L'art de la guerre
Le drapeau
olympique aux mains des militaires
Manlio Dinucci
Photo Stefano Rellandini. Reuters
Dimanche 29 juillet
2012
Puissent les Olympiades être “un moment
d'amitié renouvelée dans laquelle forger
la paix” : ainsi l'archevêque de
Westminster a-t-il salué les athlètes
venus à Londres du monde entier. C'est
justement pour représenter cet esprit
que dans la cérémonie d'ouverture le
gouvernement de Sa Majesté britannique a
fait hisser le drapeau olympique aux
cinq anneaux, symbole de paix, par un
escadron de 16 militaires britanniques,
choisis parmi ceux qui se sont le plus
distingués
dans les dernières guerres.
A la tête de cet escadron, comprenant
des militaires des trois armes, Tal
Lambert, responsable des communications
des bases aériennes de Lyneham et Brize
Norton, engagées l'an dernier dans la
guerre en Libye. Parmi les autres
membres de la Raf, le sergent Raval, qui
s'est distingué dans les guerres des
Balkans et d'Irak. Parmi ceux de la
marine et des marines, l'officier
Hiscock, décoré de la Queen's Gallantry
Medal pour ses actions dans l'invasion
de l'Irak. Parmi ceux de l'armée de
terre, le sergent Reains distingué dans
les combats en Irak puis en Afghanistan
où il a été blessé, et le caporal Rainey,
qui a deux dangereuses missions à son
actif.
Faire
hisser par des militaires non seulement
la drapeau britannique mais aussi la
bannière olympique a été un geste
hautement symbolique : la réaffirmation
que les forces armées du Royaume Uni et
des autres pays de l'Otan ne font pas
des guerres d'agression mais des
opérations de paix dans l'intérêt de
toute l'humanité. Grave est le fait que
le Comité Olympique international ait
autorisé un tel choix, qui devrait être
interdit dans tout pays où se déroulent
les Olympiades. Tout aussi grave qu'il
ait été ignoré par la presse
internationale, présente à Londres avec
des milliers de journalistes. Engagés à
décrire la chapeau de Sa Majesté, au
moment où le drapeau olympique a été
hissé par les militaires qui rénovent
les gloires de l'empire britannique.
Edition de dimanche 29 juillet 2012 de
il manifesto
Traduit de l'italien par
Marie-Ange
Patrizio
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