Syrie
Mettez ce forcené
hors d'état de nuire !
Louis
Denghien
Décidément, la France tient son Donald
Rumsfeld !
Mercredi 25 avril 2012
Comme si la conscience de
sa mort politique – ou au moins
gouvernementale – prochaine le poussait
à se « surpasser », Alain Juppé poursuit
résolument son escalade (verbale) contre
la Syrie. Voilà qu’il vient de déclarer
à la presse que la France et ses alliés
envisageaient de «
passer à
une nouvelle étape » en cas d’échec
du plan Annan, c’est-à-dire à un recours
à la force. La caution juridique
internationale étant cette fois
l’article 7 de la charte des
Nations-Unies, qui prévoit des modalités
d’actions du Conseil de sécurité «
en cas de
menace contre la paix, de rupture de la
paix et d’actes d’agression« .
On mesure la perversité
intellectuelle, en même temps que la
partialité politique, du patron très
provisoire du Quai d’Orsay :
les «
menaces
» et «
actes d’agression » contre la paix,
et plus concrètement, contre le
cessez-le-feu du 12 avril, ils viennent
à l’évidence de l’ASL et des groupes
incontrôlés et islamistes qui perpètrent
chaque jour des attaques, des attentats,
des assassinats. Mais Alain
Juppé, qui feint d’ignorer cette réalité
que même
Le Monde vient de reconnaître (voir
notre article « Le niet souverain de
Damas à Washington, Londres, Paris et
Doha », mis en ligne le 25 avril),
Alain Juppé donc espère invoquer ces
violences pour pouvoir déclencher la
guerre contre la Syrie dont il rêve
depuis des mois, sur le modèle de sa
grisante expérience libyenne. Rappelons
que la Libye, c’est grâce surtout à
Alain Juppé et à ses patrons Sarkozy et
BHL, un pays détruit et décimé, livré à
des islamistes radicaux et menacé
d’éclater en deux ou trois parties
antagonistes. Scénario qui se
reproduirait immanquablement en Syrie,
après le passage de l’OTAN.
O certes, on peut
considérer qu’Alain Juppé continue de se
griser… de mots. Il s’exprimait
d’ailleurs à l’issue d’une rencontre
avec les marionnettes du CNS, dont la
France de Sarkozy et de BHL est un des
parrains privilégiés. Jamais la Russie
et la Chine, qui entraîneront d’autres
membres du Conseil de sécurité à leur
suite, n’accepteront pareille dérive
criminelle et irresponsable. C’est une
évidence politique, quand on suit cette
crise depuis des mois comme nous le
faisons. Alors pourquoi le « plus
brillant d’entre nous » (pour reprendre
l’appréciation du très médiocre Jacques
Chirac) persévère-t-il dans son erreur,
au point de se ridiculiser ou de faire
hausser les épaules. Au point aussi de
susciter des tensions internes au sein
de la haute diplomatie française ? Là
encore, la suffisance et l’orgueil sont
des clefs, ainsi que l’inféodation
politique à l’axe atlantiste. On
pourrait aussi invoquer une
méconnaissance du dossier syrien, que
lui aurait notamment reprochée
l’ambassadeur de France à Damas. Mais
pourtant, on a des déclarations de Juppé
pointant la complexité de la situation
en Syrie, le risque de guerre
communautaire. On a même eu à quelques
déclarations «
off »
sur la « médiocrité » – et le sectarisme
– de l’opposition syrienne. Alors ?
Alors, et quelles qu’en
soient les raisons, cet homme est
dangereux et malfaisant :
à l’instar de son
patron qui improvise en 48 heures un
défilé « maison » du 1er mai pour
grappiller
in extremis des votes populaires et
ouvriers, on sent que Juppé ferait tout
pour obtenir sa guerre d’ici un mois,
avant qu’une majorité du peuple français
le renvoie à Bordeaux – ou au Canada, ou
à Venise. Alors, faisons tout, de notre
côté, pour qu’Alain Juppé soit enfin mis
à la retraite !
Une camisole
politique, vite, pour maîtriser ce
forcené !
Publié le 26 avril
2012 avec l'aimable autorisation d'Info
Syrie
Le
dossier Syrie
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