Opinion
Un
reportage associe l’attaque au gaz à
Ghouta à l’opposition syrienne qui est
soutenue par les Etats-Unis
Patrick Martin
AP Photo/Shaam
News Network
Mardi 3 septembre 2013
Un reportage publié
par l’agence Mint Press News (MPN) basée
à Minneapolis associe l’attaque aux
armes chimiques à Ghouta, banlieue de
Damas, aux forces d’opposition soutenues
par les Etats-Unis et qui combattent le
régime syrien. Ceci contredit
catégoriquement les allégations
américaines infondées selon lesquelles
le président syrien Bachar al-Assad est
responsable de l’attaque de Ghouta,
affirmation qui sert de prétexte à
Washington pour attaquer la Syrie.
MNP a publié un
article contenant les
interviews de combattants de
l’opposition se trouvant sur le terrain
à Ghouta. Les deux auteurs de l’article
sont les journalistes pigistes
jordaniens Yahya Ababneh et Dale Gavlak,
un correspondant de longue date de l’Associated
Press, basé à Amman en Jordanie depuis
plus de deux décennies et qui travaille
actuellement pour l’AP, la National
Public Radio ainsi que pour MPN.
Parmi les personnes
interviewées il y a Abu Abdel-Moneim
dont le fils figure parmi les 13
combattants de l’opposition tués à
l’intérieur d’un tunnel servant à
stocker ce qui était apparemment des
armes chimiques.
Abdel-Moneim a dit
que les armes avaient été fournies par
un Saoudien nommé Abu Ayesha et qui
dirige un bataillon rebelle. Il a décrit
certaines de ces armes comme une «
structure en forme de tube » tandis que
d’autres ressemblaient à « d’énormes
bouteilles de gaz. » Elles étaient
entreposées dans des tunnels tandis que
des combattants de l’opposition
dormaient eux-mêmes dans des mosquées et
des maisons privées avoisinantes.
Une combattante qui
a parlé à l’agence d’information s’est
plainte, « Ils ne nous ont pas dit ce
qu’étaient ces armes, ni comment les
utiliser. Nous ne savions pas que
c’étaient des armes chimiques. Nous
n’imaginions absolument pas que c’était
des armes chimiques. »
Elle a dit, «
Lorsque le prince saoudien Bandar donne
de telles armes aux gens, il doit les
donner à ceux qui savent les manipuler
et les utiliser. »
Le prince Bandar
est l’ancien ambassadeur saoudien de
longue date aux Etats-Unis et qui est
rentré de Washington pour diriger les
services secrets saoudiens. Il a passé
des décennies aux Etats-Unis,
entretenant les liens les plus étroits
avec l’appareil de renseignement
militaire américain. Il serait le
principal commanditaire saoudien,
collecteur de fonds et fournisseur
d’arme aux forces de l’opposition
syrienne. Au moins une dizaines de
combattants de l’opposition qui ont été
interviewés pour le reportage de MPN ont
dit qu’ils étaient à la solde de
l’Arabie saoudite.
Un dirigeant de
l’opposition à Ghouta a dit à MPN que le
Front al-Nusra, l’une des principales
milices fondamentalistes islamiques
opérant en Syrie, avait la garde des
armes chimiques. « Ils ne partagent pas
d’informations secrètes. Ils ont
simplement utilisé des rebelles
ordinaires pour transporter et utiliser
ce matériel, » a-t-il dit. « Nous étions
très curieux au sujet de ces armes. Et
malheureusement, certains des
combattants n’ont pas manipulé
correctement les armes et ont déclenché
les explosions. »
En plus du
reportage de MPN, un article paru dans
le journal allemand taz a aussi
associé les forces d’opposition aux
attaques aux armes chimiques. Le taz
a affiché le
transcript d’une conversation
téléphonique interceptée et mise en
ligne (posted)
sur Facebook entre un combattant d’al
Nusra en Syrie et un financier se
trouvant dans l’émirat du Qatar dans le
Golfe persique et qui est allié aux
Etats-Unis.
En essayant de
convaincre le financier que ses forces
étaient en position de force pour
attaquer et reprendre la ville de Homs,
le combattant d’al Nusra dit : « Frère,
nous avons été aussi loin que [censuré],
et nous avons utilisé des armes
chimiques, mon frère. »
Après une pause, le
financier qatari répond : « Oui, j’en ai
été informé. Donne-moi des précisions,
prépare-les et dis-moi comment je dois
transférer l’argent. »
Aucun effort n’a
été fait pour répondre, expliquer ou
réfuter ces reportages de la part du
gouvernement américain ou des médias à
la botte du patronat qui, au lieu de
cela, brament unanimement que l’atrocité
a été commise par le gouvernement
syrien.
Selon le journal
britannique Independent, le
service de renseignement saoudien,
dirigé par le prince Bandar, a été le
premier à prétendre, dans des messages
adressés en février aux Etats-Unis et à
d’autres puissances impérialistes, que
le régime syrien a utilisé du gaz sarin.
A l’époque la commissaire de l’ONU,
Carla del Ponte avait examiné les
accusations et avait conclu que
c’étaient les rebelles qui avaient
employé des armes chimiques et pas le
régime d'Assad.
(Article original
paru le 2 septembre 2013)
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Publié le 3 septembre 2013 avec
l'aimable autorisation du WSWS
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