Opinion
D'anciens
terroristes avouent avoir assassiné
les
moines de Tibhirine
Mohamed
El-Ghazi
Les tombes des moines de Tibhirine -
D.R.
Lundi 13 mai 2013
Le magazine Marianne revient
sur l’affaire de l’assassinat des sept
moines de Tibhirine, à l’occasion de la
diffusion d’un documentaire, le 23 mai
prochain, sur France 3. Le film
dévoilera des témoignages exceptionnels,
considérés comme la preuve que les
moines ont bel et bien été assassinés
par le GIA, deux mois après leur
enlèvement au monastère de Notre-Dame de
l’Atlas, près de Médéa. Selon
Marianne, les réalisateurs de ce
film, auxquels il aura fallu des années
d’efforts pour retrouver des témoins
directs dans cette affaire, apportent
des preuves «irréfutables» quant à
l’implication de l’aile armée du FIS
dissous dans cette tragédie qui continue
jusqu’à nos jours de susciter la
polémique. Sur son site internet,
Marianne a publié des extraits de
ces témoignages ; parmi eux, celui de
Hassan Hattab, ancien membre du GIA et
fondateur d’Aqmi qui raconte : «Zitouni
(chef du groupuscule) m’a appelé pour me
dire : je t’informe que j’ai tué les
moines ce matin.» Abou Imen, le dernier
geôlier des moines qui avait assisté à
leur décapitation, a décrit comment ils
ont été tués. «On n’a pas tiré une seule
balle, de toute façon on en manquait.
Ils ont tous été égorgés au couteau.»
Abou Mohamed, un «émir» du GIA, affirme
«que les corps des moines ont été
enterrés dans la montagne et qu’il a été
chargé d’emmener les têtes dans une
voiture pour les jeter sur la route».
Rappelons que le juge antiterroriste
français Marc Trevidic a été autorisé
par les autorités algériennes à se
rendre en Algérie pour mener son enquête
sur la mort des moines. Il a présenté
aux autorités les noms des témoins qu’il
voudrait entendre, et demandé aussi
qu’on l’autorise à exhumer les têtes des
moines et à y pratiquer des autopsies.
Ce documentaire réussira-t-il à dissiper
les rumeurs qui disent que l’assassinat
des moines est dû à une bavure de
l’armée algérienne ou carrément à une
manipulation des services secrets ? En
tout cas, pour Martine Gozlane, ce film
«met un point final» à la réécriture de
l’histoire algérienne et aux tentatives
de «dédouaner» le fanatisme religieux.
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