Opinion
Syrie-Opposition :
Un paravent Kurde à la tête de
l'opposition off-shore 1/2
René
Naba
René Naba
Vendredi 7
septembre 2012
«Toujours la trahison trahit le
traitre…. et le jour vient où les
traitres sont odieux même à ceux qui
profitent de la trahison». Victor Hugo
ابن
مسعود
البارزاني
»
الفريق
منصور
»
يستقبل
وفدا
إسرائيليا
بقيادة
راكاد
موفائيل
قائد
العمليات
النوعية
في
جيش
الدفاع
الإسرائيلي
/
مع
صورة
عن
اللقاء
Photo d’une rencontre, le 10 juin 2012,
au Kurdistan irakien entre le Général
Mansour Barzani, fils du chef de la
région autonome du Kurdophone, Massoud
Barazani, et une délégation militaire
israélienne composée d’un membre de
l’état-major israélien et du responsable
de la coordination des relations kurdo-israéliennes.
La rencontre entre Kurdes et Israéliens
est intervenue dans la semaine qui a vu
l’élection d’un Kurde à la tête de
l’opposition syrienne off-shore. Crédit
photos
www.nakheelnews.com
Paris – Un Kurde a été élu, en juin
2012, à la tête de l’opposition syrienne
de l’extérieur, dans une double démarche
destinée à élargir à la minorité kurde
sunnite de la population syrienne les
assises de l’opposition, et, à restaurer
son image ternie, alors que la
contestation armée contre le pouvoir
baasiste marque le pas dix-huit mois
après son déclenchement du fait de ses
divisions et de son impuissance.
Seul candidat, Abdel Basset Sida, âgé de
56 ans, a été porté à la présidence du
Conseil national Syrien par les
trente-trois membres de cette instance,
considérée par les pays occidentaux et
leurs alliés pétro monarchiques arabes
comme leur principal interlocuteur dans
leur combat contre le régime de Bachar
Al-Assad.
Le choix du Kurde diffère radicalement
de celui de son prédécesseur en ce que
le nouveau président est un opposant qui
vit depuis vingt ans en Suède, un pays
bénéficiant d’une solide réputation de
neutralité au sein de l’opinion
internationale, contrairement au pays
hôte de son prédécesseur, la France,
l’artisan du démembrement de la Syrie du
temps de son mandat sur ce pays.
M. Sida a, en effet, succédé au tandem
franco syrien, les universitaires
Bourhane Ghalioune et Basma Kodmani,
dont la prestation calamiteuse a
considérablement contrarié les projets
de leurs parrains franco-turcs et
suscité une levée de boucliers au sein
des autres membres du CNS, supposé
représenter une alternative démocratique
au régime autoritaire du pouvoir
alaouite.
Basma Kodmani, son «besoin de juifs»,
les chrétiens arabes et la diversité.
Basma Kodmani a fait l’objet d’une vive
controverse à propos de son amateurisme
et sa désinvolture aggravés par son
absence de passé oppositionnel, se
manifestant avec éclat avec la mise en
circulation d’une ancienne émission de
télévision professant devant des
personnalités juives ou israéliennes son
«besoin de juifs et d’Israël» pour
favoriser la diversité culturelle au
Moyen orient (1).
Sans ancrage sur le terrain, Basma
Kodmani a paru ignorer l’extraordinaire
diversité culturelle du Monde arabe,
particulièrement la Syrie, constituée
d’une mosaïque de 18 communautés ethnico
religieuses, seul pays arabe avec le
Liban d’ailleurs où se construisent
encore des églises, dont les adeptes
sont par ailleurs régulièrement soumis,
en Irak, en Egypte, voire même en Syrie,
aux coups de butoir des islamistes, les
principaux alliés de l’ancienne
porte-parole de l’opposition syrienne.
Le Monde arabe compte 26 millions de
chrétiens, soit autant que le BENELUX et
la Suisse, un important levier
d’influence dans les pays de la diaspora
en Europe, sur le continent américain et
en Océanie (Australie). La mémorable
passe d’armes entre le Patriarche
maronite, Mgr Béchara El Rahi, réticent
à l’égard des équipées atlantistes en
terre arabe, et Nicolas Sarkozy, en
février 2012, témoigne de l’aberration
politique et mentale des dirigeants
occidentaux et de leurs supplétifs
arabes, largement conditionnés par une
pensée philo-sioniste en ce qui concerne
les problèmes de la rive sud de la
Méditerranée. Le prélat se serait
fortement opposé à l’implication du
Liban dans le conflit de Syrie,
repoussant l’offre d’une évacuation des
chrétiens arabes vers l’Europe
particulièrement la France, de crainte
que le Liban ne serve de patrie de
substitution aux Palestiniens.
La prestation de Mme Kodmani a pris
ainsi rétrospectivement l’allure d’une
reddition intellectuelle et morale à
l’imperium colonial et exacerbé la
suspicion à son égard au point que le
chef des Frères Musulmans de Syrie a
exigé sa démission immédiate (2).
L’empressement de M. Ghalioune à obtenir
l’adoubement du prédicateur islamique
Youssef Al-Qaradawi a discrédité, quant
à lui, le nouveau chef nominal de
l’opposition syrienne, en ce que sa
renonciation à sa posture laïque
antérieure a signé la marque d’un
renoncement. Sa précipitation à donner
des gages au camp israélo-américain en
annonçant la rupture du ravitaillement
stratégique du Hezbollah libanais en cas
de victoire a été perçue comme la marque
d’un reniement, plongeant dans la
consternation ses parrains par son
amateurisme contre-productif et
découragé bon nombre de ralliement à sa
cause.
Pour un duo qui se voulait représentatif
de la future Syrie libre, moderne,
démocratique et indépendante, son
placement sous tutelle de l’ancien
pouvoir colonial, un des grands soutiens
aux dictateurs arabes déchus (Egypte,
Tunisie), artisan du démembrement de
leur pays d’origine, la Syrie, au
bénéfice de la Turquie, par détachement
du district d’Alexandrette, et, maitre
d’œuvre du blocus de Gaza sous la
mandature Sarkozy, pouvait difficilement
se percevoir comme une marque de génie
politique, nonobstant les effets
corrosifs de cette servilité sur la
crédibilité du leadership de
l’opposition.
A coups de cascade de fatwas
démagogiques d’une caste cléricale
wahhabite en perte de repères, en
crainte d’une perte de magistère,
offrant tantôt une rançon pour le
meurtre du président syrien Bachar Al-Assad,
prônant même la primauté de la
collaboration avec les Israéliens sur
les Alaouites, une secte schismatique de
l’Islam, l’opposition externe, amputée
de résistants authentiques, a offert le
spectacle d’une vaste foire d’empoigne.
Un lamentable concert de cacophonie
mettant en compétition d’anciens féodaux
à la reconquête de leurs anciens fiefs
pré-baasistes, tels Adib Al Chichakli,
fils de l’ancien dictateur syrien ou
Naufal Dawalibi, fils de l’ancien
premier ministre pro irakien de Syrie
par la suite conseiller du Roi d’Arabie
saoudite ou encore la brigade al Farouk
du commandant Abdel Kader Tlass et les
autres phalanges salafistes, dont la
concurrence est à l’origine du collapsus
de Bâb Amro, à Homs, en février 2012.
L’impunité sunnite et la schizothymie de
Manaf Tlass
La «diplomatie du carnet de chèques» a
été, de tous temps, maniée par les
Saoudiens, pour restaurer le pouvoir
sunnite tant à Beyrouth qu’à Damas.
Au-delà du cas de l’ancien premier
ministre Rafic Hariri, artisan de la
délocalisation de l’intégrisme wahhabite
dans une société pluraliste, et du
Général Rifa’at Assad, le frère du
fondateur du clan, alaouite certes, mais
propre beau-frère du Roi d’Arabie, les
deux cautions sunnites inamovibles du
pouvoir alaouite pendant quarante ans,
le général Moustapha Tlass, ministre de
la Défense, et Abdel Halim Khaddam,
vice-président de la république et
ministre des Affaires étrangères, deux
personnalités de premier plan présumées
socialistes du régime baasiste, ont cédé
aux sirènes des pétrodollars saoudiens,
avant de se désintégrer. Le militaire
laissera convoler sa fille Nahed, une
belle tige de la société syrienne, vers
le septuagénaire marchand d’armes
saoudien Akram Ojjeh, avant de sombrer
dans le comique d’un problématique
doctorat universitaire parisien. Cf à ce
propos:http://www.rue89.com/2012/07/08/le-general-syrien-la-veuve-du-marchand-darmes-et-le-tout-paris-233691
Son héritier Manaf Tlass, général au
sein de la garde républicaine syrienne,
scellera la rupture de la famille Tlass
avec le clan Assad, avec l’annonce de sa
défection à Paris, fin juin 2012, à
l’occasion de la «Conférence des amis de
la Syrie» chapeautée par la France.
Manaf Tlass et le premier ministre en
exercice Riad Hijab constituent à ce
jour la plus grosse défection médiatique
du régime baasiste en dix-huit mois de
déstabilisation anti syrienne. Le
play-boy s’était mis à l’écart depuis
près d’un an à la suite de l’exil à
Doubaï de son frère aîné Firas,
fournisseur en équipements de l’armée
syrienne. Les médias gravitant dans le
giron atlantiste et pétro monarchique
omettent toutefois de signaler que son
oncle Talal continue d’exercer ses
responsabilités en tant que N°2 du
ministère de la Défense. Farouk Al
Chareh, le vice-président de la
République syrienne en titre, programmé
en sa qualité de sunnite pour piloter
dans le schéma occidental la période
transitoire post-Assad, aurait adopté la
même attitude. Pour faire taire les
rumeurs de son exil en Jordanie, il a
toutefois été désigné pour conduire le
deuil des quatre personnalités syriennes
tuées dans l’attentat du 18 juillet
2012.
En choisissant comme lieu d’exil, Paris,
la capitale occidentale la plus active
dans le combat anti Assad, Manaf a
franchi un point de non-retour, mettant
un terme à près d’un demi-siècle de
prédation conjointe de l’économie
syrienne. Exfiltré via Beyrouth, selon
toute vraisemblance sous la supervision
des services de Denis Pietton, ancien
ambassadeur de France au Liban et
directeur de cabinet de Laurent Fabius,
ministre socialiste des Affaires
étrangères, maître d’œuvre de
précédentes exfiltrations de servants
français de la bataille de Bab Amro
(Homs), en février 2012, Manaf Tlass
paraît destiné, dans le schéma
occidental, en cas de réussite de la
déstabilisation de la Syrie, au rôle de
futur chef fédérateur de la Syrie post
baasiste, un vœu secret de l’Arabie
saoudite, avec pour mission de coopérer
avec le bloc atlantiste dans la lutte
contre la dissémination des armes
toxiques, y compris à l’égard du
Hezbollah Libanais.
L’engagement de cet ancien membre du
premier cercle du pouvoir baasiste dans
l’arène diplomatique en faveur d’une
transition politique du pouvoir, sans
intervention extérieure, pourrait donner
du relief à une coalition
oppositionnelle apparue jusqu’à présent,
au vu de ses prestations, comme une
conjuration de cloportes de supplétifs
de l’équipée atlantiste. Il reléguerait
à l’arrière-plan la cohorte des
théoriciens de pacotille des opposants
de la dernière heure. Et,
accessoirement, mettre en concurrence
les deux dames de la bourgeoisie
syrienne de Paris, Nahed Ojjeh Tlass,
qui se veut la nouvelle égérie des
cercles mondains parisiens et Basma
Kodmani, l’universitaire cosmopolite des
cercles atlantistes de Bilderberg.
La mise en circulation dans la presse
française, fin juillet 2012, de photos
de Manaf Tlass en compagnie de Dieudonné
MBala Mbala, l’humoriste
franco-camerounais décrié en France,
relève précisément de cette guerre
souterraine entre les divers clans
syriens de Paris. Une manœuvre oblique
destinée à discréditer celui que les
Saoudiens envisagent de parachuter
d’autorité à la tête de l’opposition
syrienne, privant le clan des
bureaucratiques académiques français des
bénéfices de ses prestations empressées.
La photo festive Manaf-Dieudonné,
attablé dans un restaurant à Damas, en
compagnie de Frédéric Chatillon, un
communicant proche de l‘extrême droite
française, peut faire se glapir le
landerneau politique français, mais
reste sans conséquence sur l’opinion
arabe encore moins sur son parrain.
Manaf a d’ailleurs inauguré ses
activités oppositionnelles en effectuant
le petit pèlerinage de la Mecque, en
Arabie saoudite, comme la marque d’un
adoubement wahhabite.
Dans sa première prestation publique,
une déclaration sur la chaîne
transfrontière saoudienne «Al Arabia»,
le 25 juillet 2012, Manaf Tlass a lancé
un appel à la lutte «contre la
corruption et l’autoritarisme» qui
sévissent, selon lui en Syrie, oubliant,
dans une belle démonstration de
schizothymie, les origines de sa fortune
et celle de l’ensemble de sa famille, à
savoir le passeport diplomatique syrien
et les exonérations fiscales y
afférentes dont bénéficie à Paris sa
soeur Nahed Ojjeh Tlass, les
considérables rétro-commissions de son
frère Firas générées par ses
transactions avec l’armée syrienne,
enfin, dernier et non le moindre, le
fait que son père, le général Moustapha
Tlass, ait cautionné et co-signé, du
fait de la loi martiale, en sa qualité
de ministre de la défense, toutes les
exécutions capitales ordonnées en Syrie
en quarante ans du règne du clan Assad-Khaddam-Tlass.
Quant à l’autre transfuge syrien
célèbre, également sunnite, le bien
nomme Abdel Halim Khaddam, dont le
patronyme en arabe signifie
littéralement «le serviteur», il reniera
singulièrement son militantisme après
avoir abusivement ponctionné le Liban,
opérant par cupidité la plus
retentissante reconversion de l’histoire
politique récente, finissant sa vie en
factotum de son coreligionnaire sunnite
libanais Rafic Hariri. Vice-président de
la République sous Hafez Al-Assad, il
sera l’un des plus fermes opposants à la
politique d’ouverture prônée par Bachar
à la succession de son père, dont il
redoutait les conséquences comparables à
la perestroïka soviétique.
Il fera alliance avec les Frères
Musulmans syriens, la bête noire du
régime, et se targuera de mener, depuis
Paris, un combat pour la restauration de
la démocratie en Syrie, après avoir
abusivement ponctionné l’économie
libanaise, en partenariat avec Rafic
Hariri, l’ancien premier ministre
libanais assassiné. M. Khaddam a été
amplement gratifié de sa forfaiture d’un
somptueux cadeau, -la résidence du nabab
pétrolier grec, Aristote Onassis, sur la
plus célèbre artère de la capitale
française, l’Avenue Foch-, alors que le
compère français de Hariri, l’ancien
président Jacques Chirac, avait droit à
un appartement avec vue sur Seine, Quai
Voltaire à Paris, pensionnaire posthume
de son ami, dont l’assassinat résulte
vraisemblablement du grand basculement
opéré par le président français dans la
foulée de l’invasion américaine de
l’Irak.
Curieux destin que celui des sunnites
syriens, les familles Khaddam et Tlass,
qui auront activement participé à la
prédation de l’économie syrienne et qui
pourraient se voir propulser au rôle de
sauveur de la Syrie, du fait de leur
appartenance sunnite. Exonérées de leurs
turpitudes antérieures de leur seul fait
sunnite, exclusivement du fait de cette
appartenance sunnite et de leurs
connexions saoudiennes, en dépit des
nombreux griefs qui pèsent sur eux. Il
en est de même du premier ministre
fugitif Riad Hijab, dont la défection a
valu son pesant d’or au Qatar, le
principal financier de ses opérations de
détachement des sunnites syriens du
régime baasiste.
Une communautarisation
institutionnalisée et instrumentalisée
par la France au Liban, reprise par les
Occidentaux sur l‘ensemble arabe en vue
d’entraver l’avènement d’une société
démocratique et laïque.
Assef Chawkat: un personnage encombrant
La désertion de Manaf Tlass est survenue
une dizaine de jours avant le
spectaculaire attentat contre le pouvoir
alaouite le 18 juillet 2012 à Damas,
emportant quatre hauts responsables de
l’appareil militaro sécuritaire,
notamment le ministre de la défense
Daoud Rajha et surtout Assef Chawkat,
beau-frère de Bachar Al Assad, un
personnage encombrant dont les excès ont
desservi le clan Assad.
Epoux de Bouchra, l’unique fille de
l’ancien président Hafez al-Assad,
fondateur de cette dynastie
républicaine, Assef Chawkat, est
l’ancien chef des services de sécurité
dont les Occidentaux réclamaient la tête
en compensation de l’assassinat de
l’ancien premier ministre libanais Rafic
Hariri. Perçu comme une pièce rapportée,
Assef Chawkat a entretenu des relations
houleuses avec le frère cadet du
président, le colonel Maher, le nouvel
homme fort du régime, au point que le
benjamin de la fratrie a blessé à
l’estomac son beau-frère, d’un coup de
pistolet en 1999, en plein palais
présidentiel.
L’attentat-suicide contre le centre du
pouvoir syrien a tendu à donner une plus
grande visibilité à une opposition
gangrénée par ses divisions et à
galvaniser ses ardeurs combatives.
Intervenant dans un climat exacerbé par
l’épreuve de force diplomatique à l’ONU
entre l’alliance atlantiste-pétro
monarchique et leurs adversaires russes
et chinois, elle tendrait à accréditer
l’idée d’un régime sur la défensive, en
perte de maitrise de la situation. Et
inciter, du coup, les Occidentaux à
chercher à vouloir forcer la décision
finale en Syrie, en vue de couper court
à la contestation qui se fait jour dans
la zone chiite du Golfe à Bahreïn et en
Arabie saoudite, notamment le secteur
d’Al Qatif, où de violents heurts
opposent depuis la mi-juillet des
activistes chiites saoudiens aux forces
de l’ordre.
Références
1-Basma Kodmani est la fille de Nazem
Kodmani, ancien ambassadeur de Syrie en
France, décédé en 2008, artisan du
rétablissement des relations
diplomatiques entre la France et la
Syrie après la rupture de Suez (1956. A
son retour à Damas, le diplomate a été
en charge du département Europe
occidentale au ministère syrien des
Affaires étrangères, particulièrement du
suivi du dossier France, émargeant une
large fraction de sa carrière sur le
budget du pouvoir bassiste. Sa mère,
Hyam Mardam Bey, est la nièce de Jamil
Mardam Bey, un dirigeant syrien de
l’époque post indépendance du mandat
français et cousine de Farouk Mardam
Bey, l’éditeur franco syrien. Basma
Kodmani a été, tour à tour, chercheuse à
l’IFRI, puis directrice régionale de la
Ford Foundation au Caire avant de
diriger l‘ARI (Arab Reform Initiative).
Cette structure, financée par des fonds
mixtes notamment des Emirats arabes
Unies, a été initiée par Harry Siegman,
membre du Council of Foreign relations,
activiste influent de la communauté
juive progressiste de New York, via son
lobby «ME-USA project», le projet
américain pour le Moyen-Orient.
Auditrice assidue du Forum de Bilderberg,
la plateforme décisionnelle des
cosmocrates de la trilatérale
(Etats-Unis, Japon, Europe), Basma
Kodmani a été présentée lors de la
dernière session du Forum qui s’est tenu
du 6 au 12 juin à Chantilly (Virginie) a
été inscrite sous la mention «
International », alors qu’elle est de
nationalité française, d’origine
syrienne, seul participant à bénéficier
de ce label, comme pour suggérer son
cosmopolitisme, frappant de caducité sa
présence au sein de l’opposition
syrienne de France, dont elle ne
revendique ni la nationalité française,
ni la nationalité syrienne.
Cf. à ce propos: Basma Kodmani/Bilderberg
session de juin 2012
http://www.prisonplanet.com/syria-regime-change-on-bilderberg-agenda.html
http://blogs.mediapart.fr/blog/laurent-mauduit/060612/le-monde-se-compromet-bilderberg
http://www.tayyar.org/Tayyar/News/PoliticalNews/ar-LB/syrian-council-cia-lobby-zek-860.htm
2 – Ghalioune Leaks: Le quotidien
libanais Al Akhbar a publié le 3 mai
2012 des messages électroniques piratés
rendant compte des dissensions et des
règlements de compte qui se sont
produits au sein de l’opposition armée
syrienne et des exactions de certains
groupements financés par l’Arabie
saoudite contre des civils, dans le but
de faire prévaloir d’autres
considérations que le primat du combat
national.
A propos de la demande démission de
Basma Kodmani par les Frères Musulmans
et du virement par le Qatar d’un million
de dollars chaque cinq jours à Bourhane
Ghalioune. CF:
«La Brigade Al Farouk nous tue», message
des combattants de l’intérieur à la
hiérarchie de l’opposition sur les
exactions de la brigade Al Farouk à Homs
http://www.al-akhbar.com/node/63540.
http://www.al-akhbar.com/sites/default/files/pdfs/20120418/p21_20120418.pdf
A propos du rôle d’obstruction joué par
le Qatar et la Turquie pour contrecarrer
une démarche russe auprès de Damas en
faveur de l’opposition syrienne. Et le
message de Michel Kilo, un des plus
prestigieux opposants syriens, à
Bourhane Ghalioune, le chef nominal de
l’opposition externe, à propos du rôle
du Qatar et de la Turquie.
http://www.al-akhbar.com/node/63538
«Attention à la Turquie et au Qatar».
Pour le lecteur non arabophone
Cher Bourhane, Tu n’ignores pas qu’il
m’est difficile de te refuser quelque
service que ce soit. Mais j’ai appris
que la réunion d’Istanbul (des amis de
la Syrie) a été organisée par le Qatar
et la Turquie et que la Ligue arabe
n’avait pas été informée de cette
initiative. Le Qatar et la Turquie n’ont
pas une attitude positive à notre égard.
Je préfère Le Caire à Istanbul et
l‘Egypte à la Turquie. L’initiative de
ces deux pays est destinée à couper la
voie à une initiative russe dont tu
n’ignores pas qu’elle devait être dans
notre intérêt. Je n’irai donc pas à
Istanbul pour signer l’accord (de
regroupement des diverses factions de
l’opposition syrienne). Signé Michel
Kilo.
© René Naba
Reçu de René Naba pour publication
Le sommaire de René Naba
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