EODE / Venezuela 2013 - Report 2e partie
Climat acerbe pour
la nouvelle élection présidentielle
Luc Michel
Dimanche 10 mars
2013
Luc MICHEL for EODE Think Tank /
avec AFP – PCN-SPO - Granma - El
Nacional / 2013 03 10 /
http://www.facebook.com/EODE.Think.Tank
www.eode.org Le
début de campagne présidentielle se
révèle très acerbe entre Capriles et
Maduro. "Menteur" contre "fasciste", la
bataille pour la succession de Hugo
Chavez au Venezuela le 14 avril a donné
lieu dès dimanche à des premiers
échanges acerbes entre le candidat
confirmé de l'opposition Henrique
Capriles et le président par intérim
Nicolas Maduro, héritier de Chavez.
UN TON ET DES MORTS TRES DURS
A peine le gouverneur Capriles a-t-il
confirmé dimanche soir sa candidature
lors d'une conférence de presse au cours
de laquelle il a notamment accusé le
pouvoir d'"utiliser le corps du
président (Hugo Chavez) pour faire
campagne" que M. Maduro est intervenu à
la télévision officielle pour l'accuser
de "chercher la violence".
Aujourd'hui, "nous avons vu le visage
nauséabond de fasciste que tu es", a
lancé le président par intérim,
critiquant une intervention "misérable",
"déplorable", "irresponsable", ou encore
"infâme".
Garantissant au "candidat perdant" de la
présidentielle du 7 octobre une nouvelle
"déroute le 14 avril", Nicolas Maduro
lui a en outre reproché d'être au
service de l'"oligarchie" et de fomenter
des troubles dans le pays afin de
justifier "une intervention étrangère".
Quelques minutes auparavant, Henrique
Capriles avait assuré qu'il allait
"lutter" pour la présidentielle, afin de
"ne pas laisser la voie libre" au
candidat du Parti socialiste unifié du
Venezuela (PSUV), M. Maduro, intronisé
dauphin officiel par le président Chavez
début décembre. Déjà
candidat de la principale coalition
d'opposition du pays le 7 octobre face à
M. Chavez - il avait recueilli 44% des
voix - le gouverneur de l'Etat de
Miranda, l’un des plus riches du pays où
la bourgeoisie est puissante, a aussi
accusé le pouvoir d'avoir cherché à
"gagner du temps" en mentant sur le réel
état de santé du président malade.
"Tout a été minutieusement calculé" pour
assurer la succession du dirigeant
charismatique décédé mardi des suites
d'un cancer après 14 années à la tête de
l'Etat, a-t-il poursuivi. "Nicolas, tu
as menti à ce pays", a-t-il martelé,
prenant soin de toujours désigner son
futur adversaire par son prénom. "Qui
sait quand est mort le président
Chavez?", a-t-il même demandé.
Avec un curriculum politique déjà bien
fourni malgré sa jeunesse (40 ans),
Henrique Capriles avait réussi en 2012
une campagne dynamique l'ayant mené aux
quatre coins de ce riche pays pétrolier,
multipliant les déplacements et les
rassemblements publics, de plus en plus
importants au fil des mois.
CHAVEZ RESTE UN ENJEU DIRECT DE LA
CONFRONTATION
Exposée dans le salon d'honneur de
l'Académie militaire de Caracas depuis
mercredi, la dépouille de Hugo Chavez a
été saluée par des centaines de milliers
de Vénézuéliens faisant la queue nuit et
jour pour lui rendre un dernier hommage.
Embaumés, les restes de l'ancien
président seront transférés vendredi
dans l'ancienne caserne d'où M. Chavez a
lancé en février 1992 un coup d'Etat
manqué contre le président Carlos Andres
Perez, située dans le quartier déshérité
du 23 de Enero à l'ouest de la capitale,
a également déclaré dimanche M. Maduro.
Dans la foulée, le président par intérim
a annoncé l'adoption mardi prochain par
l'Assemblée nationale d'un "amendement
constitutionnel" puis la convocation
d'un référendum autorisant l'entrée de
Hugo Chavez au Panthéon national, au
côté du libérateur Simon Bolivar, ultime
étape d'un culte de la personnalité
exacerbé depuis la disparition du "Comandante".
Depuis la Havane, Fidel Castro,
dirigeant de la Révolution cubaine et
père spirituel de Hugo Chavez, a indiqué
dans un bref communiqué diffusé par le
quotidien officiel Granma qu'avec la
disparition du "Comandante" vénézuélien
"était mort le meilleur ami qu'ait
jamais eu le peuple cubain au cours de
son histoire". A la
mi-journée, Nicolas Maduro, recevant
l'appui du Parti communiste vénézuélien,
avait aussi appelé ses partisans à
l"'unité" au risque de perdre "tout" le
legs de Hugo Chavez. Il s'était
également à nouveau appliqué à invoquer
les mannes de l'ancien dirigeant
charismatique: "Aujourd'hui je suis
président conformément à la
Constitution, mais surtout parce que
c'est lui qui l'a demandé", avait-il
assuré. "Je vais être candidat
présidentiel, je vais être président et
commandant en chef des forces armées
parce qu'il me l'a ordonné", avait-il
ajouté.
MADURO, UN NOUVEAU LEADER EXPERIMENTE
POUR LE PSUV Nicolas
Maduro, un ancien conducteur d'autobus
et dirigeant syndical âgé de 50 ans, a
lui gravi peu à peu tous les échelons du
pouvoir sous la houlette de M. Chavez,
de simple député à la présidence par
intérim. Il y a
trois semaines, l'institut de sondage
vénézuélien Hinterlaces indiquait que
Nicolas Maduro battrait Henrique
Capriles de 14 points.
Le président vénézuélien par intérim a
déposé ce lundi sa candidature pour la
présidentielle du 14 avril devant une
foule de partisans à Caracas, et dans un
climat politique qui s'est tendu ces
derniers jours avec de nombreuses
invectives échangées entre pouvoir et
opposition. L’AFP évoque « marée rouge à
Caracas pour le dépôt de candidature de
Maduro ». Dès les
premières heures de la matinée, des
milliers de partisans du président
Chavez avaient commencé à converger vers
le centre de Caracas et le siège du CNE.
"Nous allons élire Chavez dans le corps
de Maduro, nous allons poursuivre son
oeuvre", a expliqué à l'AFP Jesus
Oliviertt, un retraité de 60 ans,
rappelant l'appel à élire le
vice-président lancé par Hugo Chavez
trois mois avant sa mort.
L'héritier officiel du Chavisme et de sa
Révolution bolivarienne est apparu
arborant un blouson aux couleurs du
drapeau national sur le perron du
Conseil électoral national (CNE),
acclamé par des dizaines de milliers de
partisans portant des casquettes ou des
t-shirts rouges, la couleur du parti au
pouvoir. Après avoir
signé en plein air son dépôt officiel de
candidature et remis aux membres du
Conseil électoral nationale (CNE) un
exemplaire du programme de Hugo Chavez à
la présidentielle d'octobre dernier en
signe d'allégeance au défunt, M. Maduro
a livré un discours dans lequel le nom
du président Chavez décédé mardi dernier
a de nouveau été constamment cité.
"Je demande à notre père rédempteur de
cette terre bolivarienne, Hugo Chavez,
qu'il me donne la force et me permette
d'exécuter l'ordre qu'il nous a donné et
m'a donné", a notamment déclaré Nicolas
Maduro. Elu député
pour la première fois en 1998, il a
ensuite rapidement gravi les échelons du
chavisme en devenant président de
l'Assemblée nationale, puis ministre des
Affaires étrangères et enfin
vice-président, avant de recevoir en
décembre l'onction du "Comandante", qui
peu avant l'aggravation de son état de
santé a demandé aux Vénézuéliens d'élire
M. Maduro si lui-même venait à devoir
renoncer à ses fonctions.
"Nous allons mener la campagne
électorale dans la paix, et veiller à ce
que personne ne répande le venin de la
haine et de la rancoeur", a-t-il ajouté,
visant le candidat de l'opposition, le
gouverneur Henrique Capriles, accusé de
volonté séditieuse.
Le candidat Maduro, dans son discours
d'environ deux heures prononcé sur
l'avenue devant le CNE, a également
promis aux Vénézuéliens d'"en finir"
avec la criminalité galopante qui fait
du pays l'un des plus dangereux au
monde. "Nous nous engageons à assainir
la société vénézuélienne. Assez de
violence ! Que cessent les agressions,
les enlèvements, les crimes !", a-t-il
imploré. CAPRILES
CANDIDAT DU MUD, BLOC ANTI CHAVISTE
M. Capriles, déjà candidat malheureux
contre Hugo Chavez en octobre dernier,
devait également déposer sa signature au
CNE dans la journée de ce lundi. Le
jeune gouverneur de 40 ans a confirmé
dimanche soir qu'il se lançait dans
cette nouvelle bataille électorale,
reprochant au passage au gouvernement
d'avoir "menti" sur la santé de M.
Chavez et d'utiliser aujourd'hui son
corps à des fins politiques. Il s'est
immédiatement attiré les foudres du
candidat Maduro, qui l'a qualifié de
"fasciste" cherchant à provoquer "la
violence" dans le pays.
LM
1e
Partie :
Venezuela Election 2013 Report – 1e
Partie / Election présidentielle
post-Chavez le 14 Avril
http://www.eode.org/eode-think-tank-venezuela-election-2013-report-1e-partie-election-presidentielle-post-chavez-le-14-avril/
Le
dossier Amérique latine
Les dernières mises à jour
|