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Chronique
La croisade contre
la Libye :
une recolonisation impérialiste de l'Afrique
Ley-Ngardigal Djimadoum
Photo:
B.R.Q
Mardi 4 mai 2011
(...)Dans la foulé des révolutions sociales en Tunisie et en
Egypte qui ont conduit à la fuite des dictateurs Ben Ali et
Hosni Moubarak, des manifestations ont agité le 17 février 2011,
la ville de Benghazi à l’Est de la Libye. Pourquoi la Libye et
son dirigeant le Colonel Kadhafi suscitent-ils autant de branle
bas de combat voire une surenchère et concurrence effrénée
inter-impérialiste ? Le peuple libyen serait-il plus en danger
de déni de démocratie et de mort que ceux du pré-carré français
d’Afrique que constitué du Tchad, de la Centrafrique, du
Burkina, du Togo, du Cameroun, du Gabon, du Congo, etc.?
Pourquoi le président Sarkozy continue-t-il à soutenir les
dictateurs successifs de son arrière cour, imposés à ces pays
par la France depuis cinquante ans ?
L’Afrique serait-elle le terrain de prédilection des Etats
impérialistes occidentaux au crépuscule de leur puissance pour
affirmer leur force chancelante, s’octroyer une envergure de
puissance internationale et pour certains retrouver leur statut
de puissance coloniale et leur grandeur d’antan ? Les dirigeants
africains continueraient-ils à humilier le continent en
s’alignant systématiquement sur les positions des impérialistes
ou en exécutant leurs oukases et autres diktats ? Pourquoi le
pacte colonial d’asservissement ne devrait-il pas être rompu ?
Après le complot impérialiste contre le président légitime de
Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, c’est aujourd’hui le tour de
Mouammar Kadhafi de subir l’ire de la Françafrique dirigée par
le président français Sarkozy.
(…) La Libye est connue pour ses colossales réserves de pétrole
et d’excellente qualité. Selon US Energy Information
Administration de février 2011, ces réserves de pétrole
libyennes sont estimées à 46,4 milliards de barils. La croisade
militaire impérialiste dirigée par le président Sarkozy contre
Kadhafi et le peuple libyen ne vise pas à s’accaparer uniquement
de l’or noir. Il s’agit aussi de prendre le contrôle de l’eau et
de la Banque centrale (monnaie).
(…) L’eau c’est la vie. Cette vérité a conduit les experts en
géopolitique à affirmer que les futures guerres entre les états
seraient celles pour le contrôle des ressources en eau. Les
recherches pétrolières en Libye menées en 1953 ont permis de
découvrir quatre grands bassins aquifères d’eau douce, dont l’un
d’eux a une superficie de 350000 Km2 et 2000 mètres de
profondeur [Source: water-technology].
Faisant preuve d’une vision grandiose de l’avenir de son pays et
du continent, le colonel Kadhafi nationalisa l’industrie
pétrolière en 1969.Ce qui lui permettait de disposer des
ressources financières importantes afin de financer tous les
grands projets nationaux et panafricains, sans recourir aux
prêts des banques internationales dirigées par les
impérialistes. De plus, ces institutions financières
occidentales posent des conditions d’octroi de crédit qui
conduisent à l’asservissement des pays et portent atteinte à
leur souveraineté. Cette première décision de nationalisation du
secteur pétrolier est dès lors à l’origine de la guerre et du
complot impérialiste contre le Guide. Le projet pharaonique
«Great Man-Made River ou Grand fleuve artificiel (GMMR )», lancé
en 1983, a duré 25 ans et a coûté 25 milliards de dollars (US).
Les sommes engagées relèvent du secret d’Etat, mais les
estimations vont de 35 à 80 milliards de dollars sur un quart de
siècle.
Le GMMR a pour objectif d’alimenter en eau douce souterraine
(eau fossile du Sahara, pompée par des centaines de puits de
forage) le pays depuis le sud jusqu’à la côte méditerranéenne au
nord, grâce à un réseau de 4000 km de tuyaux enfouis dans la
terre. Chaque tuyau a 4 mètres de diamètre et 7,5 mètres de
long. Ce fleuve artificiel fournit environ 6,4 millions de m3
d'eau par jour. Selon M. A. Abuain, directeur général, « les
réserves permettent d’avoir une autonomie de consommation de
4151 années ». Grâce à ce projet du Guide, la Libye, pays
désertique à 90% et où la pluviométrie est de 200 mm d’eau par
an, est alimentée en eau potable, le désert reverdit et une
agriculture moderne s’est développée permettant au pays
d’acquérir l’autosuffisance alimentaire.
Conscients des enjeux de ce projet inédit, financé sans emprunt
auprès des banques internationales, les dirigeants occidentaux
et les médias à leur solde, toujours prompts à humilier,
dénigrer, se moquer, injurier les leaders africains sont devenus
aveugles, ignorant cette performance technologique et
scientifique et surtout son importance dans le développement de
la Jamahiriya. Certains n’hésitent pas à qualifier le projet
GMMR comme étant la hutième merveille au monde. [Sources :water-technology,
irc.nl et Libération] N’en déplaise aux puissances
impérialistes, elles doivent faire preuve d’honnêteté
intellectuelle afin de reconnaître qu’en Afrique il y a au moins
un dirigeant visionnaire, bâtisseur de « pyramides
contemporaines » et mécène de développement.
(…) La crise financière mondiale de 2008 a été un échec du
système capitaliste qui le pousse à déclencher des guerres de
rapine pour s’accaparer les ressources minières mais aussi à
s’emparer des réserves d’or et de devises de la Libye. La Banque
Centrale libyenne possède environ 144 tonnes d’or dans ses
coffres. Ce qui fait d’elle une institution monétaire solide,
crédible et indépendante des grandes institutions financières
internationales telles que la Bank of International Settlements
(BIS), le FMI, le Foreign Direct Investment (FDI). [Le Figaro 2
mars 2011]
Les institutions financières internationales, dirigées par un
noyau des puissances capitalistes, accordent des prêts aux pays
africains en imposant des conditions d’octroi (Plan d’ajustement
structurel du FMI) qui appauvrissent les masses populaires et
maintiennent les Etats africains emprunteurs sous domination
impérialiste. La servitude coloniale se poursuit.
Le Colonel Kadhafi, dans sa vision d’indépendance et de
développement harmonieux et constant de la « Jamahiriya » ou
«Etats des Masses » et de toute l’Afrique, applique la « Théorie
de la Monnaie d’état », c'est-à-dire la monnaie créée par les
gouvernements et non par les banques privées qui dépouillent les
emprunteurs par leurs profits exorbitants. La Banque centrale
libyenne est cet effet l’instrument principal de cette politique
d’indépendance nationale et l’antidote à cette politique de
paupérisation des états africains et masses populaires.
La Banque centrale est une institution de la Jamahiriya. Ses
principales prérogatives sont « d’imprimer, de frapper et de
réguler les billets et pièces de monnaies du Dinar libyen, de
gérer et accorder des prêts». Ayant la maîtrise absolue de sa
monnaie, la Grande Jamahiriya Arabe populaire et Socialiste de
Libye est un Etat africain réellement indépendant dans ses choix
politiques, économiques et militaires et ne dépend pas de l’aide
occidentale.
La Jamahiriya peut ainsi résister aux diktats des puissances
impérialistes. Cette souveraineté de la Jamahiriya suscite
admiration en Afrique et surtout auprès de la jeunesse. Grâce à
cette politique monétaire de la Banque centrale, la Libye peut
accorder facilement des prêts et financer à faibles coûts donc
rentables et sans recourir aux prêts des banques étrangères ses
projets de développement économiques conformes aux objectifs de
« l’état des masses ».
La Bank of International Settlements (BIS) est une puissante
institution bancaire internationale basée en suisse. Elle
regroupe 56 grandes banques. La BIS est donc le régulateur des
Banques centrales des Etats membres par conséquent leurs
gouvernements, dépendants des décisions du BIS, n’ont pas les
coudées franches pour mener une politique monétaires
indépendante liée à une politique économique d’intérêt national.
La Banque centrale libyenne n’étant pas membre du BIS, est
indépendante des contraintes des puissances capitalistes et de
leur bras armé, le BIS. Le Colonel Kadhafi utilise par
conséquent librement les revenus du pétrole dans les grands
projets de développement du pays et le bien-être social des
masses populaires libyennes.
Le contrôle des Banques centrales des Etats par le système
capitaliste financier impérialiste demeure au cœur de la guerre
que ce dernier livre contre certains pays du sud non membre du
BIS : Libye, Irak de Saddam Hussein, Syrie, Soudan, Iran… Une
liste non exhaustive qui regroupe essentiellement les Etats que
l’impérialisme étatsunien a déjà inscrit sur la liste des Etats
terroristes. La coïncidence n’est pas fortuite car les
dirigeants de ces pays mènent une politique indépendante et
anti-impérialiste qui irrite les puissances impérialistes.
Cette indépendance monétaire de la Jamahiriya donne des
insomnies aux puissances occidentales principalement à la France
qui craint l’effet de contamination dans son pré-carré
d’Afrique, sur lequel elle maintient l’immuable et abjecte
domination coloniale. En effet, l’embastillement des anciennes
Colonies Françaises d’Afrique (CFA), dans la Zone franc appelée
FCFA, depuis le 26 décembre 1945, n’a jamais permis aux 14 Etats
africains membres de mener une politique de développement
économique et d’échanges commerciaux avec les Etats hors Zone
Franc sans le contrôle et l’intervention du Trésor français.
Avec l’instauration de l’Euro, le 1er janvier 1999, et de
manière impériale, la France a amarré toute la Zone FCFA à la
zone monétaire de l’UE. Une dévaluation du franc CFA sans
précédent a eu lieu au détriment des producteurs africains.
Dailleurs, évaluation unilatérale et autoritaire que montre un
mépris à l’égard des 14 Etats africains (1 FCFA = 1,70 FF en
1945, 1 FCFA = 2,00 FF en 1948,1 FCFA = 0,02 FF, 1 FCFA = 0,01
FF, 1 euro = 655,957 FCFA EN 1999) [Source : Bceao]
La France affirme ainsi ostensiblement sa domination coloniale.
Dans son esprit, les 14 états de la zone FCFA demeurent encore
des colonies. Ce comportement s’est traduit récemment par les
bombardements du palais présidentiel de Côte d’Ivoire par les
troupes françaises, suivis par le kidnapping du président
insoumis et légitime Laurent Gbagbo. Selon certaines sources, la
France serait passée à la phase ultime de son agression contre
la Côte d’Ivoire lorsque le gouvernement Gbagbo aurait envisagé
de battre une monnaie nationale suite aux mesures de rétorsion
monétaires contre le pays instaurées par la France et suivies
par les autres dirigeants serviles.
Les profits financiers et économiques exorbitants tirés par
l’Hexagone au détriment des 14 pays africains de la Zone FCFA,
incitent l’impérialisme français à tuer si nécessaire des
milliers de noirs afin de conserver cette aubaine coloniale. La
vie d’un nègre n’a aucune valeur s’il faudrait garantir les
intérêts des capitalistes. Ce terrorisme d’Etat ordonné par le
président Sarkozy en violation flagrante du droit international
et resté impunis par les dirigeants africains et l’UA, le
conduirait-il à diriger un second kidnapping du Colonel Kadhafi,
après plus d’un mois de bombardements en cours de Tripoli ?
L’absence de réactivité de l’organisation continentale, le
mutisme malsain et complice de certains chefs d’Etat africains
jettent un discrédit sur l’Afrique, qui devient ainsi un
territoire où les impérialistes iraient dorénavant piller, tuer
à volonté en toute quiétude.
La crise financière de 2008 du système capitaliste a mis en
alerte les dirigeants occidentaux qui montrent un intérêt accru
au système bancaire. Le contrôle des banques centrales
nationales par les gouvernements semble être la meilleure
solution contre les spéculateurs. Cependant, le principe de la
libre concurrence et du marché libre demeurent la charpente
idéologique du néolibéralisme. Les Etats capitalistes sont par
conséquent limités dans leurs interventionnismes. Le contrôle
immédiat, à bon marché et sans risques du système bancaire de la
Jamahiriya par les puissances impérialistes est devenu un enjeu
«économique. La prise de contrôle de la Banque centrale libyenne
et des ressources pétrolières, permettrait aux impérialistes de
combler leurs déficits publics. Après la Côte d’Ivoire, c’est
sur la Libye que s’abattent les bombes des puissances
occidentales afin de s’emparer des immenses réserves d’or de la
Banque centrale libyen.
Le Post publie un article d’Eric Encina posté sur le Market
Oracle qui confirme l’origine du contrôle monétaire de la guerre
impérialiste contre la Libye en ces termes: « L’un des problèmes
majeurs pour les cartels bancaires mondialistes c’est que pour
faire des affaires avec la Libye ils doivent passer par la
Banque Centrale de Libye et sa monnaie nationale un endroit ou
ils n’ont absolument aucun pouvoir ou capacité de prendre le
pouvoir. Donc, détruire la Banque Centrale de Libye n’apparaît
probablement pas dans les discours d’Obama Cameron et Sarkoz,
mais c’est certainement au sommet de l’agenda mondialiste
d’absorber la Libye dans son giron de nations dociles» [Sources
: opinion-maker cité par Le Post]
L’hostilité des Etats impérialistes capitalistes aux
nationalisations, notamment du secteur bancaire, s’explique par
la perte des profits financiers et le contrôle économique des
états africains. À ce sujet, M. Henri Liu écrit : « En
appliquant la Théorie de la Monnaie d’Etat tout gouvernement
peut financer avec sa propre monnaie tous ses besoins de
développement domestiques pour maintenir le plein emploi sans
inflation» [Source: Asia Times Online 2002 in La Post 2011].
Dans ce même article intitulé : «The BIS vs national banks» M.
Henri Liu affirmait : « Les règles de la BIS servent un seul but
celui de renforcer le système bancaire privé international en
mettant même en danger l’économie des nations. La BIS fait aux
systèmes bancaires nationaux ce que le FMI a fait aux systèmes
monétaires nationaux. Les économies nationales ne servent plus
les intérêts nationaux à cause de la mondialisation financière.
«…Le FDI (Foreign Direct Investment-Investissement Direct
Etranger) chiffré en monnaies étrangères, principalement le
Dollar, a condamné de nombreuses économies nationales à
développer leurs exportations de façon déséquilibrée ceci
principalement pour verser des intérêts en Dollars au FDI avec
très peu de bénéfice pour les économies domestiques. »
Outre le métal précieux jaune de la Banque centrale, la Grande
Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste du Colonel du
guide Mouammar Kadhafi, dispose d’environ 200 milliards de
dépôts de réserves de pétrodollars libyens dans les pays
occidentaux. En déclenchant cette guerre de rapine « décomplexée
» avec la complicité du Conseil de sécurité, les puissances
impérialistes feront main basse sur l’argent liquide, les dépôts
libyens dans leurs banques. C’est du vol impérialiste à ciel
ouvert et institutionnalisé par le Conseil de sécurité dirigé
par ces mêmes Etats guerriers et belliqueux. Leurs Trésors
publics deviendraient alors excédentaires, leurs déficits et
dettes publiques colossales disparaîtraient. L’argent facile
volé et la prospérité des Etats impérialistes occidentaux au
détriment des pays d’Afrique sont des crimes contre l’humanité
pour lesquels les victimes ont le droit de s’opposer par tous
les moyens. C’est une question de survie des peuples.
Les puissances impérialistes brûlaient d’impatience pour en
découdre militairement avec le Guide Kadhafi qui mène une
campagne très active, en vue de la création d’une monnaie unique
africaine. Les révoltes sociales en Tunisie et en Egypte
voisines ont été le détonateur pour déclencher la guerre. Si les
Camarades Communistes, révolutionnaires, socialistes et autres
forces progressistes triomphaient, ils imposeraient une
orientation socialiste aux révoltes socialistes. Les deux pays
formeraient avec la Jamahiriya un axe anti-impérialiste et
socialiste puissant qui porterait atteinte aux intérêts
capitaliste des puissances occidentales, qui ont maintenu au
pouvoir pendant plusieurs décennies leurs amis dictateurs Ben
Ali et Moubarak. Cet axe se renforcerait et s’étendrait
incontestablement en Afrique subsaharienne et dans le monde
Arabe. Le projet du Guide Kadhafi de la création d’une Banque
centrale et d’une monnaie communes en Afrique se concrétiserait.
La course contre la montre est engagée. En effet, le Commandant
en Chef de la croisade impérialiste contre la Libye voudrait à
tout prix conserver sa Zone monétaire du FCFA . Il ordonna et
ouvrit la campagne de bombardement de la Libye par l’aviation de
la coalition depuis le 19 mars, faisant plusieurs centaines de
morts civils et blessés.
Dans sa quête de l’indépendance totale de l’Afrique de la
domination monétaire du « Dollar US et de l’Euro », le Colonel
Kadhafi suggère la création d’une Zone monétaire « Dinar Or »
Selon un article russe intitulé « Bombing in Libye-Punishment
for Kadhafi for His Attempt to Refuse US Dollar » ou
Bombardement en Libye - Punition pour Kadhafi pour avoir essayé
de refuser le dollar US , Kadhafi a osé prendre l’initiative de
refuser le Dollar et l’Euro et a appelé les nations arabes et
africaines à utiliser une nouvel monnaie à la place le « Dinar
Or ». Kadhafi a suggéré d’établir un continent africain unifié
dont les 200 millions d’habitants utiliseraient une seule
monnaie [Sources : opinion-maker cité par Le Post]
Ce pertinent projet du Guide Kadhafi, réitérée en 2010, a
toujours été approuvé par les populations, notamment par la
jeunesse et la plupart des chefs d’Etat d’Afrique. Dans le monde
arabe, cette idée a aussi reçu un écho favorable. Force est de
constater avec amertume que les seuls opposants à ce projet sont
la République d’Afrique du Sud et le secrétaire Général de la
ligue arabe, Amr Moussa. Pour la France, c’est un projet très
dangereux qui lui ferait perdre son pré carré d’Afrique et sa
Zone FCFA, véritable « vache à devises » c'est-à-dire
pourvoyeuse de devises étrangères au Trésor français et à la
Banque de France par un pacte colonial d’asservissement.
À ce sujet, dans un article de Julien N’kolo Reteno d’Attac
Gabon, paru en mai 2010 sur le site d’Attac France et intitulé «
Le Franc CFA, monnaie ou instrument de domination ? », nous
pouvons lire le pillage monétaire de l’Afrique par la France et
son enrichissement sur le dos des africains : «…Tous les pays de
la zone CFA, selon le texte originel, se voient dotés d’un
compte d’opérations au Trésor Public Français, compte sur lequel
leurs réserves externes sont créditées en cas d’excédent, ou
débitées dans le cas contraire. Et au prétexte qu’elle garantit
tout risque de change sur le franc CFA, la Banque de France
prélève 65% des réserves de chaque compte d’opérations, en
n’hésitant donc pas à s’enrichir sur le dos de pays pourtant
dits pauvres ! Accessoirement, il conviendrait de rappeler que
les 35% restant sur les réserves des comptes d’opération, sont
d’office alloués au remboursement de la dette, ce qui limite les
marges de manœuvres le cas échéant dans les Pays de la Zone
Franc, quand il est question de mener des politiques
volontaristes en matière de santé ou d’éducation par exemple. Il
s’agit de se rendre compte que la politique monétaire, et donc
la politique économique des pays de la zone CFA se décide à
Paris, et seulement par Paris !»
Les impérialistes assènent au public les contrevérités suivantes
: «l’aide généreuse de la France à l’Afrique pour enrayer la
pauvreté ». Cependant face à ce pillage monétaire
institutionnalisé le 26 décembre 1945, nous sommes en droit
d’affirmer que cette litanie de la Françafrique est une
imposture intellectuelle afin de se donner bonne conscience.
L’initiative du Colonel Kadhafi de créer une Zone monétaire
africaine trouve donc une opposition acharnée des impérialismes
étatsunienne et européenne. Pour ces derniers, les plus durs de
ces Etats insoumis seraient la Libye et l’Irak, les deux qui ont
été attaqués. Kenneth Schortgen, Jr, qui écrit dans
Examiner.com, a noté que « 6 mois avant que les Etats
Unisin’entrent en Irak pour déloger Saddam Hussein ce pays
producteur de pétrole avait accepté des Euros à la place de
Dollars en paiement du pétrole et cela est devenu une menace à
la domination mondiale du Dollar comme monnaie étalon et son
empire du pétro dollar. »[Source: Le Post,
]http://ellenbrown.com]
Au sein de l’UE, le président Sarkozy est le plus déterminé et
hargneux dans la croisade militaire qu’il dirige contre le
Colonel Kadhafi. Le dirigeant français qui a accueilli avec
faste le Guide libyen en 2007 a dit de la Libye qu’elle était
une menace pour la sécurité financière de l’humanité.
[http://kir-t34.livejournal.com/14869.html ou
]http://kir-t34.livejournal.com/14140.html] Il est évident
que si le projet de la zone « Dinar Or » se concrétisait puis
suivi de la création des Etats-Unis d’Afrique autre projet cher
au Guide Kadhafi, le continent africain deviendrait la future
hyper puissance du siècle prochain. La fin des pillages et de
l’exploitation coloniale de l’Afrique par les puissances
impérialistes actuelles amorcerait leur « déclin ».Cette
perspective sombre soulève l’ire de ces dernières. Les guerres
qu’elles ont déclenchées successivement en Côte d’Ivoire et en
Libye seraient le début de leur baroud d’honneur ?
La perte des empires monétaires euro et dollar, mobilise les
deux entités impérialistes du monde qui se sont liguées
aujourd’hui pour la circonstance contre la Libye. Cependant, les
rivalités peuvent surgir entre les alliés en cas de concurrence
entre pétro-dollar et pétro-euro. Ce fut le cas en 2003 lors de
la guerre impérialiste cintre l’Irak.
Les Africains conscients de l’avenir du continent se doivent
d’être solidaires du Guide Kadhafi contre les impérialistes
guerriers. Hurler avec ces derniers, c’est hurler avec les
loups, c’est faire preuve de haute trahison.
Le contrôle des Banques centrales par les puissances
impérialistes contre la Libye, se traduit par le soutien
monétaire apporté par ces dernières au CNT de Benghazi. À peine
après avoir occupé Benghazi, nous apprenons que les insurgés «
ont crée » leur Banque centrale qui est en réalité une création
des impérialistes envahisseurs qui la contrôlent et la gèrent.
Ils l’utiliseraient comme plateforme afin d’exploiter et de
piller les ressources du pétrole de la zone sous administration
déléguée du CNT. Les importantes réserves de pétrole de la
Cyrénaïque conduiraient les occupants impérialistes à proclamer
une République bananière dans l’hypothèse d’une incapacité à
évincer militairement le Colonel Kadhafi du pouvoir.
La tribune des trois chefs d’états Obama-Sarkozy-Cameron parue
dans plusieurs journaux en Anglais, français et Arabes martèle:
« Mais il est impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir
avec Kadhafi (...) » [Le Figaro du 15 mars 2011]. Ces
dirigeants, qui représenteraient à eux trois la prétendue
«Communauté internationale » décident de violer la résolution
1973 qui ne vise que la protection des populations civiles, en y
adjoignant pour les besoins de leur objectif de recolonisation
de l’Afrique, l’élimination du Guide Kadhafi en fomentant une
rébellion armée le CNT, en vue d’une éventuelle scission du pays
dotée d’une Banque centrale.
Dans le Journal « Economic Policy Journal » Robert Wenzel écrit
: «Je n’ai jamais entendu parler auparavant d’une banque
centrale créée juste après quelques semaines d’un soulèvement
populaire. Ceci veut dire que nous avons à faire à autre chose
qu’un groupe de rebelles déguenillés courant partout et qu’il y
a derrière des influences plutôt subtiles ». Qui oserait encore
nier les faux prétextes humanitaires de la guerre impérialiste
de recolonisation et de contrôle des ressources naturelles de la
Jamahiriya ?
Dr Ley-Ngardigal Djimadou est sécrétaire général d’Action
Tchadienne pour l’Unité et le Socialisme / Parti Révolutionnaire
Populaire et Écologique (ce texte est extrait d’une déclaration)
Le dossier Libye
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