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Opinion
Le réveil du monde
arabe enserre Israël dans l'étau de la liberté
Manuel de Diéguez
Manuel de Diéguez
Dimanche 30 janvier 2011
Introduction
1 - Quand les peuples
arabes sortent du sommeil
Mes lecteurs savent qu'un
décryptage hebdomadaire de la politique internationale est
condamné à prendre de l'avance sur une actualité mondiale qui se
déroule pourtant sous ses yeux sans consentir presser le pas. Si
le commentaire n'est pas prospectif, il prend du retard. C'est
pourquoi la semaine dernière, j'ai placé Israël au cœur de
l'histoire du monde, tellement il était évident que cet acteur
allait débarquer sur les planches du quotidien et occuper le
devant de la scène.
Tout le monde sait que ce petit
Etat dicte sa politique étrangère à la France ; tout le monde
comprend que si le Quai d'Orsay était sur le point de confier au
savoir-faire de nos CRS le soin de rétablir l'ordre en Tunisie
et d'y ajouter quatre conteneurs de gaz lacrymogène, c'est qu'il
est vital, pour Israël et pour le Conseil représentatif des
institutions juives de France, de veiller avec la plus grande
vigilance sur le sommeil politique des pays arabes.
Une semaine seulement plus tard,
le machiniste biblique de la planète nous montre comment il lève
et baisse le rideau des nations. Israël crie haut et fort qu'il
a grand besoin du tyran Moubarak, qui l'aide si bien à
poursuivre la conquête de la Cisjordanie et à assurer le blocus
serré et le lent pourrissement en plein air du chancre de Gaza.
2 - Israël et la politique
intérieure de la France
Mais l'heure a également sonné au
beffroi d'Israël de dicter au jour le jour sa politique
intérieure à la France. L'exemple le plus paradigmatique qui
pouvait en être donné est celui du contrôle de la liberté de
parole à l'égard d'un Israël qu'exerce désormais l'Ecole normale
supérieure, dont le prestige n'a d'égal que celui du Collège de
France. Comment y interdire tout débat sur la gangrène ou le
cancer foudroyant de Gaza, dont j'ai écrit depuis bien longtemps
qu'il se placerait immanquablement au cœur de l'histoire de
l'éthique mondiale, tellement une démocratie à laquelle le globe
terrestre prétend s'être converti ne survivrait pas aux
représentations jour après jour et à guichets fermés de
l'asphyxie qui la menace. Le silence lui-même se fait spectacle
quand il se rend complice de l'enfermement d'un million six cent
mille hommes, femmes et enfants dans un camp de concentration
titanesque sous les yeux des caméras des cinq continents.
Or, on a entendu M Edgar Morin
informer le public de ce que l'interdiction d'en débattre à
l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm était venue de
l'Elysée, c'est-à-dire du Comité Représentatif des Institutions
juives de France cité plus haut. Puis, M. Régis Debray a
déploré, dans le Monde du 25 janvier 2011, une censure d'Etat
"indigne" et attentatoire aux principes censés guider la
démocratie et piloter la République des droits dits "de
l'homme". Puis on a lu sous la plume de Monique Canto-Sperber,
responsable de l'éclat mondial de ce fleuron de notre système
d'enseignement expliquer le bâillonnement de l'Ecole par la
nécessité de mettre à égalité les droits des adversaires du
blocus de Gaza avec ceux des approbateurs, et que le débat sur
les souffrances de la ville martyre lui semblait pencher
fortement du côté des humanistes. Autrement dit, du temps de
Soljenitsyne, l'objectivité scientifique de l'intelligentsia
française et le culte de la rationalité cartésienne, qui
demeurent les fondements à la recherche expérimentale, auraient
exigé la mise à égalité des adversaires et des laudateurs des
goulags.
3 - Comment on manipule le
concept d'objectivité
On voit que, quinze jours
seulement après les évènements de Tunisie et ceux du Caire, il
devient impossible de ne pas situer Israël non seulement au cœur
de la politique mondiale, mais également au cœur de la réflexion
anthropologique de notre temps sur la notion même de
civilisation. Au reste, les deux dramaturgies sont parallèles au
niveau des péripéties qui ponctuent le déroulement de la pièce,
parce que l'Etat a officiellement et à nouveau déclaré, à
l'occasion de la visite manquée de Mme Alliot-Marie à Gaza, que
le blocus de la ville devait être levé. C'est dire que la France
ne saurait se soustraire au devoir moral et politique clairement
tracé par une décision unanime de l'Assemblée générale des
Nations Unies, de l'Union européenne, des Ministres des Affaires
étrangères du Vieux Monde et de vingt-six ex-hauts dirigeants de
l'Union.
Mais, de même que la
fonctionnaire franco-israélienne de fait que l'Etat a cru devoir
charger des relations de la République avec tout le Moyen Orient
avait réussi à rendre inaudible la voix officielle de la France
à Gaza, Mme Canto-Sperber entend faire taire à son tour la voix
de la raison politique mondiale et de l'esprit de justice censés
consubstantiels à la démocratie planétaire en soumettant tout
subitement la notion classique d'objectivité scientifique à un
traitement scolastique qui met la France et son Etat dans une
situation intenable sur l'échiquier diplomatique européen et
intercontinental. Car le souci d'occulter la vérité sur Israël à
l'aide d'une manipulation sophistique du concept d'objectivité
aboutit à condamner l'Ecole normale supérieure à soutenir le
gouvernement du peuple hébreu à titre statutaire et en toute
circonstance.
4 - La dichotomie politique
de la France
Quid, si les comportements
réels sur le terrain réfutent l'orthodoxie démocratique ? Mais
on sait que les Etats-Unis ont promis à M. Benjamin Netanyahou
d'opposer leur veto à toute hérésie doctrinale qui
délégitimerait les violations les plus flagrantes du droit
international bénisseur de l'expansion territoriale du peuple
hébreu. Le pieux traité d'alliance et d'allégeance que la rue
d'Ulm a signé avec un Etat étranger sur le sol de la nation, et
cela au nom de "l'objectivité scientifique" se lit en ces
termes sous la plume de la directrice de l'Ecole : "L'Ecole
normale supérieure entretient des liens précieux d'un point de
vue scientifique avec des universitaires et des équipes de
recherche israélienne. Aucune réunion publique appelant à les
rompre n'aura lieu avec mon accord à l'Ecole normale
supérieure."
Mais précisément, la France officielle ne dit pas cela à Gaza,
comme il est rappelé plus haut, de sorte que la rue d'Ulm en
vient à illustrer la scissiparité politique et la bancalité
d'une République déchirée entre ses dévotions - dichotomie qui
commence de frapper la politique de M. Barack Obama à son tour.
Car l'Amérique demande maintenant à l'Egypte de respecter les
principes et les lois des démocraties et, dans le même temps,
elle remercie de tout cœur M. Moubarak de son soutien si
précieux dans un "dossier" qualifié de "délicat",
celui de l'expansion territoriale d'Israël et du blocus de Gaza,
qui condamne la politique mondiale à un biphasage cérébral et à
une bipolarité mentale intenables. Seulement, ce ne sont pas
Princeton, Harward, Stanford ou Columbia que le pouvoir juif
conduit ou contraint au reniement public de l'évangile politique
de l'Amérique, tandis que l'Ecole normale supérieure est devenue
un endroit où il serait interdit d'écouter Soljenitsyne.
5 - L'inconscient religieux
de la politique mondiale
Mais l'anthropologie politique
comparée révèle que le mal français est encore plus profond et
plus institutionnel qu'on ne le croit, et cela en raison de ses
origines théologiques. Souvenons-nous de ce que l'Ecole est
demeurée marxiste bien au-delà de 1960 et qu'à l'époque un bon
élève de l'Ecole, un dénommé Régis Debray, avait vertueusement
refusé d'y serrer la main du Général de Gaulle au nom du credo
messianique d'un certain Althusser. C'est dire que les racines
religieuses de la corruption de l'intelligentsia française et de
ses "établissements d'enseignement" comme disait Nietzsche,
remonte au Moyen Age et à la faculté de la théologie de la
Sorbonne, tellement un Etat que son passé monarchique et
catholique a marqué de son sceau rend plus viscéralement
centralisateur et livre davantage son intelligentsia aux
orthodoxies du moment que les démocraties protestantes, formées
à l'école des grands relaps et renégats, les Luther et les
Calvin.
Voyez comme Mme Canto-Sperber noie le poisson dans une théologie
moralisatrice. Car elle glorifie les vertus de l'Ecole, mais ces
vertus, elle s'interdit de les pratiquer au nom des intérêts
tellement moraux, rationnels et scientifiques d'Israël:
"Puisqu'on parle depuis plusieurs jours de liberté d'
expression, ne devrait-on pas d'abord en défendre la condition
la plus sûre: l'accès à une éducation capable de former des
esprits libres et critiques et le refus de l'oligarchie du
savoir ? Là, ce sont de vraies victoires, mais des victimes sans
voix, donc on les ignore." Quel défaussement catéchétique!
6 - Un examen de conscience
Dans le texte ci-dessous, la
question des gènes d'Israël, dont on sait que cet Etat en
réclame si ardemment la spécificité psychobiologique et
théologique, je me suis livré à un examen de conscience de notre
civilisation dite des "droits de l'homme" ; car si les
chromosomes du peuple juif demeurent désespérément introuvables
dans les laboratoires de Tel-Aviv, alors les nôtres et les siens
sont les mêmes et nous sommes, nous aussi des tueurs masqués à
Gaza, parce que le droit pénal met la culpabilité des complices
et des auteurs d'un crime à égalité.
Mais, dans ces conditions, une
réflexion anthropologique sur les origines religieuses du
nucléaire militaire s'impose à Israël et à l'Occident. Ne nous
faisons pas d'illusion : si le monde arabe s'émancipe, Tel-Aviv
n'aura plus que sa bombe atomique pour terroriser l'univers. Il
s'y prépare en secret et depuis longtemps. Le 6 février, je
traiterai de ce sujet avec un peu d'avance - mais mes lecteurs
ont l'habitude de m'aider à regarder le présent comme s'il avait
déjà basculé dans le passé.
1 - Le capital
psychogénétique dont Israël se réclame
La seule nation au monde dont l'Etat entend doter les
chromosomes de la population d'un statut particulier est de
provenance multinationale. Comment interpréter le prodige d'un
peuple à la fois d'origine trans-territoriale et en quête d'une
terre étroitement délimitée et porteuse, à ce titre, d'une
transcendance biblique ? Que ce prodige cérébral n'ait attiré
l'attention d'aucun observateur de la bipolarité native de
l'encéphale dont le singe rêveur se trouve doté et que la
schizoïdie mentale qui caractérise une espèce devenue locutrice
à l'école des surfaces qu'elle habite ne provoque l'étonnement
d'aucun politologue, voilà qui révèle une carence dont les
performances mêmes de la conque osseuse de l'humanité se trouve
frappée. Mais ce handicap suffirait, s'il en était besoin, à
mettre en évidence combien la science anthropologique qu'attend
le XXIe siècle se trouve légitimée à peser les fondements de sa
méthode et à s'interroger sur les présupposés inconscients qui
fondent toute sa problématique: car il lui faudra tenter de
démontrer qu'une civilisation privée de toute connaissance de
l'axiomatique qui pilotera le décryptage d'un animal de ce type
sera condamnée à chercher et à trouver les clés de sa schizoïdie
- donc de son histoire dichotomisée - et cela, bien qu'elle ne
dispose que d'informations spectaculairement insuffisantes pour
seulement tenter spectrographier une politique tissée à son tour
de prodiges mentaux biphasés. Comment expliquer les diverses
identités épistémologiques entre lesquelles les évadés bifides
de la zoologie se partagent si nous manquons d'une
interprétation critique de la vie mentale d'un primate scindé
entre le réel et le songe?
Montesquieu disait qu'il fallait, une fois dans sa vie,
désapprendre tout ce qu'on a appris. La civilisation mondiale a
rendez-vous avec ce précepte : comme du temps du baron de la
Brède, nous avons besoin de comprendre l'histoire du monde à
nouveaux frais et à une plus grande profondeur, comme au XVIIIe
siècle nous avons besoin de la raconter à un public sur le point
de se libérer des interprétations scolaires qu'on lui a
enseignées, comme les encyclopédistes, nous avons besoin de nous
évader des décryptages théologiques qui flottent encore dans
l'atmosphère, comme Voltaire ou Diderot, nous avons besoin
d'apprendre à regarder le genre humain dans sa totalité et de
l'interpréter dans sa dichotomie originelle. Mettons-nous à
l'écoute de l'anthropologue et du philosophe des Causes de
la grandeur et de la décadence des Romains, mettons-nous
à l'école du sociologue des Lettres persanes, car
notre temps a le devoir de porter le récit des évènements à une
spéléologie du simianthrope. C'est dans cet esprit que j'ai
tenté, la semaine dernière, d'esquisser les contours de la
question qu'Israël pose à la politique et aux sciences humaines
d'aujourd'hui.
-
Le réveil
démocratique des peuples arabes et la chute d'Israël dans la
bio-génétique,
23
janvier 2011
2 - Comment profiter des lois de la nature
Si la science historique, la géopolitique et la psychologie du
XXe siècle s'étaient dotées d'une anthropologie abyssale, notre
siècle aurait son Montesquieu, comme les encyclopédistes avaient
eu, en l'auteur de L'Esprit des lois, le premier
psychanalyste de l'histoire universelle. Que dit le théoricien
de l'inconscient politique de Caligula ou de Tibère ? Si nous
l'avions bien lu, nous aurions d'ores et déjà été conduits à
l'école d'apprentissage des arcanes du genre simiohumain. Du
coup, nous aurions prévu, dès 1933 le sort qui attendait
fatalement le rêve de la race et le rêve communiste,
c'est-à-dire le songe biologique et le songe angélique entre
lesquels la vie onirique du cavernicole bipolaire se partage
nécessairement.
C'est donc avec
un grand retard que nous racontons le destin séraphico-meurtrier
qui attend Israël, parce que non seulement l'épopée
angélico-carnassière de ce petit Etat peindra l'humanité du XXIe
siècle sous des traits spéléologiques, mais parce qu'au terme de
l'aventure de nos gènes tumultueux, la postérité
anthropologique, psychanalytique et philosophique de Darwin et
de Freud s'éclairera à la lumière d'une révolution considérable
des méthodes d'analyse de la science du passé du monde.
Quels sont les
axiomes de la biologie qui pilotent les défenseurs actuels du
capital psychogénétique du "Grand Israël"? Le premier de leurs
postulats se révèle nécessairement d'origine semi-zoologique:
puisque la force finit toujours par faire le droit, disent-ils,
il nous suffira d'attendre avec un peu de patience qu'une loi de
la nature dont nous partageons les verdicts avec tous les autres
animaux de la terre ait eu le temps de triompher à son tour en
Judée. Or, la bête musulmane ne se réveillera que dans une
dizaine d'années et sa sortie du sommeil demeurera fort
partielle. Certes, elle sera suivie du déversement de ses masses
dans les rues; mais ce déchargement ne suffira pas à mettre le
pouvoir entre ses pattes, de sorte que, pendant un demi siècle
encore, l'empire américain et nous-mêmes disposerons
conjointement des moyens financiers et verbaux d'acheter des
émirats arabes corrompus jusqu'à l'os.
3 - La
grande fatigue du mythe de la Liberté
Qu'adviendra-t-il de l'enfilade des épouvantails imaginaires sur
lesquels l'empire de Washington aura pris appui afin d'étendre
sans fin sa puissance tant terrestre que navale - l'Afghanistan,
l'Irak, l'Iran, le Kosovo et peut-être la Côte d'Ivoire? Certes,
cette enfilade de supports mythiques lui aura permis de tenir à
bout de bras ou du moins d'assurer le flottement et la
navigation sur tous les océans du songe selon lequel le peuple
de Jahvé serait menacé d'une destruction subite et effroyable de
ses gènes. Il faut donc, disent les psycho-généticiens d'Israël,
se défendre jour et nuit contre la menace d'un anéantissement
imminent de la race élue, mais que nous voyons accablée sous les
flèches d'ennemis terrifiants.
Dans un demi-siècle, Moïse aura été sauvé des eaux pour la
seconde fois, parce qu'il aura tellement fortifié ses
chromosomes et paraîtra si définitivement légitimé par un siècle
entier de jouissance de son statut psycho-biologique sur la
scène internationale qu'il sera trop tard pour jamais plus se
risquer à interdire de délégitimer la conquête de la Judée par
la force de tous les autres animaux évoqués ci-dessus. Alors,
cette victoire de nos gènes deviendra l'expression universelle
du droit et de la justice, donc de la vérité éternelle sur la
terre; et aussitôt, on verra toutes les démocraties du monde se
lasser tout subitement de brandir leurs totems ridicules - je
lis le livre d'heures d'Israël - qu'elles appellent des
idéalités, et l'on verra une bienheureuse fatigue planétaire du
mythe de la Liberté disqualifier les verdicts du suffrage
universel. On les proclamera donc grotesques, ce qui permettra à
l'Etat d'Israël de domicilier saintement le tribunal de la race
juive sur le territoire des indigènes terrassés; et la
mappemonde entière rira et chantera des cantiques à la gloire du
peuple hébreu; et le champ de ruines d'une civilisation dont la
sottise aura donné la liberté des peuples pour assise à
l'humanité enseignera au globe terrestre régénéré que la
sécurité d'Israël se trouve enfin assurée.
4 - Une expérimentation scientifique
dangereuse
Mais si le peuple des gènes de Jahvé proclame néanmoins son
appartenance native à une divinité trans-terrestre et si cette
race fonde son éthique sur des chromosomes scindés de la sorte -
et cela selon les écrits mêmes de son ciel - il va falloir
vérifier en laboratoire une hypothèse aussi ambiguë. Or,
l'expérimentation scientifique pourrait se révéler dangereuse si
elle devait s'étendre à toute la surface de notre astéroïde.
Car, de deux choses l'une : ou bien la lentille de nos
microscopes électroniques les plus perfectionnés nous fera
découvrir le capital génétique extraordinaire des animaux dont
les fils de Moïse se réclament aux côtés de Washington, et dans
ce cas, la joie de ces bêtes se révèlera scindée et de courte
durée, parce que leur troupeau sera montré du doigt par la masse
entière des rescapés d'un quadrumane toisonné; ou bien la perle
des chromosomes demeurera indétectable et l'on se dira: "Puisque
le gène juif n'existe pas, c'est que nous sommes tous et dès
maintenant des bêtes piégées sans le savoir par une calamité
éternelle et universelle dont notre nature se trouve frappée
depuis la nuit des temps; et notre devoir nouveau nous
contraindra à nous demander s'il existerait quelques spécimens
monstrueux ou privilégiés, allez savoir, dont les cellules
grises nous permettraient de distinguer nos pâturages de ceux
des autres bestiaux."
5 - A la recherche de la rétine
transzoologique de l'humanité
Mais alors,
comment découvrirons-nous les critères qui nous permettront de
séparer nos meurtres à nous de ceux des saints d'Israël ? Si ce
peuple tue ses semblables à l'école de ses chromosomes sacrés ,
comment les tuons-nous à l'école des nôtres ? Les gènes de Caïn
se déroberaient-ils à notre regard, comme les particules
élémentaires ne se laissent plus détecter dans nos vieilles
chambres de Wilson? Et d'abord, disent maintenant les
généticiens d'Israël, ou bien le droit des peuples de disposer
d'eux-mêmes trouve bel et bien son titre de gloire et sa
renommée dans le capital psychobiologique dont Israël se
réclame, ou bien ce droit se cache dans une spécificité
méta-zoologique encore invisible à notre espèce et qui
échapperait à nos appareils optiques rudimentaires.
Certes, c'est à
la demande du globe oculaire propre à l'Etat juif que la
communauté internationale des peuples dits démocratique a refusé
de légitimer le suffrage universel par la voix duquel le peuple
palestinien a exprimé son droit évangélique de disposer de
lui-même. Mais où est passée notre rétine à nous si nous avons
acquiescé, nous aussi, aux verdicts du tribunal de Caïn et si
nous avons même applaudi à tout rompre une aussi sage
magistrature des chromosomes assassins qui commandent notre
propre capital psychogénétique à son tour? Mais si le véritable
socle du vote populaire était bel et bien le droit sacré des
peuples de disposer d'eux-mêmes et si ce droit-là était celui
que le ciel du peuple français aurait revendiqué en tout premier
lieu face à ses rois, comment mettrons-nous la main sur la
rétine trans zoologique de l'humanité qui piloterait la
démocratie du haut de son Eden ? Et puisque la France s'est
ensuite amputée de son statut métabiologique sous le premier
empire, la Restauration et le second empire, perd-on l'humanité
trans-biologique dans laquelle on avait cru débarquer à se
donner derechef un capitaine ridiculement ficelé aux chromosomes
de son ciel ? Autrement dit, quelle est l'animalité politique
propre aux dieux d'autrefois et à quelle zoologie leurs trois
continuateurs ressortissent-ils? Le premier Caïn ne serait-il
autre que le créateur schizoïde que nous avons proclamé le plus
parfait des dieux?
6 - La main de fer de la logique
biologique
Décidément, la
décision étourdie d'Israël de sanctifier son Jahvé dans l'ordre
zoologique nous pose la question du statut à la fois
désespérément animal et désespérément séraphique des démocraties
dites trans-biologiques. La bestialité propre à une espèce
désormais vocalisée par ses idéaux totémisés serait-elle
précisément pilotée par un séraphisme de tueurs masqués? Mais
alors, sous l'angélisme oraculaire de Jahvé le sanglant et de
l'idole du langage que nous serions devenus à nous-mêmes, notre
démocratie irénique d'apparence et viscéralement meurtrière se
montrerait-elle fidèlement réfléchie dans le miroir à double
face que nous appelons notre encéphale?
Exemple : la
guerre vertueuse et pieuse que l'Europe démocratique prétend
avoir menée contre le nazisme et ses crimes, puis contre la
pseudo-démocratie des goulags que pilotait le clergé d'une
dictature de l'utopie, cette guerre d'une orthodoxie
prolétarienne a-t-elle démontré que le vote populaire serait
célestiforme et que le droit des peuples de décider de leur
statut, donc d'en disposer à la seule école d'apprentissage de
leur sainte volonté, ce droit, dis-je, nous montrerait-il enfin
le germe trans-zoologique de la civilisation européenne? Mais
alors, pourquoi le suffrage universel de l'Occident s'est-il
laissé piéger par les gènes pseudo angéliques d'Israël, dont les
chromosomes séraphiques refusent mordicus de légitimer un jour
le suffrage universel du malheureux peuple palestinien?
Vous me direz que le capital génétique dont la démocratie se
réclame repose sur la souveraineté métazoologique des nations de
la Liberté et de la Justice. Mais alors, comment le génie juif
joint-il ses dévotions universelles aux nôtres pour que nous
rejetions d'un seul et même élan la volonté d'autonomie
nationale de la Judée d'Allah et pour que nous légitimions
ensemble les meurtres que nous y perpétrons côte-à-côte? Ne
serions-nous que les Caïns dédoublés d'Israël? Et pourtant, on
voit, dans nos églises nos idéalités aux mains jointes nous
faire lever les yeux au ciel de notre justice ; et nous ne
cessons de nous dire, in petto, qu'un régime politique
qui, diantre, ne ferait pas résolument du pays qu'il prétend
diriger un acteur autonome sur la scène internationale serait
illégitime par nature et par définition. Sacrebleu, la logique
de la piété des modernes dans laquelle Israël a enfermé nos
cœurs est une main de fer dans un gant de velours ; mais cette
main de fer se referme autant sur nos âmes que sur celles du
peuple hébreu.
7 - La zoologie des dieux
Mais alors,
quelle est l'animalité dévastatrice dont le peuple palestinien
se voit frappé à son tour? Que nous dit l'aiguille sur le cadran
de nos gènes à tous? Que si les fidèles d'Allah prétendent
disposer, eux, du droit souverain de renoncer, même
partiellement à leur souveraineté nationale et d'en négocier les
conditions d'acquisition avec un conquérant qu'ils
autoriseraient "librement" à occuper une partie de leur
territoire, ces faux fidèles du Coran se réclameraient, eux
aussi, de la politique zoologique d'Israël. Décidément, dit
encore la sainteté de la pensée logique, on ne comprend le
fondement ultime, donc la nature même d'une démocratie encore
oscillante entre l'ange et la bête que si l'on a découvert le
terreau proprement animal de la question même que le biologisme
d'Israël pose désormais à l'humanité tout entière. Car c'est
sans détours que ce peuple se réclame maintenant de
l'enracinement de ses gènes dans une terre censée lui donner
mission, en retour, dit-il, à ses chromosomes d'incarner la
nature psychobiologique de la souveraineté nationale.
Mais si, en son
ultime fondement génétique, la liberté dont les démocraties se
réclament avait vocation de nous renvoyer tout autant à un
certain territoire que le proclamait la monarchie - décidément
la logique que commande notre statut trans zoologique ne veut
pas lâcher prise - c'est que tous les gouvernements du monde
s'enracineraient dans l'inconscient tribal qui caractérise les
sociétés simiohumaines; et, du coup, la guerre entre les gènes
introuvables d'Israël et ceux de la Palestine se fonde sur leur
sacralisation respective de terres théologiquement rivales l'une
de l'autre dans les arpents de l'humanité. D'un côté, Israël
entend retrouver une région jetée en pâture aux Hébreux par le
Zeus des lopins de l'endroit, lequel aurait malencontreusement
perdu ses hectares en cours de route, tandis que la Palestine
voudrait conserver un territoire qu'Allah s'est laissé arracher
des mains par surprise et après un long usage.
Il s'agirait
donc d'une guerre zoo-théologique entre deux propriétaires en
rivalité dans leurs cieux respectifs, de sorte que l'Olympe de
chacun, avec son cortège de fidèles serviteurs, se fondrait dans
une nature biologique commune à tous les dieux. Dans ce cas,
qu'en serait-il de la légitimation terrestre et céleste
étroitement confondues des richesses tant animales que divines
dont les hommes et leurs idoles se partageraient le butin les
armes à la main? Les deux Zeus ne confirmeraient-ils pas d'un
seul cœur que seule la force fait le droit? Le Jupiter des
musulmans ne mettrait-il pas toute la force légitimante de son
glaive au service de la possession continue d'une certaine terre
du Moyen Orient, tandis que le Jupiter des juifs défendrait,
l'arme au poing, une possession injustement interrompue?
Décidément, si les gènes de son ciel que l'Etat juif cherche
désespérément dans les laboratoires de Tel-Aviv ne sont autres
que ceux de Caïn et de son frère, l'animalité proprement humaine
des fuyards manqués de la zoologie sera celle qu'on connaît
depuis Homère et bien au-delà.
8 - La démocratie et la pensée rationnelle
On voit que le
premier bénéfice philosophique d'une anthropologie politique
résolument fondée sur l'examen de l'évolution parallèle du
cerveau théologique du simianthrope moyen et de celui de ses
idoles permet non seulement de radiographier l'ambition
d'origine psychobiologique qui sous-tend les ambitions
territoriales d'Israël, mais de placer les gènes de cette
politique sur les plateaux d'une balance dont le fléau et le
cadran sont encore en cours de construction - la balance qui
pèsera les relations que l'éthique semi animale de tous les
peuples de la terre entretient avec leur effigie célestifiée,
donc avec leur propre portrait sacralisé et embelli au plus haut
des cieux. Mais alors, comment une simiohumanité en route vers
le statut trans-zoologique qui l'attend légitimerait-elle le
sacré semi-animal dont témoigne la théologie des ancêtres ?
L'idéologie des démocraties pseudo-séraphiques reposerait-elle
sur la même fétichisation angélisante du vote populaire et sur
la même totémisation du suffrage universel que le culte dont les
statues des dieux dans les temples d'autrefois faisaient
l'objet? Un concept creux est-il préférable à une idole de bois?
C'est que la
faiblesse cérébrale et la disqualification spirituelle des
démocraties modernes s'enracinent dans leur refus craintif
d'observer les fondements para- zoologiques de leurs rituels
langagiers. Aussi voyons-nous les nations glorifiées à l'écoute
de leurs oracles et formalisées à l'école de leurs liturgies
électorales mettre en scène une consultation des masses qu'elles
ont pris soin d'aveugler. Le refus viscéral d'observer les vices
para-religieux d'une gouvernance démocratiques guidée par le
verdict irréfléchi des voix serait-il calqué sur le rejet
parallèle des religions d'examiner l'immoralité de leurs dieux ?
Mais, dans ce cas, pourquoi les dérobades cérébrales des
simianthropes se partagent-elles entre les urnes et les autels
de cet animal?
Car s'il s'avérait que les démocraties placées sous le joug de
la cécité de leurs décomptes électoraux rivaliseraient avec le
verbalisme sacré propre à tous les sacerdoces du monde, il
faudrait contraindre les deux parties à se livrer à une
introspection sacrilège; et l'on découvrirait que seule la
politique du Hamas est trans-mythologique, trans-tartuffique et
profanatrice, parce seul ce parti apparemment religieux de la
tête aux pieds place la lutte armée et à visage découvert contre
la mise en esclavage d'un peuple avant la conquête d'une terre.
La souveraineté de la patrie palestinienne n'est qu'un
instrument de la dignité humaine. Qu'écrit le philosophe
musulman Chahid Slimani? "Les musulmans préfèrent afficher
leur piété et leur puritanisme hypocrite"
[1] , autrement dit,
l'islam n'est pas le guerrier d'une terre à labourer, mais de la
conquête de la dignité des fidèles d'Allah. Et nous,
qu'affichons-nous, sinon une théologie de la glèbe dont nos
mascarades arithmétiques ont pris le suffrage universel des
peuples en otage?
Il n'y a pas de
divinité des serfs. Qu'est-ce que la balance de l'esprit? En
vérité l'Occident démocratique et chrétien se refuse
obstinément, lui aussi, à peser la démocratie vivante et
pensante sur la balance trans-biologique et trans-idolâtre de
l'esprit, celle que la pensée critique a commencé de construire
depuis la naissance de la philosophie des âmes et des voix.
C'est que l'Europe des arpents entend plus ou moins consciemment
désarmer la parole de vérité face au dieu des chromosomes
d'Israël. Et pourquoi cette apostasie, sinon afin de se donner
en douce un alibi pseudo absolutoire, sinon afin de se cacher à
elle-même une lâche adhésion à la politique zoologique du
conquérant hébreu? Mais alors, la vraie démocratie ne
serait-elle pas résolument trans-formaliste, trans-ritualiste,
trans-terrienne et trans-tribale? Le Général de Gaulle n'a-t-il
pas mis en pleinelumière le fondement spirituel des
souverainetés nationales, n'a-t-il pas démontré que les
démocraties auto-sacralisées par leurs majorités du moment ne
sont jamais que les fétiches d'une liberté trompée?
9 - Sommes-nous des animaux suicidaires au
profit d'une terre?
Que va-t-il
advenir de tous les peuples et de tous les gouvernements
zoologiques de la terre quand ils comprendront que le sort de
Gaza attend les gènes d'Israël et du monde à leur tour, parce
que David dispose de la foudre apocalyptique d'une grosse bête,
et parce que son drapeau se dresse dans le ciel de Crésus?
Certes,
l'antiquité a connu les suicides massifs des Sagonte, des
Numance, des Crémone, de Massada; mais les peuples pauvres qui
se jetaient dans les flammes plutôt que de livrer leur charpente
à un ennemi qui les aurait vendus à vil prix sur le marché aux
esclaves s'ils s'étaient mis à sa merci ne demeuraient privés
que de l'ambroisie et du nectar d'une vengeance physique, tandis
que les chromosomes de Jahvé brandissent non seulement une
apocalypse désormais mécanisée, fulminante et universelle, mais
appuyée sur des réserves financières immenses et inépuisables
d'écus sonnants et trébuchants, ce qui condamne tous les peuples
du monde à se terrer dans leur logis et à demander, tels des
suppliants, quel sera le destin ultime d'une espèce que l'île
déserte de Pascal menace de pulvériser dans le vide du cosmos
des idoles. On sait qu'Israël ne cache pas son jeu physique avec
la mort, on sait que Jérusalem place son éternité corporelle sur
l'un des plateaux de la balance à peser le destin génétique des
démocraties devenues pseudo séraphiques.
Certes encore,
le débarquement de l'holocauste des chromosomes dans la
politique des corps n'est pas propre au tragique du génie juif:
le singe volatile s'est mis depuis fort longtemps à l'écoute de
la gloire qu'il fait semblant d'attacher au feu d'artifice de
l'explosion héroïque de son ossature dans le vide du cosmos. Les
soixante dernières années de ma poussière m'ont laissé le loisir
de collecter force renseignements sur la propension des organes
humains de courir en matamores vers l'éternité de leur
musculature, et cela avec une ardeur de fiers à bras soucieux de
rattraper leur chair par la manche. Dans quelle mesure la
démence simulée de l'animal biologiquement suicidaire est-elle
aveugle ou apprêtée, sincère ou matamoresque, vaillante ou
théâtrale, calculatrice ou testimoniale? S'il est une conquête
de l'anthropologie critique sur laquelle on ne saurait revenir,
c'est que la bête qui s'auto glorifie sans relâche à l'école de
l'immortalité de son foie, de ses poumons ou de sa rate au
paradis ne croit pas un traître mot du courage qu'elle affiche
de précipiter sa précieuse carcasse tête baissée dans le néant.
C'est pourquoi
les "vrais chefs d'Etat" se présentent tous en spécimens censés
résolus à se brûler héroïquement la cervelle, tous prétendent
mettre le marché de leurcadavre et de celui de leur peuple sur
la table et se faire applaudir par un chœur immense de
suicidaires résolus. Fidel Castro se parait de l'héroïsme des
Cubains censés massivement déterminés à se vaporiser tambour
battant dans l'atmosphère; le Général de Gaulle s'amusait à
jouer le même jeu avec les gènes des Français, lesquels ne
bronchaient pas pour si peu. Quand M. Giscard d'Estaing a émis
timidement l'opinion - aussitôt jugée poltronne et condamnée à
ce titre - qu'il ne pouvait laisser rayer la France de la carte,
tout le monde l'a regardé de haut et avec une commisération non
dissimulée: décidément, disait-on, cet homme-là n'avait ni les
nerfs, ni la musculature, ni le tour de main, ni surtout le coup
de menton d'un vrai chef des postures faussement suicidaires
dont le simianthrope excelle à draper ses chromosomes. Et
pourtant, en secret, tout le monde sait que gloriole, gaudriole
et contrefaçon sont le pain quotidien du singe trouillard et
vantard, mais attaché à ses gènes comme le lierre aux branches.
Ici encore, écoutons Montesquieu traiter du suicide en
psychanalyste de l'amour de soi: "Tel est le cas que nous
faisons de nous-mêmes que nous consentons à cesser de vivre par
un instinct naturel et obscur qui fait que nous nous aimons plus
que notre vie même." (Les causes de la grandeur des
Romains et de leur décadence, chap.12)
Mais si les
hommes de valeur peuvent aimer l'esprit au point de quitter leur
chair, les peuples et les nations savent que les patries sont
éternelles, parce qu'elles ont des âmes et des voix et qu'on ne
combat pas pour elles à vaporiser des chromosomes dans
l'atmosphère. Décidément, la guerre entre les gènes des
zoologues de Tel-Aviv et les gènes du ciel se situe au cœur du
conflit du Moyen Orient.
10 - " Etre ou ne pas être "
On aurait grand
tort de s'imaginer qu'il suffirait d'imposer une vingtaine
d'années d'introspection assidue aux classes dirigeantes dociles
des Etats démocratiques pour les conduire à une clarification
cérébrale de nature à les délivrer du flou spirituel dans lequel
elles se complaisent. Quels que soient les confessions de foi et
les gènes des diverses populations de la planète, cette espèce
s'entête à croire qu'elle tient entre ses pattes la mèche qui
l'expédiera superbement dans les galaxies; et pourtant, elle
n'en est pas sûre pour un sou. Si une métamorphose
psychogénétique aussi instantanée qu'inattendue devait exorciser
le nouveau Massada auquel Israël déclare préparer le monde et
auquel il prétend se préparer lui-même, tout accord de la
dernière minute entre Israël et la Palestine demeurerait
illusoire, tellement la question demeurerait flottante dans les
esprits de savoir quel prix le singe habile à simuler la folie
est prêt à payer pour sauver en apparence le royaume imaginaire
qui, selon les siècles, les lieux, les croyances, occupe la
moitié, les trois quarts ou les neuf dixièmes de sa boîte
osseuse.
Pourquoi les
sciences humaines se sont-elles bien gardées d'apprendre à peser
siècle après siècle et sur des balances de haute précision la
capacité crânienne demeurée, hélas, tellement variable d'une
espèce inégalement trébuchante? Dans les laboratoires de
Tel-Aviv les expériences en cours depuis des années sont
désormais si avancées qu'on est tout proche de découvrir si Adam
croit aux forfanteries nucléaires qu'il affiche sans le savoir
et le vouloir; et si, par conséquent, l'Etat-major peut compter
sur la capacité de l'armée d'Israël de faire suffisamment peur,
le moment venu, au genre humain tout entier pour le faire
capituler devant l'atome dont on brandirait la menace en toute
sécurité et en riant sous cape de la sottise de tous les autres
animaux.
11 - Qu'est-ce que croire ?
D'abord, disent les psychogénéticiens d'Israël, deux millénaires
seulement de l'histoire psycho-zoologique de l'humanité nous
séparent de la parition de La vie des douze Césars
de Suétone, où l'on peut lire que le peuple romain en liesse n'a
pas jugé hors de prix d'offrir plusieurs milliers d'animaux de
boucherie aux Célestes à la suite de la fausse nouvelle de la
guérison miraculeuse de Germanicus. Mais après la mort soudaine
de ce grand général, il se vengea cruellement de ses idoles.
Pourquoi, se demandait-il, leur avait-il payé sans rechigner et
rubis sur l'ongle, tant de viande fraiche pour se voir roulé
dans la farine à ce point? "Le jour où il rendit l'âme, les
temples furent assaillis de pierres, les autels des dieux furent
renversés et une foule de citoyens jeta ses dieux-lares dans les
rues."
Les autels sont des balances de grande qualité pour la pesée du
cerveau de la bête capable de feindre de s'armer de sa propre
mort afin de terroriser ses ennemis. Voici quelques-unes des
découvertes les plus révolutionnaires dont j'ai pu prendre
connaissance de la bouche des généticiens d'Israël. Primo,
l'infirmité naturelle dont souffre l'encéphale actuel du
simianthrope planétaire rend rationnelle à 98% la politique de
la terreur dissuasive que le peuple de Jahvé entend pratiquer à
l'égard de ses congénères quand l'heure aura sonné de défendre
l'existence même de la nation. Secundo, une indication
hautement fiable a été apportée aux appréciations et aux
évaluations des laboratoires de Tel-Aviv, quand, il y a quatre
ans seulement, Benoît XVI a annoncé solennellement et tout vêtu
de blanc aux Romains de bonne volonté et à la masse immense des
chrétiens du monde entier que, par une faveur insigne, la Vierge
Marie s'était déplacée en chair et en os jusque sur le seuil de
bois du paradis afin d'accueillir Jean-Paul II à bras ouverts,
mais également avec tous les honneurs dus à son rang, et qu'à
titre exceptionnel son fils lui tenait compagnie. Tertio,
la raison supérieure dont ses gènes arment l'encéphale du peuple
hébreu lui a permis de découvrir que les chrétiens se
prosternent devant une idole tellement militaire qu'ils l'ont
pieusement construite depuis deux mille ans sur le modèle même
de la dissuasion atomique la plus moderne, celle qui les fait
trembler plus que jamais et à l'aide de laquelle ils se croient
invincibles, puisque le totem qui arme leur bras accorde les
félicités de la vie éternelle à une masse variable de ses
fidèles et fait rôtir à la pelle tout le reste dans les plus
saintes marmites dont s'illustre l'autre face de son éternité,
celle des tortures infernales infligées à titre posthume aux
récalcitrants, car la cruauté des chrétiens donne des crocs à
leur charité.
Les
psycho-généticiens du nucléaire israélien soutiennent hardiment
que la sottise de la théologie des chrétiens est la meilleure
alliée de leur stratégie et que sans elle, leur chance de peser
l'encéphale politique de l'humanité serait trop mince pour leur
permettre d'exterminer les indigènes qui peuplent encore
quelques recoins de la Judée . Comment ne pas se fier à la bombe
nucléaire suprême, celle du dieu même de l'adversaire?
12 - Notre évolution cérébrale
Décidément la
pesée, d'un côté, des gènes dont le cerveau ultra performant
d'Israël s'est armé, de l'autre, de la faiblesse insigne des
chromosomes du reste de monde, cette pesée, dis-je, se situe au
cœur des sciences humaines; car si ces disciplines demeuraient
coites et pétrifiées par l'immensité de leur retard et par
l'impossibilité radicale de jamais rattraper les laboratoires de
Tel-Aviv, nous courrions vers une cécité psychogénétique que
nous serions condamnés à proclamer irrémédiable et connaturelle
à un animal illusoirement suicidaire. Certes, Israël sait que
notre "courage" est tout de confection et entièrement
contrefait. Mais précisément, le sien, nous le croirons réel.
Car l'évolution cérébrale dont se vante notre espèce a seulement
diversifié quelque peu les capacités intellectuelles de nos
ancêtres, de sorte que la spécialisation intensive de nos boîtes
osseuses n'a que fort peu accru notre capacité de bien
raisonner.
Pourquoi, nous dit Israël, nos plus grands poètes demeurent-ils
des enfants en mathématiques, pourquoi nos plus grands joueurs
d'échecs figurent-ils parmi les choristes de la candeur
démocratique ? De plus, nous apprennent encore les laboratoires
où le peuple hébreu cogite l'avenir d'Israël, c'est précisément
dans l'ordre de l'imaginaire politique que notre espèce demeure
la plus naïve et la moins cogitante. Au reste, le mode même de
sélection de nos chefs d'Etat exclut toute possibilité de porter
au pouvoir des spécimens capables du recul intellectuel devenu
nécessaire à l'exercice de leur fonction. Prêtez donc une
oreille attentive aux prophéties des zoologues révolutionnaires
de Tel-Aviv : ils vous signalent que l'histoire de l'Europe
depuis soixante cinq ans démontre à quel point les peuples
vassalisés par la fausse démocratie de l'atome n' ont pas
davantage conscience de leur asservissement mental au mythe
nucléaire que le peuple romain ne savait où il courait, lui qui
riait de bon cœur, applaudissait ses gladiateurs, mangeait et
dormait sur les deux oreilles sous le joug de Caligula ou de
Tibère.
13 - Une solidité aléatoire
C'est pourquoi
il importe de prendre clairement conscience des conditions
drastiques qu'Israël imposera demain au monde afin de poursuivre
son expansion territoriale en Cisjordanie, puis au Liban,
nonobstant le réveil des peuples arabes du Caire à Marrakech. La
civilisation mondiale a commis l'erreur de se persuader de ce
que notre humanisme était entré progressivement en possession
d'un trésor inestimable et inaliénable : nous étions censés
disposer d'une connaissance réelle et profonde des secrets les
plus cachés de notre étrange espèce. Puis nous nous étions
persuadés que carnages et jardinages étaient les mamelles de
notre histoire globalement civilisée et que nos massacres ne
tiraient pas tellement à conséquence. Puis, pendant six longues
décennies, le nucléaire militaire a paru vérifier la solidité de
notre tête. Pas de doute, nous disions-nous, d'Homère à Freud,
nos cochers de char avaient réussi à dialoguer avec nos effigies
guerrières ou inoffensives, pas de doute, pensions-nous, nos
auriges les plus récents avaient mis en valeur le singulier
animal qui expédie, son image pacifiée ou sanglante trôner à ses
côtés dans le vide du cosmos. Quant aux dieux auxquels nous
donnons rendez-vous en chair et en os sur la terre, nous les
appelons la Liberté, la Justice, la Nation, la Civilisation.
Bref, il a
semblé un instant que nous nous adaptions à la condition
nouvelle de nos neurones , celle qui nous a révélé que notre
sort ne se trouve en rien entre les pattes d'un démiurge
mythique du cosmos, mais exclusivement sous nos propres griffes.
Mais la seule bête en conversation avec sa silhouette magnifiée
sur la terre et au ciel est-elle en mesure pour autant de peser
mûrement sa fausse magnificence cérébrale?
14 - La guerre des gènes
En vérité, si nous ne devenons pas aussi pensants qu'Israël, cet
Etat interrompra brutalement le cheminement trop tranquille de
la planète et de nos carcasses sous le soleil. Pourquoi
l'épreuve décisive de la rencontre des gènes de ce peuple avec
les nôtres est-elle si proche ? Pourquoi l'ADN dont l'étoile de
David se réclame officiellement et énergiquement depuis le 4
décembre 2010 ne se laissera-t-il pas dissoudre gentiment dans
le sacré de pacotille qui enivre l'astéroïde des mots de la
démocratie? Parce qu'on s'imagine à tort qu'un peuple qui se
sera absenté de l'histoire pendant deux mille ans aura perdu en
chemin la ténacité, la patience et la violence des nations
demeurées ahanantes sous le couteau des siècles. C'est tout le
contraire qu'enseigne la vérité: un Etat qui se sera soustrait
aux fatigues du temps s'aiguisera en silence, à l'image des
scies dont on dit qu'un long repos affûte leurs dents. Les
maladresses diplomatique et les brutalités d'Israël sur la scène
internationale ne sont pas le fruit blet d'une désaccoutumance
aux usages et aux contraintes de l'histoire vécue au jour le
jour, mais, tout à l'opposé, l'expression aiguë d'un surcroît
d'énergie accumulé dans l'ombre, le signal d'une impatience
longtemps contenue, le trop-plein d'une fureur comprimée, l'élan
d'une jeunesse soudainement retrouvée, les retrouvailles avec
l'explosion des commencements.
C'est cela, la grande inconnue de la simianthropologie moderne:
tout le monde voit que nous courons vers une tragédie immense et
que des verdicts sans appel nous attendent, parce que, d'un
côté, jamais les peuples arabes n'accepteront l'extermination
des Palestiniens et la perte de Jérusalem, et que, de l'autre,
jamais Israël n'obtiendra tout ce qu'il voudra à seulement faire
croire au monde qu'il se fera exploser et la planète avec lui
plutôt que de rendre les armes à des zombies.
Le réveil, plus
rapide qu'il n'était prévu, des peuples vassalisés et endormis
du Maghreb est le signe d'un déclenchement de la guerre des
gènes entre la démocratie mondiale et Israël. Les fidèles du
Coran ne laisseront pas leurs frères de Palestine agoniser sous
le joug de Jahvé sans lever le petit doigt? La mèche est allumée
et le tonneau de poudre va exploser. L'Europe parviendra-t-elle
à poser à la planète la question de Socrate: "Qui sommes-nous?"
Sachez que le
Jahvé qui pilote les chromosomes du "peuple élu" ignorer les
dieux du langage dont la démocratie universelle se nourrit,
sachez que le Jahvé de la psychobiologie qui a débarqué le 4
décembre 2010 à Washington rejette les totems sonores de
l'abstrait, sachez que le double de la chair et de l'ossature de
la nation dont le drapeau porte une étoile pour emblème
s'entretient depuis trois millénaires dans le vide de
l'immensité avec un propriétaire inexpugnable du cosmos, sachez
que le dieu colloqué dans le ciel de Caïn se rit des phonèmes
erratiques du reste de l'humanité, sachez que le glaive effilé
sur la meule de la diaspora vous tranchera la gorge si vous
n'apprenez à peser l'histoire et la politique sur la balance
nouvelle qui aiderait Israël à modifier les gènes de Jahvé.
Voir:
Chahid Slimani,
Jeu de pouvoir, acte
II: Le colibri peut vaincre la vipère,
15 janvier 2011
Publié le 30 janvier 2011 avec l'aimable autorisation de Manuel de Diéguez
Les textes de Manuel de Diéguez
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