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Réseau Voltaire
Transfert de
munitions en Israël pour une possible attaque de l'Iran
Manlio Dinucci
Samedi 19 juin 2010
La Maison-Blanche ne cesse d’accroître ses pressions contre
l’Iran pour l’obliger à coopérer en Afghanistan et en Irak.
Alors que le département d’Etat a initié un début de blocus
anti-iranien au moyen de la résolution 1929, le Pentagone
transfère des munitions en Israël et ouvre des couloirs aériens
pour donner à Tsahal la possibilité de frapper l’économie
iranienne. Téhéran cédera t-il sous la menace ?
L’Arabie Saoudite ne permettrait pas aux bombardiers
israéliens de traverser leur espace aérien pour frapper les
sites nucléaires iraniens : c’est ce qu’a déclaré le prince
Mohammed Bin Nawaf, envoyé de Riyadh à Londres, démentant la
nouvelle donnée par le Times. L’alarme est donc stoppée ?
Rien n’est moins sûr. Personne à Washington n’a démenti
l’information, venant du Pentagone, que une attaque israélienne
contre des sites nucléaires iraniens a été « planifiée en accord
avec le département d’Etat états-unien », et qu’un autre
corridor aérien est prévu, surtout pour l’attaque contre Bushehr,
à travers la Jordanie, l’Irak et le Koweït. Mais au-delà des
mots ce sont les faits qui démontrent que les préparatifs d’une
possible attaque contre l’Iran s’intensifient.
Le ministre de la Défense Ehud Barak, en visite à Washington,
a obtenu d’autres grosses fournitures militaires, en particulier
des bombes Jdam de la société états-unienne Boeing. Ce sont des
bombes à forte potentialité qui, avec l’ajout d’une nouvelle
section de queue à guidage GPS, peuvent être lancées à plus de
60 kms de l’objectif sur lequel elles se dirigent
automatiquement. Récemment elles ont aussi été dotées d’un
système à direction laser, qui les rend encore plus précises.
Elles ont été utilisées, écrit le journal israélien Haaretz,
durant la deuxième guerre du Liban, en 2006, et dans l’opération
Plomb durci à Gaza en 2008.
Barak a en outre demandé à Washington d’augmenter de 50 % les
« dépôts d’urgence » que l’armée états-unienne a constitués en
Israël en décembre dernier, sur décision de l’administration
Obama. Comme le rapporte Haaretz, ces dépôts contiennent
des missiles, bombes, munitions pour l’aviation, véhicules
blindés et autres armements, qui sont catalogués au moment de
leur arrivée pour assurer un « accès facile et rapide du côté
israélien ». A coup sûr, même si ça n’est pas dit, une partie
des armements destinés aux « dépôts d’urgence » arrive de Camp
Darby, la base logistique de la US Army, (en Italie, entre Pise
-aéroport civil et militaire, personnel exclusivement militaire
dans la tour de contrôle- et Livourne, port marchand, NdT) :
depuis longtemps déjà, d‘après le Global Security, la 31ème
Escadre d’approvisionnement de la base est responsable aussi des
dépôts situés en Israël, sorte de succursale de Camp Darby qui a
approvisionné les forces israéliennes pour ses attaques contre
le Liban et Gaza.
Parmi les munitions que les USA fournissent à Israël, se
trouvent les « ogives lourdes pénétrantes », comme les Blu-117
d’une tonne, adaptées à l‘attaque contre les bunkers iraniens.
Ces armes mêmes qui depuis des mois se sont accumulées dans la
base états-unienne de Diego Garcia, dans l’Océan Indien, où ont
été transférés les bombardiers B-2 capables de franchir les
défenses anti-aériennes. Selon Dan Plesh, directeur du Centre
d’études internationales de l’Université de Londres, « les
bombardiers USA sont déjà prêts à détruire 10 000 objectifs en
Iran en quelques heures ». Et, derrière ses déclarations
lénifiantes, l’Arabie Saoudite est en train de potentialiser ses
150 chasseurs-bombardiers F-15 fournis par Boeing, avec les
technologies les plus avancées qui les rendent plus efficaces
dans les attaques nocturnes et pleinement inter opérationnelles
avec les forces aériennes états-uniennes.
Manlio Dinucci, Géographe et géopolitologue.
Derniers ouvrages publiés :
Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.),
Zanichelli (2008) ;
Escalation. Anatomia della guerra infinita,
DeriveApprodi (2005).
Traduction Marie-Ange Patrizio
Source
Il Manifesto (Italie)
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