Mondialisation.ca
Tandis que dans la base sarde de Decimomannu s'est conclue une
manoeuvre militaire conjointe de 50 chasseurs
« Shalom » Rome-Tel
Aviv,
une poignée de mains entre entités spatiales
Manlio Dinucci
Samedi 27 novembre 2010
http://www.ilmanifesto.it/
Les chasseurs-bombardiers israéliens ont attaqué leurs objectifs
pendant dix jours avec des bombes et des missiles. Pas à Gaza,
pas au Liban, mais en Sardaigne où hier, dans la base aérienne
militaire de Decimomannu (Cagliari), s’est terminée la manoeuvre
Vega 2010. Y ont participé 600 militaires et 50 avions de guerre
italiens et israéliens. Les chasseurs-bombardiers israéliens
étaient des F-15 et F-16, les mêmes que ceux qui, il y a deux
ans, ont martelé pendant plus de 20 jours la population de Gaza
dans l’opération « Plomb durci ». Ils devaient aussi être
stealth (invisibles) : ils ont en effet disparu du communiqué de
l’aéronautique italienne sur la manœuvre Vega 2010.
Pendant que les chasseurs-bombardiers israéliens volaient
au-dessus de la Sardaigne, en s’entraînant pour des attaques
encore plus mortelles grâce aux systèmes électroniques
sophistiqués de la base de Decimomannu, le ministre des affaires
étrangères Frattini s’envolait pour Israël pour « donner une
impulsion au processus de paix ». Après de cordiaux entretiens
avec le premier ministre Netanyahu et les ministres des affaires
étrangères et de la défense Lieberman et Barak, Frattini a aussi
rencontré le président de l’Anp Abu Mazen, en déclarant que «
autant Israël que les Palestiniens de Gaza sont détenus en otage
par le mouvement islamique Hamas ».
La visite a culminé avec le « Forum italo-israélien de la
science », ouvert par Frattini le 23 novembre à Tel Aviv. « Nous
ne pourrions pas échanger nos technologies, notre know-how et
nos expériences - a-t-il déclaré- si nous n’étions absolument
sûrs de la confiance réciproque qui existe et continuera à
exister entre nos pays ». Les Agences spatiales d’Italie et
d’Israël (Asi et Isa) ont ainsi annoncé la signature du projet
Shalom pour la réalisation de deux satellites de technologie
conjointe, pouvant effectuer des observations à l’infrarouge
visible et à l’ultraviolet. L’accord entre dans le cadre de la
coopération spatiale, lancée en 2009 avec l’implication des
communautés scientifiques et industrielles des deux pays. Ce
n’est pas un hasard - a souligné Frattini- si l’Italie est le
premier partenaire européen d’Israël pour la coopération
scientifique, après seulement les Etats-Unis.
En effet ce n’est pas un hasard. Malgré son intitulé, « Shalom »
(Paix), le projet de coopération spatiale italo-israélien a
aussi, selon toutes probabilités, des finalités militaires.
La Loi du 17 mai 2005 n. 94 sur la coopération militaire
Italie-Israël (approuvée par le parlement dans un consensus
bipartisan) prévoit
non seulement des exercices militaires conjoints, comme Vega
2010, mais aussi une étroite coopération dans la recherche et la
production de technologies militaires.
Ces activités sont soumises à l’ « accord de sécurité »
et, donc, secrètes. Comme Israël possède des armes nucléaires,
de hautes technologies italiennes peuvent ainsi être secrètement
utilisées aussi pour potentialiser les capacités d’attaque des
vecteurs nucléaires israéliens. Comme ceux qu ont participé aux
exercices de Decimomannu, tandis que Frattini en Israël donne «
une impulsion au processus de paix ».
Edition de samedi 27 novembre 2010 de il manifesto
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
© Droits d'auteurs Manlio Dinucci,
Il manifesto, 2010
Publié le 28 novembre 2010
Partager
Dernières mises à
jour
|