En bref
Propagande de
guerre : viols de masse en Libye
Réseau Voltaire
Dimanche 12 juin 2011
L'accusation de
viol de masse est parfois une
réalité, c’est aussi un classique de
la propagande de guerre.
En l’occurrence, un mensonge de
cette nature a été soigneusement
bâti par les services de l’OTAN
contre le colonel Kadhafi. Rappelons
sa chronologie :
Le
29 mars 2011, la jeune Iman al-Obeidi
(29 ans) s’introduit dans le hall de
l’hôtel Rixos de Tripoli où logent
de nombreux journalistes
occidentaux. Elle assure avoir été
arrêtée deux jours auparavant à un
check point, puis avoir été
séquestrée et violée par 15 hommes
pro-Kadhafi. Elle montre ses
blessures aux journalistes du New
York Times et de Reuters avant
d’être embarquée par les services de
sécurité. La jeune femme devient
vite une icône et donne divers
interviews à la presse occidentale.
En définitive, elle quitte la Libye
le 5 mai, via la Tunisie avec l’aide
des services secrets français et se
rend d’abord au Qatar, puis obtient
l’asile politique aux USA grâce à
l’intervention de la secrétaire
d’État Hillary Clinton.
Maître
Salwa Fawzi El-Deghali, une avocate
devenue ministre des droits des
femmes du Conseil national de
transition, affirme avoir envoyé par
courrier postal des milliers de
questionnaires aux femmes de
Cyrénaïque et avoir reçu 259
témoignages de viols.
Le
28 avril, lors d’une réunion à huis
clos du Conseil de sécurité,
l’ambassadrice Susan Rice (USA)
accuse le colonel Kadhafi d’avoir
fait distribué du viagra à ses
troupes pour que la soldatesque
viole en masse les rebelles.
Lors
d’une conférence de presse organisée
le 8 juin au siège des Nations
Unies, le Procureur de la Cour
pénale internationale (CPI), Luis
Moreno-Ocampo indique « qu’un
nouveau chef d’accusation pourrait
être fondé sur le recours à des
viols en série pour tenter de
contenir les manifestations. Ces
viols pourraient être au nombre de
plusieurs centaines, a-t-il précisé.
L’enquête devait déterminer si ces
viols avaient été ordonnés ou non
par Mouammar Kadhafi lui-même, comme
certaines informations l’ont
indiqué. De même, le Procureur a
fait état d’informations pouvant
attester que le pouvoir libyen
aurait fait distribuer aux soldats
des stimulants sexuels de type
viagra », rapporte le
département de l’Information de
l’ONU.
Cependant, le professeur Mahmoud
Cherif Bassiouni, chef de la
Commission d’enquête de l’ONU (pas
du Tribunal) sur la Libye, met en
doute les accusations du procureur.
Il rappelle que sa Commission a été
informé de ces allégations lors de
sa mission à Benghazi. Il a alors
demandé à Maître Salwa Fawzi El-Deghali
de lui fournir une copie du
questionnaire et des 259 réponses
reçues et n’a jamais rien obtenu. En
outre, il souligne l’invraisemblance
de cette version dans la mesure où
aucun service postal ne fonctionne
depuis le début de l’insurrection.
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