Blog René Naba
Iran/France:
La « guerre » des ambassades
René Naba
La «guerre des ambassades» entre Paris et Téhéran
dans son cinquième mois
Paris le, 29 août 1987
AFP: René Naba
Paris 29 Août 1987 – La «guerre des
ambassades » entre la France et l’Iran, née du refus de Téhéran
de voir un de ses fonctionnaires, M. Wahid Gordji, se présenter
devant la justice française est entrée jeudi dans son cinquième
mois sans qu’aucune solution n’apparaisse en vue à court
terme.
Le dispositif policier mis en place le 30 juin autour de
l’ambassade d’Iran à Paris, où a trouvé refuge M.Gorji,
renforcé le 12 juillet à la veille de la rupture des relations
entre Paris et Téhéran, a été modifié début septembre, mais
sans que cette modification s’accompagne d’un assouplissement
du contrôle des déplacements du personnel iranien.
Les policiers et gendarmes mobiles continuent de monter la
garde autour de l’ambassade, alors que les passagers en
provenance de Téhéran sont soumis à une fouille sévère à
l’aéroport d’Orly et que les visas sont délivrés au
compte-goutte.
Le théâtre de la ville à Paris a d’ailleurs annulé
mercredi un concert de musique iranienne, prévu le 7 Novembre
faute d’avoir pu obtenir de visas pour les deux artistes
iraniens Chahran Nazari et Dariush Tala’i qui devaient s’y
produire.
Intervenant à la suite de la mise en cause de réseaux
pro-iraniens dans la vague d’attentats qui avait secoué Paris
en septembre 1986, la «guerre des ambassades» a officiellement
sanctionné la fin de la politique de normalisation entreprise
depuis mars 1986 par le gouvernement de Jacques Chirac.
Par ses rebondissements, elle a entraîné la rupture des
relations diplomatiques entre Paris et Téhéran, le 17 juillet,
puis, le 6 Août, un embargo décrété par la France sur les
achats de brut iranien. L’Iran, premier fournisseur de la
France, en Juin et Juillet, a rétrogradé en Août au dixième
rang.
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Iran-France,
La guerre des ambassades», flt2 dernier
Parallèlement, l’envoi de bâtiments français dans le Golfe
en vue d’assurer la protection de navires français dans les
eaux internationales, en Juillet, a encore compliqué les
relations entre les deux pays, en doublant une crise bilatérale
d’une crise internationale.
Cependant, début Octobre, des déclarations tant françaises
qu’iraniennes ont donné à penser qu’un processus de désescalade
était amorcé sur le plan bilatéral.
D’une part, M. Jean Bernard Raimond, ministre français des
Affaires étrangères, faisait état de l’existence d’une
demande iranienne visant au rapatriement de ressortissants
iraniens ayant le statut de recrutés locaux de l’ambassade
iranienne et déclarait le 10 Octobre que «l’étude de cette
demande était sur le pont d’être terminée».
Le ministre avait réaffirmé qu’il n’y avait «pas de
marchandage» entre Paris et Téhéran à propos de l’affaire
Gordji et que ce dernier, interprète de l’ambassade iranienne
sans disposer du statut diplomatique, ne faisait pas partie du
groupe des Iraniens dont le rapatriement vers l’Iran pourrait être
envisagé.
Pour sa part, le vice premier ministre iranien, Ali Reza
Moayeri, a déclaré samedi dernier qu’un «changement» allait
intervenir au cours des deux ou trois semaines dans les relations
entre l’Iran et la France. «Ce ne sera pas la normalisation,
mais nous sortirons de l’impasse», avait-il précisé au
Figaro.
Rien n’est venu toutefois confirmer ces déclarations.
Certains commentateurs estiment que les récentes révélations
sur l’arrestation d‘une secrétaire des services du premier
ministre français soupçonnée d’avoir transmis des documents
à son ami iranien, pourraient avoir pour effet de retarder une éventuelle
sortie de France des fonctionnaires ayant le statut local.
Il ne reste plus que neuf membres ayant un statut diplomatique
à l’ambassade de France à Téhéran (7 diplomates et 2 bénéficiant
d’une immunité diplomatique limitée). L’Iran a, pour sa
part, 5 diplomates et 4 personnes bénéficiant d’une immunité
limitée.
AFP/RN
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Publié le 2 février 2008 avec l'aimable autorisation de René
Naba
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