Tendances au Moyen-Orient
Baroud de
déshonneur pour les "ennemis de la
Syrie"
Pierre Khalaf
Lundi 2 avril 2012
Les "Amis de la Syrie", réunis dimanche
à Istanbul, ont reconnu le Conseil
national syrien (CNS) formé par
l'opposition comme "représentant
légitime du peuple syrien". Les délégués
de 33 Etats et autant d'organisations
ont en outre invité l'émissaire Kofi
Annan, à fixer un calendrier de mesures
à prendre en cas de non-application de
son plan de paix, accepté par Damas mais
ignoré jusqu'à présent par "les
oppositions" syriennes.
Cette contre-attaque des ennemis de la
Syrie vise à rééquilibrer une situation
politico-diplomatique en faveur du
pouvoir syrien. D'ailleurs, Damas estime
avoir passé avec succès un cap
difficile, puisque ni la Ligue ni le
plan de l’Onu ne demandent le départ du
régime ou de son président. Les
partisans du régime considèrent aussi
avoir marqué un point important en
remportant des succès décisifs sur le
terrain, en détruisant notamment la
chambre d’opérations installée par les
insurgés à Baba Amr, à Homs.
De plus, le pouvoir syrien considère que
la déclaration présidentielle du Conseil
de sécurité, adoptée le 21 mars, est
dans son intérêt car elle réclame
l’arrêt des violences de la part de
toutes les parties, reconnaissant ainsi
implicitement que l’opposition commet
elle aussi des actes de violence. De
plus, le régime a remporté des victoires
militaires en montrant qu’il contrôle
pratiquement le terrain dans les grandes villes. Mais il doit
encore faire face à deux problèmes
importants, la sécurité et l’économie.
Aussi, a-t-il choisi d’affronter ces
nouvelles réalités en prenant une double
décision. D’abord, il compte
restructurer ses services de sécurité en
les unifiant dans le cadre d'un Conseil
national de sécurité. Ensuite, il
cherche à imposer un contrôle strict de
toutes ses frontières, avec la Jordanie, la
Turquie, l’Irak et le Liban, pour mettre
un terme au passage des armes et des
combattants. C’est d’ailleurs la raison
pour laquelle il entreprend désormais
des opérations le long des frontières
libanaises.
C’est donc à partir de ces nouvelles
données que le président syrien a
annoncé qu’il acceptait le plan d’Annan,
mais il a toutefois exprimé son refus de
permettre à ce plan de consacrer des
lignes de démarcation dans le pays. Ce
qui signifie qu’il continuera à
pourchasser les terroristes partout où
ils se trouvent. Il n y aura pas de
sanctuaires pour les groupes armés.
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