Regards sur le Proche et le Moyen Orient
Le Ministère de la
Culture et l'islam en France (2)
Manuel de
Diéguez
Manuel de
Diéguez
Samedi 2 mars
2013
"Interroger les
grands philosophes, c'est transformer
les questions qu'on leur pose en
instruments d'approfondissement de la
connaissance du genre humain."
Jaspers
Madame le Ministre de la Culture
1 -
Socrate rue de Valois
Si la fille aînée du
Siècle des Lumières qu'on appelle la
France n'approfondissait pas une
radiographie anthropologique des mythes
religieux, elle renierait non seulement
son héritage philosophique depuis
Montaigne, mais elle renoncerait
d'emblée à toute chance de jamais
féconder à nouveau l'esprit critique sur
un astéroïde rapetissé. Mais, dans ce
cas, quelle place votre Ministère
occuperait-il dans l'histoire mondiale
de la pensée rationnelle, quel regard
les historiens de demain porteraient-ils
sur la vocation des successeurs de
Malraux de tracer les sillons du destin
de l'intelligence de demain sur les cinq
continents?
C'est dans cet esprit, Madame, que je
vous ai exposé, le 23 février dernier
quelques linéaments des responsabilités
intellectuelles désormais attachées au
Ministère de la Culture de la France.
Car il est redevenu aussi décisif qu'au
sortir du Moyen Age de souligner que ce
n'est jamais le système d'enseignement
en tant que tel d'une nation qui se
révèle décisif, mais l'examen des
présupposés qui sous-tendent, dans
l'inconscient, la problématique au nom
de laquelle les enseignants se trouvent
éduqués et formés - car une pédagogie
devenue traditionnelle ne transmet
jamais à la génération suivante que la
somme des vérités, des erreurs et des
signifiants ritualisés que charrie une
époque.
En
l'espèce, la France de 1789 se veut
l'éducatrice de l'encéphale de
l'humanité rationnelle; mais elle ne
saurait servir de pédotribe aux
catholiques, aux protestants, aux juifs
et aux musulmans dès lors que, depuis
1905, elle n'a nullement répondu à sa
vocation philosophique d'approfondir le
sens et les composantes de la notion-clé
de raison qu'elle avait reçue
tout empaquetée et bien ficelée dans les
cartons définitivement refermés de
Voltaire et de Rousseau, de Montaigne et
de Renan, de Molière et de Montesquieu.
Le rôle du Ministre de la Culture est
d'apprendre d'abord et de n'enseigner
qu'ensuite. Si la France de la raison se
plaçait d'emblée en vigie du futur
cerveau du monde, elle se poserait en
professeur ex cathedra des
vérités qu'il appartient encore aux
sciences humaines du monde entier de
chercher; et dans ce cas, votre
Ministère ferait rire la jeunesse en
apprentissage dans nos lycées. Car elle
sait déjà que l'ignorance est la "source
de tous les maux", selon Socrate,
mais que l'ignorance qui s'ignore en
tant que telle s'exprime toujours et
nécessairement sous la forme du savoir
le plus sûr de lui. Si l'erreur doit se
trouver décodée à l'école d'un
décryptage de la dialectique au sein de
laquelle elle se pare du langage de la
vérité, le Ministère de la Culture sera
socratique ou ne sera pas.
2 -
"In principio erat sermo " (Erasme)
Je vous propose un chemin de la
dialectique, donc un parcours de la
méthode dont la problématique vous
facilitera l'accès aux responsabilités
mondiales d'un Ministère qui ne saurait
ignorer les difficultés
politico-culturelles qui attendent le
XXIe siècle. A l'instar de François 1er,
qui se trouvait placé sous le tir de
Luther et de Calvin, d'un côté, des
humanistes de l'autre - ils avaient
réappris le latin et faisaient du grec
et de l'hébreu des batteries dignes des
canons de Marignan - vous vous trouvez
placée entre deux feux.
Souvenez-vous qu'en ces temps reculés la
philologie était devenue la forteresse
de la logique et que ses remparts se
riaient des mousquets de la scolastique.
On ne commence de penser qu'à l'école de
la langue, disaient les hébraïsants et
les hellénistes aux sorbonagres et aux
sorbonicoles de l'époque. "Au
commencement était le discours (sermo)"
assènera Erasme aux défenseurs du
verbum de l'Eglise. Mais la langue
se hérisse bientôt d'armes à feu non
moins cléricales que les précédentes.
Quand la raison a fait ses premiers pas
et qu'elle a plié la parole en désordre
à sa loi, elle se catéchise à son tour.
Vous êtes le Ministre dont les munitions
s'entassent dans l'arsenal menacé de la
langue française. A ce titre, je
regrette, en passant, que la rue de
Valois ne rabroue pas vertement les
hérétiques qui, dans l'enceinte même de
l'Etat de la raison et dans la société
civile estropient la syntaxe et le
vocabulaire orthodoxes de la langue de
Montaigne et de Voltaire et l'écartent
du bon chemin, parce qu'il est de votre
devoir de conserver à la France la
langue sans la grammaire de laquelle on
n'apprend pas à penser droit.
3 - Votre
rencontre avec la dialectique
Il vous faut donc
tracer un sentier de la méthode qui vous
conduira de la philologie à
l'anthropologie critique, parce qu'on ne
fera pas entrer dans l'arène d'un
humanisme à l'assaut de la syntaxe du
ciel une culture enfermée dans la
grammaire de la République laïque si
l'on ne fouaille pas les entrailles de
la raison.
Qu'est-il arrivé au grec et au latin
dont la Renaissance avait grand besoin
pour retrouver les chemins d'une
humanité décidée à penser à l'école de
sa propre parole? Vous savez que le
XVIIe siècle formait encore de vrais
latinistes et que Descartes est un
auteur latin de la première ligne à la
dernière, vous savez que Pascal écrivait
en latin à Fermat, non seulement parce
que "le français n'y vaut rien",
mais parce que la cycloïde, dont
l'auteur des Pensées cogitait la
géométrie, n'avait pas encore débarqué
dans le vocabulaire de la langue
française, bien qu'on le trouvât dans
Mersenne l' interlocuteur du Descartes
des Réponses aux objections.
Une langue ne devient savante que sur le
tard: il a fallu que Rabelais allât
piller le grec des sciences et de la
philosophie. Mais Cicéron avait été à la
même enseigne, tellement le latin de son
temps ignorait la langue de la
dialectique. Mais, au XVIIIe siècle le
baron de Grimm expliquera à Frédéric II
que si les gens instruits lisent encore
le latin, personne ne connaît plus cette
langue de l'intérieur, faute de se
trouver à l'aise dans ses tournures
naturelles et dans son élégance de bon
aloi.
C'est que l'âge philologique de la
Renaissance touchait à son terme: pour
apprendre à "penser par soi-même" et à
rire à l'école de Voltaire, il faut
manier une arme autrement affûtée que le
latin ; et si vous ne larguez pas
l'éloquence cicéronienne des ancêtres,
jamais vous ne scellerez l'alliance à la
française du comique avec
l'intelligence. Il est décisif que le
siècle des Lumières ait été un siècle
aristophanesque, parce que, sans cela,
la France héritière des Lumières que
j'ai évoquée plus haut renoncerait à
prendre à bras le corps la question de
la pesée anthropologique de l'encéphale
des évadés actuels de la zoologie.
4 -
Une diversion piégée
Il
existe encore cinq cent mille élèves
latinistes en France, mais seulement
huit mille cinq cents apprentis de la
langue de Platon. Je vous communique
rapidement des informations qu'il est
piquant de faire connaître sur internet,
mais j'ai mon idée de derrière la tête à
paraître me lancer dans une diversion de
scolaire. En 1878, un latiniste
allemand, C. Meissner, publiait une
phraséologie latine qui recensait les
tournures et les expressions usuelles de
la langue de Cicéron et d'une vingtaine
de ses collègues, de Plaute à Aulu Gelle,
de Térence à Virgile, de Cornelius Nepos
à Ovide, et cela, non plus selon l'ordre
alphabétique des dictionnaires, qui
sautent du coq à l'âne, mais
systématique et thématique: on y passait
de l'agriculture aux mathématiques, des
Lettres au droit, de l'art de la guerre
aux règles de la politesse, de l'habitat
à l'astronomie. Cet ouvrage, traduit en
1884 par un latiniste et germaniste
français, Charles Pascal, a été sans
cesse réédité depuis lors, de sorte que
si vous entendez apprendre le latin
vivant et au quotidien, passez seulement
deux ans à mémoriser quelque cinq mille
latinismes et à vous en pénétrer afin de
mettre le baron de Grimm a quia.
Mais si Voltaire avait ri de
l'eucharistie dans la langue de Martial,
de Pétrone ou de Plaute, il n'y aurait
pas de philosophie française.
Vous
voyez, Madame le Ministre, que ma
parenthèse doctorale n'avait d'autre fin
que de vous rappeler combien le monde
moderne se trouve préconstruit pour se
colleter avec le génie amusé de la
langue française et de nulle autre. Il
n'y a pas d'humour anglais du cogito,
pas de rire kantien ou hégélien de la
raison. Les philosophes espagnols et
italiens ressemblent à des portes
d'Eglise: les rieurs ibériques de la
métaphysique chevauchent la Rossinante
de Don Quichotte et les rigolos
socratiques des Iles Britanniques lisent
les aventures de Gulliver.
Si vous écoutez la voix de
l'anthropologie iconoclaste à laquelle
l'intelligentsia philosophique de la
France est appelée à servir de
porte-lance, vous occuperez une place
mémorable dans l'histoire d'un Ministère
de la Culture intelligemment amusé,
parce que vous aurez réconcilié le
sérieux avec le rire, le sarcasme avec
le comique et Voltaire avec Pascal.
Ce sera
donc de la France des hommes de génie
que je vous entretiendrai un instant -
mais d'une France à l'écoute du comique
et du tragique de la pensée rationnelle
- et que je vous rappellerai les
responsabilités de votre Ministère aux
yeux des hommes du cogito; car si
vous tenez en mains les rênes de la
langue de la logique et du comique, la
réflexion sur l'avenir de la pensée vous
appartient.
5 - La France
attend
Mais
voyez, Madame le Ministre, combien le
génie littéraire de la France partage
les responsabilités intellectuelles qui
conduisent le monde à un difficile
apprentissage - celui de la pesée
anthropologique de la boîte osseuse de
notre espèce. Je vous écrivais plus haut
qu'il vous fallait disposer d'une
problématique englobante, donc
transcendante au rationalisme rétréci
des laïcs et au confessionnalisme
doctrinal des religions en folie. Or, le
regard de l'anthropologue sur le délire
cérébral de l'humanité se trouve chez
Cervantès et Swift, Sophocle et
Shakespeare, Rabelais et Molière, Homère
et Kafka: eux seuls observent de haut et
de loin les détoisonnés que nous sommes
devenus Vous ne trahirez donc pas votre
vocation littéraire à élever l'Etat au
rang d'un connaisseur des théologies
placées sous le scalpel des
anthropologues. Car les Etats du Moyen
Age pouvaient ignorer la rotondité de la
terre et l'empire de Napoléon III,
L'Evolution des espèces de
Darwin. Mais vous ne pouvez cautionner
la culture d'une France qui ignorerait
la pesée et l'autopsie du cerveau
théologique des évadés de la zoologie.
Votre regard sur la
spécificité de la pensée française d'un
côté et sur la plus haute littérature
mondiale de l'autre vous appelle à
donner à notre pays l'impulsion,
l'altitude et l'audace d'un siècle
iconoclaste. La France de la raison est
née de la logique de Descartes et du
rire universel de Rabelais et de
Molière. Mais il y a plus: si vous vous
pénétrez de la problématique
anthropologique qui attend l'humanisme
abyssal de demain, vous apprendrez à
observer parallèlement les coordonnées
cérébrales qui commandent la politique
des trois dieux uniques et vous y verrez
des personnages cosmologiques à
mi-chemin entre le théâtre tragique et
le vaudeville, mais existentiels au
premier chef, parce que lourds des
secrets les plus cachés de la créature.
Quelle mission, pour le Ministre de la
Culture d'un Etat pensant, d'enseigner à
la nation un regard lucide sur Dieu,
quelle grandeur d'élever la France de la
raison au rang d'analyste, de
spectatrice et de radiographe des
acteurs du vide que les Anciens
appelaient les Immortels ! Vous
occuperez une position stratégique de
chef d'état-major de la France des
créateurs si vous prenez conscience de
ce qu'un destin nouveau et universel
attend la petite-fille du siècle des
philosophes.
6 - Le défi
Reste le
plus difficile à dire: qu'arriverait-il
si le Ministère de la Culture de la Ve
République ne devenait en rien le
quartier général de la pensée du monde,
qu'arriverait-il si la rue de Valois ne
répondait en rien à l'attente d'une
planète condamnée à se colleter avec la
question du statut de l'encéphale
délirant du genre humain, donc avec
l'interrogation centrale de la
philosophie de Platon à nos jours? Car,
depuis que la pensée grecque s'est posé
la question focale de la validité ou de
l'invalidité de la raison humaine, la
philosophie est devenue une balance à
peser les verbes expliquer et
comprendre.
Mais
qu'est-ce que cela, sinon le grill sur
lequel brûle l'humanité? Autant dire que
la philosophie tout entière attise les
feux d'une anthropologie fondamentale du
tragique, autant dire que notre espèce
se met à l'épreuve de la cervelle
bancale qui s'est logée sous son crâne.
Par bonheur, la France est la seule
nation au monde dont l'éducation
nationale ait donné à la philosophie le
rang d'éducatrice centrale de l'âme et
de l'esprit de l'humanité. Mais voici
que cette audace inouïe se trouve
condamnée à relever comme jamais le défi
que la pensée se lance à elle-même
depuis les Grecs, puisque la question
posée à la France est celle de savoir
comment l'humanité se laisse tromper à
s'imaginer que des dieux seraient en
mesure de l'expliquer et de la
comprendre. C'est pourquoi, depuis
Platon, la philosophie est un gant jeté
à la face de Zeus et de ses successeurs.
Comment, Madame le
Ministre, la France de la pensée, la
vraie France, la France de l'identité
cérébrale qui l'inspire
enseignera-t-elle aux générations
futures à juger le Dieu d'hier, celui
d'aujourd'hui et celui de demain?
7 - La prêtresse
du sacrifice
La difficulté de
l'entreprise est connue. Dans la lettre
que je vous ai adressés le 12 janvier
2013 (M.
Hollande sous la lentille de
l'anthropologie critique,
12 janvier 2013)
, je vous écrivais que vous étiez "du
bâtiment", comme disait Degas, parce
que l'écrivain est bien davantage "du
bâtiment" à plonger sa plume dans
l'encrier de la politique et de
l'histoire que les professeurs inertes
de l'histoire d'une philosophie d'école
dont les Nietzsche, les Schopenhauer,
les Jaspers, les Descartes se sont
moqués et qui, depuis 1905, ont replacé
notre jeunesse sous le joug de la
dissertation pro et contra des
scolastiques. Mais vous savez que les
historiographes et les chroniqueurs de
la pensée des autres se prennent
maintenant pour des philosophes
chevronnés et que la France en compte
plusieurs régiments, alors que, depuis
un siècle, leurs légions n'ont pas formé
un seul philosophe, et cela du seul fait
qu'ils sont bien moins "du bâtiment" qui
le professeur de Lettres, qui ne
saurait, lui, vous raconter l'histoire
des Lettres françaises sans entrer dans
le génie de la langue et sans s'attacher
à la tâche d'observer, en premier lieu,
"comment c'est écrit", tellement ils
sait, comme disait Paul Valéry, que "la
forme, c'est le fond".
Et voici que le
monde entier des croyances religieuses
demande au Ministère de la Culture et à
celui de l'éducation nationale
d'apprendre au peuple français à peser
un animal dont le cerveau sécrète des
idoles!
8 -
L'apprentissage du regard de l'esprit
sur la mort
Mais j'évoquais,
dans les premières lignes de cette
lettre, un autre défi encore, non moins
immense et non moins prometteur, celui
d'un art cinématographique qui se lance
dans la tâche d'enseigner aux peuples
les ultimes secrets de la guerre et de
la politique. Si le cinéaste américain
vous démontre, par la médiation mondiale
de la pellicule, qu'Abraham Lincoln a
sciemment prolongé la guerre de
Sécession parce que l'abolition de
l'esclavage serait devenu politiquement
irréalisable dans le cas où le sang
aurait cessé prématurément de couler,
croyez-vous, Mme le Ministre, que
l'abolition de la croyance des humains
selon laquelle ils seraient suivis des
yeux dans le vide de l'immensité par le
gigantesque télescope du sacré,
croyez-vous, Mme le Ministre, que
l'abolition de l'esclavage cérébral de
l'humanité se fera sans le lourd
paiement d'un tribut politique dont il
appartiendra au génie de la France de la
pensée de porter le fardeau et d'éviter
qu'il ne soit sanglant?
Madame le Ministre,
s'il a fallu se résigner à acheter
l'abolition de l'esclavage au prix de la
perpétuation du joug de Zeus dans le
vide de l'éternité, alors la réflexion
sur la politique de la délivrance du
cerveau du monde à laquelle votre
Ministère est appelé à collaborer, alors
cette réflexion, dis-je, appelle de
votre part une pesée plus profonde du
génie de la politique que celle de
Spielberg. Car les vrais témoins de la
guerre de la pensée font une galerie
d'assassinés. D'Isaïe ou de Socrate à
nos jours, comptez-les. Ne pensez-vous
pas, Mme le Ministre, que la France de
la pensée sera honorée de son ascension
à la noblesse des intelligences
sanctifiées par leur assassinat, ne
pensez-vous pas, Madame, que la
politique de l'esprit est coûteuse et
que si elle ne payait pas un prix fort
lourd aux meurtriers de l'intelligence,
il n'y aurait pas d'histoire de la
sécession de la zoologie? Vous êtes aux
commandes de l'histoire véritable de la
France, celle qu'on appelle un destin.
Puissent quelques navigateurs vous aider
à tenir d'une main ferme la barre de
l'histoire de la raison.
Le monde
entier se demande si la France des
Lumières montera au front. La bête
rationnelle conquerra-t-elle, sous un
feu nourri, sa solitude spirituelle dans
le cosmos? La République du sang des
immolations vous a déposée sur l'autel
du sacrifice socratique. La philosophie
suit du regard la joute altière de la
France et de son histoire avec le "boucher
obscur" de Pascal. C'est un grand
privilège pour vous, Mme le Ministre,
d'accompagner sur les hauteurs le
premier peuple de la terre en
apprentissage du regard de l'esprit sur
la mort.
Vous voyez, Mme le Ministre, à quel
titre votre vocation vous a placée sur
la ligne de feu d'une politique de la
France de la pensée. .
Le 2mars 2013
Reçu de l'auteur
pour publication
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