Les déclarations de Sayyid Hassan Nasrullah, secrétaire général
du Hizbullah, le samedi 19 janvier, relatives aux parties des
corps des soldats israéliens morts et abandonnés par
l'armée sioniste "dans nos villages et sur notre
sol", au cours de leur guerre contre le Liban, en
juillet-août 2006, ont suscité de curieuses réactions chez
les âmes sensibles au sein de la classe politique
libanaise.
C'est l'âme sensible de Gemayel, ancien président de la république,
qui se dit dégoûté et scandalisé par les propos du secrétaire
général, avant d'ajouter qu'Israël est "notre
ennemi" et qu'il ne faut pas engager des négociations avec
lui, accusant le Hizbullah de le faire !!? Mais cette âme si
sensible, qui ne supporte pas qu'on parle de "restes de
corps de soldats" ennemis, n'a jamais revendiqué, quand il
était président de la république, la libération des
prisonniers libanais. Il n'a même jamais envisagé qu'ils
puissent être libérés. Mais le voici d'un coup
"patriote", scandalisé et dégoûté ! Rappelons que
cet ancien milicien devenu président, si sensible aux restes
des corps de ceux qui sont venus, il y a moins de deux ans, tuer
et détruire, n'a jamais exprimé son dégoût lors des
massacres de Sabra et Chatila, lorsque les miliciens qu'il a
protégés et qu'il protège ont éventré des femmes enceintes
pour égorger les foetus, parce qu'ils sont palestiniens !
Gemayel, président des Phalanges libanaises, a couvert les
actes de ses milices lorsqu'elles tuaient aux barrages, lors de
la guerre civile, ceux qui paraissaient palestiniens ou
musulmans libanais !
Mais les déclarations du chef milicien Gemayel ne peuvent égaler,
dans leur hypocrisie et leur mièvrerie, celles du milicien
Geagea, chef d'une bande d'assassins, qui se sont rués, telles
des bêtes sauvages, sous la protection des Israéliens et du
sinistre Sharon, sur les Palestiniens dans les camps de Sabra et
Chatila, en septembre 1982, commettant l'un des massacres les
plus horribles dans l'histoire de l'humanité ! Geagea, le
milicien haineux, est lui aussi scandalisé, évoquant même la
culture qu'il défendrait : celle de l'écrivain Gibran Khalil
Gibran contre ce qu'il considère la culture "des
parties des corps" de l'ennemi.
Geagea se targue maintenant d'avoir accès à la culture et d'être
civilisé, voyons donc ! S'il se réfère à Gibran, c'est parce
que ce dernier est maronite, chrétien, et non pas musulman. Il
se réfère également à Bkerki, le haut-lieu de la confession
maronite au Liban, en tant que référence culturelle, contre
l'islam. Mais si ce haut-lieu religieux est actuellement pris en
otage par le courant pro-américain et occidental et refusera,
probablement, de démentir le chef de milice qui a commis de
nombreux assassinats politiques au Liban, c'est Gibran qui doit
se retourner actuellement dans sa tombe, honteux d'être la
référence d'un assassin, dont les mains sont trempés du sang
des Palestiniens et des Libanais, contre le maître et dirigeant
de la résistance à l'occupation sioniste.
Se référer à Gibran pour se targuer d'être civilisé ne
pourra jamais effacer de ses mains le sang des victimes ni
compenser les années de détention dans les prisons israéliennes
de ceux qui ont été remis, par Geagea lui-même, aux Israéliens.
Mais si ces miliciens se sont empressés d'afficher le vernis de
civilisation et de culture dont ils se barbouillent, c'est parce
qu'ils ont reçu tout simplement l'ordre, venu d'Israël et
transmis par les alliés américains, de mener une campagne
libanaise de dénigrement contre le dirigeant du Hizbullah, qui
a pu rassembler, le samedi 19 janvier, plus d'un million de
personnes, hommes, femmes et enfants, dans la banlieue sud de
Beirut, pour renouveler leur allégeance à la résistance et à
la Palestine.
Oui, certainement, nous n'avons ni la même culture ni
les mêmes références !