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Aujourd'hui le Maroc
Irak
: Bush entame sa marche arrière sur le dossier irakien
Mustapha Tossa
5
septembre 2007 La visite
surprise effectuée par le président américain George Bush en
Irak, à quelques jours de la remise du rapport tant attendu du général
David Petraeus, est une opération visant à répondre à la fois
à des impératifs de politique interne et à des contraintes
internationales. Il fallait bien attendre un
effet d’annonce pour justifier la visite surprise de George Bush
en Irak à quelques jours de la remise du rapport tant attendu du
général David Petraeus, commandant des forces américaines en
Irak, et Ryan Crocker, l'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad au
Congrès faisant le point sur les choix militaires de la
Maison-Blanche. Et ce fut la phrase prononcée par le président
américain sur la possible réduction des troupes américaines en
Irak si les progrès en matière de sécurité tels que ceux
enregistrés dans la province sunnite d’Al Anbar viennent à se
confirmer dans d’autres régions moins sûres et plus instables.
Il est vrai que ce n’est pas la première fois que le président
Bush conditionne publiquement le départ des soldats américains
à une amélioration des conditions de sécurité dans le pays et
à une capacité des forces irakiennes à prendre leur destin en
main et à assumer pleinement leurs responsabilités militaires.
C’était d’ailleurs sa principale ligne de défense quand,
acculé par son opposition démocrate, il devait fixer un horizon
à une situation qui se dégradait inexorablement. Ce qui rendait
le message moins clair et moins direct c’est que les rédacteurs
des discours de G. Bush avaient l’habitude d’inclure le couplé
obligé sur l’indispensable lutte contre Al Qaida en Irak. Prétexte
qui pouvait à tout moment annuler toutes les promesses et tous
les agendas.
Alors qu’aujourd’hui, que des mots tant bannis du vocabulaire
militaire américain de «réduction d’effectifs» ou «possible
retrait «soient même effleurés par le président américain à
Bagdad en dit long sur l’étroite marge de manœuvre qui lui
reste pendant les 16 derniers mois de sa présidence. Malgré
cette manifeste préparation de l’opinion à une marche arrière,
G. Bush prend soin de l’envelopper en estimant que toute réduction
«sera basée sur une évaluation sereine faite par la hiérarchie
militaire (...) et non pas à partir de réactions politiciennes
nerveuses à Washington».
Même préparée en secret depuis six semaines comme l’a affirmé
le conseiller à la sécurité nationale, Stephen Hadley, la
visite de G. Bush ne peut être indifférente à trois facteurs
majeurs de l’actualité irakienne. Le premier est d’ordre
domestique américain. A la veille de la rentrée parlementaire,
les farouches opposants démocrates aiguisent leurs couteaux en
attendant le fameux rapport Petraeus-Crocker destiné , soit à
valider les choix militaires de l’administration Bush lorsque,
contre toute attente notamment les recommandations de la
commission Baker/Hamilton, elle a décidé d’augmenter les
troupes en Irak, soit annuler cette stratégie en constatant le
peu de progrès qu’elle a accompli et son incapacité à
garantir une stratégie de sortie de crise.
Le second facteur concerne la dégradation visible des rapports
entre l’administration Bush et le Premier ministre Nouri Al
Maliki. Ce dernier s’oppose ouvertement à la stratégie suivie
par le général Petraeus et qui consiste à armer les chefs de
tribu sunnites pour les enrôler dans la lutte contre
l’insurrection et Al Qaïda. G. Bush se sent obligé de
l’adouber vue la violence des critiques à son égard : «Mon
message à Maliki est: vous avez beaucoup de travail à faire et
quelles que soient les décisions prises à Washington elles
visent à vous aider à réaliser ce qui est nécessaire pour
faire le boulot».
Le troisième facteur est le retrait britannique de la ville de
Bassorah signant la démarcation de Gordon Brown de l’héritage
de Tony Blair. Un coup dur de la part d’un fidèle allié. Ce
retrait fut précédé par des critiques inédites de hauts
responsables militaires britanniques à l’encontre de
l’administration Bush. Le général Tim Cross affirme avoir tenté
de convaincre l'ancien secrétaire américain à la Défense
Donald Rumsfield de la nécessité d'obtenir un soutien
international et de déployer suffisamment d'hommes sur le terrain
afin de reconstruire l'Irak. Sans succès. «Il ne voulait pas
entendre ce message. Les Américains s'étaient déjà convaincus
que l'Irak se transformerait assez vite en une démocratie stable».
Approche qualifiée par le général Mike Jackson, qui dirigeait
l'armée britannique pendant l'invasion de «faillite
intellectuelle». Par : Mustapha Tossa
DNCP à Paris
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© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 6 septembre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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