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Retour sur le 11 septembre 2001, dix ans après

Manhattan Transfer: Au cœur du sanctuaire américain
René Naba


René Naba

Samedi 10 septembre 2011

“L’Islam ne fait-il pas peur parce qu’il est proche et que cette proximité réveille des fantômes?
Il est un « autre » à part, né de la même matrice abrahamique, héraut du même monothéisme révélé qui n’a cessé, depuis des siècles, de mettre des absolus en concurrence autour de la Méditerranée et de ses marches. Il est capable du même totalitarisme messianique dont se rendit coupable en son temps la chrétienté et que l’on retrouve aujourd’hui en Israël, et porte une prétention – bien familière aux Occidentaux – à fournir aux régions dans lesquelles il est majoritaire une sorte d’universel de rechange puisant sa légitimité dans le champ religieux. Au terme d’une lente sécularisation, l’Europe chrétienne troqua le messianisme évangélique pour celui du progrès. En terre d’Islam, le processus commence à peine (…) Les Occidentaux mesurent le pouvoir de telles mobilisations messianiques (…) Il n’est pas sûr, hélas, que le bombardement de l’Afghanistan les désamorce.”

«Les belles paroles de l’Occident», Libération, 24 octobre 2001, Sophie Bessis, auteur d’une remarquable critique du modèle occidental de civilisation (L’Occident et les autres. Histoire d’une suprématie, La Découverte, Paris, 2001).

Manhattan Transfer: Au coeur du sanctuaire américain

Comparable par son retentissement et sa portée symbolique au sac de Jérusalem (1099) et de Constantinople (1204), dont il constituerait dans l’imaginaire du fondamentalisme arabo musulman sa réplique millénaire, le «mardi noir» américain du 11 septembre 2001 n’est pas le détonateur de la première guerre moderne du XXI me siècle, mais le dernier avatar colonial du XX me siècle et les bombes humaines volantes qui ont percuté les symboles économiques et militaires de l’hyper puissance américaine, -le Pentagone à Washington et les tours jumelles du World Trade Center à New York-, n’étaient pas propulsées par du kérosène mais par près d’un siècle de spoliations, d’humiliations et de frustrations accumulées depuis la promesse Balfour.

N’en déplaise aux spécialistes occidentaux, le terrorisme ne résulte pas d’une création ex-nihilo. Il ne constitue pas non plus un phénomène sui generis. Il se nourrit des meurtrissures et des flétrissures, de l’impasse du désespoir magnifié par une exaltation sacrificielle. Ce n’est jamais de gaieté de coeur qu’un adolescent à l’aube de sa vie se ceinture à la dynamite pour se faire déchiqueter par une explosion ou qu’un père de famille universitaire diplômé d’études supérieures se dévoue à un patient apprentissage du pilotage aérien pour se percuter sur un immeuble, si prestigieux soit-il, si grisante soit cette perspective.

Au même titre que d’autres continents, l’Occident a engendré des monstres, tel Hitler, et la défense du «Monde Libre» ne relève pas de son apanage exclusif. Elle participe également de la contribution des peuples du tiers-monde, asiatiques, arabes, africains, toutes religions confondues, dont plusieurs dizaines de milliers ont combattu aux côtés des Européens et des Américains contre les tyrannies du XX me siècle. A cet égard, Verdun et Monte Cassino constituent autant de victoires alliées que de victoires arabes ou africaines.

Alors qu’un prurit belligène s’est emparé à nouveau des pays occidentaux, en Afghanistan, en Irak ou en Libye, attisé par les spectaculaires et meurtriers attentats anti-américains, -qui ont fait selon le décompte officiel près de 3 000 morts ou disparus,- il peut paraître judicieux de rappeler que le monde arabo musulman a fourni près de 1.2 millions de combattants au cours des deux guerres mondiales, dont 53. 000 ont trouvé la mort sur les champs de bataille de la Marne et d’ailleurs pour la Libération de la France, leur colonisateur de l’époque (1), et, que près de 800 Maghrébins du «Régiment de marche Nord-africain de Paris», relevant de la 2me division blindée du Général Leclerc, ont participé à la bataille pour la libération de la capitale française (2). Il en a été de même avec les contingents indo pakistanais enrôlés pour la défense de l’Empire britannique.

Héritiers de l’Europe et témoins privilégiés de ses déboires, les Etats-Unis se sont portés à deux reprises au XX me siècle au cours des deux guerres mondiales (1914-1918/1939-1945) au secours des grandes démocraties européennes avant de les supplanter en tant que puissance planétaire, sans toutefois tirer profit des égarements coloniaux de leurs ancêtres européens.

Sur les débris du colonialisme français et anglais, l’Amérique, soutenant les indépendances du Maroc et de l’Algérie dans la foulée de la folle équipée tripartite (anglo-franco-israélienne) de Suez, en 1956, a été accueillie en héros par les peuples arabes, mais, au mépris des enseignements de l’Histoire, elle a fondé son hégémonie sur une collusion avec les forces arabes les plus conservatrices et des alliances contre-nature avec les principaux ennemis du monde arabe, dilapidant ainsi son capital de sympathie par une politique erratique illustrée par le combat implacable qu’elle a menée contre le nationalisme arabe renaissant.

Pis, au plus fort de la guerre froide, elle instrumentalisera l’Islam contre l’athéisme du bloc soviétique faisant ainsi le lit de l’islamisme à la faveur d’un partenariat avec l’Arabie saoudite, le plus conservateur des pays arabes, doublé d’une collusion stratégique avec les puissances régionales hostiles au monde arabe, la Turquie et Israël.

Présentée par la diplomatie américaine comme un partenariat des grandes démocraties du Moyen-Orient, l’alliance contre nature entre le premier état génocidaire du XX me siècle et les rescapés du génocide hitlérien a été perçue par les populations de la zone comme une opération de verrouillage du monde arabe par l’ancien colonisateur ottoman des Arabes et l’usurpateur israélien de la Palestine, tous deux promus, en la circonstance, au rôle de «chiens de garde de l’impérialisme américain» et bénéficiant à ce titre, rien qu’à eux deux, des deux tiers de l’aide militaire américaine à l’étranger (3).

De surcroît, l’adhésion totale, absolue, inconditionnelle et intangible aux thèses les plus extrêmes de l’establishment politique et militaire israélien (Menahem Begin, Itzhak Shamir, Ehud Barak, Ariel Sharon et Benyamin Netannyahou), malgré toutes les concessions arabes et palestiniennes, finira par fragiliser considérablement ses protégés et obligés arabes, à marginaliser le monde arabe et à sécréter une profonde révulsion à l’égard de l’Amérique, un pays qui présente pour ses contempteurs le double inconvénient d’être à la fois le protecteur d’Israël et des régimes déconsidérés arabes.

Que les maîtres d’oeuvre des attentats du 11 septembre se soient recrutés dans leur écrasante majorité au sein de la nouvelle bourgeoisie saoudienne (quinze des dix neufs opérateurs étaient de nationalité saoudienne) donne la mesure de la cécité politique américaine et de l’échec cuisant d’une politique fondée sur une occidentalisation forcenée de l’Arabie Saoudite. Une politique concrétisée par l’affectation d’un crédit annuel d’un milliard de dollars de bourses scolaires à 150.000 étudiants saoudiens des universités américaines visait à préserver une durable influence culturelle américaine sur le Royaume Wahhabite. Elle n’a finalement abouti, paradoxalement, qu’à le consolider dans son rôle de bastion du fondamentalisme islamique (4).

Une diplomatie de la canonnière et la négation des profondes aspirations des peuples autochtones dans la plus pure tradition coloniale européenne ont fini par générer une réplique matérialisée par l’usage de l’arme de la terreur dans un combat asymétrique développant à son paroxysme une culture de la mort avec pour objectif, tant à New York, qu’à Washington, qu’en Israël Palestine ou ailleurs, une déstructuration de l’adversaire à défaut de sa destruction.

Telle est du moins l’une des explications au déchaînement de violence sans précédent contre les objectifs américains dont le Moyen-Orient d’abord, puis l’Afrique, enfin le sanctuaire national (Homeland) américain, ont été, depuis deux décennies le théâtre, que cela soit à Beyrouth, contre la chancellerie et le P.C. américains en 1983-1984, à Khobar et à Riyad, contre des bases américaines en Arabie Saoudite en 1995, à Dar es-Salam (Tanzanie) et à Nairobi (Kenya), contre les ambassades américaines dans ses deux capitales africaines en 1998, ou encore au large des côtes yéménites contre un bateau de guerre le «USS Cole» en 2000 et enfin à Washington et New York en 2001.

Au nom de la realpolitik, les Etats-Unis ont lié leur sort régional au régime politique le plus antinomique du système américain. Pacte fondateur d’un partenariat stratégique scellé entre deux pays qui ont tout de même le point commun d’être codétenteurs du record mondial des exécutions capitales, le “Pacte du Quincy” (5) s’est révélé être, lui aussi, une alliance contre nature entre une puissance qui se veut la plus grande démocratie libérale du monde et une dynastie qui se revendique comme la plus rigoriste monarchie théocratique du monde.

Conclu en février 1945 entre le président Franklin Roosevelt et le Roi Abdel Aziz, à bord du croiseur américain Quincy, ce pacte a assuré la stabilité du ravitaillement énergétique mondiale et la prospérité économique occidentale, parfois au détriment des intérêts des autres producteurs du tiers-monde, sans pour autant donner satisfaction aux revendications légitimes arabes notamment à propos de la question palestinienne.

En application de ce pacte, qui a donné lieu aux plus invraisemblables dérives, l’Amérique a assumé un rôle étymologiquement rétrograde, en négation avec les valeurs qu’elle professe. Parangon de la démocratie et du libéralisme dans le monde, elle s’est posée en «parrain» du royaume le plus hermétique de la planète, s’opposant aux expériences de modernisation et de démocratisation du tiers-monde, comme ce fut le cas, en Iran, en 1953, lors de la nationalisation des installations pétrolières par le dirigeant nationaliste Mossadegh, en Egypte, en 1967, contre le chef de file du nationalisme arabe, Gamal Abdel Nasser, ou encore dans le pré carré américain, au Guatemala, en 1954, et au Chili, en 1973, contre le président socialiste démocratiquement élu Salvador Allende, renversé par une junte militaire le 11 septembre 1973, curieusement à la date anniversaire des attentats de Manhattan et de Washington, avec le soutien actif des Américains.

Toujours en application de ce même pacte, l’Amérique a décrété à la suite de l’invasion du Koweït en 1990 une mobilisation internationale contre l’Irak anéantissant pratiquement ce pays jadis à l’avant garde du monde arabe, le maintenant en état d’apoplexie, sous embargo près de douze ans après les hostilités, nourrissant ainsi le procès de la partialité occidentale par sa mansuétude à l’égard d’Israël, suscitant en contrepoint une volonté de réhabilitation des peuples arabes et musulmans qui s’est confondue pour beaucoup de militants islamistes avec une soif de revanche.

Don du ciel pour une infime minorité de dirigeants et de privilégiés, le pétrole a surtout constitué une source de convoitises pour les pays arabes et musulmans et une source de malheur pour leur population, au point que par quatre fois en une décennie (1980-1990), fait unique dans l’histoire, quatre armadas occidentales se sont déployées au large du Moyen-Orient pour assurer la sécurité du ravitaillement énergétique des pays occidentaux en brut arabe, en 1982 au large de Beyrouth, lors du conflit libanais, en 1986, le long du golfe arabo-persique durant le conflit irako iranien, en 1990-1991, contre l’Irak, de nouveau en 2003, contre l’Irak.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ont procédé à leur déploiement géostratégique selon la configuration de la carte de l’Amiral Harrison conçue en 1942 en vue de prendre en tenaille la totalité du monde eurasiatique.

En application de la «théorie des anneaux maritimes», ils ont ainsi articulé leur présence sur un axe reposant sur trois positions charnières: le détroit de Behring, le Golfe arabo-persique et le détroit de Gibraltar, en vue de provoquer une marginalisation totale de l’Afrique, une marginalisation relative de l’Europe et à confiner dans un cordon de sécurité un «périmètre insalubre» constitué par Moscou-Pekin-Delhi-Islamabad, contenant la moitié de l’humanité, trois milliards de personnes, mais aussi la plus forte densité de misère humaine et la plus forte concentration de drogue de la planète (6).

Si la guerre du Golfe en 1990-1991 a permis aux Américains de prendre pied au coeur des principaux gisements pétroliers de la planète, la guerre du Kosovo en 1999 leur a permis de s’implanter au coeur de l’Europe centrale, particulièrement en Albanie, longtemps considérée comme un bastion de l’orthodoxie communiste.

Dans le droit fil de leurs objectifs, la guerre d’Afghanistan devraient leur permettre, sauf accident, de parachever leur mission en prenant pied, pour la première fois de leur histoire, dans le Caucase, plaçant l’Amérique au coeur du dispositif énergétique mondial par sa mainmise sur le Golfe et son contrôle des voies de ravitaillement du brut transcaucasien.

Face à ce premier conflit majeur du XXI me siècle, l’Europe, qui se veut un des pivots du troisième millénaire, s’est retrouvée prestement marginalisée par le duo anglo-américain, discrète préfiguration de l’«Anglo-sphère», l’alliance Wasp (White Anglo-Saxon Protestant), dont la mise sur pied est préconisée par les disciples de Samuel Huntington, l’auteur du «clash des civilisations», en vue de constituer sous égide anglo-saxon un directoire des pays relevant de la civilisation occidentale, de race blanche (29 pour cent de la population mondiale) pour la direction du «monde libre».

La refondation de la doctrine stratégique de l’OTAN à l’occasion du 50ème anniversaire de l’alliance atlantique, en mai 1999, par l’adjonction des anciens pays du bloc soviétique, est apparue à cet égard comme un signe précurseur pour les tenants de cette thèse.

Apportant sa caution militaire et diplomatique aux Etats-Unis, sous estimant sa capacité d’influence, l’Europe apparaît au regard de la communauté internationale comme l’appendice de l’Amérique. Au point que se pose dans toute sa brutalité la question de savoir si l’Europe a abdiqué son indépendance pour se résoudre au rôle de promontoire outre-Atlantique de l’Amérique, ou alors, renouant avec sa vocation ancienne de foyer de civilisation, elle développera sa propre autonomie face aux Etats-Unis pour en faire une « île au large des rives de l’Eurasie », pour reprendre l’expression du géographe Michel Foucher.

L’OCCIDENT chrétien a pensé purger son passif avec le judaïsme et lui témoigner de sa solidarité expiatoire en créant l’Etat d’Israël en vue de «normaliser la condition juive diasporique et l’enraciner dans des composantes nationales claires», selon l’expression de l’écrivain israélien Abraham B.Yehoshua (7). Mais il a dans le même temps transmuté son contentieux bimillénaire avec une religion longtemps considérée par la chrétienté comme «déicide» en un conflit israélo-arabe et un conflit islamo judaïque, en négation avec la symbiose andalouse.

L’Allemagne, responsable du génocide juif du XX me siècle, la Grande-Bretagne, auteur de la promesse Balfour portant création d’un foyer national juif sur la terre de Palestine, au coeur de l’espace arabe, à l’intersection de la rive africaine et de la rive asiatique du monde arabe, ainsi que la France par ses massacres coloniaux massifs en terre d’Islam, sont appelés à assumer, aux côtés des Etats-Unis, un rôle à la mesure de leur responsabilité antérieure dans la naissance du conflit israélo-arabe et de l’exacerbation du sentiment anti-occidental dans le monde arabo-musulman.

Israël, pour tragique qu’ait été la souffrance des Juifs du fait des persécutions le siècle dernier et éminente leur contribution à la culture du monde, ne saurait faire l’impasse sur l’intérêt que portent 1,5 milliards de Musulmans et 1,2 milliards de Chrétiens à Jérusalem (8), une cité que le hasard de l’histoire a vouée à être le Lieu Saint des trois religions monothéistes, ni concevoir sa pérennité sur la spoliation du peuple palestinien.

Sauf à précipiter une nouvelle fracture Nord-sud ou à attiser un nouveau «choc des imaginaires» (9), prélude à un nouveau conflit des civilisations, l’Occident devra intégrer ses nouveaux paramètres dans ses rapports avec le monde non occidental, tenir compte du fait que le Pakistan, l’Arabie Saoudite, et au delà, l’ensemble du monde musulman, malgré toute leur grande bonne volonté proaméricaine, sont, quant à eux captifs de l’héritage d’Oussama Ben Laden, quel que soit d’ailleurs le sort que le destin a réservé à leur ancien frère d’arme, tributaire paradoxalement d’une part de leur considération à l’un des vainqueurs de la redoutable armée rouge dans la guerre d’Afghanistan, dont le prestige dans le monde arabo-musulman n’est supplanté que par celui des nouveaux venus sur la scène internationale, le Libanais Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah double vainqueur d’Israël, l’Irakien Moqtada Sadr, grand décideur de la vie politique irakienne, le Hamas palestinien à la résistivité corrosive face à Israël, voire même le chef palestinien Yasser Arafat, dont la résistance opiniâtre dans son réduit de Ramallah (Cisjordanie) face aux assauts des troupes israéliennes du général Ariel Sharon, a conduit son plus sérieux concurrent, le roi Abdallah II de Jordanie, à l’élever au rang de «héros du Proche-Orient de tous les temps» (10), propulsé dans une dimension héroïque à l’égal du mythique révolutionnaire latino-américain Ernesto Che Guevara ou du tombeur de l’apartheid blanc en Afrique du sud Nelson Mandela.

Cinquante trois pour cent de la population de l’ensemble musulman impute aux Etats-Unis et à Israël la responsabilité du «fossé creusé entre le monde occidental et le monde arabo-musulman» et juge «arrogante, provocatrice et partiale» la politique américaine dans la zone, selon un sondage de l’Institut Gallup pour le compte du journal américain «US Today», réalisé en décembre 2001 et janvier 2001, auprès d’un échantillon représentatif de la population de neuf pays arabes et musulmans (11).

Point de fixation des conflits latents de l’Islam et de l’Occident, le conflit israélo-palestinien et d’une manière générale le passif post-colonial sera purgé non par la coercition mais par la coopération des divers protagonistes d’un contentieux qui a gangrené tout le XX me siècle pour déborder d’une manière apocalyptique sur le nouveau millénaire.

Références

1-«La force noire mobilisée» cf. «Paris Noir» de Pascal Blanchard, Eric Deroo et Gilles Manceron, Editions Hazan, septembre 2001, ainsi que «Du Bougnoule au sauvageon, voyage dans l’imaginaire français René Naba (Harmattan 2002).

2-Cf: Un «creuset de la nation» à réinventer: L’armée s’ouvre timidement aux Beurs», Karim Bourtel, cf Le Monde Diplomatique septembre 2001 ainsi que revue «Islam de France» N°2-199 -«Appel pour la création d’un mémorial des musulmans morts pour la France. «Le Régiment de marche nord-africain de Paris» (RMNAP), commandé par le lieutenant colonel Massebiau, était composé de 400 Algériens, 25O marocains, 250 tunisiens et 300 européens, soit 800 Maghrébins sur 1 100 hommes. Il sera dissous au sein de la première armée française à la fin de l’année 1944.

3 -Jusqu’en 1999, la Turquie a été le troisième pays bénéficiaire de l’aide militaire américaine après Israël et l’Egypte. Rien qu’en 1997 l’aide américaine à la Turquie en guerre contre les autonomistes Kurdes a dépassé celle que ce pays a obtenue pendant la totalité de la période 1950-1983 de la guerre froide. cf. «Les Etats-Unis entre hyper puissance et hyper hégémonie, le terrorisme, l’arme des puissants» Noam Chomsky-Le Monde Diplomatique Décembre 2001

4 -«Guerre des ondes/Guerre des religions, la bataille hertzienne dans le ciel méditerranéen» par René Naba (Harmattan 1998)

5- Le «Pacte de Quincy», conclu au terme de la rencontre en février 1945 sur le croiseur américain Quincy entre le président américain Franklin Roosevelt et le Roi Abdel Aziz Ibn Saoud, fondateur du royaume, s’articule sur cinq points. La stabilité de l’Arabie Saoudite fait partie des “intérêts vitaux” des Etats-Unis qui assurent, en contrepartie, la protection inconditionnelle du Royaume contre toute menace extérieure éventuelle. Par extension la stabilité de la péninsule arabique et le leadership régional de l’Arabie Saoudite font aussi partie des «intérêts vitaux» des Etats-Unis. En contrepartie, le Royaume garantit l’essentiel de l’approvisionnement énergétique américain, la dynastie Ibn Saoud n’aliénant aucune parcelle de son territoire, les compagnies concessionnaires ne seraient que locataires des terrains. Les autres points portent sur le partenariat économique, commercial et financier saoudo américain ainsi que sur la non ingérence américaine dans les questions de politique intérieure saoudienne. cf.Richard Labévière «les dollars de la terreur».

6 – «Guerre des ondes.. » R.Naba op. cité.

7-«la question juive posée au monde», cf. Libération 29 novembre 2001, ainsi que «pour une normalité juive»-Edition Liana Lévi 1992.

8- Pour une population de six milliards de personnes, la répartition des religions s’établit comme suit: Musulmans 19,5 pour cent, Catholiques 18,46 pour cent, Hindouistes 14,03 pour cent, protestants 9,14 pour cent, Bouddhistes 5,87 pour cent, Orthodoxes 3,25 pour cent, religions chinoises 2,58 pour cent, Animistes, 1,63 pour cent, Agnostiques 1,49 pour cent, Athées 4,27 pour cent (Source «peuples du monde»-Libération samedi 19-dimanche 20 août 2000).

9- L’expression est de l’islamologue franco-algérien Mohamad Arkoune, professeur émérite à La Sorbonne. Conférence à l’Université de Balamand (Liban) dans laquelle il plaide pour une remise en question fondamentale des perceptions aussi bien du monde occidental que du monde musulman en vue de «faire des événements du 11 septembre 2001 un +avènement+». Journal «l’Orient-le Jour» du 16 avril 2002.

10- «La dimension héroïque de Yasser Arafat sur les écrans des télévisions arabes». Cf. dépêche AFP 14 avril 2002 qui reprend la déclaration du Roi Abdallah II de Jordanie à la chaîne américaine CNN faite jeudi 11 avril 2002, après les entretiens du Monarque Hachémite à Amman avec le secrétaire d’état Colin Powell qualifiant Yasser Arafat de «héros du Moyen-Orient des tous les temps». La dépêche rapporte en outre que M. Arafat est fréquemment qualifié par les manifestants arabes de «Saladin» en référence au vainqueur des Croisés, ou encore à Omar Ibn Khattab, en référence au deuxième Calife de l’Islam qui reçut les clés de Jérusalem.

11- Le sondage de l’Institut Gallup a été réalisé sur un échantillon de 9.924 personnes originaires de 9 pays arabes et musulmans (Arabie Saoudite, Jordanie, Koweït, Liban, Maroc, Pakistan, Turquie, Iran et Indonésie), représentant la moitié de la population de l’ensemble arabo-musulman. Publié le 3 mars 2002 par le journal «Al-Qods A-Arabi» de Londres, il donne les indications suivantes: 77 pour cent des sondés jugent «moralement injustifiables» les bombardements américains contre l’Afghanistan, contre 9 pour cent qui leur trouvent une justification. 53 pour cent jugent la politique américaine «partiale, provocatrice, anti-arabe et anti-musulmane» et considèrent que les Etats-Unis et Israël sont «responsables du fossé séparant le monde occidental et le monde arabo-musulman». En outre, la majorité des sondés mettent en doute le fait que les opérations aient été réalisées par des arabes, 18% rejettent sur «les cercles occidentaux» la responsabilité des attaques du 11 septembre contre les cités américaines. Les opinions les plus favorables à l’Amérique ont été recensées au Liban (41%) et en Turquie (40 pour cent) suivis du Koweït (28 pour cent) et de l’Indonésie (27 pour cent). La Jordanie et la Maroc à égalité (22 pour cent) arrivent en cinquième position, suivis de l’Arabie Saoudite (16 pour cent), de l’Iran (14 pour cent) et du Pakistan (5 pour cent). 58 pour cent des sondés ont exprimé des opinions hostiles au Président George W Bush.

© René Naba
Reçu de René Naba pour publication

 

 

   

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Source : René Naba
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