|
Parti antisioniste
Retraites: Les
raisons de la grève
Parti Anti Sioniste
Photo : P.A.S.
Mercredi 20 octobre 2010
En ce mardi 19
octobre 2010, la grève contre la réforme des retraites continue
à s’étendre lentement, dans le cadre d’une stratégie de
paralysie du pouvoir. Les transports, les écoles, les lycées, 12
raffineries et d’autres en cours de blocage, participent à ce
mouvement. Deux mille cinq cents stations services (pour le
moins) sont déjà à sec, tandis que les lycéens et les étudiants
descendent dans la rue, et font la jonction avec le mouvement
social. Des heurts avec les forces de police sont à signaler, et
chacun s’attend à d’imprévisibles « dérapages » susceptibles de
changer la nature du conflit.
Quelle est d’ailleurs la vraie nature de ce conflit ? Et
si la question des retraites n’était que le détonateur d’un
malaise beaucoup plus profond ? Et si ce mouvement n’était
que la traduction d’une sorte de ras-le-bol, de rejet de ce
régime qui affiche ouvertement son mépris pour les pauvres, pour
tous ceux qui ne sont pas des exilés fiscaux ou de grands
« donateurs » pour l’UMP depuis leur exil doré à Genève ou à New
York ? Notre pays a déjà connu par le passé des
gouvernements où l’affairisme et la corruption ont gangrené le
pouvoir. Mais ce ne fut jamais avec un tel cynisme, avec un tel
culte revendiqué de l’argent roi, avec une telle volonté de
provoquer ouvertement, et avec une telle insolence. La majorité
de la population ne vit que de son travail (quand elle en
trouve), ou du peu que constitue sa retraite, qui n’est – on ne
le dira jamais assez – qu’un salaire différé. C’est tout cela
qui remonte à la surface. C’est une façon de dire « Ça
suffit ! » à ce mélange de rapacité et de morgue qui
caractérise si bien M. Sarkozy et son clan. La grande
bourgeoisie française n’a jamais été tendre au cours de son
histoire. Mais depuis la venue au pouvoir de M. Sarkozy et de
ses amis, il y a comme une odeur de nouveaux riches, de parvenus
pressés de prendre ce qui peut l’être, sans se soucier ni du
bien commun, ni de l’avenir de la France et des Français. Voilà
ce qui pousse les gens à descendre dans la rue, et à refuser le
sort qui leur est fait. Ce mouvement est donc aussi une
protestation contre l’immoralité financière de notre époque.
Mais cette crise sociale doit être située dans son cadre réel :
un cadre mondial. Le capitalisme financier, dont la survie
– autre que la guerre – ne dépend que de sa capacité de fuite en
avant, a déjà trouvé ses limites. La récente crise financière,
qui ne fait que commencer, en est l’illustration parfaite.
L’apparition de pays « émergents » (autrement dit de nations qui
ne se laissent plus spolier comme autrefois), la concurrence
féroce qui s’est installée dans un marché mondialisé, l'économie
dite virtuelle aux mains de quelques banquiers (qui sont de fait
les vrais chefs d’État) … tout cela a une conséquence : en
Europe comme aux États-Unis il n’y a plus de grain à moudre, ou
de « petits avantages » à concéder aux classes populaires. Nous
sommes plutôt entrés dans une phase inverse, où il faut
reprendre tout ce qui a été concédé depuis près d'un siècle. Le
gouvernement Sarkozy s’est jusqu’à présent montré ferme face aux
revendications. Céder à l’une d’entre elles équivaudrait à céder
à toutes les revendications, mais le système n’en a plus les
moyens !
Toute l’Europe occidentale est touchée. La faillite de la Grèce
(précédée par celle de l’Islande), qui est sur le point d’être
mise sous tutelle, annonce déjà celles qui vont suivre. Tous les
Français savent que l’avenir s’appelle crise et non reprise,
chômage et non plein-emploi, bas salaires et non croissance … et
cela pour une durée indéterminée. Cela veut-il dire que la grève
n’est pas justifiée ? Certainement pas, car on a toujours
raison de se défendre face aux arrogants et à leurs complices.
Mais il vaut mieux savoir dans quel contexte se livre une
bataille, et bien connaître la vraie nature de l’adversaire. Une
telle situation est propice à toutes les manœuvres et à toutes
les provocations. La psychose d'un attentat n’est pas apparue
par hasard ces derniers temps, et le pouvoir ne reculera devant
rien pour se maintenir. Pour le moment, M. Sarkozy compte plutôt
sur un essoufflement du mouvement, connaissant bien certains
dirigeants syndicaux davantage doués pour éteindre un incendie
au lieu de l’étendre. Mais si cette grève devait continuer à se
radicaliser, nous pourrions connaître des surprises de tout
type, des plus heureuses (une reculade de M. Sarkozy) aux plus
tragiques (dans le cas où le pouvoir choisirait l’affrontement).
Il règne en France, depuis plusieurs années, un étrange climat,
comme s'il se tramait quelque chose… On a parfois l’impression
qu’après les acquis sociaux, ce sont tous les autres acquis – en
particulier démocratiques – qui vont disparaître, pour faire
place à un autre type de régime, plus musclé, plus autoritaire…
Au profit de qui ?
Parti Anti Sioniste
Partager
Copyright © 2009
- 2010 - Parti Anti Sioniste
- Anti Zionist Party. Tous droits réservés
Sommaire du Parti Anti Sioniste
Dernières mises à
jour
|