Tendances au Moyen-Orient - La Syrie
La prise de Bab
Amr sonne le glas de l'insurrection
armée
Pierre Khalaf
Lundi 5 mars 2012
La prise de Bab Amr par l’armée syrienne
a asséné un coup sévère aux insurgés et
a bouleversé leurs plans qui
consistaient à créer un «Benghazi
syrien», relié géographiquement au
Liban, et constituant une tête de pont à
une intervention étrangère lorsque les
conditions seront réunies.
Après la chute de Bab Amr, les troupes
syriennes ont lancé une offensive contre
la localité de Kousair, à l’ouest de
Homs, située à 12 kilomètres de la
frontière avec le Liban. C’est à travers
ce gros bourg de 40000 habitants que
transitent armes, argent et combattants
étrangers introduits en Syrie à partir
du Liban. Selon de sources concordantes,
quelque 3000 miliciens sont concentrés à
Kousair. L’armée syrienne a lancé son
attaque dimanche 4 mars par plusieurs
axes, de manière à couper les lignes de
ravitaillement des rebelles. Effrayés et
démoralisés, des dizaines d’entre eux
ont commencé à fuir vers le Liban, où
les attendait l’Armée libanaise. Les
civils qui fuyaient les combats ont été
autorisés à pénétrer en territoire
libanais, les miliciens, eux, ont été
pourchassés. A l’heure d’écrire ces
lignes, une cinquantaine d’hommes armés
avaient été arrêtés par l’armée
libanaise et un camion rempli d’armes
saisi près de la localité de Kaa, au
Nord de Baalbeck.
Dans le même temps, l’armée syrienne a
lancé une offensive contre Rastan, où
des bandes armées terrorisent la
population depuis début février,
prétendant avoir «libéré la ville».
La bataille de Bab Amr marque le
tournant dans la confrontation armée.
Les troupes syriennes ont pris ce
quartier de 50000 habitants après
seulement deux jours d’offensive
terrestre, précédée de trois semaines de
surveillance et d’opérations spéciales
dans le but de faire le moins de
victimes civiles, conformément aux
ordres donnés par le président Bachar
al-Assad. L’une des opérations spéciales
a permis de glisser du somnifère dans
des sandwichs acheminés aux insurgés, ce
qui a permis d’en capturer plusieurs
dizaines sans combat. Interrogés, ces
derniers ont livré de précieuses
informations qui ont permis à l’armée
d’entrer à Bab comme un couteau dans le
beurre. Les troupes régulières ont
démantelé une salle de commandement et
de contrôle équipée de matériels
sophistiqués reliés à des satellites, de
fabrication américaine et britannique.
Quelques 800 miliciens auraient été
capturés lors de l’attaque et du
ratissage qui a suivi, dont près de 120
ressortissants de diverses nationalités
arabes, notamment des Libanais, des
Saoudiens, des Libyens et des
Jordaniens. Certaines informations font
état de l’arrestation de combattants ou
d’«instructeurs» munis de passeports
européens (allemands, français,
britanniques et danois).
Des groupes d’insurgés ont fuit vers les
quartiers de Khalidiyé et Hamidiya, mais
ils ne constituent plus un réel danger.
La traque durera quelques jours et se
terminera par leur destruction totale.
Les troupes régulières ont découvert
dans différents quartiers de Homs
quelque 120 cadavres de personnes
enlevées par les miliciens ces trois
derniers mois et exécutées sommairement.
Parmi eux beaucoup de chrétiens,
d’alaouites mais aussi des sunnites
membres du Baas ou tout simplement
partisans de Bachar al-Assad.
L’Armée syrienne libre (ALS) a
indirectement reconnu la défaite en
parlant de «retraits tactiques» pour
«sauver les civils» ou pour fuir «la
machine de répression du régime». Ces
deux faux arguments ne suffisent pas
pour cacher la faiblesse de cette
pseudo-armée qui se promettait de
transformer Bab Amr en «Stalingrad». Ils
semblent que les dirigeants de cette
milice aient lu l’histoire à l’envers.
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