Palestine
Al-Quds occupée :
martyrisée et abandonnée
Rim
al-Khatib
Lundi 16 septembre 2013
Les nouvelles en provenance de la ville
sainte occupée, capitale de la
Palestine, se succèdent et n’annoncent
qu’un surplus de judaïsation,
d’invasions, de mort lente des
Palestiniens, de profanations des lieux
saints et d’une arrogance coloniale
sioniste extrême, dans un climat
d’insouciance totale de la part des
peuples et régimes arabes et musulmans.
Les Maqdisis lancent des cris d’alarme,
appellent l’humanité encore honnête à
réagir, à protester et arrêter la main
des criminels sionistes. Plusieurs
articles du secrétaire du conseil
islamo-chrétien pour le secours à al-Quds
et aux lieux saints, M. Hanna Issa, ont
récemment été publiés, pour décrire la
situation catastrophique de la
population maqdisie, qui résiste malgré
tout. Dans un communiqué récent, M. Issa
met en garde contre le danger qui menace
al-Quds et les maqdisis, avec la
décision d’organiser une manifestation
rassemblant un million de juifs dans les
rues de la ville, le 24 septembre
prochain. Pour M. Issa, « c’est un appel
clair des autorités de l’occupation pour
judaïser la ville d’al-Quds », qui
souligne par ailleurs que le plan du
partage de la mosquée d’al-Aqsa est en
cours.
Ci-joint un résumé des articles les
plus récents de M. Hanna Issa.
La colonisation dans al-Quds (par
Hanna Issa)
Depuis la fondation de l’Etat d’Israël,
les gouvernements successifs suivent
systématiquement le même plan global
consistant à judaïser la ville occupée
d’al-Quds. Ce plan s’appuie sur la
colonisation, sous toutes ses formes, la
confiscation des terres et des maisons
arabes qui sont livrées au colons,
augmentation du nombre de colons et
extrémistes juifs dans la ville sainte,
tout cela au dépend de la terre arabe
palestinienne et des maqdisis.
Pour réaliser ce plan et exercer son
pouvoir total sur la ville occupée,
l’Etat de l’occupation a étendu les
limites de la ville, à l’est et au nord,
en y intégrant la colonie Maale Adomim,
en tant que principale colonie située à
l’est, en plus d’autres colonies, ce qui
sert à augmenter le nombre de colons
dans la ville et à réduire le nombre des
Palestiniens. Le nombre de colons dans
la partie Est de la ville est de 300.000
colons.
Les autorités de l’occupation
élargissent sans cesse les colonies et
invitent les colons à y habiter, au
moment où la municipalité de
l’occupation démolit toute maison
palestinienne construite sans permis,
alors que les colons construisent des
logements de manière anarchique sur
toute parcelle de terre qu’ils
parviennent à arracher aux
Palestiniens ; Pour encercler les
Palestiniens et leur interdire de
construire, la municipalité de
l’occupation avait réservé des terrains
pour les « espaces verts ». Or ces
« espaces » ne sont que des réserves
stratégiques en vue de la colonisation,
puisqu’aujourd’hui, l’occupation les
livre aux colonies.
Selon les récentes données, il y a 29
colonies sionistes dans al-Quds, dont 14
dans la partie annexée.
L’occupation poursuit une politique
systématique de confiscation des terres
possédées par les Palestiniens pour
élargir ses colonies. En 2004, plus de
2000 dunums de terrains ont été
confisquées du village al-Walaja, au sud
d’al-Quds, pour construire 5000 unités
de logement pour les colonies. Un
nouveau plan de colonisation vise les
terres de Beit Iqsa, au nord-ouest de la
ville, avec la menace d’expropriation de
14 mille dunums pour construire une
nouvelle colonie.
De plus, l’occupant procède à
l’expulsion des Palestiniens de la ville
d’al-Quds, en utilisant plusieurs moyens
pour réduire leur nombre et augmenter
celui des colons. Shimon Pérès avait
déclaré la nécessité d’expulser 240.000
citoyens Palestiniens de la ville
sainte. Le plan dit de développement de
la ville d’al-Quds signifie en réalité
la destruction de 68 maisons
palestiniennes et l’expulsion de 200
familles dans le quartier al-Bustan dans
Silwan.
Le projet colonial le plus dangereux :
E1
Ce projet est le plus dangereux des
projets de colonisation visant la ville
d’al-Quds et sa liaison avec la
Cisjordanie occupée. Le gouvernement de
l’occupation l’a adopté en 1999. Il est
situé au nord de la colonie Maale Adomim,
et assure la liaison entre cette colonie
et la ville d’al-Quds. Il prive la ville
d’al-Quds de son environnement
palestinien comme il divise la
Cisjordanie en deux parties, le nord et
le sud. Le plan E1 s’étend sur 12.000
dunums des terres d’al-Quds et de la
Cisjordanie. Le nombre de colons vivant
dans ce complexe colonial est de 41700
colons, et Maale Adomim comprend déjà
36.000 colons, elle s’étend sur 50 kms2,
ce qui équivaut à la superficie du
« territoire » de Tel Aviv.
Conséquences de la colonisation dans la
ville d’al-Quds : l’expropriation de
milliers de dunums de terres appartenant
aux villages palestiniens, encerclement
des agglomérations palestiniennes et
l’empêchement à leur extension,
verticalement et horizontalement, menace
de disparation de plusieurs villages et
agglomérations palestiniennes, la ville
d’al-Quds vit sous la terreur et la
crainte, à cause des agressions
continues des colons armés et protégés
par les forces de la police de
l’occupation, la ville d’al-Quds est
isolée de son environnement palestinien,
au nord, au sud et à l’est, la
Cisjordanie est morcelée par les
colonies, le paysage et le patrimoine
architectural palestiniens sont
entièrement défigurés, alors qu’ils
plongent leurs racines millénaires au
plus profond de l’histoire.
L’économie d’al-Quds encerclée et
entravée
Alors que la ville d’al-Quds était le
point de rencontre des populations de la
région et qu’elle a représenté un centre
économique et social incontournable, et
accueillait les pélerins musulmans et
chrétiens, l’occupation de la ville en
1967 (partie Est) et la politique de
l’occupation qui a suivi, les différents
plans de judaïsation et de destruction
de son patrimoine, les entraves à y
accéder, le vol, la falsification, la
destruction et la colonisation, ont tout
modifié. L’occupation israélienne a
détruit sa civilisation et dévasté sa
vitalité.
La ville, depuis son occupation,
affronte de nombreux problèmes et divers
défis, le premier étant son annexion et
l’application de la loi israélienne, la
fermeture des tribunaux et des banques
arabes, l’imposition des programmes
scolaires israéliens, l’application de
la loi sur « les biens des absents »
(qui consiste à déposséder les
Palestiniens de leurs biens,
légalement), la judaïsation de la ville
en réduisant le nombre des Palestiniens,
ce qui signifie modifier l’équilibre
démographique au profit des juifs.
L’occupant a étendu la pratique de la
démolition des maisons des Maqdisis,
mais aussi des ateliers et des usines,
il a retiré les cartes d’identité et
fixé des barrages pour isoler les
quartiers palestiniens les uns des
autres.
Le rôle économique de la ville s’est
nettement détérioré depuis l’occupation,
les différents secteurs économiques
vivent des crises incessantes. Le blocus
et la fermeture de la ville imposés
depuis des dizaines d’années ont
entraîné une régression du commerce et
la faillite de nombreux ateliers, la
fermeture de centaines de commerces,
l’exil de nombreuses institutions
économiques hors de la ville, vers
Ramallah et Bethlehem.
L’investissement privé dans la ville
d’al-Quds est faible, à cause des lourds
impôts collectés par l’occupant,
obstacle au démarrage d’une économie
palestinienne dans la ville, sans
oublier le mur construit qui sépare la
Cisjordanie d’al-Quds, qui contribue à
rattacher l’économie palestinienne à
celle de l’occupant, pour obliger les
Palestiniens à quitter la ville. La
politique de l’occupation a consisté à
couper les liens économiques entre al-Quds
et la Cisjordanie et Gaza, en
interdisant les produits en provenance
de ces régions d’entrer dans al-Quds.
Le secteur du tourisme a été asphyxié,
le secteur commercial a été interdit de
travailler avec son environnement, ce
qui a durement frappé la structure
sociale, politique et économique de la
ville. Les entreprises économiques qui
n’ont pas quitté la ville ont été
obligées de s’inscrire en tant
qu’entreprises israéliennes, pour
poursuivre leurs activités économiques.
Le mur de l’annexion et de la séparation
est le facteur le plus important ayant
pesé négativement sur l’économie de la
ville d’al-Quds. Le récent rapport de
l’organisme de l’ONU, UNCTAD, mentionne
que l’économie maqdisie représentait 15%
de l’économie palestinienne aux
lendemains des accords d’Oslo en 1993,
elle ne représente à présent que 7%. Le
rapport signale un appauvrissement de la
population, un recul des secteurs
industriel et des services, et de
nombreuses entraves à l’investissement.
L’Etat de l’occupation poursuit
l’asphyxie d’al-Quds
Derrière les murs de l’ancienne ville,
ils prennent racine, comme les oliviers.
Ils souffrent des calamités de
l’occupation, ils se tiennent debout, la
poitrine exposée à l’appareil militaire
de l’occupation et à ses plans, pour
préserver l’arabité de la ville
historique d’al-Quds, pour la protéger
du cancer de la colonisation et de la
judaïsation, pour que le sang arabe
puisse continuer à couler dans ses
quartiers et ses ruelles.
Pour al-Quds, pour la protéger, il est
nécessaire de la soutenir et de l’aider,
et non les abandonner à leur résistance,
ils sont les ambassadeurs de l’arabité
islamo-chrétienne.
Depuis 1967, l’Etat de l’occupation
poursuit l’asphyxie de la ville, par
tous les moyens, au point que leur vie
est devenue impossible. Les projets de
judaïsation et les plans talmudiques se
suivent les uns les autres, et
atteignent tous les aspects de la vie
des maqdisis qui vivent à présent dans
une grande prison, où les forces de
l’occupation exercent toutes formes de
torture et d’oppression.
Pour concrétiser le projet sioniste
consistant à faire de la ville d’al-Quds
la capitale « éternelle » de l’Etat
d’Israël et du peuple juif, les
autorités de l’occupation ont promulgué
des lois qui servent la judaïsation de
la ville et expulsent sa population.
Elles ont imposé de lourds impôts, se
sont emparées des maisons et des
magasins, elles ont promulgué des lois
racistes pour empêcher la réunification
des familles, et elles confisquent les
cartes d’identité, et négligent
l’enseignement, la santé et le logement
des maqdisis.
Dans les maisons arabes d’al-Quds, ce
sont à présent des familles juives qui y
vivent, après que ses habitants ont été
expulsés. Quant aux lieux saints,
islamiques et chrétiens, ils lancent des
cris d’alarme et se lamentent du fait de
leur profanation et destruction. La
mosquée bénie d’al-Aqsa est à présent
interdite aux musulmans, mais envahie
régulièrement par les groupes de colons,
qui la profanent et la menacent. Quant à
l’Eglise du St Sépulcre, elle a hâte de
retrouver les fidèles qui se tiennent
aux limites d’al-Quds, mais qui ne
peuvent y entrer, car cela ne leur est
pas permis. La terre d’al-Quds est
morcelée, et les jardins talmudiques se
multiplient sur les terres confisquées.
Les moyens utilisés par l’occupant pour
expulser les maqdisis
-
Refus de délivrer des permis de
construire, ce qui a pour conséquence la
démolition des maisons et l’obligation
des maqdisis à s’en aller ailleurs.
-
Imposer de lourds impôts sur les
commerçants, les artisans et les
habitants, pour les pousser à quitter
leur ville.
-
La loi relative à la nationalité, qui
prive les Palestiniens ayant une carte
d’al-Quds et mariés à des Palestiniens
vivant dans les territoires occupés en
1967 en Cisjordanie et à Gaza, de leur
obtenir des cartes d’al-Quds
(l’occupation délivre des cartes
spécifiques aux maqdisis).
-
Le mur de l’isolement et de la
séparation, qui a transformé une grande
partie de la ville en « cantons » isolés
les uns des autres, reliés et dépendant
de l’occupation. Ce ne sont plus que des
agglomérations palestiniennes éparses,
non reliées. Par ce mur, les occupants
interdisent aux fidèles de venir prier
dans al-Quds.
Pour soutenir la ville d’al-Quds et
aider les Maqdisis, il y a plusieurs
moyens :
-
Le soutien matériel aux maqdisis
-
Le soutien au secteur de l’habitation.
-
Le soutien aux secteurs de la santé et
de l’éducation.
-
Le boycott des produits de l’occupation
-
Conscientation des médias, informer
l’opinion publique.
-
Apprendre la configuration et la carte
authentique de la Palestine et de la
ville d’al-Quds, la falsification de
l’histoire et de la géographie étant les
principaux outils de la judaïsation.
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