Accueil Actualité IRIB Dossiers Auteurs Communiqués Agenda Invitation à lire Liens Ressources
Dernières mises à jour Journaux de Cathy et Marc Plateforme tourquennoise Les vidéos Centre d'infos francophone Ziad Medoukh Centre de la Paix Gaza Université al-Aqsa Gaza Qui? Pourquoi?

Google
sur le web sur Palestine Solidarité

 

Centre Palestinien
d'Information :




Invitation à lire :



BDS :



Solidarité :



Produits palestiniens :



En direct d'Iran :



Palestine Solidarité
sur Facebook :






Opinion

Les chiens aboient toujours - et regardent la caravane s'éloigner...
Louis Denghien


Juppé & Longuet : un faux gaulliste et un ex-nationaliste,
mais deux vrais exécutants de la politique atlantiste

Dimanche 5 février 2012

Au lendemain du double véto russo-chinois – qui cause curieusement sensiblement plus d’émotion que tous ceux que les Occidentaux ont opposés jusques-là à une condamnation d’Israël pour sa politique palestinienne – les critiques occidentales se déchaînent – surtout contre la Russie, perçue comme « meneur » dans l’affaire – avec une virulence à la hauteur de la déception et de l’échec subis, tant dans les milieux politiques que médiatiques.

Juppé & Longuet : arrogance & jactance sont dans un bateau…

Une fois mentionnés brièvement le ton contrit de l’ineffable Ban Ki-moon, véritable « voix de ses maîtres » américains, et celui, plus hargneux, du chef de la diplomatie qatarie Ben Jassem al-Thani, on s’en tiendra à la France : Alain Juppé, avec ce style de « père noble » de la morale diplomatique qui lui sert de posture tous-terrains, avertissait dès samedi que la France »ne resterait pas les bras croisés face au martyr du peuple syrien« , stigmatisant au passage la « terrible responsabilité » qu’ont pris Moscou et Pékin. Toujours tout en nuances, le ministre « gaullo-atlantiste » avait, le même jour, commentant les sanglants événements de vendredi à Homs, osé dire, sur une radio française, que les opposants syriens affrontaient « presqu’à mains nues » les troupes du régime : c’est donc par la seule force de leurs poings rageurs que les ASL et autres gangs armés équipés et subventionnés par le Gollfe et la Turquie – arrêtons nous là – auraient tué plus de 2 000 soldats et policiers, et des centaines de civils mal pensants ou « mal croyants », ainsi que le journaliste Gilles Jacquier ! S’il veut des exemples plus convaincants d’héroïsme, Alain Juppé ferait mieux de méditer sur la résistance désespérée des derniers partisans de Kadhafi à Syrte, accablés par les bombardiers dépêchés sur place par la France sarkozyste.

La France sarkozyste dont il semble bien que les jours soient comptés : Bachar al-Assad, nous l’avons déjà écrit ici, devrait survivre au président français et son gouvernement, et ce sera un autre ricanement du Destin, même s’il ne faut pas trop miser sur l’indépendance de son possible successeur.

Citons tout de même, pour mémoire, la sortie d’une autre personnalité de ce gouvernement aligné en toutes choses sur l’Amérique et l’OTAN : Gérard Longuet, ministre de la Défense, qui a déclaré que la Russie « ne peut pas tenir indéfiniment » sa position au Conseil de sécurité : « Nous avons le devoir, nous européens, de montrer que nous n’accepterons jamais ce régime » a dit Longuet sur RTL : le « régime » en question, c’est bien sûr celui de Bachar al-Assad, pas celui de l’Arabie Séoudite ou du Qatar, nos lecteurs avaient rectifié d’eux-mêmes. Où l’aveuglement se marrie heureusement avec le carriérisme..

L’aigreur de Libération


Jeux de mots & soumission au Nouvel Ordre mondial : c'est tout "Libé"!

Bien sûr la presse française est sur la même longueur d’ondes que le Quai d’Orsay, et de ce point de vue-là non plus, il n’y a que des différences stylistiques entre Libération et Le Figaro : Libération qui se surpasse en la matière – ce qui forcerait presque l’admiration – désignant sobrement Bachar comme le « boucher de Damas« , évoquant bien sûr avec force détails tirés des communiqués de l’opposition le « massacre » de Homs – qui n’est, évidemment, pour les plumitifs de Libération, qu’un massacre dans la mesure où il serait commis par le régime -, saluant les « nombreux Syriens » expatriés – quelques dizaines en réalité – qui ont participé à l’attaque de plusieurs ambassades syriennes à l’étranger. Evoquant même avec des trémolos de plume l’ »indignation » de pays arabes, et faisant de Cheikh Ben Jassem al-Thani, chef du gouvernement d’un micro-Etat autocratique et ouvertement inégalitaire comme le Qatar une sorte de « grand témoin de la démocratie » ! La Tunisie sous influence islamiste, qui semble désormais disputer au Qatar le rôle d’ennemi arabe n°1 de la Syrie, est citée en exemple pour avoir annoncé l’expulsion imminente de l’ambassadeur de Damas.

Dans un autre article, Libération énumère les « derniers atouts de Bachar al-Assad« . A la lecture, on s’aperçoit que ceux-ci sont encore puissants et assez nombreux : Libération est bien obligé d’énumérer, outre la Russie et la Chine, l’Iran, le Liban, l’Irak. L’Irak dont le quotidien bobo rappelle qu’il doit prendre la présidence de la Ligue arabe en mars et qui devrait tenter alors « de promouvoir une position moins tranchée de cette organisation envers la Syrie« . Quant aux possibilités de faire chuter le régime par d’autres moyens que la diplomatie, elles sont, de l’aveu même de Libération, très limitées : en l’état, le plan de la Ligue arabe n’est « sans doute pas » applicable ; la « révolution de palais » à Damas, espoir des Américains, est très hypothétique, Libération constatant après d’autres qu’ »il y a peu de dissensions connues au sommet de la chaîne de commandement« . Le quotidien gaucho-atlantiste cite bien les propos belliqueux de la direction qatarie, qui déterre son projet d’envoi sur place de forces arabes : mais, note tristement Libération, « un tel déploiement de forces, même arabes, semble improbable à la fois en raison de l’opposition du régime syrien et de la difficulté pour les pays concernés de créer une force commune« . Comme quoi, le parti-pris haineux n’exclut pas forcément une claire vision des réalités – ce qui n’est visiblement pas le cas de leurs amis du Qatar.

Cela dit, on ne peut s’empêcher de s’étonner – encore un peu – de la dérive idéologique de ces ex-gauchistes de Libération qui ont troqué dès les années 80 le drapeau rouge contre la bannière étoilée – et un autre drapeau plus modestement étoilé -, le soutien aux peuples en lutte contre l’impérialisme américain contre l’appui à toutes les opérations l’OTAN et de l’US Army, Marx contre BHL. Et l’ouvriérisme contre le culte des élites mondialisées technocratiques et profiteuses. Ces gens-là s’excusent eux-même de leurs reniements en vous expliquant que leur démocratie abstraite est plus sûrement portée par les stratèges néo-conservateurs et leurs bombardiers furtifs que par les peuples réels.

Quelques suites ou à-côtés diplomatiques…


Un geste libérateur, n'en déplaise à Libération...

Bien sûr, Libération accorde une bonne place au communiqué rageur du CNS, gouvernement en exil à dominante Frères musulmans et sous influence turco-américaine, qui parle lui de « génocide » – le CNS a compris que c’est un mot « porteur », même si banalisé, sous nos latitudes. La structure radicale, dont une délégation piaffait samedi dans les couloirs du Conseil de sécurité, a annoncé qu’elle comptait porter l’affaire devant l’Assemblée générale de l’ONU dont les votes, hélas pour le CNS, n’ont pas de caractère exécutoire ou contraignant. Et puis, exprimant en celà le sentiment général de l’axe occidental, le CNS appelle à des sanctions économiques et diplomatiques contre les pays ayant bloqué le texte sur la Syrie : eh oui, le CNS part en guerre contre la Russie et la Chine, qu’il a dû sans doute confondre avec Monaco et le Liechtenstein…

Plus sérieux, tout de même, Hillary Clinton – encore une ex-gauchiste, tiens – a promis de nouvelles sanctions économiques contre la Syrie, fidèle en cela à la ligne de déstabilisation, typiquement américaine, du pays par tous les moyens, y compris la paupérisation de tout un peuple.

On retiendra quand même qu’au moment du vote, deux importants membres des BRICS, l’Inde et l’Afrique du Sud, ont voté le projet de résolution, se dissociant de Moscou et de Pékin. Peut-être l’ont-il fait sous la pression accrue des Occidentaux, qui ont pu faire valoir que la dernière mouture du texte avait fait déjà beaucoup de concessions à la Russie. Peut-être aussi ont-ils voté un texte dont ils savaient pertinemment qu’il serait bloqué par Moscou et Pékin, faisant ainsi une concession sans conséquence aux Euro-américains. De toute façon, on voit mal ces pays renoncer à leur partenariat avec la Russie et la Chine sur le seul dossier syrien, surtout à partir du moment où celui-ci semble échapper aux Américains et à leurs suiveurs.

Enfin et surtout, Bachar al-Assad et son gouvernement doivent accueillir mardi 7 février – avec un magnifique tapis rouge, on présume – Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe. Les deux parties devraient examiner ensemble la mise en place, aussi rapide que possible, « des réformes démocratiques indispensables« , et insister sur la nécessité d’un « large dialogue national entre Syrien ». Le ministre russe des Affaires étrangères sera accompagné de Mikhaïl Fradkov, chef des services de renseignement extérieur, ce qui peut laisser supposer que des questions plus « militaires » pourraient être abordées.

Il est certain que Moscou ne serait pas mécontent que la situation se normalise en Syrie, et aimerait pouvoir revendiquer un rôle dans ce sens. Mais on est droit de penser que Lavrov et son gouvernement sont parfaitement conscients de la nécessiter de disperser ou détruire les bandes armées au préalable.


Damas, après l'annonce du double véto....

Publié le 5 février 2012 avec l'aimable autorisation d'Info Syrie

 

 

   

Le dossier Syrie
Les dernières mises à jour



Source : Info Syrie
http://www.infosyrie.fr/...

Les avis reproduits dans les textes contenus sur le site n'engagent que leurs auteurs. 
Si un passage hors la loi à échappé à la vigilance du webmaster merci de le lui signaler.
webmaster@palestine-solidarite.org

Ziad Medoukh :



Analyses et poèmes...


Silvia Cattori :


Analyses...


René Naba :


Analyses...


Manuel de Diéguez :


Analyses...


Fadwa Nassar :


Analyses et traductions...


Alexandre Latsa :


Un autre regard sur
la Russie ...


Ahmed Halfaoui :


Analyses ...