libération. Privé de la
solidarité et de la médiatisation de sa
longue grève de la faim, le résistant
Alaa Hammad subit les pratiques de
torture morale et psychologique,
l’occupant ne cesse de le transférer
d’une prison à l’autre, pour qu’il
arrête son mouvement. Il a récemment
refusé qu’un avocat puisse le rencontrer
- Le prisonnier
Akram Al-Fassissi du village Idhna dans
la province d’al-Khalil a arrêté la
grève de la faim qu’il a mené pendant
deux mois pour protester contre sa
détention « administrative ». L’occupant
a finalement accepté que la détention
« administrative » soit réduite à trois
mois. Néanmoins, Al-Fassissi entend
participer à la lutte des détenus
administratifs, commencée au cours de la
dernière semaine de novembre.
- Deux prisonniers
en détention « administrative » ont
entamé la grève de la faim, il y a
environ dix jours, pour réclamer leur
libération immédiate. Il s’agit des
frères Mohammad(25 ans) et Islam (20
ans) Saleh Badr, de Beit Laqya. Mohammad
avait été arrêté en 2008 et condamné à 4
ans de prison, pour appartenance au
mouvement du Jihad islamique. Son frère
Islam avait été arrêté et mis en
détention administrative en 2011, pour 9
mois. Ils ont été récemment arrêtés, le
28 octobre 2013 et immédiatement placés
en détention administrative, dans la
prison de Ofer. Les autorités de
l’occupation ont isolé les deux
prisonniers pour les inciter à arrêter
leur mouvement.
2 – Libérer les
prisonniers malades
Le ministre aux
affaires des prisonniers et libérés,
dans l’AP de Ramallah, Issa Qaraqe’, a
affirmé que les sections de l’isolement
dans les prisons sionistes sont
consacrées en partie aux détenus
palestiniens atteints de maladies
psychiques. Au lieu de les soigner, les
autorités carcérales les isolent.
Concernant le sort des prisonniers
malades, il a ajouté que les conditions
d’emprisonnement sont la première cause
de leurs maladies » et que l’AP consacre
ses efforts pour les libérer.
Yusri al-Masri, 30 ans, condamné depuis
2003 à 20 ans de prison pour
appartenance aux Brigades al-Quds
(branche armée du mouvement du Jihad
islamique) a été opéré, dans la prison
de Ramleh. Mais les autres prisonniers
affirment que sa situation ne s’est pas
améliorée. Ils craignent son décès,
d’autant plus que des informations, non
publiques, rapportent que les sionistes
envisagent sa libération (après dix ans
de détention) afin de ne pas supporter
les charges de son décès.
- Le club des
prisonniers a déclaré que plusieurs
prisonniers détenus dans la prison de
Meggido souffrent de la détérioration de
leur état de santé, dont Anas Jaradat de
la ville de Jénine et Ammar Hammour.
- Le résistant prisonnier Mu’tassam
Raddad écrit, de l’intérieur de la
prison de Haddarim, appelant à exercer
des pressions pour le faire libérer,
ainsi que tous les prisonniers malades.
Gravement malade depuis des mois, ne
recevant aucun remède, alors qu’une
opération chirurgicale est nécessaire,
il explique qu’il ne parvient plus à
dormir à cause des maux qu’il ressent.
Détenu depuis 2006, Mu’tassam Raddad est
condamné à 20 ans de prison.
- Dans une lettre écrite de la prison,
le résistant Thaer Halahla réclame un
mouvement d’ampleur pour faire libérer
les prisonniers malades, détaillant les
agressions dont il est l’objet depuis
son arrestation. Il fait état de la
haine des médecins de l’occupation, qui
soi-disant le soignent, mais qui en
fait, ne font qu’aggraver sa maladie. Il
y raconte tous les actes malveillants,
sauvages et humiliants que les gardiens
de prison, les médecins et les
prisonniers juifs lui ont fait subir,
depuis son arrestation et au cours des
interrogatoires.
3 – Abolir la
détention « administrative »
Lundi 25 novembre,
les détenus « administratifs » décident
de mener une grève de la faim, pour un
jour, pour préparer leur mouvement de
lutte collectif contre cette forme de
détention arbitraire et criminelle. Dans
un communiqué, ils annoncent qu’ils
mèneront la grève de la faim à partir du
10 décembre, jusqu’à la fin du mois,
deux jours par semaine. Ils poursuivent
leur boycott des tribunaux militaires.
Si l’occupant ne réagit pas, ils
prendront des mesures plus importantes
le 30 décembre, y compris la grève de la
faim illimitée.
Le prisonnier
palestinien Samer al-Barq qui devait
être libéré ce mois-ci, suite à la
promesse faite après sa grève de la
faim, restera en prison : les autorités
de l’occupation l’accusent à présent de
faire partie d’al-Qa’ida, alors
qu’aucune charge n’a été retenue contre
lui, tout au long de la détention
administrative qu’il a subie. Issa
Qaraaqe’, ministre chargé des
prisonniers auprès de l’AP, dénonce
cette nouvelle mascarade affirmant
qu’aucune preuve n’a été apportée pour
justifier sa détention. La presse
sioniste a commencé à publier mensonges
sur mensonges, concernant sa vie et son
parcours, pour justifier son maintien en
prison.
L’occupant a
renouvelé la détention
« administrative » de 6 mois pour deux
députés du conseil législatif, Mahmoud
Ramhi de Ramallah et Yasser Mansour de
Nablus. Les deux députés ont été
kidnappés le 24 novembre 2012, au cours
de la bataille du « ciel bleu » contre
Gaza. Deux autres prisonniers ont subi
le renouvellement de leur détention, il
s’agit de Mouayyed Sharab et Isma’il
Suyuti.
Un détenu
« administratif », Samir Mohammad Bhis,
39 ans, de la région d’al-Khalil, a été
convoqué pour des séances
d’interrogatoire dans la prison de
Ascalan. Samir Bhis est un prisonnier
libéré, ayant passé 9 ans dans les
prisons sionistes, dont 5 en détention
« administrative ». Réarrêté le 4
février 2013, et mis en détention
administrative pour 6 mois, renouvelé
pour 6 mois encore, sa convocation
récente pour des interrogatoires, l’a
surpris.
Le ministre
sioniste de la sécurité intérieure a
réclamé au conseiller juridique du
gouvernement la prérogative d’émettre
des ordres de détention
« administrative » et d’expulsion des
Palestiniens des territoires occupés,
pouvant aller jusqu’à une période de 5
ans.
4 – Répression
Avant même de
commencer la « journée de la colère »
dans le Naqab occupé contre le plan
Prawer,, prévue pour le 30 novembre, les
forces de l’occupation mènent depuis
plusieurs jours une campagne
d’arrestations des jeunes, dans tout le
pays, et ont arrêté sheikh Sayyah al-Touri,
grande figure résistante du Naqab et
plus particulièrement du village al-Araqib,
détruit 61 fois depuis deux ans.
Les prisons d’Eshel
et du Naqab ont été visées par des
incursions de plusieurs unités de forces
de la répression sionistes. Les cellules
ont été fouillées et inondées d’eau. Une
autre incursion a eu lieu dans la prison
de Nafha, au sud du pays, dans la
section 14, prétextant la recherche de
téléphones portables. Plusieurs
prisonniers de la prison du Naqab ont
été transférés dans des cellules « de
châtiment » dont Mohammad Saleh Nattah.
La porte-parole du centre d’études sur
les prisonniers, à Gaza, a indiqué que
la prison du Naqab subit depuis
plusieurs semaines des incursions
presque quotidiennes de la part des
unités spécialisées dans la répression.
4 prisonniers
détenus dans la prison du Naqab ont été
placés en isolement, et les forces de la
répression sont intervenus pour briser
le mouvement de solidarité et de révolte
des prisonniers.
La prison de
Ascalan est en ébullition depuis deux
semaines, après l’incursion menée par
les forces de répression, qui ont
gravement frappéet blessé des
prisonniers (9 prisonniers blessés). Cet
acte sauvage a été dénoncé par les
prisonniers qui ont mené une grève de la
faim de quelques jours, avant de
l’arrêter suite à un accord intervenu
avec les autorités de la prison. Mais
quelques jours plus tard, les
prisonniers menacent de nouveau de
recourir à la grève de la faim.
L’occupant interdit
de visite la famille de la prisonnière
Mona Qaadan, bien qu’il lui ai délivré
une autorisation de visite. Mona Qaadan
est de la ville de Arraba, près de
Jénine. Libérée lors de l’accord
d’échange des prisonniers, en octobre
2011, elle a été à nouveau arrêtée, sans
avoir été « jugée ». Le responsable du
club des prisonniers dans la ville de
Jénine, Ragheb Abu Diyak a signalé que
l’interdiction de visite est une claire
violation de la 4ème
convention de Genève, à l’article 116.
Il a fait remarquer que cette pratique
de la part des sionistes vise à
soumettre la famille à des pressions
psychologiques et sociales. La famille
d’un prisonnier des territoires occupés
en 48, Ibrahim al-Bikri, 33 ans, a été
interdite de visite par le Shabak, alors
qu’elle avait reçu l’autorisation de la
visite. Le prisonnier résistant est
condamné à 9 perpétuités, la
condamnation la plus élevée parmi les
prisonniers de l’intérieur.
Les forces de
l’occupation ont mené une incursion dans
le camp de Jénine pour arrêter sheikh
Bassam Saadi, dirigeant au mouvement du
Jihad islamique. N’ayant pu l’arrêter,
elles ont arrêté des membres de sa
famille, son fils Suhayb Saadi, 22 ans,
et son frère. Cette incursion est
intervenue immédiatement après une
poursuite menée par les forces
sécuritaires de l’AP dans le camp de
Jénine.
10 enfants maqdisis
ont été arrêtés à Issawiya, par
l’occupant, accusés de lancer des
pierres et des cocktails molotov contre
une caserne de l’occupant. Deux enfants
feraient partie de cellules du FDLP,
selon l’occupant. Deux jeunes filles ont
été arrêtée dans la ville d’al-Khalil,
Fida’ et Fatmé Awad (15 et 16 ans).
5– Libération
Imad al-Batran, qui
a mené une grève de la faim contre sa
détention administrative pendnt 105
jours, enfin libre ! Dès sa libération,
il a affirmé que les prisonniers malades
sont en danger et a réclamé une large
campagne pour les faire libérer. Il a
également dénoncé les incursions menées
par les unités spéciales contre les
prisonniers, pour réprimer les
prisonniers, disant que ces incursions
sont devenues de plus en plus
fréquentes. Il a souligné que les
prisonniers qui mènent la grève de la
faim sont réprimés et mis en isolement,
dans des conditions très difficiles,
pour les obliger à arrêter leur
mouvement. Sa longue grève de la faim a
abouti à un accord, qui est le non
renouvellement de sa détention
« administrative » qui s’est achevée le
15 novembre 2013.
Mayssar Itani (47
ans) a été libérée, après 3 mois
d’incarcération, pour s’être rendue
« illégalement » dans les territoires
occupés en 48. Elle a décrit la
situation intenable des prisonnières
palestiniennes qui souffrent de maladies
et de mauvaises conditions de détention,
mais aussi d’incursions répétées dans
leurs cellules. La militante Mayssar
Itani a déploré la marginalisation des
femmes prisonnières.
Le prisonnier
résistant Hani Mohammad Sharif, de la
ville d’al-Khalil, a été libéré après 16
ans de détention pour résistance à
l’occupation.
6 – Statistiques
Un rapport du
ministère chargé des prisonniers, à
Ramallah, indique le nombre de 4900
prisonniers palestiniens détenus dans
les prisons sionistes, répartis sur 17
prisons et centres de détention. 190
enfants âgés de moins de 18 ans font
partie des prisonniers. 14 prisonnières
sont détenues dans des conditions
inhumaines, parmi elles Lina Jarbouni,
doyenne des prisonnières détenue depuis
11 ans. 495 prisonniers sont condamnés à
une ou plusieurs perpétuités, le
prisonnier Abdallah Barghouty étant
condamné à 67 perpétuités plus 250 ans
(Brigades d’al-Qassam, branche militaire
du mouvement Hamas). 14 députés du
conseil législatif palestinien font
partie des prisonniers, la plupart en
tant que détenus « administratifs ». 52
prisonniers sont considérés comme
anciens prisonniers, détenus avant les
accords d’Oslo, la plupart étant de la
ville d’al-Quds et des territoires
occupés en 1948. Le résistant Karim
Younes est le doyen des prisonniers,
étant détenu depuis 31 ans.
Le nombre des
prisonniers « administratifs » est de
165 prisonniers, selon le club des
prisonniers.
7 – Solidarité
Plusieurs
associations de soutien aux prisonniers
et leurs familles lancent une campagne
pour faire libérer les prisonniers
malades. L’association européenne U Free
y participe.
Une rencontre a eu
lieu à Ramallah, rassemblant les
familles des prisonniers et des
militants, pour protester contre
l’incarcération des prisonniers malades
et pour réclamer leur libération. Au
cours de cette rencontre, le médecin
Afou Aghbarieh, des territoires occupés
de 48, a confirmé la politique de
négligence médicale intentionnelle
pratiquée par l’occupant, en détaillant
plusieurs cas de prisonniers malades que
les autorités de l’occupation ont refusé
de soigner.
Le coordinateur des
Nations-Unies pour les affaires humaines
a réclamé au gouvernement de
l’occupation la nécessité de libérer les
prisonniers « administratifs », étant
donné qu’ils ne sont pas accusés et
qu’ils n’ont pas été « jugés ».
A Bethlehem, un
rassemblement des familles des
prisonniers et de militants devant le
siège de la Croix-Rouge a réclamé la fin
de la détention « administrative ». Dans
la bande de Gaza, les rassemblements
devant le siège du CICR se poursuivent.
Les participants veulent rappeler à
toutes les forces politiques de la
résistance la nécessité de se mobiliser
pour la libération des prisonniers.
Les forces
sécuritaires de l’AP poursuivent les
militants palestiniens
Un étudiant de l’université de
Nablus adresse une lettre au président
Mahmoud Abbas et au premier ministre
palestinien, leur réclamant de mettre un
terme aux poursuites contre les
étudiants palestiniens, accusés de
soutenir la résistance. L’étudiant
Farouk Moussa, 25 ans, de Arraba près de
Jénine, explique que les services de
renseignements de l’AP s’en prennent aux
étudiants et leur envoient des
convocations, juste au moment des
examens.
L’ancien député,
prisonnier et détenu « administratif »
Hussam Khadr, a dénoncé les arrestations
pratiquées par les services sécuritaires
de l’AP contre les étudiants, membres du
mouvement Hamas et du mouvement du Jihad
islamique.
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