Opinion
L'Europe sous les
bottes d'Israël
Rim al-Khatib
Sheikh
Raed Salah
Mercredi 6 juillet 2011
Il aurait fallu que deux événements
arrivent presque en même temps pour
enfin mesurer la soumission
européenne à l’Etat sioniste
d’Israël.
Le premier concerne la
Flottille de
la Liberté 2 qui a pour mission de
briser le blocus illégal et
meurtrier contre la bande de Gaza.
Ce blocus, considéré comme une honte
de l’humanité, maintient une
population civile à la merci du bon
vouloir d’un Etat colonial,
arrogant, raciste et guerrier. Ce
blocus a maintes fois été déclaré
illégal par plus d’un organisme
international ou européen.
Malgré ces déclarations verbales,
l’Union européenne a décidé de se
plier à l’Etat sioniste, considérant
que la Méditerranée est une mer
soumise aux puissances impériales,
et aux sionistes en premier lieu. La
décision de la Flotille de la
liberté 2 de briser le blocus n’est
pas humanitaire, même si la
population de Gaza est meurtrie,
victime de la sauvagerie sioniste.
Les vivres peuvent passer, les
médicaments aussi, par le biais de
l’Egypte. Mais le blocus est
politique. L’Etat sioniste arrogant
en a décisé ainsi, et les pays
européens, dépourvus désormais de
toute volonté, ont accepté le diktat
israélien, faisant fi de tout
l’humanisme dont ils pensent
abreuver le monde, et de tout
sentiment de fraternité qu’ils
chantent à longueur de journée. Il
n’y a pas plus hypocrite que les
régimes européens. Mais cela n’est
pas nouveau. Juste une nouvelle
confirmation.
La Grèce, jadis pays ami du peuple
palestinien, est soumis aux
pressions non seulement de l’entité
coloniale, mais aussi de l’ONU et
des pays européens. Ce pays qui
croule économiquement croit pouvoir
s’en sortir en vendant son âme à
l’injustice la plus criante, à
l’Etat dont les crimes dépassent en
horreur tout ce qui a pu être commis
dans le monde, dès sa création. Mais
l’Etat grec n’aurait pas pris cette
attitude honteuse et inhumaine,
injuste et criminelle, si l’Union
européenne n’exerçait pas non plus
une pression des plus graves. Au
peuple grec de montrer qu’il refuse
cette politique criminelle, car ce
n’est ni l’aide européenne, ni
internationale, ni surtout sioniste
qui va pouvoir l’aider à dépasser sa
crise économique, au contraire.
Toute l’aide qui lui sera accordée
la plongera dans une dépendance de
plus en plus grave et la placera
sous les bottes du diktat
américano-sioniste.
De l’autre côté de l’Europe, la
Grande-Bretagne a voulu jouer au
« plus malin » en arrêtant sheikh
Raed Salah. Les explications
britanniques officielles sont aussi
ridicules que scandaleuses. Elles
font d’abord courir le bruit que
Sheikh Raed Salah serait rentré dans
le pays par fraude, et qu’il aurait
utilisé un faux nom. Alors qu’elles
« découvrent » plus tard que ce
n’est pas vrai. Il est arrêté par la
police chargée de lutter contre
l’immigration « clandestine », alors
qu’il s’agit d’un acte politique.
Les autorités britanniques voulaient
humilier Sheikh Raed Salah, sheikh
d’Al-Aqsa. Les sionistes avaient
essayé de faire pareil, en 2005,
lorsqu’ils l’avaient arrêté
soi-disant pour « blanchiment
d’argent ». Ils ont dû le relâcher,
faute de preuve, alors que la
planète entière sait que Sheikh Raed
Salah, sheikh d’Al-Aqsa, fut
emprisonné parce qu’il mobilise le
peuple palestinien pour sauver al-Aqsa,
al-Qods et la Palestine, contre le
nettoyage ethnique mené en Palestine
occupée.
L’arrestation de sheikh Raed Salah,
au regard de l’embarras de la
ministre britannique de l’intérieur,
fut clairement une soumission à la
propagande et diktat sionistes.
C’est l’Etat sioniste qui a dicté
cette arrestation, soi-disant parce
qu’il aurait eu des paroles
« antisémites » (nouvelle version),
mais personne en Palestine occupée
ne l’avait arrêté pour cela, et
même, les occupants sionistes
n’auraient pas osé le faire. C’est à
la Grande-Bretagne qu’ils délèguent
cette provocation. Sheikh Raed Salah
est un homme avisé. Il a compris ce
que les sionistes envisageaient de
faire : le faire passer
pour un « clandestin » ou
pour un « criminel de droit
commun ». Il refuse son expulsion,
quitte à rester en prison, et
réclame une audience judiciaire. La
Grande-Bretagne, soi-disant Etat de
droit, est empêtrée jusqu’au cou. Ce
n’est pas sa décision que d’arrêter
une personnalité palestinienne de
cette importance, mais elle a dû le
faire, et même si cela la fait
plonger dans une situation juridique
intenable. Pourquoi l’avoir arrêté ?
Personne ne le sait plus. Des
responsables britanniques parlent à
présent « d’atteinte à l’ordre
public » (troisième version).
Sheikh Raed Salah a réussi, par son
attitude ferme et digne, à plonger
l’empire britannico-sioniste dans la
boue, jusqu’au cou. Les messages de
solidarité lui parviennent, du monde
arabo-islamique d’abord, mais
surtout des peuples libres dans le
monde. La Grande-Bretagne, qui a
voulu l’humilier, en se plaçant sous
les ordres sionistes, n’a pas su à
qui elle a affaire.
Ces deux récents exemples, la
Flottille de la Liberté 2 et
l’arrestation de sheikh Raed Salah,
confirment que les pays européens
sont sous les bottes de l’Etat
colonial d’Israël. Anciennes
puissances impériales et coloniales
pour la plupart, elles ne sont plus
que des pays soumis. Les peuples
européens vont-ils enfin secouer le
joug sioniste ou bien accepter de
supporter toute cette arrogance
coloniale, et céder au chantage de
l’accusation d’antisémitisme,
jusqu’à la dernière goutte de leur
dignité ?
Les analyses et traductions de Rim al-Khatib
Les dernières mises à jour
|