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Le Quotidien d'Oran
Obama donnera-t-il à Hariri des garanties
?
Kharroubi Habib
Le Premier ministre libanais Saâd Hariri
Dimanche 24 mai 2010
Malgré la reprise des négociations indirectes entre
Israéliens et Palestiniens par l'intermédiaire de George
Mitchell, l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient, les
tensions sont extrêmement fortes dans la région. La situation
s'est tendue entre l'Etat hébreu et le Liban suite à des
déclarations de responsables israéliens affirmant que le
gouvernement libanais sera tenu pour responsable et non le
mouvement chiite Hezbollah en cas de conflit armé. Un conflit
que le gouvernement Netanyahu prémédite manifestement d'engager
en prenant prétexte du surarmement auquel procéderait le
mouvement chiite Hezbollah grâce aux fournitures de missiles
Scud que lui livrerait la Syrie.
Même le placide Premier ministre libanais Saâd Hariri
s'inquiète de la montée des tensions provoquée par les
agissements israéliens. Au point qu'il a décidé de se rendre à
Washington pour exprimer les craintes libanaises de l'éclatement
d'un nouveau conflit et tenter d'obtenir des garanties de
Washington contre une aventure israélienne au Liban.
Avant de faire son déplacement en Amérique, Hariri a reçu à
Beyrouth Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires
étrangères, venu dans la région «pour renouveler la disposition
de la France à contribuer à faire baisser la tension».
Les inquiétudes dont Hariri s'est fait l'interprète sont
réelles. Israël, et nous l'avons envisagé il y a quelques
semaines, est en quête d'une diversion à sa mise en accusation à
l'international pour la poursuite de sa politique anti-paix dans
les territoires palestiniens. Quitte à déclencher une guerre
contre le Liban voisin. C'est pour préparer l'opinion
internationale à cette sinistre éventualité que sa propagande a
enfourché le thème du surarmement auquel serait en train de
parvenir le Hezbollah avec la complicité de Damas et sur lequel
les autorités libanaises font silence.
A la Maison-Blanche, où le Premier ministre libanais va être
reçu, l'on est parfaitement renseigné des intentions
israéliennes. L'on sait tout aussi bien qu'une nouvelle
opération militaire israélienne dans la région ruinerait les
perspectives de paix que Barack Obama s'est engagé devant le
monde à réaliser. C'est pourquoi l'empressement américain à
confirmer, sans apporter aucune preuve, les accusations
israéliennes contre la Syrie à propos de la fourniture de
missiles au Hezbollah, nous semble une erreur qui a conforté les
gouvernants israéliens dans leurs préparatifs d'une
conflagration régionale.
Début mai, le ministre français Bernard Kouchner avait qualifié
de «dangereuse» la situation au Proche-Orient, mais en en
attribuant la cause au seul Hezbollah, sans prendre en
considération les bruits de bottes que Tel-Aviv faisait
résonner. Depuis, les seules pressions américaines ou françaises
qui s'exercent dans la région sont faites en direction de
Beyrouth et Damas pour tenter de les amener à s'incliner devant
les diktats de l'Etat d'Israël. L'Etat hébreu n'a pas fait
l'objet de la moindre remontrance de la part des Etats-Unis ou
de la France sur les survols quasi quotidiens de son aviation du
territoire libanais, pourtant dénoncés par la Finul déployée à
la frontière israélo-libanaise.
Dans ces conditions, n'est-ce pas le Hezbollah qui a raison de
voir dans les actes israéliens une provocation cherchant à le
pousser à s'engager vers l'irréparable ?
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