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Aujourd'hui le Maroc
Al
Maliki s'insurge contre la partition de l'Irak
Mustapha Tossa
Nouri Al Maliki
1er
octobre 2007 Nouri Al Maliki
semble renaître de ses cendres. Affaibli par les tergiversations
du mouvement «Sadriste» et les critiques de l’administration
Bush, Nouri Al Maliki profite de la proposition du Sénat américain
pour reprendre la main. Le Premier ministre
irakien Nouri Al Maliki doit une fière chandelle au Sénat américain
dominé par les démocrates. En adoptant une résolution qui préconise
la création en Irak «d’un système fédéral de gouvernement
(…) et des régions fédérales» le Sénat offre au Premier
ministre irakien l’occasion de faire campagne contre la
partition de l’Irak et de jouer les «unionistes»
souverainistes, trait de caractère qui lui faisait tant défaut.
Cette résolution, approuvée par 75 voix contre 23, a été pilotée
par le sénateur démocrate, candidat à la Maison-Blanche, Joseph
Biden, et a été vendue à l’opinion publique comme la solution
permettant un retrait des troupes américaines sans provoquer la
chaos craint par la hiérarchie militaire américaine et les pays
voisins. Cette résolution, même si elle n’est qu’à portée
symbolique, constitue le second Breaking news majeur qu’à connu
le dossier irakien depuis l’audition du général David Petraeus
et de l’ambassadeur Ryan Crocker.
Nouri Al Maliki semble renaître de ses cendres. Affaibli par les
tergiversations du mouvement «Sadriste» et les critiques acidulées
de l’administration Bush, sans parler du pilonnage de ses
fervents opposants comme Ayad Allaoui, Nouri Al Maliki profite de
la proposition du Sénat américain pour reprendre la main. Traînant
une lourde accusation de poursuivre un agenda sectaire et de
bloquer, par sa mauvaise foi, le processus de réconciliation
politique en Irak et la loi sur le partage des richesses pétrolières,
il lance, martial, qu’«il appartient aux Irakiens de décider
de telles questions et ils souhaitent maintenir l'unité de leur
pays». Avant de se positionner en donneur de leçons stratégiques
aux Américains : «Ils ne devraient pas proposer la division de
l'Irak. Ce serait un désastre non seulement pour l'Irak mais
aussi pour toute la région».
La région en question a d’ailleurs fait par de ses craintes par
la voix du secrétaire général du Conseil de coopération du
Golfe (CCG) Abdoul Rahman Al Attiya: «le seul fait de parler de
la division de l'Irak aurait de graves conséquences non seulement
pour l'Irak mais aussi pour la sécurité et la stabilité de la région
et pour la paix du monde». Un autre ensemble régional, l’Organisation
de la conférence islamique (OCI) tire la sonnette d’alarme
estimant que ce plan «va renforcer les racines de l'insurrection
et augmenter les crimes confessionnels parmi les enfants de l'Etat».
La France a été un des rares pays occidentaux à affirmer
clairement son opposition à ce plan de partition: «La France est
en faveur de l'unité, de l'intégrité et de la souveraineté de
l'Irak (…) C'est au peuple irakien de dire la forme
constitutionnelle qu'il souhaite donner à son pays».
Le refus catégorique des Chiites et des Sunnites tranche avec la
bienveillance des Kurdes, bénéficiant déjà d’une forme
d’autonomie, qui applaudissent à l’idée de «reconstruire l'Etat
irakien sur la base du fédéralisme» estimant qu’ «une
solution fédérale pour l'Etat irakien ne signifie pas la
division, mais plutôt une union volontaire».
La polémique sur la partition de l’Irak en trois régions,
sunnite, chiite et kurde, comme solution pour mettre fin aux
affrontements communautaires éclaire d’un jour nouveau
l’approche des démocrates américains et leur possible gestion
du conflit. Si le Sénat a pu formuler une solution aussi radicale
refusée par l’actuel locataire de la Maison-Blanche, les
principales personnalités qui se disputent la caution et les
couleurs du Parti démocrate pour la prochaine bataille présidentielle
ne se sont pas encore fixées de ligne de conduite claire. En témoigne
le débat auquel ont participé cette semaine Barack Obama,
Hillary Clinton et John Edwards.
Interrogés sur s’ils peuvent promettre qu’il n’y aura plus
de forces américaines en Irak aux alentours de janvier 2013, la réponse
des candidats fut évasive et trahit un manque de visibilité
certain. B. Obama estime qu’il serait irresponsable de faire une
telle déclaration. «Je ne peux pas prendre un tel engagement »,
a affirmé John Edwards tandis que Hillary Clinton admet que son hésitation
est due au fait qu’« il très difficile de connaître la
situation que nous allons hériter». Par : Mustapha Tossa
DNCP à Paris
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© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 2 octobre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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