Tendances au Moyen-Orient
Conditions
favorables pour Assad en 2012
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Orient News
Photo: Sana
Lundi 2 janvier 2012
Parallèlement à la bataille
diplomatique, dont le dernier acte s’est
traduit par l’acceptation du déploiement
des observateurs arabes en Syrie, le
pouvoir syrien a achevé l’installation
d’un vaste dispositif de défense
maritime et aérien. Les dernières
manœuvres militaires effectuées
constituent un message clair que la
Syrie est disposée à faire face à une
éventuelle attaque maritime ou aérienne,
alors que sur le plan terrestre, la 7e
division a été déployée le long de la
frontière syro-turque, sur une
profondeur de 20 km.
D’autre part, le Premier ministre turc,
Recep Tayyeb Erdogan, aurait des
difficultés dans son propre pays,
notamment dans les régions frontalières
avec la Syrie essentiellement peuplées
de chrétiens et d’alaouites, plutôt
réfractaires à toute action contre la
Syrie. La crise syrienne est donc en
train de devenir un facteur de division
interne en Turquie, prenant même une
dimension confessionnelle et ethnique
entre Arabes, Kurdes et Turcs,
alaouites, chrétiens et sunnites.
De plus, le pouvoir syrien estime qu’il
a enregistré un succès en organisant des
élections municipales dans les
circonstances actuelles. Même si cet
événement a été passé sous silence dans
les médias hostiles, il n’en reste pas
moins important, puisqu’au total il y a
eu 41% de participation au scrutin, en
dépit des conditions sécuritaires
défavorables et de la grève générale
décrétée par l’opposition. Ces élections
ont montré que le pouvoir, décrit par
les médias occidentaux et arabes comme
isolé du peuple, affaibli et incapable
de mobiliser, dispose d’une large base
sociale, estimée à au moins 40% de la
population. L’objectif de ce scrutin
était aussi d’impliquer les jeunes
Syriens dans la vie politique et de
permettre à une nouvelle classe
politique d’émerger en vue des élections
législatives qui doivent se tenir en
février ou mars 2012. D’ici là, le
président Bachar al-Assad devrait
décider d’amender la Constitution et en
particulier d’abolir l’article 8 qui
instaure un monopole au pouvoir en
faveur du Baas.
Le président Assad aborde donc l’année
2012 dans une position acceptable, au vu
des moyens colossaux déployés pour
détruire la Syrie. Le recours aux
attentats terroristes montre d’ailleurs
l’échec des tentatives de renverser le
régime militairement, diplomatiquement
et politiquement. Onze mois après le
déclenchement des troubles et en dépit
des annonces à répétition sur sa chute
imminente, le pouvoir tient bon, avec
son appareil administratif, politique,
sécuritaire, militaire et diplomatique.
Il est protégé sur le plan international
par une alliance stratégique avec la
Russie, sans parler de l’Iran et de
l’Irak, et sur le plan local par un
appui populaire qui reste important.
Il y aurait peut-être encore un
trimestre difficile, mais après cela, le
régime parviendra à dépasser la période
cruciale et s’employer à faire des
réformes dans le calme. Entrant en
période électorale et devant affronter
une crise économique sans précédent,
l’Occident aura bien d’autres soucis que
le dossier syrien.
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