SYRIA
COMMITTEES
Pourquoi l'armée
arabe syrienne a tenu bon !?
Luc
Michel
Jeudi 1er août 2013
Luc MICHEL pour Syria Committees /
avec SANA – PCN-SPO – Le Temps – al-Sawra
/ 2013 07 31 /
http://www.syria-committees.org
https://www.facebook.com/syria.committees
“La révolution du 8 mars 1963 en Syrie
avait pour but de renforcer la patrie,
la société et la conjoncture économique,
propager la science et la connaissance,
soutenir le peuple syrien de toutes ses
composantes. Et fonder une armée
idéologique sur des principes
révolutionnaires et des valeurs
intellectuelles la rendant ferme face
aux événements actuels en Syrie. La
révolution de 1963 intervenait pour
construire l’Homme et la Patrie et non
pas pour les détruire“
- Bachar Al Assad (al-Sawra, 4 juillet
2013)
L’Armée Arabe Syrienne – qui fête ce 31
juillet les 68 ans des forces armées
syriennes – est depuis la Révolution
ba’athiste de 1963 une armée politique,
bâtie sur une éthique et des principes
idéologiques solides (ce dont ne se
choqueront que les presstitutes
occidentales) : ceux du Ba’ath.
Panarabisme – Libération nationale –
Défense du peuple.
UNE ARMEE IDEOLOGIQUE AVEC UNE SOLIDE
BASE POPULAIRE
Ce sont ces valeurs qui sont au cœur du
combat de libération nationale que mène
actuellement l’Armée Arabe Syrienne.
Comme le rappelait SANA ce 31 juillet :
« L'armée arabe syrienne incarne dans la
guerre qu'elle déclenche actuellement
contre le terrorisme et les parties qui
le soutiennent les principes et les
valeurs qu'elle adopte depuis sa
fondation en 1945 dans la défense de la
patrie face aux projets visant à porter
atteinte à l'Etat syrien et à sa
décision nationale autonome. Les
victoires successives réalisées par
l'armée arabe syrienne face au complot
universel tramé contre la Syrie
confirment sa capacité d'avorter toutes
les conspirations.
Au centre de son action, il y a les
valeurs panarabes du Ba’ath, comme le
rappelle SANA : « Depuis sa fondation il
y a 68 ans, l'armée arabe syrienne, qui
a réalisé la victoire en 1973 sur
l'armée sioniste, a déclenché des
batailles héroïques, notamment en 1948
pour défendre la Palestine et en 1982 au
Liban face à l'ennemi sioniste. L'armée
arabe syrienne, qui s'attache à l'option
de l'appui à la résistance arabe en
Palestine, au Liban et en Irak pour
libérer les territoires arabes occupés,
poursuit actuellement sa ligne dans la
défense de la terre de la patrie et
l'interdiction des terroristes
mercenaires de réaliser leurs
objectifs ».
Fabrice Balanche, spécialiste de la
Syrie, précise que « l’idéologie tient
une place centrale dans sa stratégie
(celle d’Assad). Le régime a réussi à
convaincre ses troupes qu’elles se
battent pour défendre la Syrie contre le
terrorisme islamiste. La multiplication
des exactions attribuées aux forces
rebelles et des images montrant les
combattants portant le drapeau noir d’Al-Qaida
alimentent sa rhétorique. Pendant ce
temps, Bachar el-Assad donne des
interviews dans lesquelles il apparaît
plus ferme que jamais, et évoque même sa
participation à une présidentielle en
2014 (…) tout en sécurisant les zones
qu’il contrôle, avec l’appui de milices
populaires ».
Il évoque là les « Comités populaires »,
que j’ai eu le plaisir de rencontrer
dans la vieille ville de Damas début
juin dernier. Ce sont les nouvelles
milices de quartier, milices populaires
créées par Damas sur le modèle des «
comités de défense de la Révolution »,
les CDR cubains. Leur création a changé
le visage de la guerre civile et permis
le nettoyage des villes.
LA CONQUETE DES AMES ET DES CŒURS, CLE
DE LA GUERRE POPULAIRE
Selon une enquête récente de la chaine
russe RT, « 75% des syriens soutiennent
le gouvernement Assad ». Beaucoup le
font désormais les armes à la main
contre la violence, le sectarisme et les
exactions des gangs djihadistes ».
Assad est en train de réussir la
conquête des âmes et des cœurs, dans
laquelle les théoriciens français de la
« Contre-insurrection » (lors des
guerres de décolonisation) voyaient la
clé des combats. Ce que confirme
Balanche : « une partie de la population
fuit les territoires occupés par les
rebelles pour rejoindre ceux tenus par
le régime, car elle s’y sent plus en
sécurité ».
C’est cette cohésion et cette force
idéologique que n’ont pas compris les
stratèges de l’OTAN et les mercenaires
arabes de l’Occident qui attendaient un
« effondrement rapide » et
l’ « isolement du clan Assad ».
COMME LE PARTI BA’ATH, L’ARMEE S’EST
AUTO-EPUREE
Certes il y a eu des désertions. Peu,
200 officiers supérieurs – dont une
cinquantaine de généraux - sur plus de
3000. Et cette auto-épuration, comme
celle de Parti Ba’ath (1), a été
salutaire, purgeant le sang mauvais qui
asphyxiait le leadership militaire. Ces
désertions ont aussi été motivées par
les ambitions personnelles et les
appétits matériels, celles souvent
d’officiers corrompus. Ces défections de
certains dirigeants de l’ancienne
direction politico-militaire, passés à
la pseudo ASL ou au soi-disant CNS, sont
liées souvent à la corruption (que
combat la nouvelle équipe).
Comme le révèle le triste exemple de
l’ex-général félon Manaf Tlass, exfiltré
par les services français, et qui aurait
du être l’homme providentiel des USA et
de l’OTAN en Syrie après l’effondrement
d’Assad (2). Passée directement à
l’ennemi américain ou français, la
famille Tlass s’est réfugiée à Paris, où
elle possède un vaste patrimoine (non
touché par les sanctions occidentales).
Le père compagnon de Haffez el-Assad, le
fils Manaf ex ami de Bachar, devenu
général félon et qui était devenu l’une
des cartes de réserve des USA pour
remplacer le président syrien. Triste
histoire qui a aussi fourni la trame
d’un roman géopolitique de la série SAS
(3) …
Fabrice Balanche, spécialiste de la
Syrie (hostile à Assad) (4), partage mon
analyse : « Des signes montrent qu’Assad
reprend la main. Son armée est loyale et
unie depuis le début. Les défections
étaient avant tout le fait de conscrits
qui ne voulaient pas se battre. Une
cinquantaine de généraux l’ont lâché,
mais 1200 sont restés à ses côtés. De
plus, la guerre a renforcé son clan en
faisant fuir les parasites qui
profitaient du pouvoir, ne laissant plus
que les éléments les plus loyaux ».
Vieux principe déjà souligné par Staline
en son temps, « le parti se renforce en
s’épurant » …
Le départ de ces corrompus est un bien
pour l’Armée Arabe Syrienne et le pays …
Luc MICHEL
(1) Lire : Luc MICHEL, PARTI BA’ATH :
RENOVATION ET NOUVEAU COMITE CENTRAL
SOUS LA DIRECTION DE BACHAR AL-ASSAD,
sur
http://www.syria-committees.org/basp-parti-baath-renovation-et-nouveau-comite-central-sous-la-direction-de-bachar-al-assad/
(2) Lire : KH et LM, FORMER GENERAL
MANAF TLASS : WARNING BETRAYAL!
Sur
http://www.syria-committees.org/syria-committees-former-general-manaf-tlass-warning-betrayal-last-developments/
(3) Lire : Luc MICHEL, “ON NE SAIT PLUS
QUI TRAHIT QUI… “ … “LE CHEMIN DE DAMAS”
OU L’ EX-GENERAL FELON MANAF TLASS CHEZ
SAS ?
http://www.syria-committees.org/syria-committees-comites-syrie-on-ne-sait-plus-qui-trahit-qui-le-chemin-de-damas-ou-l-ex-general-felon-manaf-tlass-chez-sas/
(4) Fabrice Balanche, interview par Le
Temps, Genève, 6 juin 2013.
Balanche est maître de conférences à
l’Université Lyon 2 et directeur du
GEMMO / Groupe de Recherches et d’Etudes
sur la Méditerranée et le Moyen-Orient
à la Maison de l’Orient. Agrégé
et docteur en Géographie, il fait un
premier séjour au Moyen-Orient en 1990.
Depuis il a vécu une dizaine d’années
entre la Syrie et le Liban, terrains
privilégiés de ses recherches en
géographie politique. Il a publié en
2006 un ouvrage sur la Syrie
contemporaine : La région alaouite et le
pouvoir syrien dans lequel il analyse le
clientélisme politique qui structure le
régime baathiste. Son dernier ouvrage :
Atlas du Proche-Orient arabe
présente les traits communs et la
diversité du Proche-Orient arabe (Syrie,
Liban, Jordanie et Palestine)
contemporain.
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