Opinion
La Syrie et les
corridors de la propagande
Mounadil al Djazaïri
Des centaines de milliers de Syriens
dénoncent dans des marches les sanctions
contre la Syrie
et appuient la décision nationale
autonome - Photo: Sana
Lundi 28 novembre
2011 En France, nous avons une presse
indépendante des partis politiques, des
groupes de pression, des grandes
entreprises. C’est tout simplement
merveilleux.
Cette presse, vous ne la prendrez
jamais en défaut, par exemple à
participer à une campagne belliciste
contre la Libye hier ou la Syrie
aujourd’hui.
Bien sûr que non : les faits, rien
que les faits et des commentaires étayés
par des faits.
Par exemple, cette presse nous a
parlé en long et en large de la
proposition française, par la voix
d’Alain Juppé, de créer des corridors
humanitaires en Syrie.
Vos journaux se gardent bien sûr de
traduire et de vous dire que ces
corridors seraient en fait des axes de
circulation privilégiés pour toutes les
forces hostiles au régime de Damas qui
s’y trouveraient sous protection de
l’OTAN et des lumineuses démocraties du
Golfe.
Ces corridors humanitaires
ont donc fait les titres de
bien des journaux.
Ce qui n’est pas le cas de
l’information suivante selon laquelle,
pour l’ONU
l’idée de corridors
humanitaires avancée par la France
n’est pas justifiée à ce stade.
Cette information ne fait pas de
titre de la presse française mais
apparait par exemple subrepticement dans
un article intitulé :
1,5 million de Syriens ont faim
Un article qui nous apprend par
ailleurs que le Croissant Rouge Syrien
et d’autres organisations de ce pays
font ce qu’elles peuvent pour subvenir
aux besoins alimentaires de ces
personnes
C’est dire que les autorités
syriennes n’ont aucune volonté de
réduire à la famine telle ou telle
partie de la population.
On peut lire incidemment, toujours
dans le même article :
Des milliers de personnes ont fui
vers des camps de réfugiés au Liban
et en Turquie, d’autres ont quitté
les villes où se déroulent les
manifestations pour trouver refuge
chez des amis ou de la famille
ailleurs dans le pays.
Si je comprends bien, des milliers de
personnes sont parties au Liban et en
Turquie tandis que d’autres personnes,
sans doute plus nombreuses (à vérifier)
se sont réfugiées dans d’autres endroits
de cette même Syrie toujours sous
contrôle du régime baathiste.
Ce n’est donc pas le régime que ces
gens fuient. N’est-ce pas ce que nous
dit cet article du Figaro ?
En passant la presse hispanophone n’hésite
pas à titrer sur le
refus onusien d’ouverture de
corridors humanitaires jugés non
nécessaires, au moins à ce stade.
Le
dossier Syrie
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