Tendances de l'Orient - Le Liban
L'Etat dans l'Etat
de Samir Geagea
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Orient News
Samir
Geagea
Mercredi 5 octobre
2011
Un homme d’affaires libanais, Jacques
Obeid, a révélé, lors d’une conférence
de presse, les détails de son enlèvement
par des partisans de l’ancien seigneur
de guerre Samir Geagea, portant des
uniformes de la police libanaise et
détachés à la protection de sa résidence
à Maarab, au cœur du Mont-Liban. Cette
affaire montre que M. Geagea, qui accuse
le Hezbollah d’avoir une «armée
parallèle», utilise les institutions
sécuritaires étatiques pour exécuter des
missions partisanes. Les informations
dévoilées par M. Obeid sont d’une
gravité extrême, car elles prouvent que
Geagea et d’autres chefs du 14-Mars
pro-américain, noyautent les
institutions officielles qu’ils
utilisent comme bon leur semble.
Tout le monde sait que lors des
gouvernements successifs de Fouad
Siniora et Saad Hariri, M. Geagea avait
fait intégrer au sein des Forces de
sécurité intérieure (Gendarmerie)
quelque 2000 de ses partisans lors de
campagnes de recrutement taillées sur
mesure.
Ce rapt ne doit pas rester impuni. Les
services étatiques compétents doivent
diligenter une enquête et prendre les
sanctions qui s’imposent contre ces
policiers-miliciens et contre M. Geagea
en personne, qui ne dispose d’aucune
immunité n’étant ni député ni ministre.
Le rapt de Jacques Obeid, proche du
Parti syrien national social (PSNS, un
parti laïc libanais connu pour son
hostilité à Israël) a coïncidé avec un
autre incident survenu dans la ville
syrienne de Hama. Hassan Wehbé, ancien
cadre du PSNS reconverti dans le
commerce, a été attaqué par des
extrémistes islamistes partisans du
cheikh wahhabiste-salafiste Adnane
Arhour. La chaine de télévision
libanaise, MTV, proche des Forces
libanaises (FL) de Geagea, a été la
première à annoncer la nouvelle de cette
agression. Y’a-t-il un lien entre ces
deux incidents. Cela ne démontre-t-il
pas l’existence d’une coordination entre
les FL de Geagea et les extrémistes
syriens?
Pendant ce temps au Liban, le patriarche
maronite Béchara Raï poursuit ses
tournées pastorales dans toutes les
régions, avant de se rendre aux
Etats-Unis à la rencontre des
communautés libanaises dans ce pays.
Après la Békaa, Kesrouan et le Metn, il
a passé trois jours au Liban-Sud et il
compte se rendre prochainement dans le
Akkar et à Tripoli au Nord. A chacune de
ses étapes, le patriarche Raï a répété
ses appels à l’unité et au dialogue,
ainsi que son souci de préserver la
présence chrétienne dans la région. A
chacune de ses initiatives, il apparaît
de plus en plus clairement que le
patriarche maronite est porteur d’une
grande mission celle d’appliquer les
recommandations du synode des Eglises
d’Orient, organisé par le Vatican à
l’automne dernier et qui conseillait aux
chrétiens de la région de rester sur
place et de se rapprocher de leur
environnement musulman pour rester
ensemble solidaires face aux plans
d’effritement de la région. Au Sud,
comme en France, le patriarche Raï tient
le même discours rassembleur. Ni les
critiques directes et voilées des
instances internationales, ni les
tentatives de pression en menaçant
d’annuler sa visite aux Etats-Unis, ni
encore les discours de certaines
personnalités chrétiennes du 14-Mars n’y
changeront rien. Mgr Raï a pris parti
pour une vision globale de la situation
des chrétiens et nul ne le poussera à ne
voir que les intérêts particuliers d’un
camp précis.
Au Liban-Sud, le patriarche maronite a
salué les résistants tombés sur ce sol
ainsi que la ténacité et la
détermination des habitants qui n’ont
jamais voulu quitter leurs villages, en
dépit des menaces israéliennes.
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