Opinion
Le prince, les
"hommes bons" et les petites souris
Marie-Ange Patrizio

Giotto di Bondone.
Massacre des saints innocents.
Chapelle Scrovegni, Padoue, 1303-1306
Lundi 26 décembre
2011
« Alors Hérode,
voyant qu'il avait été joué par les
mages, se mit dans une grande colère, et
il envoya tuer tous les enfants de deux
ans et au-dessous qui étaient à Bethléem
et dans tout son territoire, selon la
date dont il s'était soigneusement
enquis auprès des mages».
Évangile selon Matthieu, chap. 2,
versets 16-18.
Chers amis, je
poursuis le récit de mon séjour en Syrie
après avoir appris les attentats de
Damas, avant-hier, veille de Noël.
Je n’ai entendu qu’une fois à la radio
que ces attentats avaient été
revendiqués par les Frères Musulmans
syriens. Martine Laroche-Joubert,
aujourd’hui au Journal de France 2
(chaîne publique), n’a pas cru bon de se
renseigner sur le nombre exact des
victimes, pourtant bien documenté par la
presse syrienne et étrangère : 44 morts
à ce jour et 166 blessés graves. Les
villes (y compris Homs) et villages de
Syrie envahis par une foule de
manifestants, et les hôpitaux débordés
par les donneurs de sang : le réflexe le
plus vital. Pas de décoration des
maisons ni des églises pour Noël, en
signe de deuil et de solidarité avec les
familles des victimes.
Pour une revue de
presse non alignée sur la Syrie, on peut
consulter la rubrique du site Réseau
Voltaire, dont l’équipe de rédaction
est à Damas depuis novembre 2011[1].
Les esprits supérieurs à qui on ne fait
pas avaler les « théories du complot »,
« conspirationnistes » etc.
pourront
continuer à écouter tranquillement les
thèses développées maintenant par tous
nos media : c’est le « régime »
qui a fomenté les attentats contre ses
propres services de sécurité, et
cætera.
Vendredi 18
novembre, rencontre avec le
prince Talal Arslan (voir note de
fin de texte[2]),
dans sa résidence de Beyrouth. Je
reproduis ici les notes que j’ai prises
au cours de cette entrevue, traduite
essentiellement par l’interprète
personnel du prince puis par un membre
du groupe ; du fait de leurs conditions
de transcription, elles n’engagent, bien
sûr, que moi.
« Ce
qui se passe en Syrie et ce qui se passe
au Yémen, en Tunisie ou ailleurs est
très clair, et ce qu’en rapportent les
media ne reflète pas la réalité. Dès les
premiers jours les media ont essayé de
mettre l’accent là-dessus, or il y a là
une différence radicale : parce que les
thèses du président Assad sont conformes
aux aspirations du peuple syrien ; et
lui dans son approche politique est en
bons termes avec sa population.
Assad a été éduqué au sein de
l’école patriotique de son père, certes,
mais il a été influencé par une
éducation occidentale, en fonction de
son éducation occidentale. Dès qu’il a
pris ses fonctions comme président, il a
commencé à agir de sorte qu’il y ait une
ouverture et une avancée en Syrie.
(…) Je suis plus
que sûr qu’il était la personne de la
mouvance des réformes en Syrie, et dès
le début de son mandat il a fait de son
mieux pour donner une image moderne et
morale de la présidence en Syrie.
(…) Les
soi-disant thèses de réforme en Syrie
[rapportées par les media occidentaux]
n’ont absolument rien à voir avec toute
mouvance vraiment réformiste en Syrie.
Certaines forces de cette opposition,
qui se disent d’opposition, se dressent
en fin de compte contre toutes les
composantes de la population civile et,
pour être encore plus précis, je dirai
qu’elles ont des arrières pensées
sectaires, communautaristes et, même,
racistes.
Il faut revenir à septembre 2004,
et à la résolution 1559[3]
sur la « souveraineté du Liban » qui
représente l’étincelle de tous les
événements qui se passent ici, depuis ;
cette résolution est arrivée en même
temps que certains événements en Irak et
en même temps que les théories du
« Grand Moyen-Orient ». Quel est ce
nouveau « Moyen-Orient » qu’on nous
propose ?
D’après ce qu’on
voit, il n’ouvre que sur un avenir
sunnite, avec l’expulsion des chrétiens
et des maronites de la région.
Depuis des centaines d’années on
n’a jamais connu ce genre de ligne
politique et on essaye de nous
convaincre que, sous prétexte de Frères
Musulmans, on nous proposerait un islam
modéré.
On voit les résultats de ce grand
mensonge à Tunis, en Egypte, en Libye et
au Bahreïn. Et on essaie d’appliquer ça
en Syrie et au Liban aussi.
Soyons clairs. Nous, nous payons
la facture de notre attachement à notre
indépendance, à notre arabité aussi, de
notre résistance contre
quoi ? Contre le fanatisme,
c’est-à-dire contre Israël.
Oui, pour nous Israël
représente l’état raciste par
excellence, nous ne sommes pas contre
les Juifs mais contre le racisme advenu
dans cette région qui est le berceau de
notre civilisation, le berceau du
judaïsme, du christianisme, de l’islam.
C’est dans ces principes que nous avons
été élevés, selon les lois de l’arabité.
Assad paye le prix cher de cette
attitude là. Voilà le danger pour cette
région : ils veulent qu’émergent des
entités politiques semblables à l’entité
israélienne. Pour nous c’est
inadmissible, et nous allons résister et
combattre ce courant jusqu’au bout car
il représente l’élimination pure et
simple de notre identité, de nos
religions, de notre civilisation et de
notre histoire.
L’armée américaine dès son
arrivée en Irak a apporté le conflit
entre sunnites, chiites et kurdes. Une
fitna confessionnelle, et raciste, et
ethnique ; et, pire encore, l’expulsion
des chrétiens d’Irak. Malheureusement,
parmi les pays arabes, seule la Syrie a fait preuve de
solidarité avec les chrétiens d’Irak. Où
sont-ils ces régimes qualifiés de
modérés, où sont-elles ces monarchies et
ces principautés présentées comme des
modèles qui n’ont pas accueilli les
chrétiens d’Irak ?
Les chrétiens irakiens n’ont eu
d’autre solution qu’émigrer [hors du
Proche-Orient] ou se réfugier en Syrie.
C’est ce qu’on fait payer à Assad.
Au Liban en 1975, un émissaire
américain, Dean Brown, est venu ici
comme représentant du président Gerald
Ford. A mon père qui était encore en
vie, il a proposé en toute impertinence
le projet de l’expulsion des chrétiens
du Liban. Dean Brown lui a dit que les
navires étaient prêts pour transporter
les chrétiens au Canada, Brésil… Ce
projet n’est pas nouveau. Mais personne
ne se souvient de ça.
Quelle est la place des chrétiens
aujourd’hui au Liban ? Avant 1975, ils
étaient 65% de la population libanaise ;
aujourd’hui, les chrétiens y compris
arméniens ne représentent pas plus de
29% de la population.
Si [les forces impérialistes]
lancent cette campagne contre le
patriarche Raï[4]
c’est parce que celui-ci sait très bien
ce que veut dire cette expulsion, parce
qu’il est au courant de l’existence de
ce plan. L’occident doit savoir ça.
Après la chute
de l’empire ottoman il y avait ici deux
courants : islamiste et panarabe. Les
pionniers de l’arabité sont les
chrétiens de cette région. Essayer de
faire l’amalgame entre l’arabisme et
l’islamisme est un énorme mensonge.
Le
principe même de l’arabité dans cette
région vient des maronites et à leur
tête, des chrétiens ; ce sont les
chrétiens qui ont formulé la pensée
panarabe ; tout le monde doit le savoir.
Nous approchons du premier
centenaire de la première guerre
mondiale ; on retrouve ce même conflit,
entre islamistes et panarabes.
Qu’est-ce qui
me lie à Bachar al-Assad ?
Nous ne sommes
pas de la même confession : c’est le
nationalisme arabe qui nous unit, ça
n’est pas du tout l’islam. Et ceci est
un sujet primordial dans cette région et
voilà pourquoi les USA sont décidés à la
pousser dans l’intégrisme islamiste.
Cette
opération est incompréhensible si l’on
n’y voit pas une opération israélienne.
Voilà le paysage de cette région. Et nos
choix sont faits et ils sont définitifs.
Comparez
l’attitude des media par rapport au
Bahrein, en regard de la Syrie.
Les media font tout ce
qu’ils peuvent avec la Ligue Arabe, qui n’a servi à
rien depuis 1945 excepté à ce que nous
voyons maintenant, pour attiser les
sanctions économiques contre la Syrie.
La Ligue Arabe utilise les puissances
étrangères pour provoquer un changement
de régime en Syrie car [les
dirigeants de la Ligue Arabe]
savent pertinemment qu’ils ne peuvent
pas le faire sur le plan de la politique
intérieure.
Si nous perdions cette guerre,
cette région entrerait dans ce que
j’appellerai une guerre de cent ans ; et
ceci est la chose la plus dangereuse
pour l’existence de cette région.
Je dois dire que j’ai vraiment
peur du [développement] d’un
islam ethnique et fanatique et je dois
vous dire que ce n’est pas simplement ce
peuple mais le monde entier qui paierait
un lourd tribut pour cela. Nous avons vu
ce qui s’est passé pour le 11 IX. Nous
avons vécu ici au Liban une petite
période d’islam fanatique, et je
voudrais être franc : je ne suis pas du
tout effrayé par le fanatisme chiite car
dans la culture chiite il y a toujours
des espaces de liberté ; mais le
fanatisme sunnite est capable de
discréditer tous les autres partis. Par
exemple, je suis druze et c’est une
partie de l’idéologie musulmane, mais je
ne me sens pas accepté en tant que
musulman par les musulmans fanatiques.
Autre exemple : cette guerre
actuelle qui se déroule contre l’église
catholique [dans la région],
pourquoi ?
Ils
[les impérialistes] ne veulent pas s’en
prendre au fanatisme tant que ça sert
leurs positions. Les catholiques
appartiennent à l’église chrétienne qui
ne sert pas [dans la région] les
ambitions impériales, c’est pourquoi
maintenant le conflit se cristallise
autour de l’église catholique et du
Vatican. Le problème n’est pas celui de
l’église catholique par rapport à
l’islam ; c’est que proposer un islam
fanatique sert [les intérêts de]
l’Etat d’Israël qui est raciste.
Il y a à l’heure actuelle une
guerre idéologique contre le Vatican,
contre l’Eglise catholique et ce qu’elle
représente [dans la région]. Et
cela ne concerne pas simplement la
survie et l’identité de la région : cela
concerne la survie de la civilisation,
dans le monde entier (…).
Il faut
toujours revenir, ici, autour de ce seul
sujet, l’arabisme, à cette seule
solution, l’arabisme.
Si nous
traitons le problème à partir de nos
factions confessionnelles c’est la fin
de cette région.
Je ne peux pas
croire, adhérer, aux fanatismes chiite
ou sunnite ou chrétien ou druze. Tout
fanatisme religieux dans cette région
sert les intérêts israéliens et
sionistes ».

Cette entrevue est
la dernière de mon séjour, je quitte
Beyrouth et le reste du groupe en taxi à
minuit et demi, avec un camarade, pour
prendre l’avion le lendemain matin à
8heures à Damas. Je raconterai peut-être
ce trajet dans un autre épisode.
Exergue :
« L’ange dit, La
paix soit avec toi, femme de Joseph, la
paix soit aussi avec ton fils, lui et
toi ayant la chance d’avoir cette grotte
pour maison, sinon à l’heure qu’il est
l’un de vous serait déchiqueté et
mort tandis que l’autre serait vivant
mais déchiqueté. Marie dit, J’ai entendu
les cris, L’ange dit, Oui, tu les as
tout juste entendus, mais un jour les
cris que tu n’as pas poussés crieront
pour toi et avant ce jour tu entendras
encore crier mille fois à tes côtés
(…) L’ange dit (…) tout ce qui
devait arriver est arrivé, ces morts
étaient nécessaires et, avant elles, le
crime de Joseph. Marie dit, Le crime de
Joseph, mon mari n’a commis aucun crime,
c’est un homme bon. L’ange dit, Un homme
bon qui a commis un crime, tu n’imagines
pas combien avant lui en ont aussi
commis, les crimes des hommes bons sont
innombrables et, contrairement à ce que
l’on pense, ils sont les seuls qui ne
puissent être pardonnés. Marie dit quel
crime mon mari a-t-il commis, l’ange dit
tu le sais. (…) Marie dit,
Qu’avons-nous fait. L’ange dit, C’est la
cruauté d’Hérode qui a dégainé les
poignards, mais votre égoïsme et votre
lâcheté ont été les cordes qui ont
ligoté les pieds et les mains des
victimes ».
José Saramago,
L’évangile selon Jésus-Christ
(Ed.
Points, Paris, 2003) p. 122-3,
Trois petites
souris à Saint Jacques le Mutilé.
Le paysage est
aride, le monastère de Saint Jacques le
Mutilé est situé à quelques kilomètres
d’un village, au pied des contreforts
des Monts de l’Anti-Liban ; entouré de
jardins de fleurs (roses pour la
confiture) et de simples, et, en
contrebas, d’une partie des oliviers. Le
matin où j’ai accompagné Sœur
Claire-Marie et Sœur Mariam pour finir
de ramasser les dernières olives,

la douzaine de
moutons de la ferme traversaient
négligemment ces terrasses en broutant
au passage quelques sauges ou origans.

On
domine la plaine jalonnée par les
immenses pilonnes électriques[5],
entre Damas et Homs.

Derrière nous la
frontière libanaise est proche, à
quelques kilomètres seulement. Père
Daniel nous fait monter, Mario (délégué
par une association catholique
italienne) et moi, au sommet du
donjon où logent les hommes de la
communauté ; en principe les femmes ne
peuvent pas venir dans le donjon mais
dans ce monastère, je constate, au fil
de mon séjour, que la règle est vraiment
souple ! Agnès-Maryam à qui j’avais dit
mon étonnement de ne pas percevoir de
règles strictes ni pour la vie
communautaire[6]
ni pour les offices, et même de ne pas
avoir du tout entendu d’offices pendant
notre séjour,
m’a dit que les églises d’Orient
sont « totalitaires » : ici, ce terme
signifie que toute la vie quotidienne,
tout travail et tout le travail est une
prière, une action de grâce et une
offrande à Dieu.
La
veille de notre départ, nous demandons à
visiter ce monastère dans lequel nous
étions, sans savoir vraiment ce qu’il
était. La communauté cultive peu à peu
les terres qui l’entourent : oliveraie,
plantations que je n’ai pas le temps
d’identifier, et les simples avec
lesquelles les sœurs font des tisanes,
des huiles essentielles.
Deux sortes de tisanes (que
j’achète avant de partir) : « bonne
humeur » et « digestion » (effets
corrélés…). « Bonne humeur » est belle
aussi à voir : un mélange riche et très
coloré, je n’ai pas eu le temps de
demander la composition, mais il y a
aussi des petits boutons de fleurs
séchées. Dans une des remises, j’ai vu
des écorces de grenade qui sèchent.

Tout est utilisé
dans le monastère ; et tout est ouvert
d’ailleurs, même les chambres… qui n’ont
pas de clé. Mais quelques barreaux aux
fenêtres, première chose que j’ai
vérifiée en y entrant le soir de mon
arrivée : que voulez-vous, ça m’a un peu
rassurée, en arrivant de Homs. Bien que,
sans clé…
Du haut du donjon, la vue dégagée
évoque le Désert des Tartares, ce
jour-là le ciel était ce que ma mère
appelait un ciel de peintre : un horizon
vaste décoré de nuages. Et les murs et
cultures du monastère. Couleurs de la
terre et du ciel. Peu de bruits, le
relief du silence.

Alex nous fait faire ensuite la
visite des lieux consacrés, et nous
raconte l’histoire du monastère. « Pas
de permis de construire ici », je pense
qu’il vaut dire pas d’obligation de
donner un plan pour pouvoir construire ?
« On fait ce qu’on veut chez soi »; et
il nous dit comment ils décident
ensemble, au fur et à mesure, de ce
qu’ils vont faire (avec quelques
surprises je crois : il y a une toute
petite marche architecturalement
incompréhensible à l’étage où nous
étions logés, qui m’a semblée être là
pour rattraper le niveau du
déambulatoire…).
Rite grec melchite
catholique. Des icônes me rappellent les
canons de l’art roman du XIème
siècle, en Europe. On descend dans une
crypte -appelée ici la grotte- par une
porte basse, obligeant à se pencher pour
entrer. Dans certains endroits -pas ici-
il faut même ramper pour accéder dans
l’église : comme une nouvelle naissance,
et un signe d’humilité. Et protection
contre les chevaux des pillards, et
envahisseurs.
« Ici, les gens mangent les
fruits (même) quand ils sont encore
verts » : habitude des temps où les
habitants cueillaient la récolte avant
la maturité, et avant que les pillards
ne soient venus la leur voler.
Gastronomie de subsistance.
Dans la grotte, la température
est idéale : je me dis que je viendrais
volontiers y dormir, plutôt que dans la
chambre du premier étage. Et un lieu
parfait pour entreposer les conserves,
de toutes sortes (y compris bouteilles).
Le sacré et le profane, l’utile et
l’agréable : totalitaire. Alex explique
que depuis des siècles des tunnels
relient le sous-sol de ces bâtiments
anciens (pas seulement ici au monastère,
dans toute la région) aux frontières ou
aux villages de la plaine, parfois sur
de longues distances : défense
traditionnelle contre l’envahisseur.
Peut-être, actuellement, certains
tunnels des régions frontalières
sont-ils utilisés pour la contrebande,
et pour l’entrée des armements des
criminels. On est ici assez proche de la
Bekaa.
En rentrant de la récolte des
olives (on ramasse tout ce qui reste,
même celles qui sont par terre, dans un
autre sac : on ne laisse pas une seule
olive ni sur les arbres ni à leur pied),
Sœur Claire-Marie s’affaire pour aider
les petites filles[7]
réfugiées au monastère à se préparer
pour l’école ; elle me dit qu’elles
partent en moto, avec Fayçal, le
concierge : « allez les voir partir, on
dirait trois petites souris accrochées à
leur maman ».

Il fait froid,
elles s’équipent avant de monter sur la
moto, toutes les trois finalement bien
rangées derrière Fayçal, les cartables
-des deux du milieu- devant : les
bonnets sont bien enfoncés, elles n’ont
pas de gants, elles me font signe en
riant, pour la photo : image du bonheur
d’aller à l’école, dans et malgré
l’environnement que nous savons.

Je pense à vous
tous les jours, petites souris de Saint
Jacques le Mutilé. Et à ceux qui vous
entourent, hommes et femmes sages et
courageux. Personne d’autre que le
peuple syrien ne pourra mieux vous
protéger de la barbarie sadique des
fanatiques et de leurs mandataires
« défenseurs des droits de l’homme et de
la démocratie» ; je n’écris ces lignes
que pour rester près de vous et tenter
de faire partager ces moments de
bonheur.
Chers amis,
lecteurs de ce récit, allez visiter le
site de cette communauté ; vous y
trouverez, mieux que dans ces lignes, le
témoignage d’une vie que nous pouvons
essayer de préserver.
m-a

[2]
Le prince Talal est l'héritier
de la dynastie qui refoula les
Croisés et créa la principauté
du Mont Liban, embryon du Liban
actuel. A l'intérieur de
l'islam, la dynastie des Arslan
est devenue druze (ce que les
takfiristes considèrent comme
une hérésie). Au cours du XXeme
siècle, l'autorité des Arslan
sur la communauté druze a été
contestée par les Joumblatt. Et
durant la guerre civile, les
Joumblatt ont pris l'ascendant.
Bien qu'il ait commis des crimes
de guerre en rasant deux
villages chrétiens, Walid
Joumblatt est président du Parti
Socialiste Progressite, et
vice-président de
l'Internationale socialiste.
Le prince
Talal a créé le Parti
démocrate du Liban, dont le
programme est non-violent et
écologiste, ce qui va à
contre-courant de la scène
politique libanaise. Lors des
événements de 2008, quant le
gouvernement Siniora a voulu
couper le système de
communication et
d'approvisionnement de la
Résistance, les partisans de
Walid Joumblatt ont commis des
atrocités sur de jeunes
miliciens du Hezbollah. Le
prince Talal s'est interposé
pour que le Hezbollah ne venge
pas les siens et que le sang
cesse de couler. Depuis, Walid
Joumblatt est partiellement
retiré de la vie politique et
passe la main à son fils
Tamerlan. Après l'accord de
Doha, le prince Talal Arslan,
qui occupait un ministère de
seconde importance (la Jeunesse
et les Sports), est devenu le
porte-parole de facto de
la Résistance au sein du Conseil
des ministres. Il a en effet la
confiance de tous les leaders de
la Résistance (Mahmoud
Ahmadinejad, Bachar el-Assad,
Hassan Nasrallah, Michel Aoun
etc.).
[3]
Voir le texte de la
résolution 1559, la
déclaration
du
Secrétaire général du Ministère
des affaires étrangères et des
émigrants du Liban, M. MOHAMAD
ISSA, et les explications
de vote de certains membres du
Conseil de Sécurité :
http://www.voltairenet.org/Resolution-1559-du-Conseil-de
. Tout est déjà là, en effet.
5[5]
« La
presse internationale fait
l’impasse sur l’enlèvement de
cinq ingénieurs iraniens à Homs.
Cette action fait suite au
sabotage du pipe-line
approvisionnant la centrale
électrique et au retrait de
Petro-Canada. L’objectif est de
priver Homs d’énergie »
http://www.voltairenet.org/Inflation-des-accusations-contre
[6]
« La
communauté, érigée en 2000, a
ceci de particulier qu’elle
revient à l’idiorythmie des
anciens monastères orientaux où
le programme de vie est adapté à
la personne et au consensus
communautaire et non vice-versa.
Ceci crée une ambiance
singulière de fraternelle
proximité dans une saine
liberté, avec un judicieux
équilibre entre les moments de
solitude et de silence et les
moments d’expérience ou de
détente communautaire » :
http://www.maryakub.org/mission.html
Le
dossier Syrie
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