Palestine
Dr Ramadan Shallah
: « le peuple veut la résistance »
Rim
al-Khatib
Dr Ramadan
Shallah
Vendredi 22 novembre 2013
Commémorant le premier anniversaire de
la victoire de la résistance
palestinienne lors de la guerre « des 8
jours » menée par l’entité sioniste
contre la bande de Gaza en novembre
2012, le secrétaire général du
mouvement du Jihad islamique a réclamé
l’arrêt immédiat des négociations
palestiniennes avec l’occupant,
affirmant qu’aucun Etat palestinien ne
pourra être fondé, par la voie des
négociations, sur les territoires
occupés en 1967. S’adressant à toutes
les formations palestiniennes, il a
réclamé un nouveau programme de lutte
pour le peuple palestinien, remplaçant
celui de l’OLP devenu caduc, pour
affronter l’ennemi sioniste dans
l’unité, en choisissant la voie de la
résistance, qui a prouvé qu’elle était
la seule voie possible pour libérer la
Palestine. Il a proposé 6 points
constituant la base de ce programme,
avant de déclarer que le peuple
palestinien, dans son ensemble, soutient
la résistance, avec pour preuve,
l’élection du mouvement Hamas aux
élections législatives de 2006. Il a
alors expliqué que les critiques à
l’encontre du mouvement Hamas visent,
non pas le mouvement en tant que tel,
mais plutôt son intégration dans le jeu
politique palestinien dans le cadre de
l’Autorité.
Il a conclu en appelant les
combattants à être prêts pour les
combats prochains et à assumer leur
responsabilité, car a-t-il affirmé, « la
résistance n’a d’autre choix que de
remporter la victoire ».
Ci-après de longs
extraits du discours prononcé par dr.
Ramadan Shallah, par l’intermédiaire
d’un écran géant, puisque les autorités
de l’occupation, non seulement refusent
son entrée en Palestine, mais le
poursuivent de par le monde pour
l’assassiner.
« Au nom
de Dieu, le Clément le Miséricordieux
Gloire à Dieu le maître des mondes…
Je voudrai au début
de cette commémoration, rendre un
hommage digne et honorable aux martyrs
de notre peuple et notre nation,
notamment aux martyrs tombés au cours de
cette guerre des 8 jours (appelée
« pierres de sijjil » ou « ciel bleu »),
et en premier lieu au martyr dirigeant
Ahmad Jaabari, et au martyr héros Ramez
Harb. Je n’oublie pas les martyrs de la
famille Delo et tous les martyrs
grandioses. Hommage à toutes les
familles qui ont perdu leurs fils et
leurs chers proches, au cours de cette
bataille, et au cours de toutes les
batailles et les affrontements avec
l’entité sioniste.
Hommage également à
nos courageux prisonniers détenus dans
les prisons et centres de détention, qui
ont tracé, par leur patience, leur
endurance, leur lutte et leurs grèves,
des pages lumineuses dans l’histoire de
notre peuple et notre nation. Je leur
affirme que nous, et leur peuple, leur
nation, et tous les êtres libres de ce
monde sont avec vous. Il nous faut tous
consacrer plus d’efforts pour appuyer
votre lutte, alléger vos souffrances et
agir pour votre liberté.
…
Notre réunion
aujourd’hui, pour la première
commémoration de la guerre des 8 jours
contre la bande de Gaza, porte plusieurs
significations, la première étant que
nous nous rencontrons pour célébrer une
victoire, même s’il ne s’agit que d’une
victoire minimum, illustrée par le fait
d’avoir empêché l’ennemi de réaliser ses
objectifs, et d’avoir frappé dans sa
profondeur démographique. Il s’agit d’un
nouveau fait dans l’histoire de notre
peuple et de notre nation, cela n’a pu
avoir lieu qu’au temps de la résistance,
après qu’elle se soit développée en
Palestine et au Liban, alors que jusqu’à
présent, nous nous étions habitués à
commémorer les défaites et les échecs,
dans notre combat contre l’ennemi
sioniste.
La seconde
signification est le lieu du déroulement
de la guerre des 8 jours. Cette
signification répond à la question :
Pourquoi la résistance à Gaza, avec ses
armes et ses fusées, et toutes les
capacités militaires qu’elle possède ?
Nous répondons : nous savons que la
stratégie sioniste, depuis Madrid (la
conférence de Madrid en 1991), dans le
cadre du nouveau système mondial et un
nouvau moyen-orient annoncé, a délaissé
l’idée de l’expansion géographique, pour
adopter celle de la dissuassion et de la
terreur vis-à-vis de l’adversaire. Elle
fut appliquée au Liban en 1993, puis en
1996, puis en 2006, soit après la
victoire et la libération, comme elle
fut appliquée en Palestine en
Cisjordanie en 2002, l’invasion et la
bataille de Jénine, puis à Gaza en
2008-2009 et au printemps 2011, puis
lors de la guerre des 8 jours à la fin
de 2012.
Il faut remarquer
que l’abandon israélien de l’idée de
l’expansion géographique… a fait
ressentir aux régimes arabes qu’il n’y
avait plus de menace israélienne hors de
Palestine ; ces régimes n’ont plus
ressenti qu’ils étaient menacés. Par
conséquent, dire que la résistance
palestinienne et le peuple palestinien
se battent au nom de la nation, ou pour
défendre sa terre, ses lieux saints et
son existence, en somme tout ce que nous
disions à ce propos, n’avait plus de
valeur, pour la plupart des régimes,
pour ne pas dire qu’ils s’en moquaient
même ! Pourquoi ? Parce qu’Israël
n’était plus, à leurs yeux, un ennemi,
et qu’ils sont devenus ses égaux, sous
le « parapluie » américain, dans la
région et dans le monde !
Cette vision basée
sur une énorme distorsion intellectuelle
et une grande illusion, nous ne la
discuterons pas à présent, mais nous
disons que quiconque regarde ce qui se
passe dans la région, ou en Palestine,
sait bien que le conflit n’est pas
terminé, que la prétendue paix ne s’est
pas réalisée, et que l’abandon arabe de
la Palestine a imposé aux Palestiniens
d’arracher les épines par eux-mêmes.
C’est ainsi que le peuple palestinien a
pris l’initiative et a élaboré une
équation de la terreur, avec les
opérations martyres au plus profond de
l’entité sioniste, pendant l’intifada
al-Aqsa. Notre peuple et nos héros en
Cisjordanie, appartenant à toutes les
forces de la résistance, en ont supporté
le poids.
Après le retrait
israélien de la bande de Gaza, du fait
de la résistance et non des
négociations, et après qu’Israël ait
considéré la bande de Gaza comme une
entité ennemie, la menaçant d’invasions
et de guerres de dissuassion, il fallait
que la résistance se développe et
possède les armes pour se mesurer à
l’ennemi et le dissuader. Elle fabriqua
les armes et les amena aussi de
l’extérieur, de ceux qui ont tendu les
mains à la Palestine et à la résistance.
La résistance fut donc en possession de
hautes capacités militaires, ce qui
troubla le sommeil de l’occupant. Mais,
plus important que de posséder les
armes, la résistance a le courage et la
capacité de les utiliser. De là vint la
décision de la résistance, notamment du
mouvement Hamas et du mouvement du Jihad
islamique, de bombarder Tel Aviv au
cours de la guerre des 8 jours. Ce fut
une décision historique, dans tout le
sens du terme. Dans une telle situation,
l’important n’est pas le nombre de
fusées, ni leur capacité de destruction,
comme vous le savez. L’essentiel, c’est
la profonde signification symbolique de
Tel Aviv, cette colonie fondée sur la
terre de Palestine en 1909, financée par
la famille juive et renommée des
Rotschild avec les facilités offertes
par le gouvernement de l’Union et du
Progrès en Turquie, au temps du complot
contre l’Etat ottoman et la chute du
système du califat…
La guerre des 8
jours contre Gaza fut un
affrontement de la politique de
dissuasion sioniste pour réaliser
l’équation de la dissuasion
palestinienne. Elle a surpris non
seulement l’ennemi, mais le monde
entier, par la résilience et le courage
de la résistance. Celle-ci s’est battue
avec abnégation et honneur, entourée par
les masses de notre peuple et toutes ses
forces. Elle s’est engagée, courageuse
et honorable, dans la bataille politique
pour arrêter l’agression, et instaurer
l’état d’accalmie.
J’indiquerai la
valeur stratégique de ce qui fut réalisé
au cours de la guerre de 2012 et sa
signification dans l’histoire de notre
lutte incessante contre l’ennemi
sioniste, en deux points : Le premier,
et je reviens à la parole de Sharon
disant : « la sécurité de la colonie de
Netzarim dans la bande de Gaza fait
partie de la sécurité de Tel Aviv », ce
qui veut dire que Netzarim restera tant
que Tel Aviv restera. Mais la résistance
l’a obligé à démanteler Netzarim et le
retrait de son armée de la bande de
Gaza ! Aujourd’hui, le fait même de se
poser la question sur le sort de Tel
Aviv, de par le lien qui a été fait,
certains peuvent nous croire fous !! Ils
diront : ils parlent de Tel Aviv, et le
relient à Netzarim ? Mais ce sont eux
qui ont lié les deux, pas nous ! Nous
avons vu le sort de Netzarim, et nous
laissons le sort de Tel Aviv à
l’histoire, et à la volonté de notre
peuple, et au soutien de Dieu, gloire à
Lui, et notre raffermissement dans ce
conflit.
Le second point,
j’en appelle à tous de comparer entre le
résultat de la résilience de la
résistance palestinienne, et ce qu’elle
a fait dans l’entité sioniste, seule,
sans aucun partenaire arabe, au cours de
la guerre des 8 jours, et ce qu’ont
réalisé les Arabes face à Israël pendant
la guerre des 6 jours en 1967 ?!
La comparaison et
la réponse sont claires et connues par
tous !
…
La souffrance vécue
par notre peuple à Gaza, ce problème,
fait partie du problème de la Palestine
dans son ensemble, la crise dans la
bande de Gaza fait partie de la crise de
la situation palestinienne dans son
ensemble. Posons une nouvelle fois la
question : y a-t-il un projet national
palestinien ? Le projet ou programme
porté par l’OLP pendant des dizaines
d’années est fini…. Nous le disons à
partir de notre sens de la
responsabilité, à l’intérieur de la même
famille palestinienne, par souci de
clarification et d’honnêteté, pour
réviser cette voie. Il ne faut pas que
nous poursuivions cette voie comme si
elle était obligatoire et inéluctable,
comme si cette voie appelée voie du
règlement est notre destinée et qu’elle
ne peut être ni révisée, ni examinée, ni
contestée !
C’est pourquoi nous
affirmons que le projet national
palestinien, qui parle d’un Etat
palestinien indépendant sur les
frontières de 1967, par la voie des
négociations, est non pas seulement
irréalisable, mais impossible. Israël ne
donnera rien au peuple palestinien, et
le maximum pouvant être atteint est une
administration civile, sans aucune
souveraineté sur la terre. En l’absence
de souveraineté, vous pouvez l’appeler
un empire, si vous voulez, car ce n’est
pas seulement un Etat dans des cantons
isolés les uns des autres, mais plus que
cela, notamment dans la période actuelle
et le rapport de forces sur le terrain,
et probablement, se débarrasser de la
bande de Gaza pour la remettre à
l’Egypte, et relier ce qui reste de la
Cisjordanie à la Jordanie. Certes, si
Dieu le veut, avec la volonté du peuple
palestinien et la conscience de notre
nation, que ce soit en Jordanie ou en
Egypte, cela ne se réalisera pas.
Cependant, cette malheureuse solution
aura pour prix, selon la vision de
l’entité, la reconnaissance par les
Palestiniens de la judéité de l’Etat
sioniste. Cette reconnaissance
instaurera les bases pour se débarrasser
de notre peuple dans les territoires de
48, et ce qui se passe aujourd’hui dans
le Naqab indique quelles sont les
intentions sionistes.
Israël impose tous
les jours de nouvelles réalités sur le
terrain et personne ne peut compter sur
la situation internationale, ou arabe,
pour arrêter les appétits et les plans
de cette entité. Certes, la région
assiste à un grand bouleversement, et
nous furent optimistes par ce qui fut
appelé « printemps arabe », mais
malheureusement, les choses sont
devenues telles que nos ennemis veulent
diviser et morceler ce qui l’est déjà.
Ils veulent démanteler les forces de la
résistance et les forces de la nation,
et non ajouter de nouvelles forces sur
la voie de la lutte et de la résistance.
C’est dans ce cadre
que nous assistons au massacre sioniste
dans la ville d’al-Quds, la guerre de
l’épuration ethnique dans tout le sens
du terme. Qu’ont apporté les
négociations pour al-Quds ? Qu’a fait
l’Autorité en faveur d’al-Quds ? Ce sont
des questions et des indications
rapides, que nous n’aborderons pas en
détail. Mais ce que nous pouvons dire,
c’est que si concernant la situation
générale, nous sommes face à un
déséquilibre de forces, pour la ville
d’al-Quds, nous assistons à un
« déséquilibre de la sacralité », non
dans sa réalité, mais dans l’application
de fait, entre notre comportement et
celui de l’ennemi, par rapport à al-Quds.
La sacralité
sioniste d’al-Quds est mensongère, basée
sur des légendes. Elle a produit le
projet du « grand Jérusalem » depuis des
années, et les juifs du monde financent
les projets de colonisation au cœur de
la ville d’al-Quds, cette colonisation
qui rample quotidiennement jusqu’à
arriver aux murs de la mosquée al-Aqsa,
et à présent, ils sont à l’intérieur.
Ils veulent y prier, puisqu’ils parlent
de leur prétendu temple.
Quant à nous, la
sacralité d’al-Quds, notre première
Qibla, le lieu de passage de notre
prophète et sa montée vers le ciel, sa
sacralité s’est réduite, pour nous, à
al-Quds al-Sharif (la ville sainte).
Lorsque vous entendez le concept de « la
ville sainte d’al-Quds », il ne s’agit
nullement par louange ou glorification,
mais pour « réduire al-Quds », ils l’ont
limitée à l’ancienne ville, qui s’étend
sur un kilomètre carré. Quant à la
grande al-Quds, elle est présente sur
les cartes et les projets de l’ennemi
sioniste ! Aujourd’hui, al-Quds est
réduite à la mosquée al-Aqsa, autour de
laquelle l’ennemi a mené des
négociations à Camp David, en 2000,
voulant que les musulmans se contentent
de la surface de la mosquée, alors que
la souveraineté au-dessus et au-dessous
de la mosquée serait pour les juifs.
Le dirigeant martyr Yasser Arafat a
refusé, et il a réalisé à cet instant
que le projet d’Etat indépendant, sur
lequel il comptait, est arrivé à une
impasse. C’est pourquoi il a béni
l’intifada al-Aqsa, avec courage et un
sens élevé de responsabilité historique.
Ils l’ont encerclé et isolé, non
seulement l’ennemi sioniste, mais
quelques Arabes également ! Ils l’ont
assiégé et assassiné par le poison, le
plotonium, l’arme atomique. Ils ont
frappé Yasser Arafat par une minuscule
bombe atomique ! L’assassinat de Arafat
est un message à tous ceux qui comptent
sur une paix avec Israël. Son assassinat
est l’assassinat de toute disposition de
paix avec l’ennemi.
Non seulement ils
menacent al-Quds, mais également
Bethlehem. Tous nos lieux sacrés sont
menacés. Ce mensonge, cette imposture,
cette agression sur tout ce qui nous est
sacré, comment cela peut-il finir, alors
que nous insistons encore à vouloir être
leurs partenaires ? A poursuivre la
coordination sécuritaire avec eux ? Dans
les pires conditions, malgré tout ce
qu’ils sont en train de faire de nous ?
Cela ne mérite-t-il pas qu’on s’arrête
et qu’on réfléchisse à ce qu’ils sont en
train de faire ? A ce que nous sommes en
train de faire de nous-mêmes, par ce
genre de politique ?
C’est pourquoi je
dis que, face à ce que fait Israël
aujourd’hui, la colonisation, la
judaïsation d’al-Quds, le retour aux
négociations ou leur poursuite, est
extrêmement nuisible à l’intérêt
national palestinien, car cela renforce
et légalise les gains et les crimes
d’Israël, en créant des faits nouveaux
tous les jours sur le terrain, le
facteur temps lui sera favorable et de
plus en plus défavorable au peuple
palestinien.
La question reste :
quelle est la solution ? Quelle est
l’alternative ? Si cette voie n’aboutit
pas à l’Etat palestinien réduite aux
frontières de 1967 ? Nous disons :
l’alternative est la construction à
nouveau du projet national palestinien,
sur de nouvelles bases, une nouvelle
stratégie, une stratégie qui commence
par reconnaître l’échec du choix du
règlement et des négociations.
L’élaboration à nouveau du projet
national palestinien, en tant que projet
global représentant l’ensemble du peuple
palestinien, en Cisjordanie et à Gaza,
dans les camps de réfugiés, dans l’exil,
dans les régions occupées en 1948, pour
rééquilibrer et colmater la fissure
provoquée par le programme par étapes de
l’OLP proposé en 1974.
Aujourd’hui, les
Palestiniens meurent en pleine mer, à la
recherche de nouveaux pays d’exil, et ce
que subit notre peuple dans les
territoires de 48, les menaces actuelles
et futures, signale un danger imminent.
La reconstruction du projet national
palestinien doit inclure l’ensemble des
Palestiniens, et non une seule catégorie
qui décide du sort d’un peuple en
entier, alors que le conflit sur la
Palestine n’est pas achevé, et qui
décide du sort de la nation toute
entière !
La tentative
d’élaborer à nouveau le projet national,
nécessite à notre avis les efforts de
tous, la participation de tous, la
réflexion de tous, l’offre de tous. Elle
nécessite un atelier de travail où
s’insèrent toutes les forces, les
énergies, les élites, les responsables
politiques, intellectuelles, sociales et
humaines. Dans cet atelier, et de notre
point de vue, nous pouvons nous appuyer
sur plusieurs points, que nous proposons
aujourd’hui en toute modestie, nous au
mouvement du Jihad islamique. Six points
constituent la clef pour appréhender
cette grande question, ce grand projet :
1 – toute la
Palestine est la patrie du peuple
palestinien, les Palestiniens, où qu’ils
se trouvent, forment un seul peuple et
leur question est une. Pouvons-nous être
en désaccord avec ce point ?
2 – Aucune partie
ou catégorie du peuple ne peut imposer
une solution incluant un abandon d’un
des droits du peuple palestinien à sa
patrie (droit à la résistance, droit au
retour et les autres droits).
3 – L’affirmation
de l’unité des rangs. Les divergences en
Palestiniens, quelles que soient leur
nature, ne doivent pas surpasser leur
lutte contre l’ennemi sioniste.
4 – La
reconstruction de l’entité nationale
palestinienne, morale en l’absence de
l’Etat palestinien, loin de toutes les
entraves du règlement. Que cette entité
soit l’OLP, certes, si celle-ci parvient
à se libérer de ces entraves et
récupérer son identité et sa fonction en
tant que mouvement de libération
nationale.
5 – Adoption du
droit et du choix de la résistance par
toutes les forces du peuple
palestinien.
6 – Reconsidérer la
dimension arabe et islamique de la
question où la nation s’approprie à
nouveau la question.
Certains peuvent
contester l’adoption du choix de la
résistance, en tant que choix et
programme de l’unanimité palestinienne,
dans les conditions actuelles. Mais nous
affirmons que l’opposition au programme
et au choix de la résistance est une
opposition à la volonté du peuple
palestinien. Quiconque le supporte, que
Dieu l’aide en cela, car le peuple veut
la résistance. La preuve la plus
éloquente est la victoire du mouvement
Hamas aux élections législatives de
2006 ; cette victoire que le monde a
refusé de reconnaître parce qu’il avait
conçu un plan pour liquider la cause
palestinienne. Le peuple a voté pour
Hamas parce que c’est un mouvement de
résistance. Plus même, et en toute
sincérité, quiconque critique Hamas
aujourd’hui le fait parce que ce dernier
s’est inséré dans l’Autorité. Même les
adversaires du Hamas, et notamment nos
frères dans le mouvement Fateh et dans
l’Autorité, lorsqu’ils critiquent Hamas,
ils disent que si Hamas était demeuré un
mouvement de résistance, cela aurait été
mieux, et nous le respectons ainsi.
Qu’est-ce que cela signifie ? Cela
signifie clairement que le peuple a
choisi la résistance, et nous pensons
que le mouvement Hamas n’a pas abandonné
ce choix, nous le considérons ainsi, et
il est, avec toutes les forces, côte à
côte, au cœur et à la pointe de ce
projet, si Dieu le veut.
Certes, le peuple
veut la résistance, et le fait de
compter sur l’équation internationale ou
régionale qui a conçu le règlement, est
ce qui empêche la résistance d’être
officiellement adoptée par un programme
d’unité nationale.
L’adoption du choix
de la résistance, si nous voulons le
discuter, après toutes ces années
d’insertion dans le processus de
règlement, doit s’appuyer sur trois
points : sa légitimité, son réalisme et
son efficacité. Disons-le en résumant :
est-ce que quelqu’un peut douter de la
légitimité de la lutte et de la
résistance à l’occupation ? Quiconque
doute de la légitimité du choix de la
lutte et de la résistance devrait douter
de la légitimité de notre droit sur la
Palestine, ou dire que ce n’est pas
notre terre, et que nous n’avons pas le
droit de combattre pour la libérer !
Concernant le réalisme et l’efficacité :
est-ce que le fait de compter sur la
paix avec l’ennemi sioniste est-elle
plus réaliste ou plus efficace que le
choix de la résistance ? Revenez aux
acquis et réalisations des deux choix
sur le terrain, au cours des deux
décennies passées, quel résultat
avez-vous ? Vous connaissez la réponse.
Qu’a apporté le choix du règlement au
peuple palestinien ? Qu’a réalisé la
résistance ? Nous avons vu les acquis
réalisés par la résistance dans la
région, lors de la victoire de la
libération du sud du Liban en 2000 et
lors de la victoire de 2006 face à la
machine de la guerre sioniste contre le
Liban.
En conclusion, je
confirme que la résistance, à l’occasion
de la commémoration de la victoire, doit
se consolider, protéger ses acquis, être
toujours prête au plus haut degré, pour
affronter toute nouvelle guerre. Elle
est prête, grâce à Dieu, et assume le
plus haut degré de responsabilité. Mais
je rappelle, par ailleurs, que les
résultats de la guerre des 8 jours ont
rendu la mission des combattants encore
plus difficile, car la résistance, dans
toute confrontation future, n’a d’autre
alternative que la victoire, elle ne
peut baisser le niveau de ce qui fut
réalisé au cours des guerres
précédentes. Elle ne reculera point, et
par la volonté de Dieu, réalisera encore
plus de victoires.
J’affirme à nouveau la nécessité de
reconstruire le projet national
palestinien, afin qu’il soit pour tous
les Palestiniens, comme l’est la
Palestine, la patrie de tous, où qu’ils
se trouvent. Mais non pas sur n’importe
quelle base, ni autour de n’importe quel
programme, mais plutôt autour d’un
programme de lutte et de résistance,
seul capable de réaliser les objectifs
de la libération et d’en finir avec
l’occupation.
Hommage aux martyrs
et aux prisonniers, à notre peuple et
notre nation, à vous tous.
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