Opinion
Du dialogue euro
arabe au partenariat militaire
islamo-atlantiste contre des pays arabes
séculiers
René
Naba
Dimanche 6 octobre 2013
Eurabia: Du dialogue euro arabe au
partenariat militaire islamo-atlantiste
contre des pays arabes séculiers. (Texte
d’une intervention prononcée à
Ramatuelle le 10 Mai 2013 faite à
l’invitation de son Conseil municipal).
René Naba | 05.10.13
I- L’arme du pétrole
de la guerre israélo arabe d’octobre
1973, la dernière manifestation de
solidarité collective arabe.
Paris – Il y a
quarante ans les Arabes brandissaient
l’arme du pétrole en soutien à l’effort
de guerre des pays du Champ de bataille,
l’Egypte et la Syrie, dans leur combat
contre Israël.
Pour la 2eme fois
de leur histoire contemporaine, les
Arabes utilisaient à cette occasion les
armes dont ils disposent pour la défense
de leur cause, qui plus est d’une
manière judicieuse. La première fois, en
1956, avec la nationalisation du Canal
de Suez par Gamal Abdel Nasser, première
nationalisation réussie du tiers monde,
qui valut au président égyptien une
«expédition punitive» de la part des
anciennes puissances coloniales de
l’époque la France et le Royaume-Uni et
leur complice israélien. La seconde
fois, en 1973, avec l’usage de l’arme du
pétrole brandie par le Roi Faysal
d’Arabie saoudite, en soutien à la
bataille menée conjointement par
l’Egypte et la Syrie pour la libération
du Sinaï égyptien et du Golan syrien.
Depuis cette date, une lente descente
aux abîmes s’est amorcée dans
l’allégresse de l’autodestruction.
L’Europe fragilisée
par le boycott pétrolier, en 1973,
propose alors un dialogue au Monde arabe
en vue d’un partenariat global afin de
stabiliser les relations entre les deux
rives de la Méditerranée. Fausse bonne
idée que ce dialogue euro arabe qui
suscitera nombre de supputations et de
fantasmes, dont le plus tragiquement
ahurissant aura été celui d’Anders
Behring Breivik. L’auteur des attentats
d’Oslo (Norvège), en juillet 2011, a en
effet cité plusieurs dizaines de fois
Bat Ye’or dans son manifeste pour
expliquer son acte criminel. Le carnage,
qui avait fait 76 morts le 22 juillet
2011, était intervenu au lendemain de
l’engagement du gouvernement norvégien
d’agir en faveur de la «reconnaissance
de l’Etat palestinien» à l’occasion de
l’Assemblée générale de l’ONU qui devait
s’ouvrir le 21 septembre 2011.
Dans son ouvrage (Eurabia,
Islam and Dhimmitude), Bat Ye’or de son
vrai nom Gisèle Littman-Orebi (Le Caire,
1933) se livre à une machination
intellectuelle dénonçant un accord
ourdi, selon elle, entre des instances
dirigeantes européennes et des pays
arabes visant à soumettre l’Europe au
Monde arabe afin de former une nouvelle
entité qu’elle désigne sous le vocable
d’«Eurabia». L’essayiste britannique
d’origine juive égyptienne fait
référence, en fait, au «Dialogue
Euro-arabe», instance mise sur pied au
lendemain du choc pétrolier dans la
foulée de la guerre d’octobre 1973,
marquée par la destruction de la ligne
israélienne de défense sur le Canal de
Suez, la Ligne Bar Lev, et l’embargo
pétrolier décrété par les pays
pétroliers arabes à l’encontre des pays
européens soutenant Israël.
Bat Ye’or, «fille
du Nil» en hébreu, date de ce moment le
début du nouveau processus d’invasion
arabe de la France et d’Islamisation de
l’Europe, sur la base de la fameuse
«politique arabe de la France». Une
telle affirmation fantaisiste est sans
rapport avec la réalité historique. En
procédant de cette sorte, elle a
occulté, volontairement, les
conséquences des deux Guerres mondiales
du XX me siècle (1914-1918 /1939-1945)
sur la démographie européenne, où près
de cinq millions de personnes ont été
tués rien que sur le théâtre
ouest-européen, sans compter le théâtre
russe et Stalingrad, ainsi que le
considérable besoin de main d’œuvre
nécessaire à la reconstruction de la
France et de l’Allemagne, deux pays
dévastés par eux-mêmes.
Le plus grand déferlement d’Arabes et de
Noirs (chrétiens ou musulmans) en
Europe, particulièrement la France, a eu
lieu à l’occasion des deux Guerres
Mondiales (1914-1918, 1939-1945) ou près
d’un million de combattants basanés
avaient participé à la bataille de la
libération de la France, un pays que ses
concitoyens n’avaient su, pu ou voulu
défendre. S’y superposait le souci, à
courte vue, du patronat français de
privilégier la main d’œuvre bon marché
et apolitique des trois pays du Maghreb
pour le fonctionnement de l’appareil
économique français, en vue d’affaiblir,
d’une part, le syndicalisme ouvrier en
France, et de faire, d’autre part,
l’économie de la mécanisation et de la
modernisation de l’Industrie française.
Le hasard de
l’existence a voulu que l’auteur de ces
lignes ait été présent à la conférence
fondatrice du dialogue euro-arabe, en
novembre 1975 à Abou Dhabi, en sa
qualité d’envoyé spécial de l’Agence
France presse. Une conférence, dont il
tire des conclusions radicalement
différentes de la théoricienne d’«Eurabia»
en ce qu’il estimait que «le dialogue
euro-arabe, à ses premiers
balbutiements, se devait, pour être
fructueux, impliquer préalablement un
dialogue interarabe sur l’Europe et un
dialogue intereuropéen sur les Arabes,
tant l’approche entre les deux camps
était différente et les objectifs
divergents».
Sur place, sur la base des confidences
de diverses délégations tant européennes
qu’arabes, l’auteur avait retiré
l’impression et mentionné dans le texte
que le Dialogue euro-arabe butait sur le
problème palestinien, que les Européens
ne souhaitaient pas aborder dans ce
cadre-là, qu’ils estimaient réserver le
dialogue euro-arabe exclusivement à la
coopération économique. Autrement dit,
les Européens se préoccupaient,
moyennant des contreparties de façade au
plan politique, de drainer surtout les
pétrodollars générés par le
quadruplement du prix du pétrole, en vue
de relancer leur économie déjà affectée
d’un chômage au départ conjoncturel, par
la suite structurel. En fait l’Europe,
liée par une «sorte de solidarité
expiatoire» à l’égard d’Israël pour les
massacres qu’ils ont commis à l’ égard
de leurs compatriotes de confession
juive, (génocide nazi,
collaborationnisme vichyste),
n’entendait pas s’écartait de la ligne
atlantiste en la matière. La narration
de cette conférence se retrouve au lien
suivant. Le papier date du 15 novembre
1975. Il garde toute son authenticité
quarante ans plus tard.
http://www.renenaba.com/la-conference-euro-arabe-d%E2%80%99abou-dhabi/
II- L’erreur fatale
des Palestiniens
Les Palestiniens
s’attribueront d’ailleurs le mérite de
la flexibilité arabe, faisant valoir le
primat économique sur le politique au
sein du dialogue. Erreur fatale des
Palestiniens qui sacrifieront toujours
la stratégie des objectifs à long terme,
à la tactique des gains marginaux
immédiats et sans conséquence. Il en
sera ainsi de tous les grands
rendez-vous de leur histoire.
De la
reconnaissance pleine et entière de la
Résolution 242 du Conseil de Sécurité
(Novembre 1967), portant reconnaissance
d’Israël et renonciation conséquente des
territoires palestiniens sur lesquels
s’est établi l’Etat hébreu, à la
renonciation à la lutte armée,
neutralisant les gains politiques
générés par la première intifada qui
devait d’ailleurs déboucher sur les
accords d’Oslo (1993). Sans véritable
préparation face à une cohorte d’experts
israéliens, sans garantie d’application,
Oslo sera un mouroir pour les
Palestiniens en ce qu’il a fait du
«processus de paix», un gadget en soi,
un alibi diplomatique suprême. Un
processus dont la progression se mesure
à l’aune de la régression des
perspectives de paix.
La mascarade d’Oslo
connaitra un épilogue tragique avec
l’assassinat de l’ancien premier
ministre Itzhak Rabin par un de ses
compatriotes, le confinement de Yasser
Arafat dans son complexe de Ramallah
jusqu’à son hospitalisation en France
sur fond de rumeurs de son
empoisonnement prélude à son décès. Des
trois Prix Nobel d’Oslo, le seul
survivant du trio aura été le président
actuel de l’Etat Hébreu, Shimon Pérès,
le père de la bombe atomique
israélienne.
Pire, les Palestiniens seront les
fossoyeurs de leur propre cause en ce
que l’un des responsables palestiniens,
agent du Mossad, Adnane Yassine, N°2 du
Bureau de l’OLP à Tunis, avait réussi à
implanter un système d’écoute au sein de
la centrale palestinienne, constitué de
deux puces espions l‘une sur la lampe de
travail du bureau de Yasser Arafat, le
chef de l’OLP, la seconde dans celui de
Mahmoud Abbas (Abou Mazen), le
négociateur d’Oslo. Les Israéliens
disposaient ainsi en instantané de tous
les débats au sein de l’OLP et des
rivalités entre Yasser Arafat et Mahmoud
Abbas. Le traitre palestinien avait
accompli son forfait en remerciement
d’une prestation médicale assurée par
les Israéliens en France en faveur de
son épouse atteinte de cancer.
Un négociateur
américain venu s’enquérir de
l’avancement des travaux au siège de
l’OLP, a alerté Yasser Arafat sur la
présence de micros, mais le dirigeant
palestinien n’a pas voulu en tenir
compte, s’imaginant un piège américain
pour le sortit de son bureau. Mahmoud
Abbas succédera à Arafat à la tête de
l’autorité palestinienne, sans doute en
raison de la parfaite connaissance des
Israéliens de ses pensées intimes sur le
plan politique. Et ceci pourrait
expliquer cela.
Tunis du temps de Zine Al Abedine Ben
Ali aura d’ailleurs constitué un
véritable cimetière des dirigeants
palestiniens, avec l’assassinat des deux
successeurs potentiels de Yasser Arafat,
Abou Djihad, Khalil Wazir, alias Abou
Djihad, commandant en chef adjoint des
forces armées palestiniennes, et Salah
Khalaf, alias Abou Iyad, le responsable
du renseignement, ce dernier sur
dénonciation au Mossad de son propre
adjoint. Quel spectacle jouissif pour le
bourreau israélien de disposer de
laquais au sein du peuple qui en est la
victime (1).
III – La mutation
ahurissante du dialogue euro-arabe
1973 constitue la
dernière action collective réussie des
Arabes. Depuis cette date, une lente
descente aux abîmes s’est amorcée dans
l’allégresse de l’autodestruction avec
une série de guerres intestines
interarabes (guerre du Liban 1975-1990,
guerre irako-iranienne 1979-1989, guerre
civile algérienne 1990-2000, guerre du
Soudan, de Somalie et du Yémen),
fragilisant considérablement l’espace
arabe.
Frappé de scissiparité, le dialogue euro
arabe se décomposera en dialogue Europe
méditerranéenne (France, Italie,
Espagne, Portugal, Grèce) avec les cinq
pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc
Mauritanie et Libye), doublé d’un
partenariat entre L’Union européenne et
le riche Conseil de Coopération du
Golfe, la constellation des six
pétromonarchies du Golfe (Arabie
saoudite, Bahreïn, Emirats Arabes Unis,
Koweït, Qatar, Sultanat d’Oman), avec
des réalisations emblématiques (La
Sorbonne et le Musée du Louvre à Abou
Dhabi), avant de muter, curieusement, en
partenariat militaire, non pas
interarabe, face à l’Europe, mais en
partenariat militaire entre le bloc
euro-atlantiste et l’Islam atlantiste,
contre des pays arabes séculiers.
La mutation de
l’Islam sunnite en Islam wahhabite a en
effet signé «l’adieu aux armes» des pays
arabes et sa reddition à l’Imperium
israélo-américain, dont le signe le plus
manifeste aura été le ralliement aux
pétromonarchies du mouvement palestinien
Hamas, l’unique mouvement de guérilla
sunnite au monde arabe et la tenue à
Amman, le 26 Août 2013, d’une réunion
des chefs d’Etat-major des grandes
puissances atlantistes (Etats-Unis,
Royaume Uni, France) avec leurs
homologues pétro monarchiques pour une
éventuelle attaque militaire contre la
Syrie, au lendemain de l’épisode de
l’usage de l’arme chimique dans ce pays
allié de l’Iran, mais limitrophe
d’Israël, de la Turquie et de la
Jordanie, trois alliés majeurs de
l’Otan.
Une constellation
des huit monarchies arabes (les six
pétromonarchies avec en supplément, la
Jordanie et le Maroc), qui disposent
d’une majorité de blocage au sein de la
Ligue arabe, en association avec deux
pays de taille. Deux pays de vieilles
civilisations au glorieux palmarès dans
les annales des guerres d’indépendance
du Monde arabe: Djibouti, exorbitée par
sa surconsommation abusive du Qat
anesthésiant, frappée par ailleurs d’une
lourde servitude qui hypothèque sa
souveraineté avec la présence sur son
minuscule territoire d’une base franco
américaine, ainsi que les Comores, un
confetti de l’ancien empire français.
Un partenariat
militaire islamo atlantiste doublé d’une
coopération souterraine entre les
pétromonarchies et Israël, notamment
pour la protection des champs pétroliers
d’Abou Dhabi, dans la région frontalière
entre le sultanat d’Oman et l’Emirat et
d’une convergence diplomatique entre
l’Etat Hébreu, le Qatar et les deux
monarchies hors zone du Golfe, le Maroc
et la Jordanie.
Le signe le plus manifeste aura été non
seulement la léthargie du Monde arabe
face au blocus israélien de Beyrouth, en
1982, la participation de l’Egypte de
Moubarak au blocus de Gaza, en 2008,
puis le ralliement aux pétromonarchies
du mouvement palestinien Hamas, mais
aussi et surtout la renonciation par
Mahmoud Abbas au «Droit au retour» des
Palestiniens, quêtant la faveur de
visiter sa ville natale de Safed, avec
promesse de ne pas s’y installer dans
une pathétique prestation à l’occasion
du 95eme anniversaire de la promesse
Balfour.
Hôte de la Syrie
pendant seize ans, le Hamas, unique
mouvement de guérilla sunnite du Monde
arabe, s’exfiltrera ainsi du champ de
bataille par son alignement sectaire sur
les alliés souterrains d’Israël.
L’implication de la brigade
palestinienne d’Al-Yarmouk dans les
combats anti Assad en Syrie aux côtés de
l’opposition syrienne armée, -et non en
Palestine-, dont le fait d’armes le plus
glorieux aura été la capture, le 7 mars
2013, de vingt un «Casques Bleus» de
l’ONU sur le Golan syrien, dans le no
man’s land syro-israélien, -et non
contre un objectif israélien- achèvera
de déconsidérer la lutte nationale
palestinienne, illustration
symptomatique d’une défragmentation
mentale.
Cette double
mutation est intervenue dans la foulée
de la visite de l’Emir du Qatar,
l’automne 2012, à l’enclave
palestinienne de Gaza. Le dernier sommet
arabe de Doha, en avril 2013, constitue
à cet égard un chef d’œuvre de
mystification. Brièvement tenu sous les
auspices du Qatar, le demiurge moderne
du Monde arabe, le sommet s’est borné à
proposer la création d’un fonds pour
Jérusalem d’un milliard de dollars,
auquel son émirat contribuerait à
hauteur de 250 millions. Un milliard de
dollars pour Al Qods et rien pour
l’autorité palestinienne, alors que le
Qatar finance le mouvement islamiste
Hamas, grand rival de Mahmoud Abbas, qui
contrôle la bande de Gaza. S’agit-il de
marginaliser l’Autorité palestinienne,
pourtant reconnue par la communauté
internationale comme l’interlocuteur
d’Israël pour faire la paix au profit de
ses amis islamistes liés aux Frères
Musulmans? Un milliard de dollars pour
Al Qods contre vingt milliards de
dollars pour l’organisation du Mundial
du Foot au Qatar, en 2022… La Palestine
à ce prix devient un alibi bon marché.
L’Afghanistan, dans
la décennie 1980, la Syrie, trente ans
plus tard, dans la décennie 2010, auront
eu une fonction dérivative aux problèmes
internes des pétromonarchies alors que
l’ère de l’après pétrole pointe
dangereusement à l’horizon. Un double
déroutement pour un sursis des
principaux ravitailleurs énergétiques de
l’économie occidentale:
-déroutement du combat pour la
libération de la Palestine vers Kaboul,
à des milliers de kms de Jérusalem,
-déroutement du flux révolutionnaire
arabe du Golfe (Bahreïn, Yémen) vers les
rives de la Méditerranée (Libye, Syrie).
En dix ans,
parallèlement au bradage de la
Palestine, l’Irak et la Syrie, les deux
pays baasistes ont été la cible d’une
offensive islamo atlantiste, de même que
la Libye détruite par une coalition des
anciennes puissances coloniales
occidentales et leurs obligés
monarchiques arabes; le Soudan démantelé
au mépris du principe de l’intangibilité
des frontières héritées du colonialisme,
aménageant une double plateforme
opérationnelle israélienne aux deux
extrémités du Monde arabe, au Sud
Soudan, sur la versant africain du Monde
arabe, dans le périmètre du Nil, la
veine jugulaire de l’Egypte, au
Kurdistan irakien, à la charnière de
l’Irak et de l’Iran.
Le Djihad a pris
une dimension planétaire conforme à la
dimension d‘une économie mondialisée par
substitution des pétromonarchies aux
caïds de la drogue dans le financement
de la contre révolution mondiale. Dans
la décennie 1990-2000, comme dans la
décennie 2010 pour contrer le printemps
arabe. Si la Guerre du Vietnam
(1955-1975), de même que la
contre-révolution en Amérique latine,
notamment la répression anti castriste,
ainsi que la guerre anti soviétique
d’Afghanistan (1980-1989) ont pu être
largement financées par le trafic de
drogue, l’irruption des islamistes sur
la scène politique algérienne signera la
première concrétisation du financement
pétro monarchique de la contestation
populaire de grande ampleur dans les
pays arabes, préludant aux expéditions
atlantistes de Libye et de Syrie.
Un tel retournement
de situation aurait dû satisfaire la
fille du Nil en hébreu. Apparemment pas,
à en juger par la poursuite des
imprécations de ses fidèles sur la
toile.
IV- la tentative de
révisionnisme anti arabe de Philippe Val
L’ancrage du fait
arabe et musulman dans le paysage
européen, avec la crainte attisée d’une
manière sous-jacente d’une nouvelle
invasion barbare, a donné lieu à
diverses tentatives sinon de
falsification de l’Histoire à tout le
moins de distorsion des faits
historiques. L’une des plus célèbres
tentatives de relecture de l’histoire
aura été celle de Philippe Val, ancien
directeur de l’hebdomadaire satirique
Charlie Hebdo et Directeur de France
Inter, qui avait imputé la collaboration
vichyste anti-juive à «la politique
arabe de la France». Un raccourci non
audacieux mais hasardeux dont la
pertinence est démontrée dans ce lien,
que les lecteurs sont vivement invités à
en savourer toute la substance.
http://www.renenaba.com/philippe-va-un-vallon-epineux-et-barbele/
Comme quoi
l’ignorance ne s’apprend pas. Philippe
Val ignorait son ignorance, ce qui ne
l’as pas empêché d’accéder à de hautes
fonctions dans le service public de
l’audiovisuel public français. Comme
quoi l’ignorance n’est pas, non plus, un
handicap au magistère moral. Cela vaut
pour Gisèle Littman-Orebi, comme pour
Philippe Val.
Et les Arabes dans tout cela, qu’ont-ils
glané ? Une islamophobie sans doute
l’une des plus virulentes de l’histoire
dans la sphère occidentale. Le mépris du
reste de la planète devant l’affligeant
spectacle d’un quintette de roitelet sur
la défensive, dilapidant des fortunes
royales pour la survie de dynasties
chétives.
Seul grand vainqueur de cette séquence
aura été Israël, qui aura parachevé la
phagocytose de la Palestine, alors que
les pays arabes s’épuisent dans
d’interminables guerres de religion dans
la pure tradition de l’Europe médiévale,
à la grande satisfaction du camp
atlantiste, son ancien colonisateur.
http://www.renenaba.com/lettre-ouverte-aux-djihadistes-de-tous-les-pays/
Près de cent ans
après l‘accord Sykes-Picot portant
partage du Moyen orient en zone
d’influence française et anglaise, près
de cent ans après la promesse Balfour
portant création d’un «Foyer national
juif» en Palestine, le Monde arabe est
de nouveau la cible d’une nouvelle
entreprise de colonisation de la part
des Occidentaux avec cette fois le
concours des pétromonarchies,
inexistants à l’époque de la première
colonisation et qui n’ont jamais
participé aux guerres de libérations du
Monde arabe…. Les principaux
commanditaires du mercenariat
contemporain, les fossoyeurs du destin
arabe.
Référence:
1 – Cf. Al Qods al
Arabi 13 Mars 2013: Un système d‘écoute
israélien dans les bureaux de la
direction palestinienne à Tunis au
moment des négociations d’Oslo. Adnane
Yassine, l’agent du Mossad, était le N°
2 du bureau de l’OLP à Tunis adjoint du
Représentant en titre Hakam Bala’oui.
Yassine échappera à la peine de mort du
fait des pressions israéliennes. Le
système a été découvert par les Français
qui enquêtaient sur l’assassinat d’un
responsable de la sécurité militaire
palestinienne, Bsisso, à l’Hôtel
Méridien à Paris en 1992. Christopher
Ross, le diplomate américain chargé des
contacts avec les Palestiniens, en
pourparlers avec eux à Tunis, avait
détecté, à cette époque, lors d’une
séance de travail, la présence de puce
grâce à un détecteur installé sur le
capuchon de son style et avait proposé
de changer de lieux, mais les
Palestiniens avaient refusé.
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