Les brèves
de la Plume
Nucléaire...
Iran... Israël :
une fois de plus, l'ONU et l'AIEA
tombent le masque
Marc
Leroy
Mardi 1er octobre 2013
Ce jeudi, lors de son passage au
siège des Nations Unies à New‑York, le
fraîchement élu nouveau président de la
République Islamique d’Iran Hassan
Rohani a été amené bien entendu à
évoquer ce serpent de mer otanien, ce
marronnier de la presse atlantiste : le
fumeux dossier -s’il en est- du
nucléaire iranien.
On ne le sait que trop, depuis des
années, Israël et son laquais étasunien
font feu de tout bois pour nous
annoncer, tels des cassandres de
Prisunic, le cataclysme mondial
imminent (bien que sans cesse repoussé
d’ailleurs) que constituerait pour la
sécurité du monde « libre » une
éventuelle possession par l’état perse
d’une -unique- bombe atomique. Peu
importe que depuis toujours, les
dirigeants iraniens nient la volonté
qu’on leur impute de vouloir produire un
armement nucléaire… Peu importe que cet
état n’ait dans toute son histoire des
derniers siècles jamais déclenché la
moindre guerre ou agression militaire
envers qui que ce soit (ce qui n’est pas
le cas de tout le monde, suivez mes
regards)… Peu importe que d’évidence, le
simple fait de posséder une telle arme,
et bien plus encore de seulement
envisager s’en servir vaudrait à l’Iran
d’être immédiatement vitrifié dans la
minute… Peu importe qu’on ait du mal à
voir ce qui autorise les pays possédant
(et parfois dans quelles proportions !)
l’arme atomique à dénier à d’autres un
droit qu’ils s’autorisent très largement
à eux-mêmes… Peu importe surtout que
dans toute l’histoire de l’humanité «
élevée » à l’ère atomique, un seul pays
ait jamais osé utiliser cette arme (par
deux fois, sur des populations civiles,
pour tester son nouveau joujou, frapper
de terreur un pays presque déjà
totalement vaincu et impressionner pour
la suite l’URSS stalinienne )… Et peu
importe que ce pays criminel de guerre
s’il en est (78 000 morts à Hiroshima,
35 000 à Nagasaki et des dizaines de
milliers d’autres dans d’atroces
souffrances les années qui suivirent,
pour un total terrifiant aujourd’hui
estimé à 210 000 victimes civiles
concernant deux bombardements sans
aucune justification ou cible militaire,
auxquelles on pourrait d’ailleurs fort
bien ajouter les 85 0000 morts -tous
civils eux aussi- des bombardements «
classiques » et tout autant dépourvus
d’objectif militaire sur Tokyo), peu
importe que ce pays soit justement, et
dans la plus totale indécence, celui qui
crie le plus fort aujourd’hui contre
l’Iran…
Tout le monde se souviendra sans
doute du
numéro de cirque avec petit dessin à la
clé de Benjamin Netanyahu à la tribune
de l’ONU il y a quelques
mois, lorsque celui-ci dénonçait des
trémolos dans la voix et comme un
parfait clone de Colin Powell le danger
terrible que constituerait pour le monde
une hypothétique bombinette iranienne…
Alors même que, de notoriété publique
et sans que cela gêne le moins du monde
ONU, Etats-Unis ou Union
Européenne (et notamment donc la
France), Israël est bien lui -dans
l’opacité la plus totale et depuis des
décennies- en possession de ce qui est
sans doute (derrière ceux des Etats-Unis
et de la Russie et devant celui de la
France) le troisième arsenal nucléaire
mondial… dans une illégalité absolue,
car en violation flagrante du traité de
non prolifération nucléaire que l’état
hébreux s’est naturellement bien gardé
de ratifier (tout comme il s’est tout
aussi évidemment abstenu de signer la
convention internationale sur
l’interdiction des armes chimiques
d’ailleurs : charité bien ordonnée
commence par les autres, c’est bien
connu !). Ce même traité que les
puissances occidentales et leur faux-nez
onusien somment pourtant aujourd’hui
-sous la menace de sanctions économiques
et politiques supplémentaires, et
beaucoup plus si affinités- le régime
iranien de respecter scrupuleusement !
Après avoir protesté de sa bonne foi
et mis en avants les motivations
purement énergétiques du programme
nucléaire iranien devant l’Assemblée
générale, Hassan Rohani a demandé que l’ONU
et son satellite l’AIEA (Agence
Internationale de l’Energie Atomique)
incitent enfin Israël à signer le traité
de non prolifération sans délai,
déclarant notamment : « tant que les
armes nucléaires existent, le risque de
leur utilisation et la menace de leur
prolifération persistent. Toutes les
activités nucléaires dans la région
devraient être soumises aux contrôles de
l’Agence internationale de l’énergie
atomique ».
L’ONU et l’AIEA ont
tout aussitôt (comme toujours sous la
pression amicale et totalement neutre
des Etats-Unis) refusé catégoriquement
d’adopter une résolution contraignant
Israël à ce sujet. Mieux encore, ils ont
refusé purement et simplement de
simplement demander à l’état hébreux de
soumettre ses installations nucléaires à
un contrôle international (ce que ces
mêmes ONU et AIEA exigent
pourtant de l’Iran). Un deux poids-deux
mesures aveuglant qui ne surprendra
évidemment que les benêts qui croient
encore au « machin » (l’ONU)
comme disait le grand Charles, ou à ces
autres farces que sont la « communauté »
ou le « droit » international-e…
Publié le 2
octobre 2013 - Source
La Plume à Gratter
Le
dossier Iran
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