Syrie
La Russie et la
Chine d'accord à « 100% » sur la Syrie
Louis
Denghien
Li-Keqiang
et Dimitri Medvedev à Moscou le 27 avril
: à 100% d'accord sur le dossier syrien
Dimanche 29 avril 2012
C’est un nouveau signe fort
du soutien de la Russie à la Syrie telle
qu’elle est, et c’est même, de ce point
de vue, un « pas en avant »: s’exprimant
vendredi 27 avril sur la chaîne de
télévision
Rossia-24 le ministre russe des
Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dit
que l’instauration d’un cessez-le-feu en
Syrie était entravée par les
provocations de groupes armés de
l’opposition.
« Le
cessez-le-feu, déclaré en application du
plan de (l’émissaire spéciale des
Nations unies et de la Ligue arabe)
Kofi Annan
et soutenu par le Conseil de sécurité de
l’Onu, ne s’est pas encore affirmé
définitivement et ce, pour beaucoup, à
cause de provocations de groupes armés
de l’opposition, qu’il s’agisse
d’explosions, d’attentats ou d’attaques
contre les forces et bâtiments
gouvernementaux », a indiqué
M.Lavrov.
Et d’ajouter que cette violence visait à
torpiller le plan Annan et à susciter
l’indignation de la communauté
internationale, en essayant ainsi de
provoquer une ingérence extérieure.
« Nous
avons adopté à l’unanimité au Conseil de
sécurité de l’Onu une résolution qui
exige de toutes les forces syriennes
qu’elles arrêtent la violence et toutes
les hostilités. Tous ceux qui ont de
l’influence sur les forces syriennes,
tant gouvernementales que d’opposition,
doivent l’employer », a dit le chef
de la diplomatie russe. Qui a encore
enfoncé le clou dans un communiqué
publié le 28 avril par son ministère :
«
Les
tentatives de l’opposition syrienne
extrémiste de raviver la violence, même
si c’était aux dépens du sang des
syriens innocents, suscitent une vive
inquiétude ». Le ministère affirme
la nécessité de lutter avec fermeté
contre les terroristes en Syrie, tout en
appelant toutes les parties intérieures
ou extérieures à ne présenter aucun
soutien aux terroristes conformément aux
résolutions du Conseil de sécurité
international qui condamnant le
terrorisme. S’agissant des attentats,
dont l’un vient à nouveau d’ensanglanter
un quartier de Damas, «
Moscou
condamne vivement ces actes atroces qui
ont fait des victimes dans plusieurs
villes syriennes et présentent ses
condoléances aux familles des victimes
souhaitant prompt rétablissement aux
blessés » selon les termes du
communiqué.
Ce n’est
pas solliciter abusivement les
déclarations et communiqués du sommet de
la diplomatie russe que de dire que
Moscou considère clairement les groupes
armés comme des ennemis du plan de paix
Annan et donc de la Syrie, et que le
gouvernement syrien est justifié dans
son combat contre ces bandes.
Une analyse aux antipodes de celle faite
à Washington , Londres, Paris ou Ankara,
capitales mises une nouvelle fois devant
leurs responsabilités par Moscou. Là
encore, la position russe n’est pas
nouvelle, mais elle vient d’être
réaffirmée avec une force, et une
précision, qui montrent bien que cette
position n’est pas près d’ »évoluer
» pour reprendre un mot – ou un rêve –
d’Alain Juppé.
Front
commun – et renforcé – sino-russe
Dans le même entretien à
Rossia-24,
Sergueï Lavrov avait réaffirmé que la
Russie et la Chine ont la même position
à l’égard du règlement de la crise en
Syrie, qui part de la nécessité de
consolider les principes des relations
internationales conformément à la charte
des Nations Unies et à la loi
internationale.
«
Il est
impossible de parvenir à un règlement de
la crise en Syrie sans prendre en
considération la position de la Russie
et de la Chine », a bien souligné
le chef de la diplomatie russe. Paroles
d’autant plus fortes qu’elles
interviennent alors que, vendredi 27 et
samedi 28, le vice-Premier ministre et
le vice-ministre chinois des Affaires
étrangères, respectivement Li Keqiang et
Cheng Guoping, se trouvaient à Moscou
pour y rencontrer, outre Sergueï Lavrov,
le président en exercice et le président
à venir de la Fédération de Russie,
Dimitri Medvedev et Vladimir Poutine.
Ajoutons à ce sujet que M. Li Keqiang
est largement considéré comme le
successeur de l’actuel Premier ministre
Wen Jiabao.
Et c’est dans ce cadre
diplomatique que Cheng Guoping a fait
samedi, à toutes fins utiles, cette mise
au point qui ne laisse aucun espoir d’ »évolution
» des positions russe et chinoise
espérées à voix haute par Alain Juppé :
«
Les points
de vue des deux parties (Russie et
Chine) coïncident à 100% sur les
questions de la Corée du Nord et de la
Syrie« . C’est clair, net
et précis, et là encore on peut dire que
tant Pékin que Moscou font la même
analyse que Damas sur l’origine majeure
de la violence en Syrie, et sont
pleinement conscients que l » »opposition
syrienne extrémiste » est décidée,
avec ses parrains occidentaux, à faire
capoter le plan Annan. Et on est en
droit de supposer qu’ils tireront
pleinement les conséquences de cette
analyse, en soutenant le gouvernement
syrien face aux tentatives de
déstabilisation extérieures et
intérieures.
Décidément, la Syrie est bien le champ
n°1 de confrontation dans une nouvelle
guerre froide et décidément le camp
occidental y enregistre pour l’heure un
échec caractérisé.
Publié le 29 avril
2012 avec l'aimable autorisation d'Info
Syrie
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