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Aujourd'hui le Maroc
Royal tente de
reprendre la main
Mustapha Tossa
Photo Aujourd'hui le Maroc
Mercredi 18 novembre 2009
S’il y a une femme en France qui devait souffrir en silence de
voir s’éteindre son étoile alors que l’équation politique du
moment devait la faire briller, c’est bien Ségolène Royal,
l’ex-challenger de Nicolas Sarkozy aux présidentielles. Depuis
qu’elle s’est imposée à elle-même la lourde tâche d’incarner la
revanche de la gauche, elle ne cesse de subir des érosions. De
favorite des cœurs et des sondages, elle est devenue ces
derniers temps l’infréquentable Ségolène. Les amis d’hier qui
portaient haut en couleurs la vague d’enthousiasme et de
renouvellement se sont dispersés dans la nature. Entre ceux qui
avaient rejoint la Sarkozy triomphante et ceux qui se sont
recroquevillés sur la légalité du parti, il ne restait pas grand
monde. A un moment donné, Ségolène Royal avait rêvé de faire de
son association «Désirs d’avenir» le véritable creuset pour
fédérer les dynamismes et préparer l’alternative. Rêve qui a
vite montré ses limites tant les douloureuses restructurations
qu’il suppose étaient infranchissables pour beaucoup.
L’isolement de Ségolène Royal est à l’origine du clash public
qu’elle vient d’avoir d’un des ses plus proches soutiens.
Vincent Peillon qui dirige le courant qui portait jadis les
couleurs royalistes «Espoir à gauche». Il y a eu un échange
viril entre ses deux anciens alliés qui en dit long sur la
volonté de Ségolène Royal de reprendre en main son courant.
Quand Ségolène Royal avait annoncé son intention de se joindre à
la réunion de Dijon initiée par Vincent Peillon qui prolongeait
le dialogue initié à Marseille entre une partie non négligeable
des socialistes et le Modem de François Bayrou, le sang de
l’ancien bras droit de Ségolène Royal n’a fait qu’un tour. Il
l’accuse de vouloir délibérément se livrer à des coups
médiatiques. Ce à quoi Ségolène Royal avait répondu : «Je ne
comprends pas que Vincent Peillon auquel j’ai accordé toute ma
confiance et une place éminente dans l’organisation de ce
mouvement puisse aujourd’hui déraper verbalement». Et d’annoncer
le titre principal de sa démarche ! «J’ai envie de reprendre
pied dans mon courant, dans mon mouvement. Je veux qu’il reste
fidèle à ce pourquoi il a été créé, qu’il ne soit pas
instrumentalisé». L’ancienne première dame socialiste veut
directement reprendre son héritage. D’autant que le chemin que
la gauche poursuit aujourd’hui dans son dialogue stratégique
avec le centre, elle en est la première initiatrice lors du
fameux rendez-vous manqué avec François Bayrou entre les deux
tours de la présidentielle. Ségolène Royal a fait ce diagnostic
politique que propagent de nombreux commentateurs. Pour la
première fois, l’actuel président Nicolas Sarkozy a montré
quelques signes de faiblesse au point de perdre le solide mythe
de son invincibilité. Il est redevenu «battable» pour la gauche.
Et alors que les regards devaient se tourner machinalement vers
celle qui, au soir de la dernière présidentielle, lui a lancé le
défi de le battre lors de la prochaine bataille, les sondages
ont laissé transparaître une autre réalité. Et c’est Dominique
Strauss-Kahn, actuel directeur général du FMI qui apparaît aux
yeux de beaucoup comme l’homme apte à incarner cette
alternative. L’apparition de DSK dans le radar est une raison
supplémentaire pour Ségolène Royal de vouloir remobiliser ses
troupes et de continuer à croire à sa bonne étoile. DSK n’est-il
pas cet éléphant socialiste qu’elle avait platement battu avec
Laurent Fabius lors des primaires du PS ? Le grand retour de
Ségolène Royal sur le fronton de l’actualité ne s’est pas fait
uniquement sur une engueulade publique avec son ancien bras
droit Vincent Peillon. Il s’est fait aussi sur un défi direct
lancé au gouvernement en décidant dans sa région du Poitou de
distribuer des «chèques-conception» qui la met au centre d’une
nouvelle polémique qui fissure le gouvernement. Avec cette
proposition, Ségolène Royal sait où mettre la barre de sa
proposition. Mustapha
Tossa
DNCP à Paris
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Aujourd’hui le Maroc 2009
Publié le 18 novembre 2009 avec l'aimable
autorisation de Aujourd'hui le Maroc
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