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Aujourd'hui le Maroc
Nicolas Sarkozy fait l'éloge de la laïcité
positive
Mustapha Tossa
Photo Aujourd'hui
le Maroc
15 septembre 2008 M. Sarkozy avait
déjà allumé le feu de la contestation au sein de la gauche
lorsqu'en 2007, il avait électrifié son audience en annonçant la
laïcité positive.
Lorsque le Pape Benoit XVI aura rejoint ses terres du Vatican
après sa visite de séduction à Paris et de recueillement et
célébrations à Lourdes, la polémique relancée par Nicolas
Sarkozy sur ses prises de position sur la laïcité résonnera
encore avec force. C’est que le président de la République était
attendu au tournant par une opposition qui fourbissait ses
armes.
Nicolas Sarkozy avait déjà allumé le feu de la contestation au
sein de la gauche lorsque, le 20 décembre 2007, dans un célèbre
discours prononcé à la Basilique Saint-Jean de Latran, il avait
électrifié son audience en déroulant avec beaucoup de conviction
son concept de «laïcité positive» et en prononçant cette célèbre
phrase qui donna des insomnies aux gardiens du temple
républicain : «Jamais instituteur ne pourra remplacer le curé ou
le pasteur dans la transmission des valeurs.
Depuis, pour beaucoup de ses opposants, Nicolas Sarkozy incarne
l’homme politique qui menace, à coup de convictions
personnelles, de démanteler la laïcité à la française, socle
fondateur de la République protectrice des libertés, celle de
penser et de croire. La passion affichée du président de la
République pour la religion n’a fait qu’augmenter les
inquiétudes, réanimer les vieilles polémiques et creuser les
anciennes fissures.
A l’occasion de la visite du pape, les oreilles étaient tendues
de voir comment la président de la République allait expliquer
son approche tout en intégrant la somme des protestations qui
s’étaient exprimées depuis le discours de Latran et sa visite au
Saint-Siège. Deux idées majeures furent développées ; les
racines chrétiennes de la France et la laïcité positive.
Et Nicolas Sarkozy de tenter d’arrondir le propos tout en
confirmant ses convictions : «Nous ne mettons personne devant
l'autre, mais nous assumons nos racines chrétiennes (…) Ce
serait une folie de nous en priver (des religions), tout
simplement une faute contre la culture et contre la pensée.
C'est pourquoi j'en appelle à une laïcité positive ». Nicolas
Sarkozy s’est lancé dans la définition de ce nouveau
concept : «La laïcité positive, la laïcité ouverte, c'est une
invitation au dialogue, à la tolérance et au respect. C'est une
chance, un souffle, une dimension supplémentaire donnée au débat
public».
Le discours de Nicolas Sarkozy et les nombreux ministres du
gouvernement Fillon qui se pressaient autour du Pape pour
exhiber leur ferveur religieuse ont rallumé la polémique.
L’opposition emmenée par François Hollande tire à boulets rouges
sur le président de la République : «Une fois encore, Nicolas
Sarkozy s'échappe du rôle qui devrait être le sien, c'est-à-dire
celui de gardien de la laïcité, pour donner ses convictions
personnelles».
François Hollande a profité de la tribune de la Fête de
l’humanité célébrée chaque année par le Parti communiste
français pour formuler ses exigence à l’égard du chef de
l’état : «Ce que je demande au président de la République, c'est
de défendre la laïcité - il en est d'ailleurs le garant - et de
ne pas confondre ses croyances personnelles, respectables, et sa
responsabilité qui est de permettre l'égalité de tous».
Et de lancer cet avertissement en guise se d’alerte qui a de
fortes chances de nourrir les débats sur cette vive question
dans de multiples forums et au sein de nombreux
cénacles : «attention de ne pas donner le sentiment qu'il y
aurait un culte qui serait privilégié par rapport à d'autres ou
que les cultes auraient une place que la République ne leur
accorde pas».
La contre-attaque ne s’est pas fait attendre. D’abord, le
Premier ministre François Fillon, plus politique, fournit une
réponse qui se veut apaisante : «Le président de la République
est dans son rôle en souhaitant que l'ensemble des courants de
pensée, religieux, philosophiques, cohabitent dans notre pays
avec la même volonté de construire».
Ensuite la machine UMP conduite par son porte-parole Frederick
Lefèbvre monte le ton de la contre-attaque au risque de prendre
une posture agressive : «Pourquoi la laïcité positive leur
fait-elle si peur? La République doit être sûre d'elle et ainsi
savoir tendre la main aux croyants (…) Pourquoi ne marquer son
indignation qu'à la venue du Pape au risque de blesser des
millions de croyants ? Les vieux "laïcards" de la IIIe
République doivent laisser place à une laïcité de notre temps».
Mustapha Tossa
DNCP à Paris Droits
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Aujourd’hui le Maroc 2008
Publié le 16 septembre 2008 avec l'aimable
autorisation de Aujourd'hui le Maroc
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