Venezuela
Et de trois pour
Chavez l'insubmersible
Kharroubi Habib
Mardi 9 octobre
2012
Parce que Hugo
Chavez a fait de son pays, le Venezuela,
le porte-étendard de l'opposition à
l'hégémonie séculaire des Etats-Unis en
Amérique latine et que son exemple a
fait tache d'huile, sa défaite à
l'élection présidentielle de dimanche a
été ardemment désirée à Washington et
l'administration américaine n'a pas
ménagé ses coups de pouce pour qu'il en
soit ainsi. Sauf que le peuple
vénézuélien en a décidé autrement en
toute liberté. Au grand dam de tous ceux
qui ont voulu le départ de Chavez, les
Vénézuéliens l'ont «remplié» pour six
autres années encore. Le «dictateur»
ainsi que présenté et ignominieusement
brocardé par ses ennemis a
triomphalement obtenu sa troisième
réélection successive. Il ne reste à ces
derniers qu'à s'en prendre au peuple
vénézuélien qui vient de ruiner leur
grande espérance en plébiscitant leur
bête noire.
Chavez réélu, le
Venezuela maintiendra le cap vers la
réalisation de la «révolution
bolivarienne» dont il est le chantre et
qui a fait tache d'huile en Amérique
latine et contraint les Etats-Unis à
accepter l'impensable pour eux, compter
et faire avec des dirigeants
sud-américains qui rejettent la
dépendance servile de leurs pays à leur
égard. Il faut être naïf pour croire que
l'Amérique va «sportivement» admettre
que Chavez puisse «sévir» six autres
années encore. C'est peut-être après
cette victoire qui consacre sans appel
sa popularité et le soutien que lui
accorde son peuple, que Chavez va être
le plus menacé.
Washington ne
renoncera pas en effet à se débarrasser
de lui. Pour cela, tous les moyens
seront bons pour les spécialistes de la
déstabilisation que les Etats-Unis
mettront à contribution. La lutte que
Chavez a engagée contre l'empire et
l'emprise états-uniens dans son pays,
mais aussi en Amérique du Sud et sur les
autres scènes internationales, n'est pas
de celles que les politiques et
puissances d'argent des Etats-Unis vont
laisser se poursuivre. Tant elle a déjà
nui à leurs intérêts géopolitiques et
économiques en imposant l'idée et la
conviction qu'il est possible de
gouverner autrement qu'en s'agenouillant
aux ordres venant de ces milieux.
L'exemple que donne
en ce domaine le Venezuela avec Hugo
Chavez en tant que président est trop
probant et attractif pour que Washington
en tolère la poursuite et
l'approfondissement promis par le
président réélu. Si la campagne de
dénigrement et de délégitimation menée à
grande échelle contre Chavez a échoué à
l'isoler au sein de son peuple, ceux qui
l'ont inspirée, financée et dicté ses
angles d'attaque ne baisseront pas les
bras et ne s'inclineront pas devant la
volonté souveraine librement exprimée du
peuple vénézuélien. D'autres scénarios
de déstabilisation de la «révolution
bolivarienne» lui seront substitués.
En tout cas, la
propagande de guerre à l'œuvre contre
Hugo Chavez ne va pas s'arrêter après la
victoire électorale de ce dernier. Elle
se continuera tout aussi violente et
outrancière dans la désinformation et
l'intox anti-Chavez pour préparer les
esprits à l'idée que même réélu
démocratiquement et sa politique
approuvée par le peuple vénézuélien,
Hugo Chavez constitue une menace pour le
monde tel que le conçoit l'empire et que
de ce fait sa neutralisation est
absolument indispensable pour l'harmonie
et la paix de ce monde. D'où
l'indispensable devoir de solidarité
avec Chavez et son peuple pour tous les
adversaires de l'hégémonisme impérial.
Le dossier Amérique latine
Les dernières mises à jour
|