Opinion - Al Akhbar
Poutine: Assad en
Syrie ou personne dans la région !
Nahed
Hattar
Photo: Al
Manar
Mercredi 1er mai
2013 Dès le début de la crise en
Syrie, certaines parties arabes et
occidentales misaient sur un changement
de la position russe qui est en faveur
du pouvoir de Bachar elAssad. Toutefois,
ce changement n’a jamais eu lieu.
En effet, les intérêts de la Russie
en Syrie ne se limitent pas sur une base
navale, ni sur le partenariat militaire
ni sur le partenariat des
investissements pétroliers et gaziers.
La question est tout à fait différente:
la Russie a décidé de récupérer
intégralement sa position et son
influence internationales. Une ambition
qui va de pair avec l'histoire des
Russes, leurs exploits, leurs capacités
militaires et leur essor économique,
mais, cette ambition est aussi une
stratégie défensive pour la Fédération
de Russie.
Et c’est là où réside la solidité de
cette ambition offensive qui est en même
temps, un plan de défense. Le recul d’un
centimètre va secouer désormais tout
l’empire que construit le Tsar moderne,
Vladimir Poutine, et va déplacer les
terroristes tchétchènes et leurs frères
venus de tous les coins du monde
islamique au rif de Damas, vers le rif
de Moscou!
A la fin de la période soviétique,
l’élite russe a cru que la Russie est
devenue un pays restreint, sans le
fardeau du rôle impérial et
international. On s’attendait à ce que
le pays devienne similaire à la France,
mais en effet, la Russie s’est
effondrée. Elle est devenue un pays
incapable de payer les salaires, humilié
par l'Occident et rongé par le
terrorisme. Mais tout cela est
actuellement du passé. La Russie a
découvert que son rôle
impérial-international est une condition
essentielle pour sa prospérité
nationale.
En 1999, la plupart des Russes
étaient des toxicomanes désespérés et
demi-affamés. En 2013, les statistiques
occidentales disent que 77 pour cent des
Russes sont «heureux». Qui a dit que le
bonheur est, tout simplement, assuré par
les emplois, le logement et la sécurité
sociale? Il est avant tout ce sentiment
collectif de la confiance en la patrie,
en son statut et en son potentiel, et le
sentiment que les portes de l'avenir
sont ouvertes devant tout individu.
Pourquoi alors la Russie va penser
maintenant au suicide?
L'empire de Russie ne renoncera pas à
son rôle mondial. Et au cœur de ce rôle
se situe la Syrie, l'ancien allié
solide, le nœud qui lie cet axe
international et régional qui passe par
Pékin, Moscou, Téhéran, Bagdad, Damas
jusqu’au sud du Liban, où se trouve la
puissance légendaire du Hezbollah, qui a
été consacré aujourd'hui comme un allié
de la césarienne après «la rencontre
intime jusqu'à l'aube» , entre le
secrétaire général du Hezbollah Sayed
Hassan Nasrallah, et le représentant du
tsar Mikhaïl Bogdanov.
Si la Syrie tombe, toute cette chaine
va se casser, y compris l’empire russe.
La Syrie est le maillon qui maintient la
chaine unie et solide, et le président
Bachar elAssad est l’allié le plus
proche des Russes parmi les alliés du
nouvel axe. Il est le plus apte à gérer
les contradictions de cet axe dans ses
deux branches arabo-iraniennes.
Poutine charge son ministre des
Affaires étrangères exceptionnel, Sergey
Lavrov, de gérer la bataille
diplomatique, mais, avec ses généraux,
ils sont prêts à toutes les
possibilités: «Assad ou personne». Non
seulement en Syrie mais dans toute la
région. A ce propos, on pourra se
rappeler des propos de l'impératrice
russe Catherine la Grande qui avait dit
: «Les clés du Kremlin se trouvent à
Damas!
source: alAkhbar, le journaliste
Nahed Hattar
Le
dossier Syrie
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