Amérique latine
Le méga-barrage de
Dilma Roussef condamne les Indiens du
Brésil
Réseau Voltaire
Vendredi 13 avril
2012
Organisation
International du Travail (OIT), affirme
que le gouvernement brésilien manque à
ses devoirs concernant les droits
fondamentaux des peuples indigènes.
L’OIT affirme qu’en ne consultant pas
les Indiens sur la construction du
méga-barrage de Belo Monte, le Brésil
viole la Convention 169 de l’OIT
relative aux droits des peuples
indigènes et tribaux, que le pays a
ratifiée.
Belo Monte sera la troisième plus
grand barrage au monde. Le gouvernement
brésilien a autorisé la construction de
celui-ci malgré la condamnation unanime
des Indiens, des communautés riveraines,
de scientifiques, du ministère public
brésilien et de la Commission
interaméricaine des droits de l’homme.
Le projet de méga-barrage avait été
initié par l’ancien président Lula Da
Silva, et c’est son successeur Dilma
Rousseff en personne, ancienne ministre
de l’Énergie et actuelle présidente du
Brésil, qui a imposé le démarrage du
chantier en janvier 2012 malgré la forte
opposition.
Les populations d’Indiens isolées
—qui tirent leur subsistance, leur
alimentation et leur médecine uniquement
de la forêt qui sera détruite par la
construction du barrage— subiront les
plus graves conséquences.
Le barrage implique la création d’un
lac artificiel de 500 km2, qui
engloutira le territoire du peuple
Kayapo. Pour fonctionner durant la
saison sèche, il aura besoin d’un
réservoir nécessitant de submerger une
zone supplémentaire de 6 140 km2,
inondant les territoires des peuples
Araweté, Igarapé Ipixuna, Koatinemo,
Arara, Kararaô, et Cachoeira
Au total 20 000 à 40 000 Indiens
seront contraints d’ici 2015 de quitter
leur habitat. Lorsque les Indiens sont
expulsés de leurs terres, ils finissent
souvent au bord d’une route ou dans des
réserves surpeuplées où la violence, la
malnutrition, la maladie et le suicide
sont monnaie courante, indique l’ONG
Survival. Ayant peu d’immunité face aux
maladies extérieures, l’afflux de
migrants pendant la construction du
barrage met leur vie en danger.
Le Ministère public brésilien et la
Commission interaméricaine des droits de
l’homme ont ordonné au gouvernement de
suspendre la construction du barrage
tant que les droits des Indiens ne
seront pas respectés, mais le chantier
continue avec le consentement des plus
hautes autorités brésiliennes.
Les organisations de défense des
droits des peuples autochtones dénoncent
le risque de génocide des peuples
indiens du Brésil, dont le gouvernement
multiplie les atteintes aux droits
fondamentaux en violation de ses
obligations nationales et
internationales [1]
Les Amérindiens du bassin de Xingu
sont victimes d’une véritable guerre
économique parce que les sous-sols des
terres où ils vivent recèlent des
richesses convoitées par des
multinationales, notamment le Niobium,
un minerai utilisé pour la fabrication
d’aciers hautement résistants utilisés
dans la fabrication de pipelines. Alors
qu’il est présenté comme un projet
visant à alimenter la population
brésilienne en électricité, le
méga-barrage est en réalité
principalement destiné à fournir
l’énergie nécessaire à l’extraction de
bauxite dans l’État du Pará et à sa
transformation en aluminium pour
l’exportation. En d’autres termes, les
Indiens du Brésil sont sacrifiés par le
gouvernement de Dilma Rousseff au profit
d’une économie spéculative globale, dont
les profits ne bénéficieront pas aux
Brésiliens.
[1]
Les droits des peuples autochtones
inscrits dans la Constitution
brésilienne.
La Convention de l’OIT relative aux
peuples indigènes et tribaux (1989)
ratifiée par le Brésil en 2002.
La mesure conservatoire 382/10 accordée
en 2011 par la Commission
interaméricaine des droits de l’homme en
adoptant des mesures concrètes,
notamment pour protéger la vie, la santé
et l’intégrité physique des membres des
communautés indigènes du bassin du Xingu
en isolement volontaire, pour protéger
l’intégrité culturelle de ces
populations ainsi que leurs terres
ancestrales contre les intrusions et
l’occupation par des non-autochtones et
contre l’exploitation ou la
détérioration de leurs ressources
naturelles.
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