Libnanews
Nasrallah: Soutien à l'armée, issue pacifique et formation
d'un gouvernement de sauvegarde national
Samedi 26 mai 2007 A
l’occasion du septième anniversaire de la libération du sud du
Liban de l’occupation israélienne, le secrétaire général du
Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah a prononcé un discours qui a été
diffusé en direct par la chaîne Al-Manar.
Comme prélude, il a adressé ses meilleurs vœux aux Libanais en
cette occasion, remerciant Allah pour toutes les victoires remportées
par la résistance, mais s’est déclaré triste vis-à-vis de la
situation actuelle au nord du Liban, ainsi qu’à Gaza et en Irak.
Saluant l’âme
des martyrs de la résistance libanaise, particulièrement Abbas
el-Moussawi et Ragheb Harb, ainsi que les martyrs de l’armée
libanaise, des forces de l’ordre, de la résistance
palestinienne et de l’armée syrienne, le chef du Hezbollah a
indiqué que son discours s’articulera sur trois points :
le rappel des valeurs de la résistance libanaise, l’entrée du
Hezbollah dans la vie politique, et le point de vue du Hezb quant
aux derniers évènements au nord du Liban.
Rappel historique et
présentation de la résistance
En premier
lieu, le chef du parti chiite a tenu a aborder le sujet de la résistance
en marque de loyauté envers sa cause. Il a indiqué que le mot clé
de la résistance depuis 1982 a été la persévérance dans sa
mission pure, patriotique et sacrée. Il a tenu à rappeler que le
but du Hezbollah n’a jamais été de faire des martyrs dans ses
rangs, mais de vaincre l’ennemi.
Selon lui, toutes les opérations de la résistance ont toujours
été bien planifiées et étudiées afin d’épargner la vie des
civils, ainsi que des hommes de la résistance. Il est même allé
jusqu’à affirmé que la résistance veillait à ce que la vie
des familles de l’ennemi et des collaborateurs soient en sécurité
car ils ne sont pas responsables des positions de celui qu’ils
visent. Nasrallah a signalé en outre qu’en dépit du rejet de
certains libanais de la résistance, le jour de la victoire, il a
dédié ce succès à tous les Libanais.
Le leader du Hezbollah a jugé essentiel de rappeler tous ces
points-là parce que les Libanais ont tendance à oublier
facilement, insistant sur les valeurs de la résistance, à savoir
l’honnêteté, la droiture et la ténacité.
Le Hezbollah et la vie politique libanaise
En second
lieu, Nasrallah a affirmé que le Hezbollah s’est résolu à
participer à la vie politique à la demande de certains qui
estimaient que le Hezb est à même de réaliser une certaine réforme.
Cependant, il a remarqué que la participation de son parti commençait
à gêner ces mêmes personnes lorsque les positions du Hezb ne
convergeaient plus avec les leurs. Sayyed Nasrallah a déclaré
que la résistance a fait son devoir national de libérer le sud
sans demander de récompense en contre-partie, et sans profiter de
l’argent de l’état libanais.
Le
responsable du parti chiite a daté son entrée effective dans la
vie politique le jour de l’assassinat d’une figure imminente
libanaise, le Cheick Rafic Hariri. Il a estimé qu’avec cet
attentat meurtrier, le Liban a été plongé dans un tunnel
obscur, et il relevait du devoir du Hezbollah de participer
activement à la politique, usant du crédit populaire qu’il a
acquis grâce à sa résistance, afin de sauver le pays des
dangers qui le menacent.
Nasrallah a déclaré que la liberté, la souveraineté et l’indépendance
du Liban sont étroitement liées à la résistance, raison pour
laquelle le Hezbollah s’est senti responsable de la sauvegarde
de ces valeurs dans le pays des cèdres en évitant les conflits
provoqués par l’assassinat sous toutes leurs formes, qu’ils
soient internes, interconfessionnels, libano-palestiniens,
libano-syriens.
Selon lui, si le 8 mars ne s’est pas constitué, le Liban aurait
été l’ennemi de la Syrie, sur laquelle toutes les accusations
tombaient à partir de 2005. Le Liban ne peut être l’ennemi de
la Syrie, car de la sorte, les Libanais n’auraient plus que la
mer devant eux et seraient entourés de deux ennemis potentiels.
Le secrétaire général du Hezbollah a insisté sur le respect du
Hezb envers l’armée libanaise durant toutes ses manifestations,
et sur son ouverture à tous les Libanais afin de dialoguer et de
passer l’éponge sur les fautes passées tout en préservant les
valeurs de la résistance et en évitant de tomber dans le piège
d’une manigance visant à l’opposer à l’armée libanaise.
Sayyed Nasrallah a réitéré que l’entrée en politique de son
mouvement ne convoite pas des sièges législatifs ou ministériels,
ni l’établissement de la nation du Faqih que certains se
plaisent à évoquer pour soulever les Sunnites et les Chrétiens
contre les Chiites. Il a cependant estimé que lors des sessions
du dialogue national, l’autre camp ne veut ni discuter du
tribunal international ni d’une réelle représentation, faisant
de la sorte qu’une solution aux problèmes libanais s’avérait
impossible.
Le dirigeant de la résistance s’est demandé comment ceux qui
sont au gouvernement et qui n’ont pas réussi après neuf mois
de réaliser des réformes au niveau des préoccupations
quotidiennes des Libanais, peuvent taxer le Hezbollah de traitre
en omettant le but de la guerre de juillet qu’est la libération
des détenus libanais en Israël et en l’accusant de vouloir
torpiller l’établissement du tribunal international et de faire
fonctionner les plans iraniens au Liban. Il a alors attesté
qu’en dépit de toutes les campagnes qui peuvent être menées
contre le Hezbollah, il fera tout pour sauvegarder la liberté, la
souveraineté et la sécurité du Liban.
Soutien à l'armée
libanaise, jugement des aggresseurs de l'armée libanaise mais préférence
à une position pacifique du conflit avec Fatah Islam pour éviter
les morts civils
Enfin,
abordant la question des évènements que subit le Liban depuis le
20 mai, le chef du Hezbollah a déploré ce drame que vit le pays.
Il s’est adressé à tous ceux qui l’ont blâmé d’avoir
tardé à prononcer un discours condamnant les combats, et a
affirmé qu’il attend toujours avant de faire part de sa
position envers tout ce qui se passe afin de comprendre et
d’analyser la situation.
Hassan Nasrallah a insisté sur des constantes qu’il est impératif
de respecter :
La défense
et l’appui de l’armée, qu’il a considéré comme la seule
institution libanaise légitime qui s’applique à faire
respecter la sécurité, la stabilité et la souveraineté du
Liban, insistant à ce que la majorité et l’opposition
observent toujours ce fait.
Considérer
toute atteinte à l’armée libanaise comme acte inacceptable qui
doit être sévèrement châtié, précisant que cette fois-ci
l’armée n’était pas en état d’alerte et qu’elle a été
agressée.
Punir et conduire en justice ceux qui ont
commis le double attentat d’Ain Alaq et l’attaque envers les
militaires libanais.
Respecter la sécurité des civils
palestiniens dans les camps de réfugiés au Liban, et ne pas
attaquer
40 000 civils innocents sous prétexte d’abolir une organisation
extrémiste, en agissant comme l’armée américaine en Irak
d’une façon inhumaine.
Estimant que ce qu’il va déclarer ne plairait pas à certains,
Nasrallah a souligné le fait que les camps palestiniens sont une
« ligne rouge ». Insistant sur le fait indiscutable
que les agresseurs des militaires libanais doivent être jugés,
il a affirmé que l’entrée des soldats libanais dans les camps
ne peut qu’engendrer le sacrifice des militaires et des civils
palestiniens. Selon le chef de la résistance chiite, les combats
ne sont pas une solution, et que pour résoudre le problème de
Fatah Islam, il faut prendre des mesures de sécurité sévères
en serrant l’étau aux terroristes, même si cela prendrait du
temps.
Hassan Nasrallah a dit que certains iraient même à penser
qu’il soutient le Fatah Islam en avançant les paroles
ci-dessus, mais il réitère qu’il ne supporte que l’armée
libanaise, le peuple palestinien et le Liban.
Le chef du Hezbollah a prévenu de l’ingérence américaine qui
envoie un appui militaire à l’armée, rappelant qu’elle a
refusé une simple demande d’arrêt des hostilités israéliennes
en été envers le peuple libanais. Il s’est demandé comment
interpréter aujourd’hui cet intérêt américain soudain envers
les Libanais.
Gouvernement d'union
nationale
Sayyed Nasrallah a signalé que personne ne peut éliminer
l’autre dans ce pays qui est formé par diverses forces, et que
tous les Libanais doivent se respecter. Estimant qu’il n’est
pas le moment de parler d’élections parlementaires, la solution
aux problèmes du Liban serait la formation d’un gouvernement
d’urgence au sein duquel tous les partis et les forces
politiques seraient représentés pour sauver le pays.
Le chef du
Hezbollah clôture son discours en priant Allah d’épargner le
Liban de tous les malheurs que les autres veulent lui infliger,
appelant les Libanais à dépasser toutes les divergences et de
s’unir afin de vaincre toutes sortes de crises, s’adressant
surtout aux jeunes en les priant de ne pas toucher aux armes,
ajoutant sur un ton humoristique que ceux qui sont gênés par des
armes qu’ils détiennent, qu’ils les lui envoie, il saurait
s’en occuper.
Publié avec l'aimable autorisation de
Libnanews
|